Venise doit intégrer le patrimoine mondial en péril, selon l'Unesco

La place Saint-Marc à Venise après une marée haute "Alta Acqua" de 0,85 mètre. L'Unesco recommande que Venise soit placée sur la liste du patrimoine mondial en péril, car des mesures "insuffisantes" ont été prises pour lutter contre la détérioration du site due notamment au tourisme de masse et au changement climatique, selon une décision rendue publique le 31 juillet 2023 (Photo, AFP).
La place Saint-Marc à Venise après une marée haute "Alta Acqua" de 0,85 mètre. L'Unesco recommande que Venise soit placée sur la liste du patrimoine mondial en péril, car des mesures "insuffisantes" ont été prises pour lutter contre la détérioration du site due notamment au tourisme de masse et au changement climatique, selon une décision rendue publique le 31 juillet 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 01 août 2023

Venise doit intégrer le patrimoine mondial en péril, selon l'Unesco

  • Le Centre du patrimoine mondial «recommande son inscription sur la liste du patrimoine mondial en péril»
  • Venise, ville insulaire fondée au Ve siècle, s'étend sur 118 îlots, selon l'Unesco, dont elle a intégré le Patrimoine mondial en 1987

PARIS: A Venise, certains habitants et visiteurs ont dit comprendre l'avis du comité de l'Unesco, en particulier face au déferlement de millions de touristes

Venise, ville insulaire fondée au Ve siècle, devenue grande puissance maritime au Xe siècle, s'étend sur 118 îlots, selon l'Unesco, dont elle a intégré le Patrimoine mondial en 1987

Trop de touristes, auxquels s'ajoutent les effets du réchauffement climatique: l'Unesco recommande de placer Venise sur la liste du patrimoine mondial en péril, l'Italie ayant pris des mesures "insuffisantes" pour lutter contre la détérioration du site.

"La poursuite du développement (de Venise), les impacts du changement climatique et le tourisme de masse menacent de causer des changements irréversibles à la valeur universelle exceptionnelle du bien", note le Centre du patrimoine mondial, une branche de l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture).

L'élévation du niveau de la mer et autres "phénomènes météorologiques extrêmes" liés au réchauffement climatique "menacent" l'"intégrité" du site, poursuit l'Unesco.

Le ministre italien de la Culture était à Venise lundi pour visiter son ghetto juif, le premier de l'histoire, mais n'a pas commenté l'annonce de l'Unesco.

Le maire de Venise, Luigi Brugnaro, a fait savoir que le dialogue avec l'Unesco était du ressort du gouvernement et non de la municipalité.

L'avis du Centre du patrimoine, mis en ligne lundi, est pour l'instant indicatif. Pour que Venise intègre la liste du patrimoine en péril, il faudra l'aval des Etats membres présents à une réunion du Comité du patrimoine mondial qui se tiendra du 10 au 25 septembre à Ryad.

Mais l'avis est confondant pour l'Italie, dont les mesures prises sont qualifiées d'"insuffisantes".

A Venise, certains habitants et visiteurs ont dit comprendre l'avis du comité de l'Unesco, en particulier face au déferlement de millions de touristes dans le centre historique saturé.

"C'est incontrôlable", a déclaré à l'AFP Antonio Vertotto, gondolier. Il reproche aux gouvernements successifs de n'avoir "rien" fait ces dernières années pour réduire les flux.

Pour Valmir Reznik, un Suisse de 34 ans venu visiter la ville avec sa femme, il y a incontestablement "trop de touristes". "Nous pensions, c'est lundi, ce ne sera peut-être pas trop bondé, mais nous nous sommes trompés".

La résolution de ces problèmes "anciens mais urgents" est "entravée par l'absence de vision stratégique commune globale" et la "faible efficacité et coordination" des autorités locales et nationales italiennes, pointe le Centre du patrimoine mondial qui estime que la ville est confrontée à "un danger avéré".

Il espère que "cette inscription entraînera un plus grand engagement et une plus grande mobilisation des acteurs locaux, nationaux et internationaux".

"En 2021 déjà, on avait recommandé l'inscription sur la liste du patrimoine mondial en péril. Sans attendre, les autorités italiennes avaient annoncé l'interdiction d'accès à la lagune pour les plus gros paquebots, et nous avaient dit que pour le reste, elles allaient bien suivre les mesures" prescrites par l'Unesco, a raconté un diplomate onusien à l'AFP, espérant que l'Italie suivra l'exemple de l'Australie.

