Remaniement: Macron mise sur la «continuité» et «l'efficacité»

Le président français Emmanuel Macron (C) s'exprime alors qu'il préside un conseil des ministres au palais de l'Élysée à Paris, le 21 juillet 2023. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) s'exprime alors qu'il préside un conseil des ministres au palais de l'Élysée à Paris, le 21 juillet 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 22 juillet 2023

Remaniement: Macron mise sur la «continuité» et «l'efficacité»

  • Emmanuel Macron a donné vendredi sa feuille de route à la nouvelle équipe gouvernementale d'Elisabeth Borne
  • Le président doit encore s'exprimer devant les Français dans «les prochains jours» pour «revenir sur les 100 jours» et «redresser les perspectives de la rentrée»

PARIS: "Continuité et efficacité": au lendemain du remaniement, Emmanuel Macron a donné vendredi sa feuille de route à la nouvelle équipe gouvernementale d'Elisabeth Borne en l'axant sur l'ordre, en réponse aux émeutes, et l'immigration.

Le président doit encore s'exprimer devant les Français dans "les prochains jours" pour "revenir sur les 100 jours" et "redresser les perspectives de la rentrée", a précisé l'Elysée, sans plus de précisions sur le calendrier et le format.

Lors d'un rare moment retransmis en direct, à l'ouverture du premier Conseil des ministres de l'équipe remaniée, le chef de l'Etat a, 25 minutes durant, tracé le bilan de l'année écoulée depuis sa réélection et esquissé les priorités de la rentrée.

"Vous avez traversé les budgets, la réforme des retraites, des textes importants en matière d'énergie et d'économie et puis mis en oeuvre la feuille de route des 100 jours", décrétés le 17 avril pour trouver un débouché à la crise des retraites, a-t-il relevé en réaffirmant "avec clarté" sa "confiance" à sa Première ministre.

Il a ainsi voulu éteindre les rumeurs insistantes de tensions avec sa Première ministre, qu'il a maintenue du bout des lèvres lundi dans ses fonctions, avant de batailler avec elle sur le remaniement qu'elle voulait ambitieux.

"C'est pourquoi j'ai choisi la continuité et l'efficacité pour les temps qui viennent", a-t-il souligné, justifiant ainsi en pointillés un remaniement relativement limité, avec huit nouveaux ministres.

La nouvelle équipe sera réunie dès lundi à 9H15 à Matignon, ont indiqué les services de la Première ministre, pour "anticiper les risques de l'été" et travailler sur les "priorités de la rentrée" fixées par le chef de l'Etat, dont la rentrée scolaire, la préparation du budget pour 2024 et la transition écologique.

Revenant sur les récentes émeutes, consécutives à la mort du jeune Nahel tué par un policier, Emmanuel Macron a souhaité une "réponse complète et profonde", insistant sur "l'exigence d'ordre", face à un "risque de fragmentation (et) de division profonde de la Nation". "Il y a un besoin d'autorité, de respect et d'espérance légitime", a-t-il martelé.

«Consolider un modèle plus juste»

M. Macron a plaidé en faveur d'un "cap clair" : "l'indépendance du pays pour pouvoir consolider un modèle plus juste", autour de quatre chantiers, l'ordre républicain, la réindustrialisation et le "plein emploi", les services publics (éducation et santé surtout), et la planification écologique, qui sera présentée à la "fin de l'été".

Parmi les autres grands chantiers de la rentrée, il a énuméré la phase finale de la préparation des JO, "une manière de projeter le pays vers une fierté", et la mise en place d'un "cadre exigeant" pour la mise en "ordre" des finances publiques.

Récusant tout blocage à l'Assemblée - "dans l'année qui vient de s'écouler plus de lois ont été passées qu'il y a 6 ans", assure-t-il - M. Macron reste toutefois en quête de la clé de son équation politique: faute de majorité absolue à l'Assemblée nationale, se profile un automne budgétaire durant lequel les 49.3 se ramasseront à la pelle, avec le risque d'une motion de censure susceptible de renverser le gouvernement.

Auparavant, les huit nouveaux ministres et le grand promu de l'équipe sortante, Gabriel Attal qui, à 34 ans, poursuit une ascension politique spectaculaire en passant du Budget à l'Education, avaient monté le perron de l'Elysée, au terme d'un interminable suspense sur les contours du remaniement.

Les traditionnelles passations de pouvoir entre les sortants et leurs successeurs ont aussi scandé la matinée de vendredi.

«Petites phrases»

Au ministère de la Santé, l'urgentiste François Braun, amer, a assuré que venir de la société civile n'était "pas une maladie honteuse", critiquant "les petites phrases" des "médiocres".

Son successeur, Aurélien Rousseau, ancien directeur du cabinet d'Elisabeth Borne, a dit son "absolue détermination" à entrer "dans le temps des preuves" à la tête de ce "ministère des crises".

