L’Arabie saoudite relève le défi des sports électroniques

En septembre 2022, le fonds souverain d’Arabie saoudite a consacré près de quarante milliards de dollars (1 dollar = 0,91 euro) à un nouveau conglomérat visant à transformer le Royaume en un centre mondial pour les jeux et les sports électroniques d’ici à 2030. (Shutterstock)
En septembre 2022, le fonds souverain d’Arabie saoudite a consacré près de quarante milliards de dollars (1 dollar = 0,91 euro) à un nouveau conglomérat visant à transformer le Royaume en un centre mondial pour les jeux et les sports électroniques d’ici à 2030. (Shutterstock)
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Publié le Dimanche 30 juillet 2023

L’Arabie saoudite relève le défi des sports électroniques

  • La croissance du sport électronique ne se limite pas à l’Arabie saoudite ou au Moyen-Orient
  • L’année dernière, PwC avait prédit qu’en 2026, l’industrie mondiale du jeu générerait 320 milliards de dollars, soit deux fois plus qu’en 2019

RIYAD: Avec le recrutement de grands noms du football et un remaniement du circuit international de golf, l’Arabie saoudite fait plus que jamais parler d’elle dans le monde du sport.

Pourtant, ce n’est pas seulement dans le football ou le golf que le Royaume cherche à devenir un leader mondial mais également dans les jeux sur console.

En septembre 2022, le fonds souverain d’Arabie saoudite a consacré près de quarante milliards de dollars (1 dollar = 0,91 euro) à un nouveau conglomérat visant à transformer le Royaume en un centre mondial pour les jeux et les sports électroniques d’ici à 2030. Par ailleurs, cette décision commence déjà à porter ses fruits.

Selon Vlad Belyanin, cofondateur de True Gamers, un réseau mondial de clubs de sports électroniques qui fera ses débuts au Royaume en septembre, «tous les yeux sont rivés sur l’Arabie saoudite».

Dans un entretien accordé à Arab News, il déclare: «Après le recrutement de Ronaldo par Al-Nasr et l’offre de 600 millions d’euros proposée par Al-Hilal à Lionel Messi, nous pouvons nous attendre à ce que l’Arabie saoudite intègre de grands noms des sports électroniques dans les sports traditionnels.»

«Je n’exclus pas que quelqu’un rassemble la meilleure équipe mixte du monde, en prenant des joueurs notables des esports et des sports traditionnels.»

L’investissement du fonds souverain fait partie de la stratégie nationale des jeux et des sports électroniques du Royaume pour améliorer la qualité de vie des joueurs en améliorant leur expérience, en proposant de nouvelles possibilités de divertissement et en contribuant à hauteur de 50 milliards de riyals saoudiens (13,33 milliards de dollars) au produit intérieur brut du Royaume d’ici à 2030.

La stratégie devrait conduire à la création de 39 000 nouvelles possibilités d’emploi d’ici à 2030.

Le fonds en question aurait investi plus de trois milliards de dollars dans l’industrie l’année dernière, dans le cadre de l’engagement de 38 milliards de dollars mis à la disposition de sa société Savvy Games Group.

Environ un tiers du montant annoncé sera dépensé pour l’achat d’un grand éditeur de jeux et les fonds restants seront utilisés pour acquérir des participations minoritaires dans d’autres sociétés de jeux.

Jusqu’à présent, les acquisitions ont inclu ESL et FACEIT pour 1,5 milliard de dollars en janvier 2022, Embracer Group pour un milliard de dollars en juin 2022, VSPO pour 265 millions de dollars en mars 2023, ainsi que Scopely pour 4,9 milliards de dollars en avril 2023.

Brian Ward, PDG de Savvy Games Group, explique à Arab News comment l’acquisition et la fusion du groupe ESL FACEIT ont permis la création d’une force capable d’établir la norme d’excellence en matière de compétitions d’esports et d’événements de l’industrie du jeu.

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«Le Moyen-Orient est un acteur clé de l’industrie mondiale du jeu, avec un taux de pénétration impressionnant et un engagement solide des gouvernements à investir dans le secteur.»

Alexander Schudey, directeur général et associé chez BCG

L’investissement du fonds souverain fait partie de la stratégie nationale des jeux et des sports électroniques du Royaume pour améliorer la qualité de vie des joueurs en améliorant leur expérience, en proposant de nouvelles possibilités de divertissement et en contribuant à hauteur de 50 milliards de riyals saoudiens (13,33 milliards de dollars) au produit intérieur brut du Royaume d’ici à 2030.

La stratégie devrait conduire à la création de 39 000 nouvelles possibilités d’emploi d’ici à 2030.

Le fonds en question aurait investi plus de trois milliards de dollars dans l’industrie l’année dernière, dans le cadre de l’engagement de 38 milliards de dollars mis à la disposition de sa société Savvy Games Group.

