L'occupation israélienne a fait de la Palestine une «prison à ciel ouvert», avertit l'ONU

L'occupation militaire israélienne a transformé la Palestine en une «prison à ciel ouvert» où les Palestiniens sont «constamment confinés, surveillés et sanctionnés», selon une experte de l'ONU (Photo, Reuters).
L'occupation militaire israélienne a transformé la Palestine en une «prison à ciel ouvert» où les Palestiniens sont «constamment confinés, surveillés et sanctionnés», selon une experte de l'ONU (Photo, Reuters).
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Publié le Mardi 11 juillet 2023

L'occupation israélienne a fait de la Palestine une «prison à ciel ouvert», avertit l'ONU

  • Selon la rapporteuse spéciale sur les droits de l'homme en Palestine, les autorités israéliennes bafouent les droits fondamentaux de la population
  • Un rapport destiné au Conseil des droits de l'homme indique que depuis 1967, plus de 800 000 Palestiniens, dont des enfants de douze ans, ont été arrêtés et détenus

LONDRES: L'occupation militaire israélienne a transformé la Palestine en une «prison à ciel ouvert» où les Palestiniens sont «constamment confinés, surveillés et sanctionnés», selon une experte de l'ONU.

Dans un nouveau rapport destiné au Conseil des droits de l'homme, Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l'ONU sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, a déclaré qu'Israël a écrasé les droits humains fondamentaux et utilisé les incarcérations de masse pour étouffer la résistance pendant les cinquante-six années où il a gouverné les territoires occupés.

Le rapport indique que depuis 1967, plus de 800 000 Palestiniens, dont des enfants âgés d'à peine douze ans, ont été arrêtés et détenus sur la base de règles autoritaires adoptées, appliquées et jugées par l'armée israélienne.

Les Palestiniens ont été privés du droit fondamental des citoyens à la protection, ajoute le rapport, et ont été détenus arbitrairement simplement pour avoir exprimé des opinions, participé à des rassemblements et tenu des discours politiques non autorisés.

Les Palestiniens sont souvent présumés coupables, même en l'absence de preuves, arrêtés sans mandat, détenus sans inculpation ni procès, et brutalisés pendant leur détention par les Israéliens.

«Sous l'occupation israélienne, des générations de Palestiniens ont été privées de liberté de manière arbitraire, généralisée et systématique, souvent pour de simples gestes de la vie et l'exercice de droits humains fondamentaux», souligne Mme Albanese.

Bien qu'elle n'excuse pas les actes violents commis par les Palestiniens au cours des décennies d'occupation israélienne, la plupart des condamnations pénales sont le résultat d'une «litanie de violations du droit international», ce qui remet en question la légitimité de l'administration de la justice par les autorités israéliennes.

«L'incarcération de masse a pour but d'étouffer l'opposition pacifique à l'occupation, de protéger l'armée et les colons israéliens et, en fin de compte, de faciliter l'empiétement colonial des colons», poursuit Mme Albanese.

«En considérant les Palestiniens comme une “menace pour la sécurité” collective, Israël a eu recours à des ordres militaires draconiens pour punir l'exercice des droits fondamentaux. Ces mesures ont été utilisées comme des outils pour assujettir une population entière, en la privant de l'autodétermination, en imposant une domination raciale et en faisant progresser l'acquisition de territoires par la force.»

«Privation massive et arbitraire de liberté»

Elle a appelé les États membres des Nations unies à respecter leurs obligations en refusant d'aider ou de reconnaître l'occupation israélienne et l'annexion progressive du territoire palestinien, et à recourir à toutes les «mesures diplomatiques, politiques et économiques» prévues par la Charte des Nations unies pour mettre fin à la situation et veiller à ce que les responsables des violations soient traduits en justice.

«Le caractère arbitraire, généralisé et systématique du système carcéral de l'occupation est une nouvelle expression de l'apartheid imposé aux Palestiniens, et renforce la nécessité d'y mettre fin immédiatement», souligne Mme Albanese.

«La privation massive et arbitraire de liberté à laquelle les Palestiniens sont collectivement soumis depuis des décennies vise à protéger l'annexion du territoire palestinien par Israël, un projet aux objectifs illégaux poursuivi par des moyens illégaux.»

«On ne peut remédier à cette violation macroscopique des principes fondamentaux du droit international en s'attaquant à certaines de ses conséquences les plus brutales. Pour que le régime carcéral d'Israël disparaisse, et avec lui l'apartheid qui lui est inhérent, l'occupation illégale de la Palestine doit cesser», affirme la rapporteuse.

Les rapporteurs spéciaux font partie des procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Il s'agit d'experts indépendants qui travaillent à titre bénévole, ne font pas partie du personnel des Nations unies et ne sont pas rémunérés pour leur travail.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".