Perquisition chez le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi

Le président qatari du Paris Saint Germain, Nasser al-Khelaifi, prend la parole lors d'une conférence de presse pour annoncer la présentation du nouvel entraîneur du PSG, à Poissy, le 5 juillet 2023. (Photo, AFP)
Le président qatari du Paris Saint Germain, Nasser al-Khelaifi, prend la parole lors d'une conférence de presse pour annoncer la présentation du nouvel entraîneur du PSG, à Poissy, le 5 juillet 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 25 juillet 2023

Perquisition chez le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi

  • Cette perquisition effectuée par la police judiciaire a eu lieu dans le cadre d'une information judiciaire ouverte fin janvier après le dépôt par le lobbyiste Tayeb Benabderrahmane, 42 ans, d'une plainte avec constitution de partie civile
  • Dans cette plainte, M. Benabderrahmane dénonce son arrestation en janvier 2020 au Qatar, où il s'était installé trois mois auparavant pour en assurer le lobbying

PARIS: Le domicile du président du PSG Nasser Al-Khelaïfi a été perquisitionné mercredi dans l'enquête sur les accusations d'enlèvement, séquestration et torture au Qatar d'un lobbyiste franco-algérien, a indiqué à l'AFP une source proche de l'enquête, confirmant une information d'un média français.

"Le magistrat instructeur a demandé des informations et accès complémentaires, ce qui lui a été fourni complètement et en toute transparence, en pleine coopération avec les autorités, comme c'est le cas depuis le début", a réagi un porte-parole du président du PSG.

Sollicité par l'AFP, l'un des avocats de Nasser Al-Khelaïfi n'a pas souhaité commenter dans l'immédiat.

Cette perquisition effectuée par la police judiciaire a eu lieu dans le cadre d'une information judiciaire ouverte fin janvier après le dépôt par le lobbyiste Tayeb Benabderrahmane, 42 ans, d'une plainte avec constitution de partie civile - procédure qui permet d'obtenir quasi-systématiquement l'ouverture d'une information judiciaire.

Dans cette plainte, M. Benabderrahmane dénonce son arrestation en janvier 2020 au Qatar, où il s'était installé trois mois auparavant pour en assurer le lobbying.

Il affirme avoir été séquestré pendant six mois et avoir été interrogé par des officiers locaux, notamment sur des documents qu'il détiendrait, potentiellement compromettants pour le patron qatari du PSG Nasser Al-Khelaïfi.

Il dit ensuite avoir été assigné à résidence puis finalement autorisé à quitter le Qatar en novembre 2020, après avoir signé un protocole de confidentialité dans lequel il s'engageait à ne pas divulguer ces documents.

La semaine dernière, la mairie du VIIe arrondissement de Paris dirigée par l'ancienne ministre Rachida Dati, membre des Républicains (droite), et les cabinets des avocats Francis Szpiner, Olivier Pardo et Renaud Semerdjian avaient également été perquisitionnés dans cette affaire.

Les avocats de Nasser Al-Khelaïfi avaient annoncé en avril leur intention de déposer une plainte pour diffamation contre le lobbyiste.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.