Environ 900 migrants morts noyés au large de la Tunisie en sept mois

Des migrants venus d'Afrique subsaharienne, bloqués en bord de mer à la frontière libyo-tunisienne à Ras Jedir, le 26 juillet 2023 (Photo, AFP).
Des migrants venus d'Afrique subsaharienne, bloqués en bord de mer à la frontière libyo-tunisienne à Ras Jedir, le 26 juillet 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 28 juillet 2023

Environ 900 migrants morts noyés au large de la Tunisie en sept mois

  • Le ministère de l'Intérieur a indiqué que du 1er janvier au 20 juillet, 901 migrants ont été repêchés en mer: 26 Tunisiens, 267 « étrangers» (Africains) et 608 corps qui n'ont pas été identifiés
  • Selon Rome, plus de 80 000 personnes sont arrivées sur les côtes italiennes depuis le début de l'année, contre 33 000 sur la même période de 2022, en majorité au départ de Tunisie

TUNIS: Environ 900 migrants, dont une majorité venus d'Afrique subsaharienne, qui tentaient de rallier clandestinement l'Europe, sont morts noyés depuis le début de l'année au large de la Tunisie, selon les autorités tunisiennes.

Afin d'éviter de nouvelles tragédies, l'ONU a demandé jeudi des "solutions urgentes" pour sauver les centaines de réfugiés et de migrants bloqués dans des conditions désastreuses près des frontières de la Tunisie avec la Libye et l'Algérie.

La Tunisie, dont certaines portions du littoral se trouvent à moins de 150 kilomètres de l'île italienne de Lampedusa, enregistre régulièrement des départs de migrants, originaires le plus souvent d'Afrique subsaharienne.

Le ministère de l'Intérieur a indiqué jeudi à l'AFP que du 1er janvier au 20 juillet, 901 migrants noyés ont été repêchés en mer: 26 Tunisiens, 267 "étrangers" (Africains) et 608 corps qui n'ont pas été identifiés.

La Garde nationale a pour sa part annoncé la découverte de "789 corps de migrants, dont 102 Tunisiens" de janvier jusqu'au 20 juin.

Sur cette période, 34.290 migrants ont été interceptés et secourus, en majorité originaires d'Afrique subsaharienne, contre 9.217 durant la même période de 2022, selon le porte-parole de la Garde nationale, Houcem Eddine Jebabli.

"552 organisateurs et intermédiaires" de traversées illicites ont été arrêtés depuis début 2023, selon le ministère. Les garde-côtes ont mené 1.310 opérations en six mois, plus du double que l'année précédente (607), selon M. Jebabli.

Selon Rome, plus de 80.000 personnes sont arrivées sur les côtes italiennes depuis janvier, contre 33.000 sur la même période de 2022, en majorité au départ de Tunisie.

La Méditerranée centrale - entre l'Afrique du Nord et l'Italie - est la route migratoire la plus dangereuse au monde avec plus de 20.000 morts depuis 2014, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Depuis que le président Kais Saied s'est emparé de tous les pouvoirs en juillet 2021, les traversées vers l'Europe de Tunisiens désespérés par la crise économique frappant leur pays se poursuivent à un rythme soutenu.

Les départs de migrants originaires d'Afrique subsaharienne ont connu une accélération en mars et avril après un discours, le 21 février, du président Saied qui avait dénoncé l'arrivée de "hordes de migrants".

Des centaines de migrants irréguliers avaient alors perdu leur travail informel ou leur logement, et des dizaines d'agressions avaient été recensées dans le pays.

«Partenariat stratégique»
Après des tensions et des affrontements ayant causé la mort d'un Tunisien le 3 juillet, des centaines de migrants subsahariens ont été arrêtés et chassés de Sfax (centre-est), ville portuaire devenue le premier point de départ en Tunisie de l'émigration vers l'Italie.

Au total, 1.200 Africains ont été ensuite "expulsés" par la police tunisienne vers des zones inhospitalières frontalières avec la Libye et l'Algérie, selon l'ONG Human Rights Watch.

Mercredi, une équipe de l'AFP a recueilli les témoignages poignants de 140 personnes, dont des femmes enceintes et des enfants, abandonnées il y a trois semaines dans la zone désertique de Ras Jedir, à la frontière entre Libye et Tunisie, où seraient présents au moins 200 autres migrants.

Laissés sans eau, ni nourriture, au bord d'un marais salant, ils reçoivent au compte-gouttes un peu d'aide des autorités libyennes, via le Croissant rouge local.

Fatima, une Nigérienne de 36 ans, et son mari ont été séparés de leur enfant de trois ans, resté à Sfax. "Les soldats tunisiens nous ont amenés ici. Nous n'avons pas de téléphone ni d'argent. Ils nous ont tout pris."

"Les Libyens ne nous permettent pas d'entrer sur leur territoire et les Tunisiens nous empêchent de revenir. Nous sommes coincés. Aidez-nous!", a imploré George, un Nigérian de 43 ans, interpellant l'Europe.

L'Union européenne a signé à la mi-juillet "un partenariat stratégique" qui prévoit l'octroi de 105 millions d'euros à la Tunisie pour lutter contre l'immigration clandestine, dont 15 millions pour financer 6.000 "retours volontaires" de migrants subsahariens dans leurs pays.

Deux agences des Nations unies, le HCR et l'OIM, ont lancé jeudi un appel "à fournir une aide humanitaire cruciale et vitale" aux migrants coincés aux frontières, rappelant que plusieurs sont morts.

"Sauver des vies doit être la priorité et les personnes bloquées doivent être mises en sécurité", ont-elles écrit.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.