Ce haut fonctionnaire, invité-surprise du remaniement, va sortir de l'ombre, un pas depuis longtemps franchi par Gabriel Attal qui a, dès jeudi soir, pris le relais de Pap Ndiaye rue de Grenelle, en se fixant comme objectif de "remettre le respect de l'autorité et les savoirs fondamentaux au coeur de l'école", et en insistant sur le "respect de la laïcité".

Olivier Klein, très ému de quitter le ministère de la Ville et du Logement, a affirmé que sa "consolation la plus grande" était qu'il "faut être deux pour me remplacer", son portefeuille étant scindé. "L'enfant des quartiers populaires que je suis marchera dans tes pas", a promis sa successeure à la Ville, Sabrina Agresti-Roubache.

S'adressant aux nouveaux ministres comme le nouveau dépositaire du Budget Thomas Cazenave, ou encore Aurore Bergé, présidente du groupe des députés Renaissance devenue ministre des Solidarités, Emmanuel Macron leur a demandé d'être "exemplaires" et d'agir "toujours avec la plus grande dignité".

M. Macron s'envolera dimanche pour une semaine en Océanie (Nouvelle-Calédonie, Vanuatu, Papouasie-Nouvelle-Guinée) où il tiendra un dernier Conseil des ministres en visio avant la coupure estivale, et un retour de l'exercice programmé au 23 août.


Journalisme: le prix Daphne Caruana Galizia décerné à une enquête sur les enfants migrants

Des enfants jouant dans le camp de réfugiés de Kara Tepe, sur l'île de Lesbos, en Grèce, le 19 septembre 2020 (Getty Images)
Des enfants jouant dans le camp de réfugiés de Kara Tepe, sur l'île de Lesbos, en Grèce, le 19 septembre 2020 (Getty Images)
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  • Mercredi, le prix Daphne Caruana Galizia pour le journalisme a été décerné au projet néerlandais « Lost in Europe » qui enquête sur les mineurs non accompagnés qui disparaissent une fois arrivés en Europe
  • Leur dernière enquête, publiée le 30 avril 2024, a révélé que plus de 50 000 enfants migrants non accompagnés ont disparu en Europe en 2021 et 2023, un chiffre qui pourrait être encore plus élevé.

STRASBOURG : Mercredi, le prix Daphne Caruana Galizia pour le journalisme a été décerné au projet néerlandais « Lost in Europe » qui enquête sur les mineurs non accompagnés qui disparaissent une fois arrivés en Europe.

Une vingtaine de journalistes d'investigation originaires de différents pays européens, dont les Pays-Bas, l'Allemagne, la Belgique, l'Italie et le Royaume-Uni, participent au projet journalistique « Lost in Europe » (Perdus en Europe).

Leur dernière enquête, publiée le 30 avril 2024, a révélé que plus de 50 000 enfants migrants non accompagnés ont disparu en Europe en 2021 et 2023, un chiffre qui pourrait être encore plus élevé.

« Sur les 27 pays européens auxquels nous avons demandé des données, en y ajoutant la Moldavie, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suisse, seuls 20 ont répondu à nos demandes, et seuls 13 pays ont fourni des données. Des pays importants comme l'Espagne et la France n'ont même pas répondu correctement. »

Elle a rappelé que « les États membres de l'Union européenne sont responsables de ces enfants ».

Parmi ces jeunes migrants, certains ont pu tomber entre les mains de trafiquants d'êtres humains, être forcés à mendier ou à se prostituer.

« Avec ce prix, nous sommes encore plus motivés pour continuer à enquêter sur le sort et l'exploitation de milliers d'enfants migrants disparus en Europe », a déclaré Geesje van Haren.

Le nom des gagnants du prix Daphne Caruana Galizia a été annoncé lors d'une cérémonie au Parlement européen par Stavros Malichudis, représentant des lauréats 2023, le média d'investigation grec Solomon, l'organisation Forensis et la chaîne publique allemande StrgF/ARD. Ils avaient été récompensés pour une enquête sur le naufrage d'un navire de migrants en Méditerranée ayant fait plusieurs centaines de victimes.

Soutenu par le Parlement et décerné pour la première fois en 2021, le prix Daphne Caruana Galizia pour le journalisme a été créé en hommage à cette journaliste et militante maltaise anti-corruption, tuée à 53 ans le 16 octobre 2017 dans l'explosion d'une voiture piégée.

Attribué par un jury de représentants de la presse et de la société civile issus des 27 États membres de l'UE, et doté de 20 000 euros, il est décerné chaque année autour de la date anniversaire de son assassinat.

Il est ouvert aux journalistes ayant diffusé un sujet dans l'un des 27 États membres de l'UE et entend récompenser « un journalisme d'excellence qui promeut et défend les valeurs et principes de l'UE : dignité humaine, liberté, démocratie, égalité, État de droit et droits de l'homme ».


