Adapter la forêt française au climat: «8 à 10 milliards d'euros» nécessaires sur dix ans

Les arbres absorbent le carbone de l'air par la photosynthèse et le stockent dans leurs troncs, branches et racines. Mais en dépérissant, ils en stockent de moins en moins (deux fois moins qu'en 2010), menaçant la France de ne pas respecter ses engagements climatiques (Photo, AFP).
Les arbres absorbent le carbone de l'air par la photosynthèse et le stockent dans leurs troncs, branches et racines. Mais en dépérissant, ils en stockent de moins en moins (deux fois moins qu'en 2010), menaçant la France de ne pas respecter ses engagements climatiques (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 27 juillet 2023

Adapter la forêt française au climat: «8 à 10 milliards d'euros» nécessaires sur dix ans

  • Pour adapter la forêt française au changement climatique, «8 à 10 milliards d'euros» seront nécessaires sur dix ans, a annoncé le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau
  • Ce «vaste programme d'intervention sur plus d'un million d'hectares» pour le renouvellement d'une forêt désormais vulnérable sera à partager entre les propriétaires privés, qui détiennent 75% de la forêt, et l'Etat

TIGY: Planter des arbres, recruter des bras et mieux gérer les parcelles: pour adapter la forêt française au changement climatique, "8 à 10 milliards d'euros" seront nécessaires sur dix ans, a annoncé le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau, mercredi à Tigy (Loiret).

Ce "vaste programme d'intervention sur plus d'un million d'hectares" pour le renouvellement d'une forêt désormais vulnérable sera à partager entre les propriétaires privés, qui détiennent 75% de la forêt, et l'Etat, selon le rapport "Objectif forêt" publié à l'occasion de ce déplacement par le gouvernement.

L'Etat "prendra en charge une partie" de cet investissement, a affirmé Marc Fesneau, qui voudrait voir "amplifier" l'enveloppe de 150 millions d'euros dédiée au reboisement en 2023. Un "fonds pérenne" dédié "prendra le relai dès 2024", a précisé le gouvernement dans un communiqué.

"On va aussi apporter des moyens importants sur graines et plants, pour faire en sorte que se structurent des filières de pépiniéristes publics et privés", a également déclaré Marc Fesneau, accompagné de la nouvelle secrétaire d'Etat à la Biodiversité Sarah El Haïry, après la visite d'une parcelle où le propriétaire expérimente la plantation de chênes pubescents et de cèdres.

Ces essences, plus résistantes à la sécheresse que le traditionnel chêne sessile de la forêt d'Orléans, font partie, avec le tilleul, l'érable ou le sycomore, de celles favorisées dans les projets de nouveaux vergers soutenus par l'Etat, détaille le rapport "Objectif forêt".

Ce rapport, élaboré par le conseil spécialisé en gestion durable des forêts, après des consultations avec les acteurs de terrain, de l'Office national des forêts (ONF) aux entreprises du bois et aux communes, dresse un état des lieux et propose des actions pour franchir le cap de l'adaptation au changement climatique.

Socle du futur "plan national de renouvellement", il répond à l'ambition du président Emmanuel Macron de renouveler 10% de la forêt, en plantant un milliard d'arbres en dix ans.

«Repeuplements»

Le constat est alarmant: dans les dix prochaines années, sous l'effet du climat, environ 15% de la forêt métropolitaine nécessitera "une action volontaire" plus ou moins forte (renouvellement d'arbres vulnérables ou incendiés, boisement de terres agricoles délaissées...), soit 2,6 millions d'hectares, en plus des 500 000 hectares concernés par le renouvellement habituel dans le cadre des plans de gestion existants.

Depuis 2018, la France a connu des épisodes de chaleur et de sécheresse très intenses qui ont conduit à un affaiblissement des arbres. Plus de 300 000 hectares dépérissent déjà, soit environ 30 fois la superficie de Paris, et c'est 30% des essences qui risquent de dépérir à horizon 2050, selon le ministère de la Transition écologique.