Environ un tiers du montant annoncé sera dépensé pour l’achat d’un grand éditeur de jeux et les fonds restants seront utilisés pour acquérir des participations minoritaires dans d’autres sociétés de jeux.

Jusqu’à présent, les acquisitions ont inclu ESL et FACEIT pour 1,5 milliard de dollars en janvier 2022, Embracer Group pour un milliard de dollars en juin 2022, VSPO pour 265 millions de dollars en mars 2023, ainsi que Scopely pour 4,9 milliards de dollars en avril 2023.

Brian Ward, PDG de Savvy Games Group, explique à Arab News comment l’acquisition et la fusion du groupe ESL FACEIT ont permis la création d’une force capable d’établir la norme d’excellence en matière de compétitions d’esports et d’événements de l’industrie du jeu.

L’Arabie saoudite attire l’attention du monde entier dans le secteur grâce à ses investissements et acquisitions dans les sports électroniques. (Photo fournie)
L’Arabie saoudite attire l’attention du monde entier dans le secteur grâce à ses investissements et acquisitions dans les sports électroniques. (Photo fournie)

«L’Arabie saoudite est très importante pour Savvy», soutient M. Ward. «C’est un marché très prometteur et en croissance rapide. C’est le 19e plus grand marché au monde et il y a plus de 21 millions de joueurs en Arabie saoudite, soit 70% de la population, sachant que plus de 40% sont des femmes ».

M. Ward insiste sur l’objectif de Savvy de faire de l’Arabie saoudite un centre mondial du jeu. La société est déterminée à le faire en renforçant ses capacités et en réalisant des investissements internationaux et locaux dans les jeux.

«Nous sommes convaincus que Savvy aura une incidence économique bénéfique significative en Arabie saoudite, à la fois au moyen de sa contribution directe et indirecte au PIB, de la création d’emplois et du développement des compétences», ajoute-t-il.

La croissance du sport électronique ne se limite pas à l’Arabie saoudite ou au Moyen-Orient. L’année dernière, PwC avait prédit qu’en 2026, l’industrie mondiale du jeu générerait 320 milliards de dollars, soit deux fois plus qu’en 2019.

Pourtant, malgré sa taille mondiale, le Moyen-Orient est considéré comme l’un des pôles de cette industrie en pleine croissance.

Selon un rapport du Boston Consulting Group publié en juin, plus de 60% de la population du Moyen-Orient sont des passionnés de jeux, ce qui se traduit par l’une des parts les plus élevées de téléchargements d’applications mobiles de jeux – 50% par rapport à la moyenne mondiale de 40%.

«Le Moyen-Orient est un acteur clé de l’industrie mondiale du jeu, avec un taux de pénétration impressionnant et un engagement solide des gouvernements à investir dans le secteur», déclare Alexander Schudey, directeur général et associé chez BCG dans un communiqué.


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«Des investissements record suscitent de grandes attentes. Les entrepreneurs qui veulent gagner de l’argent envisagent maintenant d’entrer sur le marché saoudien »

 

Vlad Belyanin, cofondateur de True Gamers

Il ajoute : « L’accent mis par la région sur les jeux et la création de centres de jeux dédiés en font une destination attrayante pour les sociétés de jeux mondiales ».

« La population jeune et dotée de compétences numériques, en particulier en Arabie saoudite, où 70% de la population a moins de trente ans, ainsi que les revenus disponibles plus élevés et la préférence pour les activités d’intérieur en raison des grandes chaleurs, contribuent davantage à l’essor de l’écosystème du jeu dans la région ».

Le dernier rapport du BCG a identifié quatre grandes tendances qui auront probablement la plus grande incidence sur l’avenir de l’industrie.

Il s’agit notamment de la croissance de l’audience et des changements démographiques, au moyen desquels la croissance de l’industrie du jeu élargit sa portée démographique, attirant non seulement la génération Y, qui a grandi en jouant aux jeux vidéo mais aussi ceux qui entrent dans la trentaine. L’âge moyen des joueurs est de 31 ans.

Une autre tendance est l’innovation des joueurs. En effet, les communautés de consommateurs jouent un rôle important dans la mise en place du changement au sein de l’industrie, tandis que les activités de fusions et d’acquisitions renforcent le secteur alors que les grands éditeurs, les entreprises de médias et les entreprises technologiques achètent des studios et actifs liés au jeu à l’échelle mondiale.

 

EN BREF

• La stratégie nationale des jeux et des sports électroniques de l’Arabie saoudite contribuera à hauteur de 13 milliards de dollars au produit intérieur brut du Royaume d’ici à 2030.

• Selon PwC, l’industrie mondiale du jeu générerait 320 milliards de dollars en 2026.

 

La dernière tendance identifiée par le rapport du BCG concerne les nouveaux cas d’utilisation, où l’industrie du jeu assiste à l’émergence du Métavers en tant que concept qui révolutionne les expériences numériques.

