La Grèce en proie à la canicule et aux feux, deux morts dans le crash d'un bombardier d'eau

Un pompier observe un incendie près du village de Vati, juste au nord de la ville côtière de Gennadi, dans la partie sud de l'île grecque de Rhodes, le 25 juillet 2023. (Photo, AFP)
Un pompier observe un incendie près du village de Vati, juste au nord de la ville côtière de Gennadi, dans la partie sud de l'île grecque de Rhodes, le 25 juillet 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 25 juillet 2023

La Grèce en proie à la canicule et aux feux, deux morts dans le crash d'un bombardier d'eau

  • Alors que les images des forêts et végétation calcinés ont bouleversé toute la Grèce, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a prévenu que la lutte contre les incendies resterait «difficile»
  • Le pays, pourtant coutumier des vagues de chaleur estivales, connaît l'une des plus longues canicules de ces dernières années, selon des experts de l'EMY

RHODES: Deux pilotes d'un bombardier d'eau de type Canadair sont morts dans le crash de leur avion mardi en Grèce en luttant contre l'un des incendies violents qui ravagent ce pays méditerranéen en proie à des températures caniculaires depuis dix jours.

L'avion s'est écrasé alors qu'il luttait contre un incendie de forêt dans le sud de l'île d'Eubée, a annoncé le ministère grec de la Défense. Des centaines de pompiers et au moins quatre avions luttaient mardi contre les flammes sur cette île proche d'Athènes.

Les incendies frappent aussi l'Algérie, un autre pays du pourtour méditerranéen particulièrement exposé au réchauffement climatique. Au moins 34 personnes sont mortes dans des feux qui ont pris dimanche dans le nord et l'est de ce pays. D'autres sinistres ont aussi touché la Tunisie et la Sicile.

Alors que les images des forêts et végétation calcinés ont bouleversé toute la Grèce, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a prévenu que la lutte contre les incendies resterait "difficile".

"Nous vivons les répercussions de la crise climatique", a-t-il jugé lors d'un Conseil des ministres consacré à ces feux. "Nous avons devant nous un été difficile", a-t-il ajouté alors qu'une nouvelle vague de forte chaleur s'est répandue sur le pays mardi.

A Athènes, qui suffoque depuis plus d'une semaine, le thermomètre affichait 38°C en milieu de journée avec des températures ressenties de 41°C.

Dans le centre du pays, des températures de 44°C étaient enregistrées en milieu de journée, selon la météo nationale (EMY).

Le pays, pourtant coutumier des vagues de chaleur estivales, connaît l'une des plus longues canicules de ces dernières années, selon des experts de l'EMY.

Les très fortes températures combinées à des vents forts allant parfois jusqu'à 60 km/heure en mer Egée ont provoqué des incendies majeurs depuis huit jours, qui n'ont toutefois pas fait de victime à ce stade.

Selon les estimations de l'antenne grecque de l'ONG Fonds Mondial pour la Nature (WWF), 35 000 hectares de forêt et de végétation ont été détruits la semaine dernière dans ce pays de la Méditerranée orientale.

Les feux sont particulièrement dévastateurs sur des îles très touristiques comme Rhodes, en face des côtes turques et, à l'autre extrémité du pays, Corfou, en mer Ionienne, alors que la saison touristique bat son plein.

L'île d'Eubée est également touchée dans sa partie sud. C'est là que l'avion bombardier d'eau des sapeurs-pompiers s'est écrasé dans cette grande île près d'Athènes, selon l'armée de l'air.

Un quatrième front de feu inquiète les pompiers dans l'ouest du Péloponnèse.

La chaleur touche les eaux mêmes de Méditerranée. Elles  ont connu lundi leur plus haute température journalière connue, a annoncé mardi à l'AFP le principal centre de recherches maritimes espagnol

Selon les premières informations des autorités, les deux pilotes, qui appartiennent à l'armée de l'air, sont portés disparus.

L'appareil participait avec au moins trois autres avions et une centaine de pompiers à la lutte contre les flammes dans le sud de cette île déjà ravagée il y a deux ans dans sa partie nord par des incendies dévastateurs.

Tragique

A Rhodes, où une opération d'évacuation sans précédent de quelque 30 000 touristes et habitants, selon les pompiers, a eu lieu le week-end dernier, près de 270 pompiers tentent toujours de circonscrire l'incendie en cours pour la huitième journée, selon les sapeurs-pompiers.

Mardi le Premier ministre a quant à lui évoqué le nombre de 20 000 évacuations, touristes compris, à Rhodes lors du week-end.

