Explosion de Beyrouth: un jeune couple s'unit pour poursuivre le combat

William Noun et Maria Farès se marient bientôt, et promettent de poursuivre leur combat. (AFP).
William Noun et Maria Farès se marient bientôt, et promettent de poursuivre leur combat. (AFP).
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Publié le Mercredi 26 juillet 2023

Explosion de Beyrouth: un jeune couple s'unit pour poursuivre le combat

  • Le 4 août 2020, Joe Noun, un pompier, et Sahar Fares, une secouriste, avaient été tués avec huit autres pompiers en tentant d'éteindre l'incendie qui avait précédé l'énorme explosion au port de Beyrouth
  • William et Maria, tous deux âgés de 28 ans, ont fait connaissance lors d'une séance de thérapie organisée pour les familles des pompiers et secouristes tués dans l'explosion

MECHMECH: Ils sont tombés amoureux en luttant pour réclamer la vérité sur la terrible explosion de Beyrouth en 2020, dans laquelle l'un a perdu son frère, l'autre sa soeur. William Noun et Maria Farès se marient bientôt, et promettent de poursuivre leur combat.

Le 4 août 2020, Joe Noun, un pompier, et Sahar Fares, une secouriste, avaient été tués avec huit autres pompiers en tentant d'éteindre l'incendie qui avait précédé l'énorme explosion au port de Beyrouth.

Ils avaient été envoyés à une mort certaine, les responsables libanais étant parfaitement au courant de l'existence, dans un entrepôt, d'une énorme quantité de nitrate d'ammonium à l'origine du drame.

La déflagration, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'histoire, avait fait plus de 220 morts, plus de 6.500 blessés, et défiguré la capitale libanaise.

Trois ans plus tard, les proches des victimes n'ont toujours pas obtenu justice: les autorités libanaises ont entravé l'enquête locale et refusé une enquête internationale.

Les familles des victimes qui ont formé un collectif, dont William Noun est devenu une figure emblématique, ont même été menacées.

Dans la maison familiale du paisible village de montagne de Mechmech, au nord-est de Beyrouth, où William tient un restaurant avec ses parents, il reconnaît que leur mariage "ne sera pas comme les autres".

"Beaucoup de gens ont perdu leur frère ou leur soeur. Mais nous, nous ne savons pas pourquoi ils sont morts, et en plus ils sont morts ensemble", dit le jeune homme brun au sourire franc.

"Nous voulons fonder une famille, et c'est un lien très beau et triste en même temps (...). Nous voulons prouver que nous avons la volonté de vivre malgré tout ce qui nous est arrivé".

« La même douleur »

Maria, assise à ses côtés, peine à retenir ses larmes à l'idée que ni sa soeur Sahar, qui était fiancée lors du drame, ni le frère de William, n'assisteront à leur mariage.

"Nous réfléchissons à un moyen de garder leur présence avec nous, par des photos ou des fleurs", dit la douce jeune femme, employée dans une compagnie privée.

William et Maria, tous deux âgés de 28 ans, ont fait connaissance lors d'une séance de thérapie organisée pour les familles des pompiers et secouristes tués dans l'explosion.

William, qui s'est fait tatouer sur le bras la photo de son frère aîné, avoue qu'il n'aurait jamais pensé qu'il se marierait après le drame vécu par sa famille. Mais il a trouvé en Maria une personne avec laquelle il partage "la même douleur et la même cause".

"Le combat pour la justice est plus dur que l'explosion elle-même", confie-t-il. "Nous voulons savoir ce qui s'est passé le 4 août".

Le jeune homme, qui mène les manifestations régulières des proches des victimes, s'est fait connaître par son franc-parler, dénonçant sans prendre de gants l'incurie des dirigeants libanais et leur corruption.

Il a été brièvement arrêté pour avoir lancé des pierres sur le palais de justice pour protester contre l'interruption de l'enquête.

Le juge indépendant Tarek Bitar a été contraint de suspendre une première fois son enquête pendant 13 mois, en raison d'une quarantaine de poursuites à son encontre de la part de responsables politiques et d'intenses pressions.

En janvier dernier, il a repris son travail, mais a été poursuivi pour insubordination par le procureur général après avoir inculpé plusieurs personnalités de haut rang, une première dans l'histoire du Liban.

Depuis, l'affaire a été reléguée aux oubliettes.

« Déterminés »

"Nous sommes déterminés à parvenir à la vérité (...), nous en avons fait le serment et notre détermination sera renforcée avec notre mariage. Mais en même temps, nous tenterons de garder notre vie privée à l'écart de l'enquête", assure William.

Dans une petite chapelle construite par sa famille dans leur village pour maintenir le souvenir de Joe, où sont exposées les photos du jeune homme tué et son uniforme de pompier, les futurs mariés allument chacun un cierge pour que justice soit faite.