Le Royaume devient rapidement un centre mondial pour les jeux grâce aux investissements et au lancement de nouveaux produits et technologies reflétant les tendances ci-dessus.

Ce ne sont pas seulement les participants qui stimulent la croissance du secteur, mais ceux qui souhaitent regarder le sport électronique.

Selon la Consumer Technology Association, l’audience des sports électroniques sera de 519 millions de spectateurs d’ici à 2024.

La technologie et l’innovation jouent un rôle majeur dans l’industrie du sport électronique et les entrepreneurs, en particulier en Arabie saoudite, capitalisent sur ces avancées pour stimuler la croissance du secteur.


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«Nous sommes convaincus que Savvy aura une incidence économique bénéfique significative en Arabie saoudite, à la fois au moyen de sa contribution directe et indirecte au PIB, de la création d’emplois et du développement des compétences »

 

Brian Ward, PDG de Savvy Games Group

«Le sport électronique devient un terrain d’expérimentation pour l’intelligence artificielle, les puces, la visualisation et les technologies de mégadonnées», confie M. Belyanin à Arab News.

Il ajoute: «Les jeux deviennent plus accessibles. La popularité croissante des jeux sur smartphones et tablettes par rapport aux systèmes de jeu sur PC pousse les fabricants à sortir des jeux sur différentes plates-formes ».

« Les solutions de jeu multiplateformes et basées sur le cloud favorisent les jeux indépendants du matériel, alors que l’intelligence artificielle garantit un gameplay équitable. Les jeux sociaux et les sports électroniques offrent une plate-forme aux développeurs et aux joueurs pour créer des communautés de jeu saines et améliorer la portée de la marque ».

Le parrainage et la mise en place d'événements et de compétitions dans le domaine permettent aux développeurs de renforcer la notoriété de la marque et d'attirer de nouveaux joueurs, dit-il, notant comment True Gamers développe et met en œuvre de nouvelles technologies dans ses centres de cybersports.

Par exemple, True Gamers est le premier au monde à utiliser des chiens robotisés comme serveurs dans les clubs. Trois assistants mécaniques apparaîtront dans différents clubs à Dubaï et, d’ici la fin de 2024, leur nombre passera à environ vingt. La production de la technologie de test coûte 100 000 dollars, ainsi qu’une moyenne de 10 000 dollars par mois pour les mises à jour et les modifications des robots.

L’Arabie saoudite, souligne M. Belyanin, attire l’attention du monde entier dans le secteur grâce à ses investissements et acquisitions dans les sports électroniques.

«Les investissements record génèrent de grandes attentes», ajoute-t-il. « Les entrepreneurs qui veulent gagner de l’argent pensent maintenant à entrer sur le marché saoudien ».

« Ils se disent qu’il y a beaucoup d’investissements, donc beaucoup de profits. Par conséquent, ils veulent entrer sur le marché ».     

M. Belyanin poursuit: «Je pense différemment. S’il y a beaucoup d’investissements, la nouvelle culture du jeu commencera à se développer là-bas et donc il est intéressant d’y travailler ».

« C’est un travail de longue haleine, qui apportera bien plus que des gains rapides. Les tâches à grande échelle ne nous font pas peur. Nous tenons à forger l’avenir du jeu de nos propres mains ».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'armée israélienne dit avoir tué trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
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  • "Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024
  • Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré avoir tué dimanche trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban, Beyrouth faisant état également de trois morts dans des frappes israéliennes dans la région.

"Depuis ce matin (dimanche), l'armée a frappé trois terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", a précisé l'armée israélienne dans un communiqué.

"Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024, a-t-elle ajouté.

L'armée a ensuite affirmé avoir "éliminé" deux d'entre eux "en moins d'une heure", dans les régions de Yater et Bint Jbeil (sud du Liban).

Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

Le ministère libanais de la Santé avait auparavant fait état de trois morts dans des frappes israéliennes à Yater, Safad Al-Battikh et Jwaya.

Un cessez-le-feu est en vigueur depuis novembre 2024 après plus d'un an d'hostilités entre Israël et le mouvement islamiste libanais, en marge de la guerre à Gaza.

Malgré cette trêve, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, notamment dans le sud, bastion du Hezbollah, affirmant viser des membres et des infrastructures du mouvement libanais pour l'empêcher de se réarmer.

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah.

L'armée libanaise est censée achever d'ici la fin de l'année le démantèlement, prévu par l'accord de cessez-le-feu, des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe pro-iranien, et tarir les sources de financement de la formation islamiste.

Israël maintient cinq positions dans la zone, malgré son retrait du territoire libanais prévu par l'accord de cessez-le-feu.

Dans un discours samedi, le chef du Hezbollah, Naim Qassem, qui a rejeté à plusieurs reprises la perspective d'un désarmement du mouvement, a déclaré que celui-ci "ne permettra pas à Israël d'atteindre son objectif" de mettre fin à la résistance, "même si le monde entier s'unit contre le Liban".

 


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.