Muriel Jourda, auteure de la dernière loi sur l'immigration, a été élue présidente de la commission des Lois

Les rapporteurs de la commission des lois du Sénat, Jean-Pierre Sueur (L), Muriel Jourda (R) et le président de la commission des lois du Sénat français, Philippe Bas (C), publient le 20 février 2019 au Sénat à Paris, les résultats d'une enquête sur l'affaire de l'ancien haut responsable de la sécurité présidentielle, Alexandre Benalla. (Photo AFP)
Les rapporteurs de la commission des lois du Sénat, Jean-Pierre Sueur (L), Muriel Jourda (R) et le président de la commission des lois du Sénat français, Philippe Bas (C), publient le 20 février 2019 au Sénat à Paris, les résultats d'une enquête sur l'affaire de l'ancien haut responsable de la sécurité présidentielle, Alexandre Benalla. (Photo AFP)
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  • Muriel Jourda succède ainsi à François-Noël Buffet, devenu ministre des Outre-mer en septembre, et devient la première femme à occuper ce poste clé de la chambre haute.
  • Cette avocate de métier sera donc un grand appui pour M. Retailleau et son nouveau projet de loi sur l'immigration prévu pour début 2025.

PARIS : Muriel Jourda, sénatrice Les Républicains du Morbihan et rapporteure de la dernière loi immigration, a été élue mercredi présidente de la commission des Lois du Sénat, a-t-on appris de sources parlementaires.

La sénatrice, désignée en interne par le groupe LR pour candidater, a récolté 27 voix, contre 14 pour le socialiste Jérôme Durain (et huit votes blancs ou nuls). Elle succède ainsi à François-Noël Buffet, devenu ministre des Outre-mer en septembre, et devient la première femme à occuper ce poste clé de la chambre haute.

Un accord conclu de longue date au sein de la majorité sénatoriale (une alliance LR-centristes) assure à LR la présidence de cette commission saisie de tous les sujets régaliens (sécurité, immigration, justice, etc.).

Fait rare au Sénat, la gauche lui avait néanmoins opposé un candidat, pour manifester sa désapprobation face au choix de ce profil incarnant une ligne dure de la droite par les LR, ont expliqué plusieurs sources parlementaires.

Muriel Jourda, âgée de 56 ans, est politiquement proche de son ancien président de groupe, devenu ministre de l'Intérieur : Bruno Retailleau. Elle avait notamment occupé le rôle de corapporteure de la dernière loi immigration, adoptée en décembre 2023 puis partiellement censurée par le Conseil constitutionnel.

La sénatrice faisait partie intégrante de la commission mixte paritaire qui avait réuni députés et sénateurs pour aboutir à un accord, scellé à l'époque entre Matignon et Les Républicains. Un compromis avait créé un malaise chez une grande partie de « l'aile gauche » des macronistes.

Comme une minorité de sénateurs LR (38 au total), elle s'était par ailleurs opposée à l'inscription dans la Constitution de la « liberté garantie » à avorter, lors du Congrès du Parlement à Versailles en mars.

Cette avocate de métier sera donc un grand appui pour M. Retailleau et son nouveau projet de loi sur l'immigration prévu pour début 2025. Celui-ci reprendrait les mesures les plus sévères de la dernière loi, censurées par le Conseil constitutionnel car jugées sans lien suffisamment clair avec le texte initial.


Entretien Macron-Mikati en amont de la conférence de soutien au Liban

Le président français Emmanuel Macron (G) s'entretient avec le Premier ministre libanais Najib Mikati en marge de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le 25 septembre 2024. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'entretient avec le Premier ministre libanais Najib Mikati en marge de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le 25 septembre 2024. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron s’entretiendra avec M. Najib Mikati, Président du Conseil des ministres de la République libanaise, ce mercredi 23 octobre 2024 au Palais de l’Elysée
  • Najib Mikati devrait arriver à l’Elysée à 16h. heure de Paris selon le déroulé prévisionnel officiel. Il s’ensuivra un entretien bilatéral hors presse.

PARIS: Le président français Emmanuel Macron s’entretiendra avec M. Najib Mikati, Président du Conseil des ministres de la République libanaise, ce mercredi 23 octobre 2024 au Palais de l’Elysée. Cet entretien intervient en amont de la Conférence internationale de soutien à la population et à la souveraineté du Liban, qui se tiendra le jeudi 24 octobre à Paris.

Najib Mikati devrait arriver à l’Elysée à 16h. heure de Paris selon le déroulé prévisionnel officiel. Il s’ensuivra un entretien bilatéral hors presse.

Lors de la conférence du 24 octobre, c’est Najib Mikati qui représentera le Liban. Selon les informations données par l’Elysée, le but de la  conférence est d’apporter une aide humanitaire urgente aux libanais déplacés et en situation de grande vulnérabilité et de discuter du renforcement des institutions libanaises ainsi que d’un cessez-le-feu à la frontière avec Israël.

Najib Mikati prononcera une allocution devant les participants à la conférence qui sera inaugurée par Emmanuel Macron.