Comment le durcissement de la position britannique sur l'immigration pourrait finir par stimuler l'extrême droite européenne

Pour la droite, la crise migratoire du Sud vers le Nord, qui a fait près de 2 000 morts rien que cette année, n'est pas une tragédie, mais une opportunité. (Photo fournie)
Pour la droite, la crise migratoire du Sud vers le Nord, qui a fait près de 2 000 morts rien que cette année, n'est pas une tragédie, mais une opportunité. (Photo fournie)
Pour la droite, la crise migratoire du Sud vers le Nord, qui a fait près de 2 000 morts rien que cette année, n'est pas une tragédie, mais une opportunité. (Photo fournie)
Pour la droite, la crise migratoire du Sud vers le Nord, qui a fait près de 2 000 morts rien que cette année, n'est pas une tragédie, mais une opportunité. (Photo fournie)
Pour la droite, la crise migratoire du Sud vers le Nord, qui a fait près de 2 000 morts rien que cette année, n'est pas une tragédie, mais une opportunité. (Photo fournie)
Pour la droite, la crise migratoire du Sud vers le Nord, qui a fait près de 2 000 morts rien que cette année, n'est pas une tragédie, mais une opportunité. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 22 juillet 2023

Comment le durcissement de la position britannique sur l'immigration pourrait finir par stimuler l'extrême droite européenne

  • Au cours des 15 dernières années, le nombre de premières demandes d'asile en Europe n'a cessé d'augmenter, passant de 121 600 en 2008 à près de 900 000 en 2022
  • Bien que la Cour d'appel ait jugé illégal le projet du gouvernement britannique d'envoyer des demandeurs d'asile au Rwanda, le gouvernement prévoit toujours de poursuivre cette politique qui fait la une des journaux

LONDRES : En avril, le ministre britannique de l'Immigration a donné un ordre particulier au personnel d'un centre situé dans le Kent, au sud-est de l'Angleterre, destiné aux enfants non accompagnés qui demandent l'asile après être arrivés en Grande-Bretagne à bord de petites embarcations.

Les peintures murales représentant Mickey Mouse et d'autres personnages de dessins animés doivent être repeintes, a-t-il déclaré, car elles sont « trop accueillantes » et envoient un « message erroné » aux demandeurs d'asile, dont certains n'ont pas plus de neuf ans.

Le geste de Robert Jenrick a été largement qualifié d’acte « dépourvu de cœur » d'une « cruauté abjecte » et de tentative cynique de plaire à « la droite enragée » avant des élections partielles qui, selon de nombreux commentateurs, devraient déboucher sur l'éviction de députés conservateurs, augurant d'une défaite catastrophique pour le parti lors des prochaines élections générales.

En fait, vendredi, les conservateurs ont perdu deux des trois sièges qu'ils défendaient.

Mais le « Mousegate » n'est que le symptôme d'un problème plus vaste : la résurgence d'un type de politique de droite dans toute l'Europe, où les partis populistes accusent de plus en plus, et à tort, les réfugiés, les migrants et les demandeurs d'asile d'être responsables de tous les problèmes, qu'il s'agisse des services de santé surchargés, de la pénurie de logements ou de l'augmentation de la criminalité et du chômage.

Dans toute l'Europe, ces partis gagnent du terrain. Les recherches menées par le projet ParlGov montrent que les partis de droite détiennent désormais la majorité des sièges dans les parlements de onze pays, dont ceux qui sont en première ligne de la crise des bateaux de migrants : France, Italie, Grèce et Royaume-Uni.

Pour la droite, la crise migratoire du Sud vers le Nord, qui a fait près de 2 000 morts rien que cette année, n'est pas une tragédie, mais une opportunité.

Mais en plus de désacraliser les êtres humains qui se cachent derrière les statistiques et du nombre croissant de morts parmi les personnes suffisamment désespérées pour risquer leur vie en traversant la Méditerranée et la Manche à bord d'embarcations de fortune, l'amalgame de tous ceux qui cherchent un sanctuaire occulte des faits importants concernant leur provenance, leur destination et les raisons de leur départ.

La nature de l'exode est en train de changer, comme l'a révélé le bilan des victimes, le 14 juin, du bateau de pêche surchargé Adriana qui a chaviré au large de la Grèce.

Jusqu'à 700 personnes se trouvaient à bord du bateau, qui était parti de Tobrouk, en Libye, à destination de l'Italie. Parmi les 108 survivants, essentiellement des hommes, se trouvaient des personnes originaires de Syrie, du Pakistan, d'Afghanistan et d'Égypte.

Des centaines d'autres personnes ont péri, dont des femmes et une centaine d'enfants, qui auraient été bloqués sous le pont.