Musée à ciel ouvert

Il y a deux ans, l'agence onusienne avait aussi menacé de placer la Grande barrière de corail, menacée par le réchauffement climatique, sur la liste du patrimoine mondial en péril. Mais après des investissements massifs récemment annoncés par Canberra pour protéger cet écosystème unique, l'Australie s'éloigne à présent de cette inscription, a-t-on appris lundi auprès de l'Unesco.

Venise, ville insulaire fondée au Ve siècle, devenue grande puissance maritime au Xe siècle, s'étend sur 118 îlots, selon l'Unesco, dont elle a intégré le Patrimoine mondial en 1987.

"Venise dans son ensemble est un extraordinaire chef-d'oeuvre architectural car même le plus petit monument renferme des oeuvres de certains des plus grands artistes du monde, tels Giorgione, Titien, le Tintoret, Véronèse et d'autres", explique l'organisation onusienne.

Elle est aussi l'une des villes les plus visitées au monde. En pic de fréquentation, 100.000 touristes y dorment, en plus de dizaines de milliers de visiteurs journaliers. A comparer aux quelque 50.000 habitants du centre-ville, qui ne cesse de se dépeupler.

"On est encore trop dans un tourisme de masse, et pas un tourisme durable, au détriment de la population. Venise ne doit pas se transformer en musée à ciel ouvert", commente le diplomate de l'Unesco.

Les autorités locales parlent depuis des années de mettre en place une réservation obligatoire pour les touristes, sans toutefois la mettre en application.

La lagune est également vulnérable aux grandes marées qui inondent régulièrement la place Saint-Marc et fragilisent les fondations de ses édifices. Un système de digues artificielles a été construit pour limiter leur impact.


Le mouton géant du Tadjikistan, allié de l'environnement

Le berger Bakhtior Sharipov s'occupe de son troupeau de moutons Hissar dans un champ près de la ville de Hissar, dans l'ouest du Tadjikistan (Photo, AFP).
Le berger Bakhtior Sharipov s'occupe de son troupeau de moutons Hissar dans un champ près de la ville de Hissar, dans l'ouest du Tadjikistan (Photo, AFP).
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  • Quelque 250 moutons au physique inhabituel profitent des premiers jours du printemps pour paître
  • Dans son centre biotechnologique près de Douchanbé, le scientifique Ibrokhim Bobokalonov conserve la semence des meilleurs spécimens

HISSAR: A flanc de collines au Tadjikistan, le berger Bakhtior Charipov surveille son troupeau de moutons de Hissar. Cette race d'ovinés, considérée comme la plus grosse au monde, gagne en popularité en Asie centrale, grâce à sa rentabilité et son adaptation au changement climatique.

Sous la garde du jeune homme, quelque 250 moutons au physique inhabituel profitent des premiers jours du printemps pour paître. L'énorme boule de graisse sur l'arrière-train, qui les caractérise, se balance au rythme de leurs déplacements dans ces pâturages des contreforts des monts Hissar, région berceau de l'espèce, à l'ouest de la capitale Douchanbé.

"Ils pèsent en moyenne 135 kilos. C'est la fin de l'hiver donc ils sont moins lourds, mais ils grossiront vite", explique à l'AFP Bakhtior, 18 ans, accompagné de son chien blanc César, berger d'Asie centrale aussi imposant que ses moutons.

Avec environ deux millions de têtes, ces moutons sont l'une des fiertés du Tadjikistan, où l'approvisionnement en viande et les pâturages de qualité sont insuffisants.

"Les moutons de Hissar prennent rapidement du poids, même quand ils ont peu d'eau et d'herbe à disposition", poursuit-il.

Témoin du statut dont jouissent ces moutons, un monument couleur doré représentant trois spécimens s'élève au bord de la route menant à la vallée éponyme, parmi les dizaines d'affiches à la gloire du président Emomali Rakhmon, au pouvoir depuis 1992.

«Améliorer la situation écologique»

"Les fermiers élèvent des moutons de Hissar pour leur rentabilité économique", résume pour l'AFP Charofjon Rakhimov, membre de l'Académie tadjike des sciences agricoles.