Dans le village de Vati, dans le sud-est de Rhodes, "c'est tragique ce qu'il se passe", témoigne auprès de l'AFP Vassilis Kalabodakis, président de la commune survolée par deux Canadair et un hélicoptère.

"Le village a reçu l'ordre d'évacuer mais on ne peut pas l'abandonner", assure-t-il, sous une pluie de cendres. "On mène la lutte pour protéger notre lieu."

D'autres laissaient éclater leur colère, s'estimant abandonnés par l'Etat grec.

Abandonnés

"Il n'y a rien de pire que ce qu'on vient de vivre", assène Christos Kitsos, rencontré par l'AFP. L'insulaire, qui travaille dans un hôtel de luxe de l'île, laisse éclater sa colère. "Les autorités ont échoué. Maire, gouverneur, gouvernement. Tous!", accuse-t-il.

"Il y a un manque d'organisation totale, aucune information n'est donnée. C'est la pleine saison, il y a 200 000 touristes sur l'île et on s'est débrouillés tous seuls. On a été abandonnés. La honte!", s'emporte cet homme de 34 ans.

Dans le nord de l'île, des bénévoles apportent une aide à des touristes étrangers évacués samedi, qui campent désormais dans une école.

"Je n’arrive pas à croire qu'ils soient si gentils, ils donnent tellement (...). Je suis très émue", souligne Christine Moody, une Britannique de 69 ans, pour la première fois en vacances en Grèce.

A l'autre bout du pays, dans le nord de Corfou, où environ 2 500 personnes ont dû préventivement quitter leur logement dans la nuit de dimanche à lundi, 62 pompiers, un hélicoptère et deux bombardiers d'eau luttent contre le feu, selon les pompiers.


Pékin dit avoir « émis un avertissement » à un navire militaire américain en mer de Chine méridionale

Cette image tirée d'une vidéo diffusée le 30 avril 2024 par les garde-côtes philippins montre le navire des garde-côtes philippins BRP Bagacay (C) touché par des canons à eau provenant de navires des garde-côtes chinois près du banc de Scarborough contrôlé par la Chine dans les eaux contestées de la mer de Chine méridionale. Photo d'illustration. (AFP)
Cette image tirée d'une vidéo diffusée le 30 avril 2024 par les garde-côtes philippins montre le navire des garde-côtes philippins BRP Bagacay (C) touché par des canons à eau provenant de navires des garde-côtes chinois près du banc de Scarborough contrôlé par la Chine dans les eaux contestées de la mer de Chine méridionale. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Pékin "a ordonné aux forces navales et aériennes de suivre et de surveiller le navire en conformité avec les lois et réglementations et a émis un avertissement afin de lui faire quitter" les lieux
  • Le destroyer américain à missiles guidés USS Halsey "s'est illégalement introduit dans les eaux territoriales de la Chine près des îles Xisha sans l'autorisation du gouvernement chinois"

PEKIN: La Chine a affirmé vendredi avoir suivi un bâtiment de la marine des Etats-Unis et "émis un avertissement" à son encontre près des îles Paracels dans les eaux disputées de la mer de Chine méridionale.

Pékin "a ordonné aux forces navales et aériennes de suivre et de surveiller le navire en conformité avec les lois et réglementations et a émis un avertissement afin de lui faire quitter" les lieux, a indiqué Tian Junli, porte-parole de la zone de commandement sud de l'armée chinoise, dans un communiqué.

Le destroyer américain à missiles guidés USS Halsey "s'est illégalement introduit dans les eaux territoriales de la Chine près des îles Xisha sans l'autorisation du gouvernement chinois", a écrit M. Tian en recourant à l'appellation chinoise des îles Paracels.

Ces îles sont également revendiquées par le Vietnam, et la souveraineté chinoise n'est pas reconnue internationalement.

"Les actions des Etats-Unis violent gravement la souveraineté et la sécurité de la Chine", a estimé le porte-parole.

M. Tian a accusé Washington de provoquer des "risques en matière de sécurité en mer de Chine méridionale" et d'être le "plus grand pourfendeur" de la paix et de la stabilité dans la région.

La marine des Etats-Unis a indiqué dans un communiqué que son bâtiment avait "fait valoir les droits et les libertés de navigation en mer de Chine méridionale près des îles Paracels".

"Au terme de l'opération, le USS Halsey (...) a continué ses opérations en mer de Chine méridionale", poursuit la marine, selon qui "les revendications illégales et généralisées en mer de Chine méridionale posent une grave menace pour la liberté".