Le lendemain du naufrage de l'Adriana, l'Organisation internationale pour les migrations des Nations unies a publié des données montrant que l'année dernière, 2 761 personnes se sont noyées en Méditerranée en tentant de rejoindre l'Europe depuis le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

Ce rapport a reçu très peu d'attention de la part des médias, contrairement à la couverture à outrance de la recherche, le même mois, de quatre riches touristes perdus dans un submersible qui a implosé alors qu'ils effectuaient une visite guidée de l'épave du Titanic.

Au cours des 15 dernières années, le nombre de premières demandes d'asile en Europe n'a cessé d'augmenter, passant de 121 600 en 2008 à près de 900 000 en 2022.

Il s'agit du chiffre le plus élevé depuis l'année record de 2015, qui avait été marquée par le conflit en Syrie et avait enregistré 1,28 million de demandes. La tendance étant à la hausse depuis 2020, il est fort probable que ce record alarmant soit bientôt battu.

Les 881 220 demandes en 2022 représentent une augmentation de 64 % par rapport à 2021, année au cours de laquelle 537 355 demandes ont été déposées.

Le suivi de l'évolution de l'origine de ces demandeurs constitue non seulement un baromètre des événements géopolitiques mondiaux, mais aussi un indicateur de la situation dans les pays d'origine.

Par exemple, en 2022, les Syriens, les Afghans, les Vénézuéliens et les Turcs ont déposé le plus grand nombre de demandes d'asile - représentant au total près de 40% de l'ensemble des demandeurs d'asile pour la première fois dans les États de l'UE.

La Syrie est le principal pays dont les citoyens ont demandé l'asile dans l'UE depuis 2013, et les chiffres continuent de grimper, passant de 98 900 en 2021 à 131 970 en 2022.

 

EN BREF

  • 2 761 personnes noyées en Méditerranée alors qu’elles tentaient de rejoindre l'Europe en 2022. 
  • 881 220 Premières demandes d'asile en Europe en 2022 - en hausse de 64 % par rapport aux chiffres de 2021.
  • 80 % Proportion de demandeurs d'asile pour la première fois en Europe en 2022 âgés de moins de 35 ans.

(Source : OIM)

 

La statistique la plus inquiétante est peut-être que parmi les 30 pays dont les citoyens demandent le plus souvent l'asile en Europe, les chiffres ont augmenté dans tous les cas, à une exception près, en 2022.

Les plus fortes augmentations concernent la Syrie, avec 33 070 demandes supplémentaires en 2020, le Venezuela (32 675 de plus), la Turquie (29 405), la Colombie (29 280) et l'Afghanistan (28 940).

Mais la sonnette d'alarme devrait être tirée dans les pays qui ont connu les plus fortes augmentations relatives de demandes en 2022 - notamment l'Inde, avec une augmentation de 605% des demandes d'asile de ses citoyens, le Burundi (536%) et le Pérou (315%).

La seule lueur d'espoir dans les statistiques vient de l'Irak, qui a enregistré 605 demandes de moins en 2022. Avec une baisse de seulement 2,3%, il pourrait s'agir d'une anomalie statistique plutôt que d'une indication de l'amélioration de la situation sociale et économique du pays.

Ce qui est clair, cependant, c'est que de nombreux pays perdent la fleur de leur jeunesse et, avec elle, l'espoir d'un avenir meilleur.

Près de 80% des nouveaux demandeurs d'asile dans l'UE en 2022 avaient moins de 35 ans, la plupart (53,9%) étant âgés de 18 à 34 ans et un quart (25,2%) étant des mineurs de moins de 18 ans. Plus de 18% d'entre eux, dont la moitié sont des filles, ont moins de 14 ans.

Au Royaume-Uni, pendant ce temps, le gouvernement conservateur, ayant décidé que la question représentait sa meilleure chance d'éviter une défaite électorale, est en train de préparer l'exploitation politique de la crise de « l’immigration illégale ».

Bien que la Cour d'appel ait jugé illégal le projet du gouvernement d'envoyer des demandeurs d'asile au Rwanda, le gouvernement prévoit toujours de poursuivre cette politique qui fait la une des journaux.

Entre-temps, trois péniches sur lesquelles le gouvernement prévoit d'héberger des centaines de demandeurs d'asile ont été louées. Il s'agit d'une tentative de détourner l'attention pour répondre aux allégations de la droite selon lesquelles le gouvernement gaspille de l'argent en logeant des migrants dans des hôtels prétendument « luxueux ».

Malgré les protestations de la Chambre des Lords, le gouvernement a également fait passer au Parlement son projet de loi controversé sur les migrations illégales, une mesure qui, selon les Nations unies, « aura de profondes conséquences pour les personnes ayant besoin d'une protection internationale ».

En substance, selon les termes du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, le projet de loi « met fin à l'accès à l'asile au Royaume-Uni pour toute personne qui arrive de manière irrégulière, après avoir traversé un pays - même brièvement - où elle n'a pas subi de persécution ».

