L'organisme de surveillance des médias réitère son appel pour la sécurité des journalistes arabes après un incident avec l'armée israélienne

Des images de l'incident, publiées par le site d'information The New Arab, ont saisi le moment où des coups de feu étaient tirés et l'émetteur de l'équipe prenait feu. (AFP/Dossier)
Des images de l'incident, publiées par le site d'information The New Arab, ont saisi le moment où des coups de feu étaient tirés et l'émetteur de l'équipe prenait feu. (AFP/Dossier)
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Publié le Vendredi 07 juillet 2023

L'organisme de surveillance des médias réitère son appel pour la sécurité des journalistes arabes après un incident avec l'armée israélienne

  • L'équipe d'Al-Araby TV a été attaquée et son matériel de tournage détruit alors qu'elle couvrait les opérations de Tsahal à Jénine
  • Le CPJ demande une enquête indépendante sur l'attaque après une série d'incidents au cours des dernières semaines

LONDRES: Le Comité de surveillance des médias pour la protection des journalistes a renouvelé son appel à l'armée israélienne pour qu'elle respecte le travail des journalistes, et a appelé à une enquête indépendante sur un incident impliquant une équipe d’Al-Araby TV et les Forces de défense israéliennes.

Selon la chaîne qatarie, le 3 juillet, le matériel de tournage du reporter de télévision Amid Shehadeh et du caméraman Rabi Munir a été détruit.

Le directeur de programme du CPJ, Carlos Martinez de la Serna, a condamné les actions de Tsahal, déclarant: «La destruction par l’armée israélienne du matériel d’information d’Al-Araby TV alors que les journalistes de la chaîne tentaient de se mettre à l’abri, montre comment l’armée continue à entraver les reportages sur ses actions.» 

Il a également exhorté Tsahal à mettre fin aux attaques contre les journalistes et à enquêter sur les responsables de l'incident.

Selon une déclaration publiée sur Twitter par Al-Araby TV, l'équipe couvrait une opération militaire israélienne contre des militants dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie occupée, lorsqu'un véhicule de Tsahal a tiré sur leur équipement, détruisant un émetteur et faisant tomber une caméra d’un trépied.

Amid Shehadeh et Rabi Munir se sont réfugiés dans une maison voisine, aux côtés de deux photographes turcs de l'agence Anadolu, ainsi que d'un troisième de Ruptly, une agence de presse vidéo russe basée en Allemagne.

Les journalistes sont restés piégés jusqu'à ce que la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge les accompagnent en lieu sûr.

Des images de l'incident, publiées par le site d'information The New Arab, ont saisi le moment où des coups de feu ont été tirés et l'émetteur de l'équipe a pris feu.

Dans son communiqué, Al-Araby TV exprimait son indignation face à cette attaque, la qualifiant de «ciblage évident d'équipes de journalistes» et de «violation flagrante des normes et règles internationales relatives aux droits humains qui garantissent la sécurité des journalistes».

L'offensive de deux jours de Tsahal, qui fait partie d'une série d'incursions militaires à Jénine à la suite d'attaques de militants palestiniens, a forcé des milliers de personnes à fuir leurs maisons et a tué 12 Palestiniens et un soldat israélien.

Dans une rare condamnation d'Israël, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a dénoncé jeudi l'usage excessif de la force par ce pays dans sa plus grande opération militaire en deux décennies, et a appelé Israël «à respecter ses obligations en vertu du droit international».

Lors d'un incident similaire qui a suscité des préoccupations quant aux actions de l'armée israélienne, Hazem Nasser, caméraman de la télévision jordanienne Al-Ghad, a été transporté à l'hôpital avec des blessures graves, après que les forces israéliennes lui ont tiré dessus alors qu'il couvrait un raid à Jénine le 19 juin, selon l'AFP.

Dans un autre incident le 8 juin, deux photographes de presse, Momen Somrain et Rabi al-Munir, ont été la cible des soldats de Tsahal avec des balles en caoutchouc, alors qu'ils couvraient la démolition de la maison d'un homme soupçonné de terrorisme dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'unification de la Syrie ne doit pas se faire par la force, a déclaré le président

 Le président par intérim syrien, Ahmad al-Chareh (Photo AFP)
Le président par intérim syrien, Ahmad al-Chareh (Photo AFP)
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  • « Nous avons renversé le régime (de Bachar al-Assad) pour libérer la Syrie, et il nous reste une autre bataille : unifier la Syrie », a-t-il déclaré devant de hauts responsables et des notables de la province d'Idleb (nord-ouest).
  • « Elle ne doit pas se faire dans le sang ou par la force militaire, mais dans le cadre d'une entente, car la Syrie est fatiguée de la guerre », a-t-il ajouté.