"Le Hissar est une race unique, d'abord pour son poids: les béliers peuvent dépasser les 210 kilos, avec un rendement élevé en viande et en graisse, environ les deux-tiers du poids total", supérieur aux autres races ovines qui mangent plus et produisent moins de viande, poursuit M. Rakhimov.

"De plus, ces moutons ne restent jamais au même endroit et contribuent ainsi à améliorer la situation écologique des sols. Leur transhumance -- ils peuvent parcourir jusqu'à 500 km grâce à leur musculature-- réduit la dégradation des pâturages", explique cet agronome.

Car la dégradation des terres arables, sous l'effet combiné du réchauffement climatique et du surpâturage, est l'un des principaux défis environnementaux pour l'Asie centrale.

D'après un rapport de novembre 2023 des Nations unies, 20% de la région est déjà touchée par ce phénomène en pleine accélération, soit environ 800.000 kilomètres carrés, l'équivalent de la superficie de la Turquie.

Et plus de 18 millions d'habitants d'Asie centrale, soit un quart de la population, sont concernés. La dégradation des terres, et la poussière qu'elle génère, alimente les maladies cardio-respiratoires et les problèmes socio-économiques, des fermiers préférant quitter leurs terres aux rendements en baisse et émigrer.

Dans ce contexte, maintenir une productivité élevée est primordial.

Mouton à 40.000 dollars 

Dans son centre biotechnologique près de Douchanbé, le scientifique Ibrokhim Bobokalonov conserve la semence des meilleurs spécimens de la race et veille à leur bon développement.

"La demande de moutons de Hissar augmente non seulement au Tadjikistan, mais aussi au Kazakhstan, Kirghizstan, en Russie, Turquie, Azerbaïdjan, Chine et même aux États-Unis", assure M. Bobokalonov.

Le Hissar est même devenu source de rivalité entre les pays de la région : le Tadjikistan a récemment accusé ses voisins d'usurper la race pour la croiser avec d'autres variétés locales et créer des moutons encore plus lourds, atteignant des prix astronomiques.

Lors d'un concours agricole au Kazakhstan l'an dernier, un mouton de Hissar a atteint les 230 kilos, un record selon Guinness, un autre a été vendu pour 40.000$ en 2021, tandis qu'au Kirghizstan, certains spécimens dépassent les 210 kilos.

Alors pour le Tadjikistan, hors de question de se laisser doubler.

"Voici Micha, il pèse 152 kilos et vaut 15.000 dollars", se félicite M. Bobokalonov devant un mouton allongé sur la balance, pattes liées. Une somme équivalente à six ans du salaire mensuel moyen au Tadjikistan.

"J'espère que d'ici le concours cet été, il pèsera 220-230 kilos. Juste en le nourrissant de produits naturels, sans dopage, il peut prendre environ 800 grammes par jour", assure cet homme jovial.

Allié de l'environnement, le Hissar est aussi apprécié pour ses qualités gustatives, dans une région où le mouton constitue un ingrédient culinaire essentiel. "Avec ce mouton, on peut cuisiner n'importe quel plat national tadjik", résume Oumedjon Youldachev, acheteur sur le marché de Hissar.


Quasi-oublié, le plus grand aigle d'Europe lutte pour sa survie

Un spécimen de Gypaète barbu observé au parc "Les Aigles du Léman", la plus grande volière et centre de réintroduction de rapaces au monde, à Sciez, en Haute-Savoie, le 28 mars 2024 (Photo, AFP).
Un spécimen de Gypaète barbu observé au parc "Les Aigles du Léman", la plus grande volière et centre de réintroduction de rapaces au monde, à Sciez, en Haute-Savoie, le 28 mars 2024 (Photo, AFP).
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  • Le parc animalier qu'il a fondé il y a près de 30 ans accueille 350 rapaces de tout poil, du hibou jusqu'au condor des Andes, ainsi que 28 pygargues à queue blanche, aussi appelés aigles pêcheurs
  • Jadis omniprésent en Europe et connu sous le nom d'orfraie, le pygargue, plus grand aigle d'Europe avec jusqu'à 2,5 mètres d'envergure, a disparu du territoire métropolitain

SCIEZ: Deux boules de duvet gris-blanc de 65 grammes: des poussins de pygargues à queue blanche sont nés fin mars au centre des Aigles du Léman où l'on travaille d'arrache-pied à réintroduire en France cette espèce "extraordinaire", toujours sous la menace des braconniers.

