Les revenantes de Syrie, souvent des «combattantes», leurs enfants diversement imprégnés

«Vous avez une grande différence entre un enfant qui a quatre ans qui revient maintenant et celui qui a 12 ou 13 ans et qui a été 'lionceau du califat'» (Photo, AFP).
«Vous avez une grande différence entre un enfant qui a quatre ans qui revient maintenant et celui qui a 12 ou 13 ans et qui a été 'lionceau du califat'» (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 05 juillet 2023

Les revenantes de Syrie, souvent des «combattantes», leurs enfants diversement imprégnés

  • Il faut être «lucide» et considérer beaucoup des femmes détenues dans les camps de prisonniers djihadistes du nord-est de la Syrie comme des «combattantes»
  • Le niveau d'imprégnation des enfants - 25 ont également été rapatriés mardi - aux thèses djihadistes dépend fortement de leur âge

PARIS: Il faut être "lucide" et considérer beaucoup des femmes détenues dans les camps de prisonniers djihadistes du nord-est de la Syrie, dont 10 ont été rapatriées mardi en France, comme des "combattantes", affirme à l'AFP Anne-Clémentine Larroque, historienne et spécialiste de l'islamisme.

Le niveau d'imprégnation des enfants - 25 ont également été rapatriés mardi - aux thèses djihadistes dépend fortement de leur âge, poursuit l'ancienne analyste pour les magistrats antiterroristes français, qui a assisté aux entretiens de djihadistes de retour en France et a écrit un livre sur le sujet, "Le trou identitaire" (PUF).

QUESTION : Qui sont ces revenantes ? Peut-on les voir comme les seules accompagnatrices de leurs combattants d'hommes ?

REPONSE : Je suis de ceux, de celles, qui pensent qu'il faut arrêter avec cette naïveté et redevenir lucide. Vous avez véritablement des combattantes.

Bien sûr on peut être combattante avec une arme, mais toutes, souvent dans ce qu'on peut voir, ont été en lien avec une arme, ont appris à tirer à la Kalachnikov, ont pu être entremetteuses ou logisticiennes.

Certaines ont voulu combattre, d'ailleurs il y a une katiba qui a été mise en place à la fin de l'EI en 2017 à Raqa, dans l'idée justement de pouvoir compenser la perte des hommes (...) Il y a des femmes dans la Hisbah, c'est-à-dire la police islamique, qui se battaient tous les jours, qui passaient à la violence physique vis-à-vis de leurs 'soeurs' qui n'étaient pas assez radicales.

Je ne dirais pas du tout que seules 5% des femmes étaient combattantes. Je pense que c'est bien plus, précisément parce qu'on leur a donné un statut au départ beaucoup plus passif et beaucoup moins visible.

Q : Leurs enfants sont-ils fortement endoctrinés ?

R : Vous avez une grande différence entre un enfant qui a quatre ans qui revient maintenant et celui qui a 12 ou 13 ans et qui a été 'lionceau du califat'.

On peut savoir l'imprégnation, tout ce qui a pu être donné, endoctriné, s'ils ont un certain âge parce qu'ils parlent.

Mais s'ils sont tout petits, c'est quelque chose qu'on va ignorer.

Q : Constate-t-on une forte culpabilité des mères par rapport à leurs enfants ? Quel est l'état d'esprit des revenants, notamment des femmes ?

R : Si c'est une femme, par exemple, qui a des enfants et qui doit être séparée de ses enfants, évidemment elle va avoir un certain émoi par rapport à la séparation, on peut même parler de traumatisme.

C'est d'ailleurs comme ça que certaines femmes – c'est moins évident chez les hommes - vont repenser à leur responsabilité, vis-à-vis de la justice mais aussi d'abord vis-à-vis de leurs enfants.

Cette prise de conscience se fait aussi parce que désormais l'État français poursuit les mères ou les pères qui ont emmené leurs enfants de force dans l'État islamique ou dans une autre organisation terroriste.

La culpabilité existe, mais pas chez tous les parents. Globalement, c'est vrai qu'elle tend à poindre à partir du moment où ils comprennent que leurs enfants ont eu des traumatismes et ne sont pas sortis indemnes de toute cette affaire.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".