L’Allemagne autorise à nouveau des expulsions vers la Syrie

En France, des migrants pour la plupart originaires de Syrie, tiennent une banderole intitulée "Pas d'expulsion, relogement" et forment une chaîne humaine le 20 juillet 2017 pour protester contre une expulsion imminente. (Patrick Kovarik / AFP) David Courbet/AFP
En France, des migrants pour la plupart originaires de Syrie, tiennent une banderole intitulée "Pas d'expulsion, relogement" et forment une chaîne humaine le 20 juillet 2017 pour protester contre une expulsion imminente. (Patrick Kovarik / AFP) David Courbet/AFP
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Publié le Vendredi 11 décembre 2020

L’Allemagne autorise à nouveau des expulsions vers la Syrie

  • "Quiconque commet des crimes graves ou a des intentions terroristes afin de causer de graves dommages à notre État et à notre population doit quitter notre pays", a affirmé Hans-Georg Engelke, secrétaire d'Etat au ministère de l'Intérieur
  • "L'Allemagne ne doit pas être un sanctuaire pour les personnes dangereuses ou les grands criminels", a-t-il ajouté, précisant qu'environ 90 personnes fichées pour militantisme islamiste pourraient être concernées

BERLIN : Pays symbole de l'accueil des Syriens fuyant la guerre en 2015, l'Allemagne brise un tabou en autorisant, à partir de janvier, les expulsions de ceux qu'elle considère comme "dangereux", notamment en raison de liens avec la mouvance islamiste.

Prise vendredi à l'initiative des dirigeants régionaux conservateurs, membres de la famille politique de la chancelière Angela Merkel, cette décision met fin au moratoire décrété depuis 2012 sur les expulsions vers la Syrie en raison du conflit sanglant qui y a fait plus de 387.000 morts en près de dix ans.

"Quiconque commet des crimes graves ou a des intentions terroristes afin de causer de graves dommages à notre État et à notre population doit quitter notre pays", a affirmé lors d'une conférence de presse Hans-Georg Engelke, secrétaire d'Etat au ministère de l'Intérieur.

"L'Allemagne ne doit pas être un sanctuaire pour les personnes dangereuses ou les grands criminels", a-t-il ajouté, précisant qu'environ 90 personnes fichées pour militantisme islamiste pourraient être concernées.

Dans la pratique, les expulsions vers ce pays en guerre risquent cependant d'être très difficiles à mettre en œuvre dans la mesure où l'Allemagne n'a plus de relations diplomatiques avec Damas. Et le ministère allemand des Affaires étrangères lui-même juge la situation dans le pays encore très instable.

Pression de l'extrême droite

Cette décision constitue toutefois un revirement spectaculaire pour ce pays qui depuis 2015 avait largement ouvert ses portes à des demandeurs d'asiles syriens fuyant la misère et la guerre. Depuis 10 ans, quelque 790.000 Syriens ont été accueillis en Allemagne qui compte désormais la plus grosse communauté syrienne en Europe.

Le nombre de Syriens déposant une demande d'asile en Allemagne a considérablement reculé depuis 2017, mais la Syrie demeure le premier pays d'origine des requérants: de janvier à fin septembre, 26.775 demandes ont été déposées par des Syriens. Dans plus de 88% des cas, ils se sont vus accorder une protection.

La question des expulsions avait été relancée en novembre dernier par le ministre conservateur Horst Seehofer suite à l'assassinat au couteau d'un touriste à Dresde par un jeune Syrien arrivé en Allemagne au plus fort de la "crise" migratoire en 2015.

Il avait déjà fait l'objet de plusieurs condamnations pénales, notamment pour avoir tenté de recruter des soutiens à une organisation considérée comme terroriste.

Le gouvernement avait ensuite été mis sous pression par l'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), qui a mis l’immigration, la sécurité et l’islam au cœur de son agenda mais qui stagne actuellement dans les sondages.

Cette formation a connu un essor important à la suite de l'afflux de demandeurs d'asile en 2015 et 2016, instrumentalisant à des fins politiques plusieurs faits divers impliquant des migrants.

"Honte"

Mais cette décision finale de reprendre les expulsions a créé des remous au sein de la coalition gouvernementale entre conservateurs et sociaux-démocrates, ces derniers s'y déclarant réticents.

Par cette décision, "l'Allemagne serait le seul et premier pays de l'UE à expulser des personnes vers la Syrie, ce qui serait aussi une position inédite dont on ne devrait pas nécessairement être fier", a critiqué vendredi le social-démocrate Boris Pistorius, ministre de l'Intérieur du Land de Basse-Saxe.

Il a laissé entendre qu'il s'agissait d'un projet électoraliste dans la mesure où il "n'entraînera pas une simplification des expulsions, car en fin de compte, cela reste un problème pratique" faute de relations diplomatiques avec la Syrie.