La caméra zoome sur le nid numéro 6 où l'on voit maman aigle déchirer une lanière de viande de lapin pour nourrir ses deux petits: "La délicatesse qu'ils ont avec la taille de leur bec ! Je peux passer des heures à les regarder", s'extasie Jacques-Olivier Travers depuis la salle de contrôle d'où il surveille ses volières.

Le parc animalier qu'il a fondé il y a près de 30 ans accueille 350 rapaces de tout poil, du hibou jusqu'au condor des Andes, ainsi que 28 pygargues à queue blanche, aussi appelés aigles pêcheurs, dont 10 couples reproducteurs.

C'est la troisième couvée consécutive que le centre se prépare à relâcher à la fin de l'été dans le cadre d'un programme privé visant à réintroduire 85 pygargues d'ici 2030, soutenu par un célèbre joaillier suisse. Deux autres programmes similaires sont en cours en Espagne et en Grande-Bretagne.

Jadis omniprésent en Europe et connu sous le nom d'orfraie (d'où l'expression "pousser des cris d'orfraie"), le pygargue, plus grand aigle d'Europe avec jusqu'à 2,5 mètres d'envergure, a disparu du territoire métropolitain en 1892 lorsque le dernier couple a été abattu près de Thonon-les-Bains.

L'oiseau-emblème de l'Allemagne, de l'Autriche et de la Pologne compte actuellement moins d'une trentaine de représentants en France, réapparus depuis une dizaine d'années, bien moins que l'aigle royal qui pour sa part n'a jamais été éradiqué.

Bien qu'il ait fait de son mieux pour préparer les mentalités à l'avance, "la partie la plus difficile c’est de faire accepter l’idée de remettre un top-prédateur dans la nature", a constaté M. Travers.

Partout où il l'a pu, il a fait voler son "ambassadeur" Fletcher, un superbe pygargue dressé par ses soins: de Dubaï à l'Elysée ou à la Tour Eiffel, à ski ou en parapente, les deux compères ont enchaîné les démonstrations pour plaider leur cause auprès d'un public le plus large possible. "Grâce à lui, les gens ont redécouvert cette espèce", quasi-oubliée, se réjouit le quinquagénaire, passionné d'oiseaux depuis l'enfance.

Perché très à son aise sur son bras ganté de cuir, l'imposant Fletcher, plumage sombre et oeil sévère cerclé de jaune, accepte une friandise avant de laisser échapper un cri strident: "On se connaît par cœur, on est un vieux couple", rigole son maître.

«Partager l'espace»

Malgré ces efforts de sensibilisation, le péril reste grand pour les jeunes pygargues, âgés de quelques mois lorsqu'ils quittent la sécurité du centre et qui atteindront la maturité sexuelle à 5 ans seulement.

La plupart semble très bien s'adapter à leur environnement, vivant de la pêche et ne dédaignant pas non plus cormorans ou marmottes.

Mais la principale menace demeure l'Homme. En l'espace d'un an, trois des 14 juvéniles relâchés depuis 2022 par le centre ont été tués par balles. Le dernier cas remonte à février dans le massif de l'Oisans (Isère).

"Ça nous met hors de nous. Il dormait sur une corniche et ne gênait personne. Il l'ont tiré au gros calibre, l'oiseau est explosé", souligne M. Travers, qui admet avoir "sous-estimé" les risques liés à la chasse et la difficulté de faire accepter le retour des grands prédateurs.

"Le loup, les vautours sont revenus très vite, en très grand nombre, c’est une bonne nouvelle pour les naturalistes mais c’est allé un peu trop vite pour les mentalités humaines", estime-t-il. Les aigles abattus sont "malheureusement des victimes collatérales du retour du loup".

Or "le loup a le droit d'être là, l'aigle a le droit d'être là et le berger a le droit d'être là. Il faut que l'Homme apprenne à partager l'espace", plaide-t-il.

Seule consolation: les braconniers qui ont abattu l'aigle en Oisans ont - exceptionnellement - pu être interpellés grâce à la balise high-tech que portait l'oiseau. Ils seront jugés le 13 mai à Grenoble et encourent 3 ans d’emprisonnement et une amende de 150.000 euros.


