Antioche en ruines: le pari d'une renaissance pierre par pierre

Cette photographie aérienne prise le 11 juillet 2023 montre des bâtiments historiques endommagés dans la partie ancienne d'Antakya à Hatay. (Photo Ozan Kose / AFP)
Cette photographie aérienne prise le 11 juillet 2023 montre des bâtiments historiques endommagés dans la partie ancienne d'Antakya à Hatay. (Photo Ozan Kose / AFP)
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Publié le Vendredi 21 juillet 2023

Antioche en ruines: le pari d'une renaissance pierre par pierre

  • Le 6 février 2023, des dizaines de milliers d'immeubles ont dégringolé en quelques dizaines de secondes dans le sud de la Turquie
  • Parler d'avenir dans Antioche en ruines, où l'on marche sur les toits de tuiles effondrés, enjambe des clochers, contourne des minarets couchés et croise des escaliers qui montent au ciel, relève du pari

ANTAKYA, Turquie : Au pinceau noir, d'une écriture maladroite, le vieux prêtre a tracé une mise en garde sur les murs lézardés de sa bicoque: «12 enfants sont nés ici! Ne touchez pas à cette maison».

Vahit Baklaci, 82 ans, repasse chaque jour dans sa maison natale au coeur du vieil Antakya, sens dessus dessous depuis le séisme du 6 février qui a ravagé le sud de la Turquie et la Syrie, faisant au moins 55.000 morts.

Mais l'ancienne Antioche, à un jet de pierre de la Syrie, n'est pas n'importe quelle localité, insiste le vieux prélat.

«Antakya existe depuis des milliers d'années. Regardez: deux mosquées qui dataient des débuts de l'Islam, détruites toutes deux. Et là, deux églises vieilles de 2.000 ans, de l'époque de Jésus... détruites aussi: c'est pour ça qu'il faut faire attention à ces lieux».

Avant le désastre, le ministère turc de la Culture avait classé 719 bâtiments. Quand les pelleteuses sont entrées en action, d'abord pour trouver les corps, puis pour déblayer les décombres, il a fait placarder des avis pour protéger ceux qui tiennent encore debout: «ne pas toucher sans autorisation».

Une représentante du ministère, debout dans la poussière en gilet fluo et casque de chantier, veille au respect de la consigne: «Si c'est trop abîmé on ne peut rien faire, mais quand c'est possible on démolit pierre par pierre», indique-t-elle sous couvert d'anonymat.

Six équipes comme la sienne patrouillent la vieille ville. «On en a eu une cinquantaine au début», précise-t-elle.

- Tuiles de Marseille -

Les pierres sauvegardées sont stockées sur un site réservé au nord d'Antakya, triées, classées et numérotées pour une restauration future.

Parler d'avenir dans cette ville en ruines, où l'on marche sur les toits de tuiles effondrés, enjambe des clochers, contourne des minarets couchés et croise des escaliers qui montent au ciel relève du pari.

Accablé, Gokhan Ergin ramasse une des tuiles orange qui jonchent le sol. Fabriquées à Marseille, dans le sud de la France, elles ont été importées en grande quantité par les Ottomans puis par les Français, du temps du mandat au début du XXe siècle.

«Nous sommes sur les premiers lieux d'habitation de la ville. Ces belles maisons abritaient des hôtels de charme et des restaurants», indique cet architecte qui a assuré la restauration de nombre d'entre elles et en connaît les mystères, des portes peintes en bleu pour dissuader les scorpions aux immortelles sculptées au-dessus des arches d'entrée.

«C'est comme quand on trouve une oeuvre d'art, on l'inventorie pour la protéger dans un musée. Il faut faire la même chose ici: ces bâtiments sont de la même importance. Ce n'est pas seulement de la terre et de la pierre», plaide le quadragénaire.

«C'est l'histoire vivante ici».

Gokhan Ergin signale les plus vieilles bâtisses qui ont bien mieux résisté aux secousses successives de février: parce que les madriers et le bois insérés entre les structures de briques en terre, pour l'élasticité, ont permis d'encaisser le choc, explique-t-il.

- «Restauration plastique» -

Celles qui ont été endommagées ont souvent été victimes de l'effondrement de leurs voisines, mal restaurées, assure-t-il. Les siennes, montre-t-il avec fierté, ont encore leurs fenêtres et leurs vitrages presque intacts.

Croisée sur l'avenue de Kurtulus, l'artère principale d'Antakya, anciennement rue Hérode où siègent la synagogue et la plus vieille mosquée de la région, Habib-i Nejjar, construite sur un ancien temple païen transformé en église au temps des premiers chrétiens, une équipe de l'université technique d'Istanbul procède à ses propres relevés.

Pour Umut Almaç, professeur d'architecture du département de restauration, au moins huit cents bâtiments supplémentaires auraient mérité d'être protégés. «C'est le problème de la région, il y a tellement de bâtiments qui devraient être enregistrés», lâche-t-il.

Devant un ancien hôtel de luxe, aux murs de vulgaires parpaings effondrés, l'expert peste aussi contre «les restaurations plastiques» pratiquées il y a dix, vingt ans pour séduire les touristes. «On s'est concentré sur la façade, sans respecter les structures intérieures du bâtiments».

Le 6 février, des dizaines de milliers d'immeubles ont ainsi dégringolé en quelques dizaines de secondes dans le sud de la Turquie.

Umut Almaç voudrait maintenant que la reconstruction avance plus vite, quand d'autres, comme Gokhan Ergin et le vieux prêtre Vahit, dénoncent la brutalité des pelleteuses dans la vieille ville.

«Mais je ne pense pas qu'on puisse déplacer les blocs de pierre autrement», relève l'universitaire.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.