Suède: des milliers de manifestants à Malmö contre la participation d'Israël à l'Eurovision

Le logo de l'émission de sélection allemande pour le Concours Eurovision de la chanson 2024 est photographié début février 2024 à Berlin. (Photo, AFP)
Le logo de l'émission de sélection allemande pour le Concours Eurovision de la chanson 2024 est photographié début février 2024 à Berlin. (Photo, AFP)
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  • La participation d'Israël au concours européen de la chanson, dont la finale se tiendra samedi à Malmö, a été contestée au vu de la guerre opposant Israël au Hamas à Gaza
  • La militante pour le climat Greta Thunberg, connue pour ses positions propalestiniennes, était dans le cortège, aux côtés de nombreuses familles

MALMO : Des milliers de personnes ont défilé jeudi calmement dans les rues de Malmö, en Suède, pour protester contre la participation d'Israël à l'Eurovision, à quelques heures de l'entrée du pays dans la compétition, selon une équipe de l'AFP sur place.

"Je suis fan de l'Eurovision et ça me fend le coeur mais je boycotte", explique à l'AFP Hilda, une Suédoise de 30 ans aux cheveux roses, qui ne souhaite pas donner son nom. "Je ne peux pas m'amuser en sachant qu'Israël participe, quand tout ces enfants meurent. Je pense que c'est injuste".

La participation d'Israël au concours européen de la chanson, dont la finale se tiendra samedi à Malmö, a été contestée au vu de la guerre opposant Israël au Hamas à Gaza, avec à travers l'Europe, plusieurs pétitions réclamant son exclusion.

Fin mars, les candidats de neufs pays, dont le Suisse Nemo, l'un des favoris, ont pour leur part appelé à un cessez-le-feu durable.

La candidate israélienne, Eden Golan, doit participer dans la soirée de jeudi avec "Hurricane" à la deuxième demi-finale.

"Ce n'est pas juste. A mon avis, s'ils peuvent écarter la Russie, pourquoi ne peuvent-ils pas le faire pour" Israël, s'interroge Marwo Mustafa, une jeune manifestante d'une vingtaine d'années.

En 2022, les sociétés russes de radiodiffusion avaient été exclues de l'Union européenne de radio-télévision (UER), qui chapeaute le concours, dans le sillage de la guerre en Ukraine.

"Les gens sont ici pour l'Eurovision, pour essayer de faire la fête. Il n'y a rien à célébrer", déplore Mustafa Mustafa, 29 ans. "Nous disons que nous sommes une démocratie, mais personne ne fait rien", ajoute-t-il, les épaules recouvertes d'un keffieh.

Partis de la grande place de Malmö, les manifestants, plus de 5.000 personnes selon l'équipe de l'AFP, ont défilé dans la grande artère piétonne de la ville, brandissant des drapeaux palestiniens.

Des panneaux et pancartes proclamaient "Libérez la Palestine", "EUR légitimise le génocide" ou "On ne peut laver en rose le colonialisme".

La militante pour le climat Greta Thunberg, connue pour ses positions propalestiniennes, était dans le cortège, aux côtés de nombreuses familles.

"A six et neuf ans, mes enfants ont maintenant un âge où ils veulent regarder l'Eurovision mais cette année on boycotte complétement", confie Cecilia Brudell, 31 ans.

10 des 16 candidats qui concourent jeudi soir retrouveront samedi en finale la Suède, tenante du titre, les "Big Five" - Allemagne, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni - plus gros contributeurs à l'organisation, et les 10 premiers qualifiés lors de la demi-finale de mardi.

 

 


Les forces nucléaires russes sont toujours prêtes au combat, prévient Poutine

Le président russe Vladimir Poutine passe devant une garde d'honneur alors qu'il assiste à une réunion avec le président cubain Miguel Diaz-Canel en marge des célébrations du Jour de la Victoire à Moscou le 9 mai 2024. (Photo, AFP)
Le président russe Vladimir Poutine passe devant une garde d'honneur alors qu'il assiste à une réunion avec le président cubain Miguel Diaz-Canel en marge des célébrations du Jour de la Victoire à Moscou le 9 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • Le président russe a supervisé le défilé militaire du 9 mai sur la place Rouge, pièce centrale du récit du Kremlin exaltant la puissance du pays
  • Plus de 9 000 militaires, selon les médias russes, des véhicules blindés, des lanceurs de missiles et des avions de combat y ont pris part

MOSCOU: Les forces nucléaires stratégiques russes sont "toujours" prêtes au combat, a souligné jeudi Vladimir Poutine lors de son discours pour célébrer la victoire soviétique contre Hitler, en pleines tensions liées au conflit en Ukraine.

