En visite éclair avant l'Otan, Joe Biden rencontre le roi Charles à Londres

Le roi Charles III de Grande-Bretagne et le président américain Joe Biden posent pour une photo dans le Grand Corridor du château de Windsor, le 10 juillet 2023. (AFP)
Le roi Charles III de Grande-Bretagne et le président américain Joe Biden posent pour une photo dans le Grand Corridor du château de Windsor, le 10 juillet 2023. (AFP)
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Publié le Lundi 10 juillet 2023

En visite éclair avant l'Otan, Joe Biden rencontre le roi Charles à Londres

  • Joe Biden a atterri à l'aéroport de Stansted au nord de Londres dans la soirée
  • Il rencontrera lundi Charles III au château de Windsor, pour la première fois depuis son couronnement

LONDRES : Le président américain Joe Biden a quitté le Royaume-Uni après s'être livré lundi à une démonstration d'unité avec Londres lors d'une brève visite où il a rencontré le Premier ministre Rishi Sunak puis le roi, à la veille d'un important sommet de l'Otan en Lituanie.

Avec toute la pompe de la monarchie britannique, Joe Biden a été reçu en milieu de journée par Charles III au château de Windsor,, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Londres, pour un thé et un échange au sujet de l'environnement.

Après une poignée de main chaleureuse avec le souverain, le président américain de 80 ans a été accueilli avec une garde d'honneur et a écouté, main sur le coeur, l'hymne américain joué par les Welsh Guards.

Joe Biden a même posé sa main sur le dos du roi.

Les deux chefs d'Etat devaient surtout parler d'environnement, selon la présidence américaine, sujet sur lequel le roi est engagé de longue date et pour lequel le président américain éprouve un "respect immense", avait expliqué à bord de l'avion présidentiel le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.

Il s'agissait de la première rencontre entre Joe Biden et le roi depuis le couronnement de Charles III.

Auparavant, Joe et Jill Biden avaient assisté aux funérailles de la reine Elizabeth II, décédée le 8 septembre dernier.

Après un peu moins de deux heures à Windsor, le président américain a quitté le sol britannique direction Vilnius et le sommet de l'Otan.

Avant Windsor, Joe Biden a passé une quarantaine de minutes à Downing Street, où il a été accueilli sur le perron par Rishi Sunak avant de prendre le thé dans les jardins.

«Paix juste et durable»

Joe Biden a vanté la relation "solide comme le roc" qui unit les deux pays. "Je ne pourrais pas rencontrer un ami plus proche et un plus grand allié", a-t-il lancé.

Etats-Unis et Royaume-Uni sont "deux des alliés les plus fermes" au sein de l'Otan, a quant à lui vanté Rishi Sunak, dont c'était la sixième rencontre avec M. Biden.

Les deux dirigeants se sont accordés sur la nécessité de "renforcer" l'Otan et de "poursuivre le soutien à l'Ukraine" pour qu'elle gagne face à l'invasion russe une "paix juste et durable", selon le compte rendu de Downing Street.

Ils ont aussi partagé le souhait que la Suède puisse accéder rapidement à l'Otan.

Cette visite intervient deux jours après la décision des Etats-Unis de livrer à l'Ukraine des armes à sous-munitions, controversées et interdites dans nombre de pays de l'Otan.

Emboîtant le pas aux réactions embarrassées d'alliés européens, Rishi Sunak a rappelé samedi que le Royaume-Uni est signataire de la convention d'Oslo de 2008 interdisant la production et l'utilisation de ces armes, et "décourage" leur utilisation.

Sur la «même page»

A bord d'Air Force One, avant l'arrivée de M. Biden à Londres, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche Jake Sullivan a réduit la différence de position entre Washington et Londres à une position "légale".

Le Royaume-Uni est "signataire de la convention d'Oslo, les Etats-Unis ne le sont pas", a-t-il dit. Mais Joe Biden et Rishi Sunak sont "sur la même page stratégiquement sur l'Ukraine", a-t-il insisté.

L'absence du président américain au couronnement de Charles III en mai, représenté par son épouse Jill, et ses critiques sur la manière dont Londres gérait la situation de l'Irlande du Nord depuis le Brexit, avaient été mal perçues au Royaume-Uni.

Mais lors du déplacement du Premier ministre à Washington le mois dernier, Joe Biden avait assuré que Washington n'avait pas "de plus proche allié" que le Royaume-Uni.

Les deux dirigeants avaient noué un nouveau partenariat économique mais pas d'accord de libre-échange.

La brève étape de Joe Biden au Royaume-Uni intervient à la veille d'un sommet important de l'Otan à Vilnius en Lituanie, où l'Ukraine espère recevoir de nouvelles promesses de livraisons d'armes.

Selon un responsable occidental, l'Alliance va lever un obstacle majeur dans le processus d'adhésion de Kiev.

Mais le président démocrate a douché dimanche les espoirs de l'Ukraine sur une adhésion rapide. "Je ne pense pas qu'elle soit prête à faire partie de l'Otan", a-t-il affirmé lors d'un entretien sur CNN.

Après Londres et Vilnius, Joe Biden se rendra en Finlande pour une réunion avec des dirigeants des pays nordiques.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.