Une chercheuse de l’université du roi Abdallah repense les systèmes de surveillance des maladies

Paula Moraga, professeure adjointe et chercheuse.(Photo fournie)
Paula Moraga, professeure adjointe et chercheuse.(Photo fournie)
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Publié le Lundi 31 juillet 2023

Une chercheuse de l’université du roi Abdallah repense les systèmes de surveillance des maladies

  • Le système de surveillance de Paula Moraga a remporté en 2023 le prix Letten, qui récompense les jeunes chercheurs
  • Son travail en tant que chercheuse principale consiste à diriger un groupe d’étudiants et de postdoctorants afin de résoudre des problèmes de santé publique

RIYAD: Dans un monde plus connecté et mondialisé que jamais, le potentiel de propagation des maladies augmente ainsi que le risque de voir des épidémies se transformer en pandémies.
Paula Moraga est professeure adjointe de statistiques à l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust) et chercheuse principale au sein du groupe de recherche GeoHealth. Son travail novateur dans le développement de la technologie des données pour la surveillance des maladies a pour but de détecter les épidémies de maladies infectieuses et il lui a permis de mettre au point une méthode efficace.
Son système de surveillance a récemment remporté le prix Letten 2023, qui récompense les jeunes chercheurs. Cette récompense a été créée en 2018 dans le cadre d’une collaboration entre la fondation Letten, instaurée en 1986 par le professeur Letten F. Saugstad et la Young Academy of Norway afin de mettre en lumière les contributions de jeunes scientifiques qui œuvrent à résoudre des problèmes mondiaux urgents.

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Paula Moraga, professeure adjointe et chercheuse. (Photo fournie)

«Le professeur Letten F. Saugstad, de Norvège, estime que la santé, l’environnement et l’égalité sont la clé d’un avenir meilleur pour tous. Recevoir un prix en hommage à sa mémoire est un privilège merveilleux», confie la lauréate.
Les gens s’intéressent désormais davantage à la surveillance des maladies et plaident pour une amélioration mondiale de la santé publique depuis la pandémie de Covid-19.
Elle ajoute: «Nous vivons dans un monde interactif. La santé humaine est liée à la santé animale et à l’environnement. Par ailleurs, les activités humaines et le développement sont à l’origine de l’émergence de nouvelles maladies infectieuses.»

 

L’université des sciences et technologies du roi Abdallah est l’un des meilleurs établissements du monde puisqu’elle met à votre disposition de nombreuses ressources et un soutien qui vous permettent d’atteindre votre plein potentiel et de faire la différence. C’est un environnement très stimulant.

Paula Moraga, professeure adjointe et chercheuse

«Les maladies qui surviennent généralement dans les régions tropicales et subtropicales du monde se propagent maintenant dans de nouvelles régions.»
La chercheuse développe un système de surveillance des maladies pour aider à la détection précoce des épidémies et améliorer la prise de décision en matière de santé publique.
Les systèmes de surveillance traditionnels ont des limites. Paula Moraga explique ainsi que l’information est retardée entre le moment où une personne tombe malade, celui où elle décide de consulter un professionnel de la santé, de faire une analyse au laboratoire, et celui où l’information est finalement ajoutée au système.
La méthode de Mme Moraga permet d’avoir accès aux données des réseaux sociaux, par exemple lorsque les gens discutent de ce qu’ils ressentent ou recherchent sur Google des traitements pour leurs maladies.
«Cette information n’est pas produite pour la recherche épidémiologique, mais nous pouvons l’utiliser pour comprendre les niveaux d’activité en temps réel», explique-t-elle.
Le système a également accès à la température, à l’humidité et aux précipitations, qui sont utiles pour la détection précoce des épidémies.
Il combine des données qui proviennent de plusieurs sources, y compris des informations officielles liées aux maladies, à l’environnement et au numérique, pour produire des prévisions probabilistes locales.
Elle précise que son système comprend un logiciel qui propose des rapports de visualisation interactifs destinés à alerter les responsables de la santé publique lorsqu’on prévoit des taux élevés de maladie, aider les décideurs à allouer des ressources dans les domaines qui en ont le plus besoin et concevoir des stratégies pour aider à contrôler les maladies.
Paula Moraga travaille à l’université depuis trois ans. «Je suis très heureuse. C’est l’un des meilleurs établissements du monde puisqu’elle met à votre disposition de nombreuses ressources et un soutien qui vous permettent d’atteindre votre plein potentiel et de faire la différence. C’est un environnement très stimulant», affirme-t-elle.
Son travail en tant que chercheuse principale consiste à diriger un groupe d’étudiants et de postdoctorants qui travaillent sur la méthodologie statistique et le développement de logiciels libres pour résoudre des problèmes de santé publique.
Elle a travaillé sur des méthodes pour comprendre les schémas spatiaux et spatiotemporels des maladies, comme le paludisme en Afrique. En outre, elle s’est penchée sur des progiciels de détection des foyers, de cartographie des maladies et d’évaluation des risques de voyage relatifs à leur propagation.
«Les progiciels que nous avons développés sont utilisés par de nombreux chercheurs dans le monde, y compris les responsables de la santé publique au Canada pour la cartographie du cancer», révèle-t-elle.
Comme la plupart des jeunes diplômés, la chercheuse n’était pas certaine du parcours professionnel qu’elle voulait suivre, mais sa passion et son intérêt pour les mathématiques l’ont menée là où elle est aujourd’hui.
«Quand j’ai commencé à étudier les mathématiques à l’université, je n’aimais pas ça autant qu’au lycée parce que c’était très théorique et je voulais davantage de pratique», se souvient-elle.
«Ensuite, j’ai découvert d’autres cours comme la programmation statistique. J’ai pris conscience du fait que grâce aux statistiques, vous pouviez analyser des données et obtenir des informations à partir d’informations qui pouvaient être utiles pour prendre des décisions et améliorer la société.»
Après avoir obtenu son diplôme en mathématiques, elle a travaillé pendant un certain temps sur le développement d’algorithmes avant de suivre des études en statistiques et de décrocher un doctorat.
Paula Moraga a ensuite travaillé sur le cancer en Espagne afin de créer des cartes des différents types de la maladie. Elle aimait appliquer les mathématiques à des problèmes, mais ressentait le besoin d’acquérir des compétences supplémentaires.
«Quand j’ai étudié les caractéristiques du cancer, j’ai compris que je n’avais pas assez de connaissances sur les concepts épidémiologiques et la biostatistique. J’ai alors postulé pour une maîtrise en biostatistique à Harvard.»
Depuis, elle est associée à plusieurs projets liés au cancer et aux maladies infectieuses. C’est une figure influente dans le domaine de la surveillance des maladies.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.