Le président russe a supervisé le défilé militaire du 9 mai sur la place Rouge, pièce centrale du récit du Kremlin exaltant la puissance du pays. Plus de 9.000 militaires, selon les médias russes, des véhicules blindés, des lanceurs de missiles et des avions de combat y ont pris part.

"La Russie fera tout pour éviter un affrontement mondial. Mais, dans le même temps, nous ne permettrons pas que l'on nous menace. Nos forces (nucléaires) stratégiques sont toujours en alerte", a déclaré le président russe.

Il a récemment ordonné des exercices nucléaires tactiques impliquant des troupes stationnées près de l'Ukraine, face à des "menaces" occidentales.

Jeudi, Vladimir Poutine a affirmé que Moscou, qui se considère comme un contrepoids à l'influence anglo-saxonne, rejetait "la prétention à l'exclusivité" de tout gouvernement ou alliance.

Puis il a réaffirmé que la Russie vivait une "période difficile". "Le destin de la patrie et son avenir dépendent de chacun de nous", a-t-il lancé, en saluant les "héros" qui combattent pour Moscou sur le front.

Vladimir Poutine, 71 ans, présente l'assaut contre Kiev comme un conflit existentiel et promet à chaque occasion la "victoire" à ses concitoyens dans un combat contre un gouvernement ukrainien accusé d'être "néo-nazi".

Le chef du Kremlin mobilise de longue date la mémoire de la Seconde Guerre mondiale - qui a fait 27 millions de morts côté soviétique - pour se présenter en héritier de la puissance de l'URSS et légitimer son propre pouvoir.

Frappe ukrainienne à 1 200 km

Le défilé est au cœur de l'éducation patriotique du Kremlin, dénoncée comme militariste par l'opposition.

Elena Melikhova, 44 ans, venue voir la parade à Moscou avec son fils, a affirmé à l'AFP que ces commémorations sont "très importantes pour les générations futures": "C'est très touchant et très excitant. Et aussi très effrayant."

Le défilé sur la place Rouge de Moscou, n'a toutefois pas échappé aux retombées sécuritaires et diplomatiques de l'assaut contre Kiev.

Vladimir Poutine, isolé sur la scène internationale, n'a été entouré jeudi que de quelques chefs d'Etat alliés.

Parmi eux, les dirigeants du Bélarus, du Kazakhstan, de l'Ouzbékistan, du Tadjikistan, du Kirghizstan ou du Turkménistan, selon le Kremlin, ainsi que les présidents du Laos, de Cuba et de la Guinée-Bissau.

Certains défilés ont aussi été annulés pour des raisons de "sécurité", notamment dans des régions frontalières de l'Ukraine, régulièrement touchées par des frappes.

Au moins onze personnes ont ainsi été blessées dans la nuit de mercredi à jeudi dans une attaque ukrainienne sur la ville russe de Belgorod et ses environs, a annoncé le gouverneur régional.

L'Ukraine a par ailleurs revendiqué jeudi une frappe contre une raffinerie russe dans la région du Bachkortostan, à une distance record de 1.200 kilomètres de sa frontière, une attaque qui, selon les autorités locales, n'a pas fait de victimes.

Avancées sur le front

Contrairement à la même période l'année dernière, l'armée russe est en bien meilleure position sur le front: elle a bien subi d'importantes pertes et ne parvient pas à réussir de véritable percée sur le front en Ukraine, mais elle a enchaîné récemment les gains territoriaux face à des troupes ukrainiennes en difficulté.

La contre-offensive de Kiev a échoué et l'Ukraine craint désormais que son adversaire, qui dispose de plus d'hommes, d'équipements et d'une industrie militaire plus puissante, ne lance une opération d'ampleur à l'arrivée de l'été.

Lors d'une rencontre avec des combattants en Ukraine, diffusée jeudi, M. Poutine a demandé que les armements russes aient "toujours une longueur d'avance", reconnaissant également que Moscou parvenait à obtenir des technologies à usage militaire sur le marché international, malgré les sanctions occidentales.

Parallèlement, sur le plan intérieur, le pouvoir de Vladimir Poutine est plus incontesté que jamais. La répression a écrasé toutes les voix dissidentes. Son grand opposant, Alexeï Navalny, est mort mi-février en prison dans des circonstances floues.

Le président russe vient d'être réinvesti à la tête du pays jusqu'en 2030, avec la possibilité d'effectuer ensuite un autre mandat jusqu'en 2036.