DAMAS : Le président par intérim syrien, Ahmad al-Chareh, a affirmé que l'unification de la Syrie, après des années de guerre civile, ne devait pas se faire « par la force militaire », et a accusé Israël d'ingérence dans le sud du pays.

M. Chareh, dont les propos ont été rapportés dimanche par les médias officiels, s'est exprimé samedi, jour où des centaines de personnes ont manifesté dans la province méridionale de Soueida, à majorité druze, pour dénoncer les violences communautaires de juillet et réclamer le droit à l'autodétermination.

« Nous avons renversé le régime (de Bachar al-Assad) pour libérer la Syrie, et il nous reste une autre bataille : unifier la Syrie », a-t-il déclaré devant de hauts responsables et des notables de la province d'Idleb (nord-ouest).

« Elle ne doit pas se faire dans le sang ou par la force militaire, mais dans le cadre d'une entente, car la Syrie est fatiguée de la guerre », a-t-il ajouté.

Il a affirmé que « la Syrie n'est pas menacée de division. Certains veulent cela, ainsi que la création de cantons, mais c'est impossible. » « Certaines parties cherchent le pouvoir à travers des puissances régionales, Israël ou autres », a-t-il accusé.

Lors du rassemblement à Soueida, certains manifestants ont brandi le drapeau israélien et réclamé l'autodétermination de la région. « Soueida libre » ou « Al-Jolani dégage », ont-ils scandé, en référence à M. Chareh, connu jadis sous son nom de guerre, Abou Mohammad al-Jolani, lorsqu'il dirigeait un groupe rebelle islamiste. 

Les affrontements, qui ont éclaté le 13 juillet entre combattants druzes et bédouins sunnites à Soueida, ont duré une semaine avant de s'étendre avec l'intervention des forces gouvernementales et de volontaires venus d'autres régions.

Damas affirme que ses troupes sont intervenues pour mettre fin aux violences. Toutefois, des témoins, des factions druzes et l'Observatoire syrien des droits de l'homme les ont accusées d'avoir pris parti pour les Bédouins et d'avoir commis des exactions contre les Druzes.

Selon l'OSDH, les violences ont fait environ 1 600 morts, principalement des civils druzes.

M. Chareh a reconnu que Soueida « a été le théâtre de nombreuses violations commises par toutes les parties, dont des membres des forces de sécurité et de l'armée ». Les auteurs de ces violations devront répondre de leurs actes. »

Il a accusé Israël, son voisin, « d'intervenir directement à Soueida en mettant en œuvre des politiques visant à affaiblir l'État syrien ».

Israël, qui prétend vouloir protéger les Druzes et réclame une démilitarisation du sud de la Syrie, a bombardé les forces gouvernementales syriennes pendant les violences à Soueida.

Par ailleurs, concernant l'accord sur l'intégration des institutions kurdes au sein de l'État, M. Chareh a déclaré qu'il « sera appliqué ». Nous discutons des modalités de mise en œuvre. »

Les Kurdes contrôlent une grande partie du nord-est de la Syrie et réclament la décentralisation, ce que rejette Damas.


L'armée israélienne a annoncé avoir bombardé un « site énergétique » au Yémen

Ci-dessus, des Yéménites armés lors d'un rassemblement dans la capitale Sanaa, contrôlée par les Houthis, le 15 août 2025. (AFP)
Ci-dessus, des Yéménites armés lors d'un rassemblement dans la capitale Sanaa, contrôlée par les Houthis, le 15 août 2025. (AFP)
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  • Au Yémen, une source de la défense civile citée par la chaîne de télévision Al-Massira, contrôlée par les Houthis, a fait état d'une « agression » contre une centrale électrique de Sanaa, la capitale du Yémen, aux mains des rebelles.
  • Selon l'armée, les rebelles Houthis « opèrent sous la direction et le financement du régime iranien, dans le but de nuire à l'État d'Israël et à ses alliés ».

JERUSALEM : L'armée israélienne a annoncé dimanche avoir bombardé « un site énergétique » utilisé par les Houthis à Sanaa, la dernière frappe en date contre ces rebelles yéménites qui ont mené plusieurs attaques de missiles contre Israël.