Le projet de loi, qui, de manière perverse, n'offre à ces demandeurs d'asile aucune voie sûre et légale, comme le Premier ministre britannique Rishi Sunak s'est engagé à le faire, est « en contradiction avec les obligations du pays en vertu des droits de l'homme internationaux et de la législation sur les réfugiés « ce qui encourage les bateaux au lieu de les arrêter. 

Alf Dubs, ancien député britannique et membre de la Chambre des Lords, a apporté une contribution particulièrement poignante au débat sur le projet de loi. Dubs, qui a quitté la Tchécoslovaquie en 1939 pour rejoindre la Grande-Bretagne en tant que réfugié juif âgé de six ans, sauvé des persécutions nazies, a condamné le projet de loi et l’a qualifié de « sale besogne ».

Dans toute l'Europe, a-t-il ajouté, « les partis de droite cherchent à exploiter les réfugiés à des fins politiques. Ils ont remporté quelques succès en France, en Grèce, en Autriche, en Hongrie et même en Allemagne ».

Les politiciens et militants britanniques de droite tels que Nigel Farage, artisan du désastreux retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne - qui a été largement motivé par la prétendue nécessité de « contrôler les frontières » - se plaisent à suggérer que le Royaume-Uni subit de plein fouet le grand exode Sud-Nord. Mais ce n'est tout simplement pas vrai.

En 2022, 74 751 demandes d'asile ont été déposées au Royaume-Uni (dont, soit dit en passant, 45% seulement sont arrivées par de petites embarcations).

Mais la destination de loin la plus populaire pour les demandeurs en Europe en 2022 était l'Allemagne, qui a reçu 217 735 demandes d'asile (24,7% du total), suivie de la France (137 510), de l'Espagne (116 135), de l'Autriche (106 380) et de l'Italie (77 200).

En d'autres termes, le Royaume-Uni n'était que la sixième destination la plus populaire pour les personnes fuyant la violence ou la persécution, ou simplement à la recherche d'une vie meilleure.

L'analyse des chiffres du ministère de l'Intérieur concernant la « migration irrégulière » révèle une vérité surprenante qui met à mal l'argument du gouvernement concernant le statut « illégal » des personnes arrivant au Royaume-Uni sur de petites embarcations.

La vérité, que le gouvernement choisit de ne pas rendre publique, est que la majorité des demandes d'asile déposées par des personnes arrivant au Royaume-Uni sur de petites embarcations qui ont été examinées, ont été approuvées.

En d'autres termes, même le ministère de l'Intérieur reconnaît que, loin d'être des migrants « illégaux », la plupart des personnes cherchant refuge au Royaume-Uni ont de solides raisons de le faire en vertu du droit international.

Sur les 88 221 personnes arrivées au Royaume-Uni par petit bateau entre 2018 et mars 2023, 80 989 ont demandé l'asile.

Près des trois quarts de ces demandes (57 371, soit 70%), sont toujours en attente d'une décision, et 3 845 demandes ont été rejetées.

Mais sur les 11 902 demandes qui ont fait l'objet d'une décision jusqu'à présent, le statut de réfugié ou d'autres formes d'autorisation de séjour ont été accordés dans 7 643 cas.

Cela signifie que, selon la propre évaluation du gouvernement, 65% des demandes d'asile déposées par des personnes arrivant sur de petits bateaux et ayant fait jusqu'à présent l'objet d'une décision sont authentiques et ont été avalisées - un chiffre qui serait certainement plus élevé si le gouvernement britannique n'avait pas introduit sa règle controversée des « pays tiers » en 2020.

Sur les 4 259 demandes rejetées, seules 1 266 l'ont été parce qu'elles ne répondaient pas aux critères d'octroi du statut de réfugié. Mais deux fois plus de demandes - 2 993 - n'ont pas été examinées « pour des raisons liées à un pays tiers ».

Cette modification des règles stipule que les personnes doivent demander l'asile dans le premier pays sûr qu'elles atteignent, une exigence qui, selon l'Agence des Nations unies pour les réfugiés, va à l'encontre de la Convention relative au statut des réfugiés et du droit international.

On craint maintenant que l'approche sélective du gouvernement britannique à l'égard du droit international ne se propage en Europe parmi d'autres partis de droite désireux d'exploiter les demandeurs d'asile à leurs propres fins politiques.

Volker Turk, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, a exhorté le gouvernement britannique à revenir sur cette loi.

« Le projet de loi crée un précédent inquiétant de désengagement vis-à-vis des obligations liées à l'asile que d'autres pays, y compris en Europe, pourraient être tentés de suivre, ce qui pourrait avoir un effet néfaste sur le système international de protection des réfugiés et des droits de l'homme dans son ensemble. »

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.