Le TSL prononce la prison à perpétuité pour Ayyach, membre du Hezbollah coupable de l'assassinat de Hariri

Des portraits de l'ancien Premier ministre assassiné Rafic Hariri exposés dans son mausolée dans le centre-ville de Beyrouth. (AFP).
Des portraits de l'ancien Premier ministre assassiné Rafic Hariri exposés dans son mausolée dans le centre-ville de Beyrouth. (AFP).
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Publié le Vendredi 11 décembre 2020

Le TSL prononce la prison à perpétuité pour Ayyach, membre du Hezbollah coupable de l'assassinat de Hariri

  • Jugé par contumace, Salim Ayyash, 57 ans, avait été reconnu coupable en août, pour son rôle dans l'attentat-suicide ayant tué le milliardaire sunnite et 21 autres personnes
  • Au cours d'une audience en novembre, les procureurs avaient estimé que la perpétuité était la seule condamnation juste et proportionnelle pour Salim Ayyash

BEYROUTH: Le Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban (TSL) a prononcé  la peine de la prison à perpétuité à l'encontre de Salim Ayyach,  membre présumé du Hezbollah, reconnu coupable d'avoir pris part à l'assassinat en 2005 de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri.

 
Le TSL prononce son verdict aujourd'hui

En Direct: Le Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban doit prononcer la peine infligée à un membre présumé du Hezbollah, reconnu coupable d'avoir pris part à l'assassinat en 2005 de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri.

Posted by Arab News en français on Friday, December 11, 2020

Jugé par contumace, Salim Ayyash, 57 ans, avait été reconnu coupable en août, pour son rôle dans l'attentat-suicide ayant tué le milliardaire sunnite et 21 autres personnes.

Salim Ayyash est toujours en fuite, Hassan Nasrallah, secrétaire général de l'organisation chiite Hezbollah, refusant de le livrer au même titre que trois autres accusés qui ont finalement été acquittés.

Au cours d'une audience en novembre, les procureurs avaient estimé que la perpétuité était la «seule condamnation juste et proportionnelle» pour Salim Ayyash, considérant qu'il s'agissait de «la plus grave attaque terroriste ayant eu lieu sur le sol libanais.»

Ils avaient également exigé la saisie des biens de Salim Ayyash.

Vendredi, le TSL a mis l'accent sur l'impact décisif de l 'assassinat Hariri sur le Liban. Cet acte a "répandu la terreur au Liban, pour des motifs politiques" a souligné la cour dans son réquisitoire.

Le tribunal a décidé "la peine maximale" pour Salim Ayyash, a déclaré le juge David Re du TSL, basé à Leidschendam, aux Pays-Bas.

Les conséquences des crimes commis par Salim Ayyach sont « très difficiles à expliquer » a souligné la Cour. « M. Ayyach n’a pas agi seul. L’attaque a eu pour résultat des victimes identifiables et a affecté l’ensemble de la société libanaise. La gravité des faits est le premier argument retenu pour sanctionner M. Ayyach. Il a joué un rôle central dans cette attaque et y a grandement contribué. Cette attaque a choqué et fait du mal au peuple libanais. Elle a visé leur système de gouvernement. Le Liban est une démocratie parlementaire. Ses dirigeants devraient être sanctionnés par la voie des urnes et non par le biais du crime politique. Cette attaque a ébranlé les fondations-même de l’Etat libanais. C’est une attaque sur la démocratie qui est de nature à aggraver les crimes » qui sont reprochés à M. Ayyach relève le TSL.

La cour rappelle également le bilan humain de l'attaque:  " 22 personnes ont été tuées, 226 autres ont été blessées. L'explosion a eu un effet continu et sur le long terme (...) M. Ayyach est un musulman chiite, il a des affiliations au Hezbollah".

Rafic Hariri avait été Premier ministre du Liban avant sa démission en octobre 2004.

L'homme d'État libanais a été tué en février 2005 lorsqu'un kamikaze a fait exploser une camionnette remplie d'explosifs au passage de son convoi blindé. L'attaque a fait 22 morts et 226 blessés.

Dans leur jugement, en août, les juges avaient estimé qu'il y avait suffisamment de preuves pour déterminer que Salim Ayyash était au coeur d'un réseau d'utilisateurs de téléphones portables, épiant les faits et gestes de Rafic Hariri dans les mois ayant précédé son assassinat.

Il n'y avait cependant pas assez de preuves pour condamner les autres accusés Assad Sabra, Hussein Oneissi et Hassan Habib Merhi, ont déclaré les magistrats.

Selon les juges, il n'y a pas non plus de preuves de lien entre l'attaque et la direction du mouvement Hezbollah ou ses alliés à Damas.

Même par contumace, ce jugement est important, ont estimé des experts.

Certes, «les procès par contumace ne sont pas le moyen idéal pour rendre la justice», a confié à l'AFP Christophe Paulussen, chercheur à l'Institut Asser de La Haye.

Et les tribunaux internationaux sont comme un «géant sans bras ni jambes» puisqu'ils dépendent des États pour les arrestations de suspects et ne sont pas en mesure de faire exécuter eux-mêmes une décision, selon Christophe Paulussen.

«Mais malgré ce handicap, le tribunal spécial pour le Liban est au moins parvenu à constituer un dossier judiciaire convaincant sur ce qui s'est passé il y a quinze ans, donc à aider la société libanaise à passer d'une culture d'impunité à une culture de la responsabilisation», a ajouté Christophe Paulussen.

En 2007, le Conseil de sécurité des Nations unies avait convenu de la création du Tribunal spécial pour le Liban à Leidschendam (Pays-Bas), le présentant comme le premier tribunal international au monde dont l'objectif est d'enquêter sur les crimes terroristes.

Salim Ayyash fait l'objet d'un autre procès dans ce même tribunal, portant sur trois autres attaques meurtrières à l'encontre de responsables politiques libanais en 2004 et 2005.


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
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  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

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  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.