Au Soudan en guerre, les fonctionnaires sans salaire en lutte pour leur survie

Des piétons et des véhicules se déplacent le long d'une route à l'extérieur d'une succursale de la Banque centrale du Soudan dans la ville de Gedaref, dans l'est du pays, le 9 juillet 2023 (Photo, AFP).
Des piétons et des véhicules se déplacent le long d'une route à l'extérieur d'une succursale de la Banque centrale du Soudan dans la ville de Gedaref, dans l'est du pays, le 9 juillet 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 11 juillet 2023

Au Soudan en guerre, les fonctionnaires sans salaire en lutte pour leur survie

  • Dès les premiers échanges de tirs entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR), des paramilitaires dirigés par le général Mohamed Hamdane Daglo, les banques ont fermé à Khartoum
  • Le Soudan et ses 48 millions d'habitants en lutte contre la flambée des prix des denrées alimentaires font désormais partie des zones en alerte maximale face à une possible famine, selon l'ONU

WAD MADANI: "On ne mange plus qu'un repas par jour et j'ignore pour combien de temps encore": Imed Mohammed, instituteur depuis 32 ans, n'a plus touché de salaire depuis mars, comme tous les fonctionnaires pris dans les tourments de la guerre au Soudan.

La guerre qui ravage son pays depuis le 15 avril n'a certes pas gagné son Etat d'Al-Jazira, au sud de Khartoum, mais depuis trois mois, il n'a pas touché de salaire, encore moins les primes promises pour les fêtes musulmanes de l'Aïd el-Fitr en avril et de l'Aïd al-Adha en juin.

Dès les premiers échanges de tirs entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR), des paramilitaires dirigés par le général Mohamed Hamdane Daglo, les banques ont fermé à Khartoum.

C'est aussi le cas dans les 17 autres Etats du Soudan: les agences sont incapables d'établir tout contact avec leurs sièges dans la capitale, car les bombardements et autres raids aériens ont sérieusement endommagé l'électricité, les lignes téléphoniques et les réseaux de communication.

«La guerre ou la faim»

Ce chef de famille de cinq membres raconte à l'AFP avoir attendu en vain un virement en avril, puis en mai, puis en juin, à l'instar des autres fonctionnaires, environ un million selon un recensement informel puisque l'Etat soudanais ne fournit que peu de chiffres officiels.

Pour Ammar Youssef, à la tête du Comité des instituteurs, le fait que les enseignants du public comme du privé n'aient pas touché une livre soudanaise depuis le début de la guerre plonge "ces professeurs et leurs familles dans une situation catastrophique", venue s'ajouter aux horreurs d'une guerre qui a déjà fait environ 3 000 morts et trois millions de déplacés et de réfugiés.

Selon lui, non seulement "ils ne peuvent plus nourrir leur famille mais en plus, ils ne peuvent pas fuir les zones de combat faute d'argent" pour payer les transports, alors que le prix du carburant a été multiplié par 20 dès le début du conflit.

"Ceux que la guerre ne va pas tuer mourront de faim", s'alarme-t-il. Le Soudan et ses 48 millions d'habitants en lutte contre la flambée des prix des denrées alimentaires font désormais partie des zones en alerte maximale face à une possible famine, selon l'ONU.

Les salaires des 300 000 enseignants du public étaient déjà dérisoires avant la guerre, rappelle M. Youssef.

Depuis le 15 avril, le ministre de l'Education est aux abonnés absents, accuse-t-il. Les seuls fonctionnaires qui ont été payés sont les militaires.

Riposte

Début juillet, la Banque centrale a annoncé avoir rétabli le fonctionnement de ses antennes dans la plupart des Etats du pays, relançant les espoirs de certains fonctionnaires.

Pour l'économiste Mohammed al-Nayer, si les salaires ne sont pas payés, c'est uniquement de la faute du ministère des Finances car, selon lui, les Finances devraient fonctionner normalement dans les "15 Etats non touchés par la guerre".

Le ministre des Finances, Gibril Ibrahim, un ex-rebelle désormais aligné sur l'armée, continue d'organiser des conférences de presse pour assurer que l'année fiscale n'est pas menacée.

M. Nayer prévoit "une situation encore plus dégradée dans les mois à venir" dans ce pays, de longue date l'un des plus pauvres au monde où l'inflation, bien avant la guerre, était à trois chiffres.

"On ne comprend pas pourquoi nos salaires ne sont pas payés et pourquoi l'Etat ne nous verse pas ce qui nous est dû", s'emporte Alsamani Mohammed, fonctionnaire du ministère de l'Agriculture.

Sans réponse de Khartoum jusqu'ici, plusieurs syndicats s'organisent. Un front regroupant médecins, ingénieurs, enseignants et journalistes a récemment annoncé "des mesures d'escalade si les salaires ne sont pas payés".


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.