Même le ministère allemand des Affaires étrangères, dirigé par le social-démocrate Heiko Maas, considère la situation sécuritaire "volatile" et "la situation humanitaire et économique toujours très mauvaise", selon un rapport confidentiel révélé par le quotidien Tagesspiegel.

Sur la même question, la France avait estimé en novembre que le droit international interdit les renvois vers des pays en guerre, "comme la Syrie et la Libye".

Les associations humanitaires sont également vent debout contre cette décision qui constitue "une honte pour l'État de droit et est extrêmement irresponsable", a réagi l'ONG d'aide aux migrants Pro-Asyl qui accuse les dirigeants conservateurs de vouloir récupérer "les électeurs populistes de droite".


Trump demande la gratuité des canaux de Panama et de Suez pour les navires américains

Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
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  • Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.
  • « J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

WASHINGTON : Donald Trump a demandé samedi que le passage des navires américains soit rendu gratuit sur les canaux de Panama et de Suez, et a chargé son chef de la diplomatie, Marco Rubio, de se saisir immédiatement de ce dossier.

Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.

« Les navires américains, à la fois militaires et commerciaux, devraient être autorisés à transiter gratuitement via les canaux de Panama et de Suez. Ces canaux n'existeraient pas sans les États-Unis d'Amérique », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.

« J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de « reprendre » le canal construit par les États-Unis et inauguré en 1914, et resté sous souveraineté américaine jusqu'en 1999.

Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d'un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter. Les États-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs de ce lien stratégique, par lequel transite 5 % du commerce maritime mondial.

Début avril, Washington a obtenu l'autorisation du Panama de déployer des militaires américains autour de cette voie d'eau stratégique.

Le canal de Suez, contrôlé par l'Égypte depuis 1956, concentrait lui environ 10 % du commerce maritime mondial, jusqu'à ce que les rebelles houthis du Yémen commencent à lancer des attaques contre des navires, disant agir en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

Les États-Unis sont intervenus, avec d'autres pays, pour tenter de sécuriser cette route maritime.

Mais le trafic a chuté, réduisant drastiquement une source essentielle de devises étrangères pour Le Caire, plongé dans la pire crise économique de son histoire.


Une « puissante » explosion dans un port iranien fait plus de 400 blessés

Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
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  • Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.
  • « 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

TEHERAN : Une « puissante explosion » a fait  samedi plus de 400 blessés dans un important port du sud de l'Iran, ont rapporté les médias d'État, qui n'ont pas donné de précisions sur l'origine du sinistre dans l'immédiat.

« Une puissante explosion s'est produite sur un quai du port Shahid Rajaï », a déclaré à la télévision Esmaïl Malekizadeh, un responsable local de l'administration portuaire.

Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.

« 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

Selon l'agence de presse officielle Irna, Shahid Rajaï est le plus grand port commercial d'Iran. 

Plus de 70 % des marchandises iraniennes transitent par ce port qui borde le détroit d'Ormuz par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.

« L'incident est dû à l'explosion de plusieurs conteneurs stockés dans la zone du quai du port Shahid Rajaï », a indiqué à la télévision d'État un responsable local des secours, Mehrdad Hassanzadeh.

Selon l'agence Isna, le premier vice-président, Mohammad Reza Aref, a ordonné l'ouverture d'une enquête pour déterminer la cause exacte de l'incident et l'étendue des dégâts. 

La télévision d'État a diffusé des images d'un important panache de fumée noire s'élevant dans le ciel depuis le port.

Une autre vidéo, relayée par l'agence Mehr, montre une explosion dans un hangar qui provoque un épais nuage de fumée et de poussière, filmée par une caméra de surveillance.

Selon l'agence de presse Fars, la détonation a été entendue à une cinquantaine de kilomètres à la ronde.

« L'onde de choc a été si forte que la plupart des bâtiments du port ont été gravement endommagés », a indiqué de son côté l'agence de presse Tasnim. 

Le nombre d'employés présents au moment de l'explosion n'est pas connu pour l'instant.

Samedi est le premier jour ouvré de la semaine en Iran.

La compagnie nationale de distribution de pétrole a déclaré que les installations pétrolières n'avaient pas été endommagées et qu'elles « fonctionnaient actuellement normalement ».

Des explosions de cette magnitude sont rares en Iran, mais le pays a connu des incidents meurtriers ces derniers mois.

En septembre dernier, une explosion dans une mine de charbon avait ainsi fait plus de 50 morts.


Ukraine: Zelensky dit espérer "des résultats" après sa rencontre avec Trump

 Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
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  • « Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi espérer « des résultats » après sa rencontre « symbolique » avec son homologue américain, Donald Trump, qui pousse fortement pour une cessation des hostilités entre Ukrainiens et Russes, après plus de trois ans d'invasion russe de l'Ukraine.

« Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux, réitérant sa demande d'un cessez-le-feu total et inconditionnel. « Cette réunion était très symbolique et pourrait devenir historique si nous parvenons à des résultats communs », a ajouté M. Zelensky.