Un sénateur américain réclame une action militaire contre le Hamas et le Hezbollah s'ils ne désarment pas

Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
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  • Le sénateur américain Lindsey Graham appelle au désarmement du Hamas et du Hezbollah, menaçant d’une action militaire s’ils refusent, et conditionne toute paix durable à cette étape
  • Malgré des cessez-le-feu fragiles à Gaza (octobre) et avec le Hezbollah (novembre 2024), les tensions persistent, Israël poursuivant des frappes et les médiateurs poussant vers une phase 2 du plan de paix

Jérusalem: L'influent sénateur américain Lindsey Graham a réclamé dimanche une action militaire contre le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais si ces deux mouvements ne démantelaient pas leur arsenal.

Après deux années d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, un fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est observé depuis octobre dans le territoire palestinien, bien que les deux parties s'accusent mutuellement de le violer.

Une trêve avec le Hezbollah est également entrée en vigueur en novembre 2024, après deux mois d'une guerre ouverte. Mais Israël continue de mener des frappes en territoire libanais, disant cibler le mouvement islamiste.

Concernant ses deux ennemis, alliés de l'Iran, Israël fait du démantèlement de leur arsenal militaire l'une des principales conditions à toute paix durable.

"Il est impératif d'élaborer rapidement un plan, d'impartir un délai au Hamas pour atteindre l'objectif du désarmement", a affirmé le sénateur républicain lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv.

Dans le cas contraire, "j'encouragerais le président (Donald) Trump à laisser Israël achever le Hamas", a-t-il dit.

"C'est une guerre longue et brutale, mais il n'y aura pas de succès où que ce soit dans la région, tant que le Hamas n'aura pas été écarté du futur de Gaza et tant qu'il n'aura pas été désarmé", a estimé M. Graham.

Depuis le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre à Gaza, les médiateurs appellent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase d'un plan de paix américain.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"La phase deux ne pourra pas réussir tant que le Hamas n'aura pas été désarmé", a martelé M. Graham.

- "Grand ami d'Israël" -

Tout en se disant "optimiste" sur la situation au Liban où le gouvernement s'est engagé à désarmer le Hezbollah, M. Graham a brandi la menace d'une "campagne militaire" contre le mouvement.

"Si le Hezbollah refuse d'abandonner son artillerie lourde, à terme nous devrions engager des opérations militaires", a-t-il estimé, allant jusqu'à évoquer, en coopération avec le Liban, une participation des Etats-Unis aux côtés d'Israël.

Plus tôt dimanche, le sénateur a été reçu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a salué en lui "un grand ami d'Israël, un grand ami personnel".

Samedi, les Etats-Unis et les garants du cessez-le-feu --Egypte, Qatar et Turquie-- ont appelé Israël et le Hamas à "respecter leurs obligations" et à "faire preuve de retenue" à Gaza.

Le Hamas appelle de son côté à stopper les "violations" israéliennes du cessez-le-feu.

Vendredi, six personnes, dont deux enfants, ont péri dans un bombardement israélien sur une école servant d'abri à des déplacés, d'après la Défense civile à Gaza, un organisme de secours dépendant du Hamas.