Les arbres absorbent le carbone de l'air par la photosynthèse et le stockent dans leurs troncs, branches et racines. Mais en dépérissant, ils en stockent de moins en moins (deux fois moins qu'en 2010), menaçant la France de ne pas respecter ses engagements climatiques.

Outre la question de la disponibilité des semences, "le plus gros facteur limitant" car les nouveaux vergers mettront dix à quinze ans à produire, le vaste chantier des "repeuplements" a besoin de bras, avec "+50% des effectifs actuels pour procéder aux plantations dans le respect des exigences de diversification et de protection contre le gibier", selon le rapport.

"Ce qu'il faut c'est vraiment remotiver les propriétaires forestiers", a plaidé Roland de Lary, directeur général du Centre national de la propriété forestière (CNPF), qui représente la forêt privée, présent à Tigy.

Il milite pour des regroupements au sein des 3,4 millions de propriétaires privés, pour "massifier la gestion" que les plus petits ne parviennent pas à assurer seuls, souvent au détriment de l'entretien de parcelles qui deviennent plus vulnérables aux incendies.

"Il faut provoquer le propriétaire, lui dire: tu sais, ta forêt elle vaut quelque chose. Elle vaut quelque chose en terme environnemental, elle vaut quelque chose en terme économique. Elle vaut quelque chose pour tes successeurs, pour tes enfants", explique Roland de Lary, soulignant que beaucoup de propriétaires "ont envie de jouer le jeu".


Quatre associations musulmanes portent plainte contre un sondage Ifop

Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
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  • Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop
  • Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021

PARIS: Quatre associations du culte musulman ont porté plainte lundi pour dénoncer le manque d'objectivité supposé d'un sondage Ifop sur le rapport des fidèles à l'islam, ont annoncé leurs avocats à l'AFP.

Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop "Etat des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France".

Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021.

Ce sondage "viole le principe d'objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d'opinion", se "fonde sur des questions orientées" et se "focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques", accusent les avocats Mes Raphaël Kempf et Romain Ruiz, dans un communiqué.

Selon eux, le sondage distille "le poison de la haine dans l'espace public", renforçant "les amalgames".

Contacté par téléphone, François Kraus, directeur du pôle politique/actualités de l'Ifop, a indiqué qu'il répondrait à l'AFP par écrit, ce qu'il n'avait pas fait dans l'après-midi.

Le CFCM avait déjà dans un communiqué vendredi déploré "une nouvelle mise à l’index des citoyens français de confession musulmane et de leurs pratiques religieuses", avec des analyses et données "contestables".

L'enquête Ifop, basée sur un échantillon de 1.005 personnes de religion musulmane, a été commandée par le média confidentiel "Ecran de veille", qui se présente comme "le mensuel pour résister aux fanatismes".

L'attention médiatique et politique s'est beaucoup focalisée sur le sous-échantillon des 15-24 ans, constitué de 291 personnes, et révélant une forte pratique (87% se considèrent religieux, 67% disent prier "au moins une fois par jour", 83% font le ramadan)

François Kraus écrit dans sa conclusion sur le site de l'Ifop que "cette enquête dessine très nettement le portrait d'une population musulmane traversée par un processus de réislamisation, structurée autour de normes religieuses rigoristes et tentée de plus en plus par un projet politique islamiste".

Le sondage a provoqué de vives réactions, l'extrême droite y voyant un signe d'"islamisation", tandis que des représentants de la communauté musulmane ont regretté "une stigmatisation".

"A mal poser les questions, on finit toujours par fabriquer les peurs qu’on prétend mesurer", affirmait dans son billet hebdomadaire le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz.

Le politiste Haouès Seniguer qualifie pour sa part de raccourci "grossier et réducteur" l'idée, sous-jacente selon lui au sondage, qu'une observance stricte de l'islam soit la porte d'entrée mécanique vers l'islamisme.


