Crimes de guerre en Syrie: Un ex rebelle salafiste sera jugé aux assises pour complicité

Majdi Nema avait été interpellé dans le sud-est de la France, à Marseille, où il s'était installé en novembre 2019 (Photo, AFP).
Majdi Nema avait été interpellé dans le sud-est de la France, à Marseille, où il s'était installé en novembre 2019 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 20 juillet 2023

Crimes de guerre en Syrie: Un ex rebelle salafiste sera jugé aux assises pour complicité

  • Un ancien porte-parole d'un groupe rebelle syrien sera jugé par la cour d'assises de Paris pour complicité de crimes de guerre en Syrie
  • Majdi Nema a toujours réfuté ces accusations, avançant n'avoir été qu'un porte-parole «sans influence» de Jaysh al-Islam

PARIS: Exactions contre des civils et des prisonniers, enrôlement de mineurs, disparition forcées : un ancien porte-parole d'un groupe rebelle syrien sera jugé par la cour d'assises de Paris pour complicité de crimes de guerre en Syrie, en vertu la compétence universelle de la justice française.

Majdi Nema, un Syrien 35 ans, est notamment accusé d'avoir été complice, entre 2013 et 2016, d'exactions contre des civils et des prisonniers de guerre, de l'enrôlement de mineurs et des disparitions forcées de quatre militants, selon l'ordonnance de mise en accusation signée mercredi par deux juges d'instruction parisiennes et consultée par l'AFP.

"Cette décision s'inscrit à notre sens dans la continuité de ce que nous dénonçons depuis plusieurs mois, à savoir que Majdi Nema est renvoyé devant la cour d'assises en vertu d'une volonté purement politique de juger en France des crimes que nous n'avons absolument pas les moyens de juger", ont réagi ses avocats Romain Ruiz et Raphaël Kempf.

"Nous n'avons ni le droit, ni les moyens de devenir les procureurs de l'Humanité", ont-ils dénoncé.

Nema, dont la détention provisoire a été prolongée le 12 juillet, a toujours réfuté ces accusations, avançant n'avoir été qu'un porte-parole "sans influence" au sein du groupe armé Jaysh al-Islam (JAI, Armée de l'islam).

Mais pour les magistrates, "il ne fait aucun doute que Majdi Nema tient une position de cadre dans les rangs de JAI".

Il "a occupé plusieurs rôles au sein du groupement JAI, stratégique, politique, militaire", considèrent-elles, et "il semble ainsi peu concevable qu'il ignore les grands crimes de guerre commis" par JAI.

Exactions

Ce groupe armé de mouvance salafiste, opposé au régime de Bachar al-Assad, avait pris le contrôle en 2011 de la Ghouta orientale, enclave située au nord-est de Damas.

Pour Me Clémence Bectarte, avocate de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et de parties civiles, "cette décision marque l'aboutissement de plusieurs années de combat pour faire reconnaître les crimes commis par JAI en Syrie et le rôle joué par ses dirigeants dans leur commission".

La FIDH, la Ligue des droits de l'homme (LDH) et le Centre syrien des médias (SCM) ainsi que des familles des personnes disparues avaient déposé plainte en juin 2019.

Ils avaient fourni de nombreuses pièces, dont des témoignages et des vidéos, sur les exactions qu'auraient commises JAI et le rôle de Majdi Nema au sein de cette faction.

Le groupe est soupçonné de l'enlèvement le 9 décembre 2013 de quatre militants des droits humains, dont l'avocate et journaliste syrienne Razan Zeitouneh, qui n'ont jamais été retrouvés.

"Figures emblématiques de la révolution syrienne", ils "ont disparu alors qu'ils documentaient les crimes commis par le régime et par les groupes rebelles", a rappelé Mazen Darwish, secrétaire général de la FIDH et directeur général de SCM.

«À l'extérieur de l'organigramme»

Majdi Nema avait été interpellé dans le sud-est de la France, à Marseille, où il s'était installé en novembre 2019 pour suivre un cycle de conférences en tant qu'étudiant à l'Institut de recherche sur le monde arabe et musulman de l'Université Aix-Marseille.

Il a été inculpé le 31 janvier 2020 par le pôle crime contre l'humanité du tribunal de Paris et incarcéré.

Aux juges d'instruction, il a raconté avoir été arrêté deux fois par l'armée syrienne en 2009 et avoir subi insultes, humiliations et mauvais traitements.

C'est lors de sa seconde détention qu'il rencontre Zahran Alloush, fondateur et commandant en chef de Liwa al-Islam, devenu JAI en 2013.

Devenu officier de l'armée syrienne, il fait défection en novembre 2012 pour rejoindre Zahran Alloush - qui lui inspire son propre nom de guerre, Islam Alloush - et combattre le régime de Bachar al-Assad.

Il devient porte-parole de JAI, reste deux mois dans la Ghouta orientale puis rejoint la Turquie en mai 2013. "Je suis à l'extérieur de l'organigramme. Je ne donne pas d'ordre", a-t-il répété. Il quitte JAI en 2017.

Le Syrien a contesté la compétence des juridictions françaises pour le juger.

Mais la Cour de cassation, plus haute juridiction de l'ordre judiciaire français, a consacré en mai la compétence universelle de la justice française pour les crimes internationaux les plus graves.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.