Un vœu difficile à réaliser dans un pays où règne la culture de l'impunité et où les politiciens ne respectent pas l'indépendance de la justice.

"Nous avons espoir (...), mais nous faisons face à des gens enracinés dans le pouvoir, qui ont l'argent, les armes, les soldats et contrôlent les trois-quarts du secteur judiciaire", dit William.

Maria, elle, se dit convaincue de "parvenir un jour à la vérité". "J'ai toujours cru que la rédemption du Liban viendrait du sang versé par ma soeur et les autres jeunes, malgré les obstacles auxquels nous faisons face, même si cela prendra du temps".


Liban: un mort dans une nouvelle frappe israélienne, selon le ministère de la Santé

Des soldats de l'armée libanaise inspectent l'épave d'une voiture visée par une attaque de drone israélien dans une rue du village de Babliyeh, au sud du Liban, le 8 juillet 2025. (AFP)
Des soldats de l'armée libanaise inspectent l'épave d'une voiture visée par une attaque de drone israélien dans une rue du village de Babliyeh, au sud du Liban, le 8 juillet 2025. (AFP)
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  • Un homme a été tué jeudi dans une nouvelle frappe israélienne dans le sud du Liban, selon le ministère de la Santé, Israël ayant annoncé précédemment avoir lancé des "opérations spéciales" contre le Hezbollah
  • Malgré le cessez-le-feu qui a mis fin en novembre à une guerre de plus d'un an avec le mouvement libanais pro-iranien, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban

BEYROUTH: Un homme a été tué jeudi dans une nouvelle frappe israélienne dans le sud du Liban, selon le ministère de la Santé, Israël ayant annoncé précédemment avoir lancé des "opérations spéciales" contre le Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu qui a mis fin en novembre à une guerre de plus d'un an avec le mouvement libanais pro-iranien, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban.

"Un homme a été tué et deux autres ont été blessés dans une frappe de drone de l'ennemi israélien qui a visé une moto dans le village de Mansouri", près de la ville côtière de Tyr, a indiqué le ministère de la Santé.

L'armée israélienne a de son côté dit avoir "éliminé Mouhammad Jamal Mourad, le commandant de l'artillerie du Hezbollah dans le secteur de la côte".

Selon elle, il était "responsable de nombreux tirs de roquettes en direction d'Israël pendant la guerre" et avait "tenté de reconstruire ces derniers mois les capacités d'artillerie" du groupe armé dans la région côtière.

Mardi, une attaque de drone sur une voiture dans un autre village du sud avait fait un mort. L'armée israélienne avait affirmé avoir "éliminé" un responsable du Hezbollah qui s'employait à "développer des capacités d'artillerie" du mouvement dans le sud.

Trois autres personnes parmi lesquelles un militant du mouvement islamiste palestinien Hamas, allié au Hezbollah, avaient été tuées dans une autre frappe mardi dans le nord du Liban.

- "Rares et maîtrisés" -

L'armée israélienne a déclaré mercredi que ses soldats étaient entrés dans le sud du Liban pour mener des "opérations spéciales et ciblées", afin de démanteler des infrastructures du Hezbollah à quelques kilomètres de la frontière israélienne.

L'accord de cessez-le-feu stipule que le Hezbollah retire ses forces et démantèle toute infrastructure militaire dans le sud du pays.

Seules l'armée libanaise et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) doivent être déployée dans cette région.

Les forces israéliennes, qui devaient se retirer du Liban en vertu du cessez-le-feu, maintiennent elles cinq positions dans le sud du pays.

Jeudi, une patrouille des Casques bleus a été "bloquée et caillassée par plusieurs individus en civil" à Wadi Jilu, village du sud du Liban, selon un communiqué du porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti.

"L'armée libanaise est ensuite arrivée sur les lieux et la situation a été maîtrisée", a ajouté le communiqué, qui a dénoncé cette "attaque".

Au cours des dernières semaines, plusieurs incidents ont opposé des civils dans les villages où le Hezbollah est implanté à des patrouilles de la Finul, qui fait partie d'un comité international chargé de superviser l'accord de cessez-le-feu.

En recevant jeudi les ambassadeurs de l'Union européenne au Liban, le président libanais Joseph Aoun a déclaré qu'"il s'agit d'incidents limités et rares, qui au final sont  maîtrisés", soulignant que "la sécurité des membres de la Finul est une priorité pour le Liban".