Au Yémen, une source de la défense civile citée par la chaîne de télévision Al-Massira, contrôlée par les Houthis, a fait état d'une « agression » contre une centrale électrique de Sanaa, la capitale du Yémen, aux mains des rebelles.

« Tsahal a mené une frappe à quelque 2 000 kilomètres d'Israël, en plein cœur du Yémen, visant un site d'infrastructure énergétique utilisé par le régime terroriste houthi », a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué.

« Ces raids ont été menés en réponse aux attaques répétées » menées par les Houthis « contre l'État d'Israël et ses citoyens, y compris le lancement de missiles sol-sol et de drones », a-t-elle ajouté.

Selon l'armée, les rebelles Houthis « opèrent sous la direction et le financement du régime iranien, dans le but de nuire à l'État d'Israël et à ses alliés », et « mènent des activités terroristes contre le transport maritime mondial et les routes commerciales ».

Elle a affirmé être « déterminée à éliminer toute menace contre Israël, où que cela soit nécessaire ».

Soutenus par l'Iran, ennemi juré d'Israël, les Houthis lancent régulièrement des attaques aux missiles et aux drones contre Israël, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza.

Le territoire palestinien est ravagée par une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque du mouvement islamiste Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023. L'offensive israélienne de représailles a fait des dizaines de milliers de morts à Gaza et provoqué une catastrophe humanitaire.

Israël a mené plusieurs frappes de représailles au Yémen, visant des zones sous contrôle des Houthis, notamment des ports de l'ouest du pays et l'aéroport de Sanaa. 


Gaza : la Défense civile annonce 40 morts dans des tirs et raids israéliens

Une vue de la bande de Gaza bombardée par Israël. (AFP)
Une vue de la bande de Gaza bombardée par Israël. (AFP)
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  • Mahmoud Bassal, a indiqué que 40 Palestiniens, dont plusieurs enfants, ont été tués par les tirs et les frappes de l'armée israélienne à travers la bande de Gaza.
  • « Depuis près d'une semaine, l'ennemi sioniste mène une offensive soutenue dans les quartiers est et sud de la ville de Gaza, en particulier dans le quartier Zeitoun.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La Défense civile de Gaza a annoncé samedi la mort de 40 Palestiniens, dont des enfants, dans l'offensive israélienne sur le territoire, où l'armée se prépare à évacuer les civils en prévision d'une offensive imminente sur la ville de Gaza.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a indiqué à l'AFP qu'un quartier de Gaza-ville (nord) était bombardé intensément depuis près d'une semaine.

« Nous estimons que plus de 50 000 personnes restent dans le quartier de Zeitoun, la plupart sans eau ni nourriture », a-t-il déclaré, accusant Israël de « nettoyage ethnique » à Zeitoun et dans le quartier voisin de Tal al-Hawa. « Nos équipes n'ont pas accès aux blessés. »

Selon lui, 40 Palestiniens, dont plusieurs enfants, ont été tués par les tirs et les frappes de l'armée israélienne à travers la bande de Gaza. Ce bilan a été actualisé après la mort d'une personne dans une frappe sur le camp d'Al-Nousseirat.

L'armée israélienne a toutefois mis en doute ces chiffres, affirmant à l'AFP que « les institutions à Gaza sont contrôlées et dirigées par le Hamas, et donc soumises à son agenda ».

M. Bassal s'est pour sa part alarmé de la « situation catastrophique » à Gaza-ville : « Les habitants n'ont aucun endroit où se réfugier. » 

Ghassan Kashko, âgé de 40 ans, y vit avec sa famille dans une école transformée en refuge. « Nous avons oublié ce qu'est le sommeil. Les raids aériens et les tirs de char ne s'arrêtent pas. Nous n'avons plus ni nourriture ni eau potable », a-t-il raconté par téléphone à l'AFP.

« Depuis près d'une semaine, l'ennemi sioniste mène une offensive soutenue dans les quartiers est et sud de la ville de Gaza, en particulier dans le quartier Zeitoun, où des avions de guerre, de l'artillerie et des robots explosifs procèdent à une destruction systématique de la zone », a affirmé le Hamas dans un communiqué.

« Les crimes commis dans la bande de Gaza sont perpétrés au vu et au su du monde, avec une intention claire et une déclaration publique », a accusé le mouvement islamiste.

L'armée a indiqué à l'AFP qu'elle s'engageait à réduire les dommages causés aux civils lors d'activités opérationnelles, « en stricte conformité avec le droit international ». Elle « utilise divers moyens pour évaluer l'impact potentiel de ses opérations sur la population civile, tout en distinguant entre civils et combattants ».