Aux Etats-Unis, le coût des assurances habitation explose avec le réchauffement climatique

Une vue aérienne de maisons en bord de mer détruites à la suite de l'ouragan Nicole à Daytona Beach, en Floride, le 11 novembre 2022. (AFP)
Une vue aérienne de maisons en bord de mer détruites à la suite de l'ouragan Nicole à Daytona Beach, en Floride, le 11 novembre 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 21 juillet 2023

Aux Etats-Unis, le coût des assurances habitation explose avec le réchauffement climatique

  • Aux Etats-Unis, les primes de risque des assurances habitations ont progressé de 9% sur un an, parfois plus dans certains Etats
  • Si les propriétaires ont vu leur assurance augmenter, le nombre de personnes sans assurance est resté stable, autour de 7%, principalement du fait de l'obligation d'assurance dans le cadre des prêts immobiliers

WASHINGTON: Revenir vivre à Pensacola représentait un retour aux sources pour Jack Hierholzer mais moins de trois ans plus tard, il réfléchit à quitter cette ville du nord de la Floride, chassé par son assurance habitation devenue hors de prix.

Depuis son installation, sa prime de risque a en effet triplé pour atteindre 6.500 dollars, en partie du fait de la hausse des coûts des assureurs liés aux risques climatiques, sous l'effet du réchauffement.

"Mes enfants sont nés à Pensacola et nous y avons de nombreux amis, et même de la famille", a-t-il expliqué dans une interview par téléphone à l'AFP, mais "je suis en télétravail total, je peux donc vivre n'importe où dès lors que je dispose d'une connexion internet haut débit. Si la situation devient difficile, nous pouvons bouger. Et nous le ferons".

Primes en hausse 

Les actifs détruits par des phénomènes naturels ont dépassé les 140 milliards de dollars de valeur aux Etats-Unis en 2022, dont 90 milliards étaient assurés, selon les données du réassureur Munich Re.

Selon l'entreprise, qui assure les assureurs, 70% du total est lié aux dommages provoqués par l'ouragan Ian, qui a traversé la Floride en septembre dernier.

Le dernier rapport du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) rappelait que le réchauffement climatique avait "déjà des conséquences sur les phénomènes naturels dans toutes les régions du monde".

Face à ces phénomènes devenus extrêmes et plus réguliers, le coût pour les assurés s'élève petit à petit.

Aux Etats-Unis, les primes de risque des assurances habitations ont progressé de 9% sur un an, parfois plus dans certains Etats, selon l'Institut d'information des Assurances (III) qui représente les professionnels du secteur.

La principale cause est la hausse des coûts de réassurance ainsi que des matériaux de reconstruction.

Du côté de la réassurance, la hausse est de 30 à 40% sur un an, selon le directeur de la communication de l'III, Mark Friedlander.

"Nous voyons les coûts de réassurance progresser année après année et clairement le risque climatique en est la première cause", explique-t-il à l'AFP.

Les coûts de reconstruction, de leur côté, ont augmenté de 30% sur les cinq dernières années, principalement du fait des ruptures d'approvisionnement provoquées par la pandémie.

Différences régionales 

Au niveau des Etats, une série de facteurs locaux vient s'ajouter aux défis créés par le réchauffement climatique.

En Californie par exemple, les primes de risque sont inférieures à la moyenne nationale selon l'III, principalement du fait des lois qui permet au gouvernement local d'avoir son mot à dire sur les hausses.

Si cela peut être une bonne nouvelle pour les propriétaires, cela a également compliqué la vie des assureurs, qui se sont retrouvés incapables de répercuter les coûts liés aux feux de forêts, un désastre naturel de plus en plus fréquent.

Ce qui a poussé State Farm, l'un des principaux assureurs, à annoncer qu'il refuserait désormais tout nouveau client en Californie, "du fait de la hausse rapide de l'exposition aux catastrophes" naturelles.

Du côté de la Floride, les primes ont augmenté sous l'effet de plusieurs facteurs, selon l'III, notamment la loi locale particulièrement protectrice pour les consommateurs qui leur permet de poursuivre leur assureur. La hausse des coûts liés aux ouragans est une autre raison.

"Nous avons des facteurs humains qui viennent s'ajouter aux risques climatiques, c'est la combinaison parfaite pour une forte hausse des primes d'assurance", reconnaît M. Friedlander.

Si les propriétaires ont vu leur assurance augmenter, le nombre de personnes sans assurance est resté stable, autour de 7%, souligne l'Institut, principalement du fait de l'obligation d'assurance dans le cadre des prêts immobiliers.

Mais pour Jack Hierholzer, son assurance habitation lui coûte désormais plus cher, chaque mois, que le remboursement de son prêt immobilier, ce qui l'incite à réfléchir à la suite.

"Si le prix de mon assurance revient à acheter une nouvelle maison tous les 12 ans, il devient plus intelligent de me passer d'assurance, rembourser le prêt et croiser les doigts" pour que rien n'arrive.


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.