Au «Festival des idées», les dirigeants de gauche face à des militants intraitables

La présidente du groupe parlementaire de La France Insoumise (LFI) et de la coalition de gauche NUPES (Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale) Mathilde Panot s'adresse à la presse à la sortie d'une réunion avec le Premier ministre français à l'Hôtel Matignon à Paris, le 3 juillet 2023. (Photo, AFP)
La présidente du groupe parlementaire de La France Insoumise (LFI) et de la coalition de gauche NUPES (Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale) Mathilde Panot s'adresse à la presse à la sortie d'une réunion avec le Premier ministre français à l'Hôtel Matignon à Paris, le 3 juillet 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 09 juillet 2023

Au «Festival des idées», les dirigeants de gauche face à des militants intraitables

  • Le mécontentement est hétérogène, il porte tantôt sur la déconnexion des élites, tantôt sur la division aux européennes et la faiblesse de la gauche face à l'extrême droite, tantôt sur des sujets de fond
  • Le co-organisateur du festival et ancien député PS frondeur, Christian Paul, avait prévenu devant des journalistes: «On leur a dit aux dirigeants, on ne parlera pas ici des élections, les gens ne sont pas venus pour ça. Il faut écouter avant de parler»

LA CHARITÉ-SUR-LOIRE: "La gauche est larguée", "c'est pitoyable": les chefs socialistes, écologistes et insoumis ont été sévèrement bousculés par les électeurs de gauche présents dimanche au "Festival des idées" dans la Nièvre, sur fond d'interrogations sur l'avenir de la coalition Nupes.

Le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, a dû finalement n'être pas si mécontent de subir le retard fréquent des trains de petites lignes.

En s'asseyant, dans un premier temps, sur une chaise en retrait, il a vu ses collègues vertement sermonnés par les questions des militants, dans une grande salle située sous le toit du prieuré de la bourgade de la Charité-sur-Loire.

Car l'originalité de ce "Festival des idées", carrefour des gauches politiques et associatives, est d'inverser les débats habituels en donnant une large place aux interpellations du public. Qui ne s'est pas fait prier.

Après une première série de réponse de la patronne des écologistes Marine Tondelier, du premier secrétaire du PS Olivier Faure et de l'eurodéputée LFI Manon Aubry, une participante dans le public se lève: "Ce que je viens de voir, c'est des discours, uniquement basés sur la peur du Rassemblement national, ça vous obsède, y a que ça...".

Un murmure parcourt la salle. Elle reprend: "La gauche est larguée depuis tellement longtemps. J'ai failli partir (...) Vous êtes tellement loin [des préoccupations des gens], c'est pitoyable."

Les applaudissements ne sont pas unanimes, mais les prises de parole suivantes confirment une colère des électeurs, pas tous encartés loin s'en faut.

Le mécontentement est hétérogène, il porte tantôt sur la déconnexion des élites, tantôt sur la division aux européennes et la faiblesse de la gauche face à l'extrême droite, tantôt sur des sujets de fond.

«S'essuyer les pieds»

"Vous êtes complètement fermés sur vous-mêmes, vous échangez entre vous", clame un autre participant, en référence aux désaccords réguliers entre les composantes de la Nupes, sur la stratégie électorale mais aussi sur certaines valeurs.

"Pour l'instant, le spectacle n'est pas très joli", insiste-t-il.

Bernard, retraité, enchaîne: "Vous nous écoutez mais vous ne nous entendez pas. Si les questions de la salle étaient différentes, vous auriez eu tous les trois exactement les mêmes réponses".

Car auparavant, chaque leader a déroulé des arguments désormais bien connus pour répondre à la problématique initiale: "Dessine-moi une gauche qui gagne".

Manon Aubry a tenté un sondage à main levée sur ceux qui veulent une liste d'union aux européennes. Marine Tondelier, qui ne veut pas de cette union, a proposé, plutôt qu'une "fusion" derrière LFI, une "coopérative" en vue de la présidentielle, à démarrer après les européennes, en septembre 2024. Quant à Olivier Faure, il a de nouveau demandé à retravailler un projet commun.

Leur seconde prise de parole a donc forcément eu pour vocation d'éteindre les contestations. "Je comprends les remarques", a commencé Manuel Bompard, avant de plaider pour son projet: faire pour la Nupes des "structures locales avec possibilité d'adhésion directe".

"J'entends que vous ne soyez pas satisfaits", a aussi dit Marine Tondelier, constatant en politique "un parisianisme, violent symboliquement". Mais elle a aussi contre-attaqué en reprochant à la salle de ne pas avoir posé de questions sur le climat.

Olivier Faure a lui aussi regretté: "C'est un peu trop facile de s'essuyer les pieds sur les partis politiques, les partis ce sont les gens qui militent, qui prennent la parole".

"Vous nous posez en cinq minutes 14 questions, impossible de répondre en deux minutes", a-t-il continué, concluant par la priorité à ses yeux: "La VIe République, la démocratie au rendez-vous partout et tout le temps".

Le co-organisateur du festival et ancien député PS frondeur, Christian Paul, avait prévenu devant des journalistes: "On leur a dit aux dirigeants, on ne parlera pas ici des élections, les gens ne sont pas venus pour ça. Il faut écouter avant de parler".

Face à la mine déconfite de ses invités à la fin du débat, il a néanmoins, dans sa prise de parole finale, appelé le public à l'indulgence, pour des dirigeants avant tout "passionnés" de politique.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.