Liban: un mort dans une frappe israélienne dans le sud, selon le ministère de la Santé

L'armée israélienne a déclaré mercredi que ses soldats étaient entrés dans le sud du Liban pour mener des "opérations spéciales et ciblées", afin de démanteler des infrastructures du Hezbollah à quelques kilomètres de la frontière israélienne. (AFP)
L'armée israélienne a déclaré mercredi que ses soldats étaient entrés dans le sud du Liban pour mener des "opérations spéciales et ciblées", afin de démanteler des infrastructures du Hezbollah à quelques kilomètres de la frontière israélienne. (AFP)
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  • Malgré le cessez-le-feu qui a mis fin en novembre à une guerre de plus d'un an, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban
  • "Un homme a été tué et deux autres ont été blessés dans une frappe de drone de l'ennemi israélien qui a visé une moto dans le village de Mansouri", près de la ville côtière de Tyr, a indiqué le ministère de la Santé

BEYROUTH: Un homme a été tué jeudi dans une nouvelle frappe israélienne dans le sud du Liban, selon le ministère de la Santé, Israël ayant annoncé précédemment avoir lancé des "opérations spéciales et ciblées" contre le Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu qui a mis fin en novembre à une guerre de plus d'un an, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban.

"Un homme a été tué et deux autres ont été blessés dans une frappe de drone de l'ennemi israélien qui a visé une moto dans le village de Mansouri", près de la ville côtière de Tyr, a indiqué le ministère de la Santé.

Mardi, une frappe de drone sur une voiture dans un autre village du sud avait fait un mort. L'armée israélienne a affirmé avoir "éliminé" un responsable du Hezbollah qui s'employait à "développer des capacités d'artillerie" de la formation pro-iranienne dans le sud.

Trois autres personnes parmi lesquelles un militant du mouvement islamiste palestinien Hamas, allié au Hezbollah, avaient été tuées dans une autre frappe mardi dans le nord du Liban.

L'armée israélienne a déclaré mercredi que ses soldats étaient entrés dans le sud du Liban pour mener des "opérations spéciales et ciblées", afin de démanteler des infrastructures du Hezbollah à quelques kilomètres de la frontière israélienne.

L'accord de cessez-le-feu stipule que le Hezbollah retire ses forces et démantèle toute infrastructure militaire dans le sud du pays.

Seules l'armée libanaise et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) doivent être déployée dans cette région.

Jeudi, une patrouille des Casques bleus a été "bloquée et caillassée par plusieurs individus en civil" à Wadi Jilu, village du sud du Liban, selon un communiqué du porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti.

"L'armée libanaise est ensuite arrivée sur les lieux et la situation a été maîtrisée", a ajouté le communiqué, qui a dénoncé cette "attaque".

Au cours des dernières semaines, plusieurs incidents ont opposé des civils dans les villages où le Hezbollah pro-iranien est implanté à des patrouilles de la Finul, qui fait partie d'un comité international chargé de superviser l'accord de cessez-le-feu.


L'Iran affirme que 12 professionnels des médias ont été tués dans les frappes israéliennes

L'Iran a affirmé jeudi que 12 journalistes et professionnels des médias avaient été tués dans les frappes israéliennes menées lors du récent conflit entre les deux pays, ont rapporté les médias d'Etat. (AFP)
L'Iran a affirmé jeudi que 12 journalistes et professionnels des médias avaient été tués dans les frappes israéliennes menées lors du récent conflit entre les deux pays, ont rapporté les médias d'Etat. (AFP)
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  • Cette déclaration intervient alors que le bilan humain de la guerre, qui a duré douze jours, continue de s'alourdir du côté iranien
  • Elle a débuté le 13 juin avec une campagne de bombardements israéliens sans précédent contre l'Iran, visant des sites militaires et nucléaires ainsi que des zones habitées.

TEHERAN: L'Iran a affirmé jeudi que 12 journalistes et professionnels des médias avaient été tués dans les frappes israéliennes menées lors du récent conflit entre les deux pays, ont rapporté les médias d'Etat.

Le service chargé des médias des forces paramilitaires Bassidj, affiliées au Corps des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique, a indiqué que le bilan s'élevait désormais à douze morts parmi les professionnels des médias, après l'identification de deux nouvelles victimes, selon l'agence officielle Irna.

L'organisation a accusé Israël d'avoir délibérément ciblé des infrastructures médiatiques "pour faire taire la voix de la vérité" et réduire au silence les "médias du Front de la Résistance", en référence à l'Iran et à ses alliés hostiles à Israël.

Cette déclaration intervient alors que le bilan humain de la guerre, qui a duré douze jours, continue de s'alourdir du côté iranien. Elle a débuté le 13 juin avec une campagne de bombardements israéliens sans précédent contre l'Iran, visant des sites militaires et nucléaires ainsi que des zones habitées.

Au cours du conflit, Israël a notamment visé le siège de la radiotélévision publique iranienne, situé dans le nord de Téhéran.

Les frappes israéliennes ont tué plusieurs hauts responsables militaires et scientifiques du nucléaire et fait au moins 1.060 morts, selon les autorités iraniennes.

Les frappes iraniennes menées en représailles contre Israël ont fait au moins 28 morts, selon des chiffres officiels.