Prolongation des soldes pour aider les commerçants touchés par les émeutes

Dernière mesure, la ministre a annoncé avoir demandé à deux associations de soutien psychologique, Apaisa et Amarok, d'accompagner les conseillers à la sortie de crise pour prendre en charge gratuitement les commerçants (Photo, AFP).
Dernière mesure, la ministre a annoncé avoir demandé à deux associations de soutien psychologique, Apaisa et Amarok, d'accompagner les conseillers à la sortie de crise pour prendre en charge gratuitement les commerçants (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 05 juillet 2023

Prolongation des soldes pour aider les commerçants touchés par les émeutes

  • Les deux premiers week-ends des soldes - qui ont débuté le 28 juin - sont en effet considérés par les professionnels comme décisifs pour le succès de l'opération commerciale
  • La ministre a affirmé avoir également obtenu, pour les commerçants indépendants les plus touchés que « les franchises soient abaissées, au cas par cas »

PARIS: Les soldes vont durer une semaine de plus jusqu'au 1er août et les commerçants pourront ouvrir ce dimanche, a annoncé mercredi le gouvernement qui espère ainsi aider les commerçants dont l'activité a été touchée par les émeutes.

"Nous allons prolonger les soldes (du 25 juillet, NDLR) jusqu’au 1er août", a déclaré la ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire lors d'un entretien sur France 2.

Autre mesure, "les préfets vont recevoir une instruction pour que tous les commerçants qui souhaitent ouvrir ce dimanche puissent le faire pour se rattraper notamment du week-end passé".

Les deux premiers week-ends des soldes - qui ont débuté le 28 juin - sont en effet considérés par les professionnels comme décisifs pour le succès de l'opération commerciale.

Les émeutes liées à la mort de Nahel "ont mis un coup d'arrêt brutal à l'activité des soldes" pour les grandes enseignes, passées de +8% de chiffre d'affaires mercredi dernier à +4,1% sur les cinq premiers jours par rapport à 2022, avait relevé mardi l'Alliance du Commerce.

La région parisienne "enregistre les plus mauvais résultats", avec une baisse globale de -2% du chiffre d'affaires sur cette première partie des soldes, selon la même source.

Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du Commerce, une des deux principales fédérations de l'habillement, a salué mercredi la proposition d'ouvrir dimanche prochain mais demande que "les préfectures soient "réactives" pour une mise en œuvre "rapide" car "on est déjà le 5 juillet".

"Ce serait super qu’on ait une autre image (que celle des violences), celle d’une France dynamique", avec les magasins qui battent leur plein, a-t-il déclaré à l'AFP.

Du côté de l'autre grande fédération de l'habillement, la FNH, son président Pierre Talamon se montre moins enthousiaste. La prolongation des soldes "ne peut aider que ceux dont les magasins ont été vandalisés, pour les autres, c’est râpé, ça ne change rien", en outre dans un contexte d'inflation.

La FNH demande la mise en place du chômage partiel" pour le trimestre à venir ainsi que celle d’un "fonds de solidarité" pour les commerçants contraints à la fermeture.

«Plusieurs centaines de millions d'euros» de dégâts

Olivia Grégoire a confirmé des mesures de soutien côté assurances. "J'ai demandé que le délai de déclaration, qui est de cinq jours normalement quand on a un sinistre, passe à trente jours. Je remercie les assureurs qui ont accepté", a-t-elle dit.

La ministre a affirmé avoir également obtenu, pour les commerçants indépendants les plus touchés que "les franchises soient abaissées, au cas par cas", et demandé en outre une rapidité d'indemnisation.

En parallèle, il sera possible d'étaler la dette fiscale ou sociale et "dans les cas les plus sérieux de commerçants très touchés", des annulations de charges pourront être prévues, a-t-elle assuré.

"Un peu plus de 1 000 commerces ont été directement touchés par les émeutes", dont plus de 400 tabacs, 400 agences bancaires, 200 magasins alimentaires mais aussi des centaines de magasins de sports, opticiens, pharmaciens, indépendants, beaucoup pillés, "certains complètement détruits, d’autres juste la vitre mais c’est un traumatisme", selon la ministre.

Mme Grégoire a précisé que les dégâts se chiffreront "possiblement à quelques centaines de millions d'euros".

Dernière mesure, la ministre a annoncé avoir demandé à deux associations de soutien psychologique, Apaisa et Amarok, d'accompagner les conseillers à la sortie de crise pour prendre en charge gratuitement les commerçants, notamment dans les trois régions les plus touchées, Ile-de-France, Auvergne Rhône-Alpes et Provence Alpes Côte d’Azur.

"C'est la première fois que des commerçants me disent, on aurait besoin d'un peu de soutien psychologique", "pour l'instant la plupart ne se relèvent pas", a-t-elle confiée.

"Cela fait trois jours que j’ai des hommes et des femmes en larmes dans le bras qui me disent, Mme la ministre, je ne sais pas si je vais rouvrir. Ils sont bouleversés, sidérés et pour certains extrêmement abattus", a-t-elle déploré au sujet des commerçants sinistrés.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.