Macron invité de RTL mardi matin

 Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
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  • Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat Français a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine
  • Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire

PARIS: Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué.

Le président de la République sera notamment interrogé sur la situation internationale, alors qu'une nouvelle réunion de la "coalition des volontaires" au soutien de l'Ukraine est prévue mardi en visioconférence.

Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine.

M. Macron sera aussi interrogé sur "les menaces qui pèsent sur la France", selon le communiqué de RTL.

Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire.


Narcobanditisme: le gouvernement et la classe politique représentés à la marche blanche à Marseille

Plusieurs personnalités politiques, dont la présidente de l'Assemblée nationale et la porte-parole du gouvernement participeront à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, afin d'illustrer par leur présence le soutien de l'Etat et de la nation. (AFP)
Plusieurs personnalités politiques, dont la présidente de l'Assemblée nationale et la porte-parole du gouvernement participeront à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, afin d'illustrer par leur présence le soutien de l'Etat et de la nation. (AFP)
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  • À l’appel de la famille Kessaci, des marches blanches et rassemblements auront lieu partout en France "pour honorer sa mémoire et dire, ensemble, que ces drames doivent cesser"
  • Des rassemblements sont ainsi prévus à 12H à Paris et Toulouse, à 13H à Lyon et Rennes, selon la page Facebook de l'association Conscience d'Amine Kessaci

PARIS: Plusieurs personnalités politiques, dont la présidente de l'Assemblée nationale et la porte-parole du gouvernement participeront à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, afin d'illustrer par leur présence le soutien de l'Etat et de la nation.

Le jeune homme de 20 ans a été assassiné le 13 novembre par deux hommes à moto. La justice étudie la piste d'"un crime d'intimidation" lié au militantisme de son frère.

Ce crime "a profondément choqué tous nos concitoyens", a déclaré sur TF1 la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon qui se rendra à Marseille en compagnie de son collègue Vincent Jeanbrun, ministre de la Ville et du Logement.

À l’appel de la famille Kessaci, des marches blanches et rassemblements auront lieu partout en France "pour honorer sa mémoire et dire, ensemble, que ces drames doivent cesser". Des rassemblements sont ainsi prévus à 12H à Paris et Toulouse, à 13H à Lyon et Rennes, selon la page Facebook de l'association Conscience d'Amine Kessaci.

Il s'agit, selon Mme Bregeon, de "marquer l'engagement total du gouvernement et le soutien de l'État, du président de la République et du Premier ministre, à cette famille et aux proches de Mehdi Kessaci".

La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet sera également présente "pour affirmer l'unité nationale dans la lutte contre le narcotrafic" selon son entourage.

De nombreuses autres personnalités, dont beaucoup issues de la gauche, comme Olivier Faure et Boris Vallaud (PS), Marine Tondelier (les Ecologistes) ou François Ruffin, viendront aussi à Marseille.

François-Xavier Bellamy, vice-président délégué des Républicains, représentera LR.

Côté RN, pas de personnalité nationale. Le député et candidat à la mairie de Marseille Franck Allisio, qui a demandé au gouvernement de décréter l'"état d'urgence" dans la ville, n'a pas encore indiqué s'il serait là. Des membres de sa liste seront présents selon son entourage.

Le député LFI des Bouches-du-Rhône et coordinateur national du mouvement Manuel Bompard sera présent samedi et a exhorté à un "changement de doctrine complet", demandant par exemple plus de moyens pour la police judiciaire.

"Plutôt que d'envoyer des policiers chasser le petit consommateur, je pense au contraire qu'il faut concentrer les moyens dans le démantèlement des réseaux de la criminalité organisée", a-t-il dit.

Quant à la suggestion du maire de Nice Christian Estrosi d'engager l'armée contre le narcotrafic, Maud Bregeon a rappelé que ce n'était "pas les prérogatives de l'armée": "on a pour ça la police nationale, la gendarmerie nationale, la justice de la République française."