Le Festival de Cannes embarque Omar Sy dans son jury

L'acteur français Omar Sy (Photo, AFP)
L'acteur français Omar Sy (Photo, AFP)
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  • Le festival, qui se tiendra du 14 au 25 mai, a choisi quatre hommes et quatre femmes qui officieront sous la présidence de la réalisatrice Greta Gerwig, figure du cinéma d'auteur américain
  • A deux mois des Jeux olympiques, cet évènement majeur sera une répétition générale en matière de sécurité pour les autorités

PARIS: A une quinzaine de jours de la course à la Palme d'Or, le 77e Festival de Cannes a annoncé lundi la composition de son jury, dont fait partie Omar Sy, l'un des visages du cinéma français dans le monde.

Le festival, qui se tiendra du 14 au 25 mai, a choisi quatre hommes et quatre femmes qui officieront sous la présidence de la réalisatrice Greta Gerwig, figure du cinéma d'auteur américain devenue reine du box-office avec "Barbie" l'an dernier.

A 40 ans, elle est la plus jeune présidente depuis Sofia Loren en 1966.

Dans son jury, est présent l'acteur français Omar Sy, 46 ans, qui franchit une nouvelle marche dans une carrière exceptionnelle depuis ses premiers pas dans l'humour potache ("Omar et Fred") jusqu'à son début de carrière à Hollywood, comme acteur et producteur. En passant par ses succès populaires en France ("Intouchables").

Cannes a choisi l'une des stars d'un cinéma tricolore qui se veut plus représentatif de la diversité de la société: Omar Sy est né en banlieue parisienne, à Trappes, de parents venus de la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie.

L'acteur, qui débattra avec les autres membres du jury pour départager les 22 films en compétition, devrait faire sensation sur le tapis rouge: il est à la fois l'une des personnalités préférées des Français et un interprète prisé dans le monde, notamment depuis le succès de la série de Netflix "Lupin".

Répétition générale avant les Jeux 

A ses côtés siègera l'actrice française Eva Green, 43 ans, connue aussi bien pour ses rôles en France (dernièrement celui de Milady dans "Les Trois Mousquetaires") qu'à Hollywood, chez Tim Burton notamment, ou aux côtés de Daniel Craig dans les James Bond.

Un an après avoir foulé le tapis rouge pour "Killers of the Flower Moon" de Martin Scorsese, rôle pour lequel elle a été nommée aux Oscars, l'actrice Lily Gladstone, issue d'un peuple amérindien, rejoint elle aussi le jury, dont elle est à 37 ans la benjamine.

S'ajoutent à cette liste l'acteur italien Pierfrancesco Favino ("Le Traître"), 54 ans, le réalisateur japonais Hirokazu Kore-Eda, 61 ans, Palme d'Or en 2018 pour "Une affaire de famille", le cinéaste espagnol Juan Antonio Bayona ("Le cercle des neiges", sorti en France sur Netflix), 48 ans, la réalisatrice libanaise Nadine Labaki, 50 ans, et la scénariste et photographe turque Ebru Ceylan, 48 ans.

Avec son jury au complet, ses 22 films en compétition pour succéder à "Anatomie d'une chute" de Justine Triet, Palme d'Or en 2023, et plus d'une centaine de films annoncés, y compris dans les sélections parallèles, la grande fête mondiale du cinéma est désormais prête à ouvrir.

A deux mois des Jeux olympiques, cet évènement majeur sera une répétition générale en matière de sécurité pour les autorités.

Outre les dizaines de milliers de festivaliers, cette année encore, de très grands noms du cinéma y sont attendus: le créateur de Star Wars, Georges Lucas, pour une Palme d'Or d'honneur, le parrain de Hollywood Francis Ford Coppola, en quête d'une troisième Palme pour "Megalopolis", des acteurs stars comme Demi Moore, Emma Stone, Selena Gomez, Adam Driver ou Richard Gere.

Le top départ sera donné le 14 mai au soir avec la cérémonie d'ouverture, présentée par Camille Cottin, et la projection de la dernière comédie de Quentin Dupieux, avec Léa Seydoux, Vincent Lindon et Louis Garrel, "Le deuxième acte", qui sort en même temps en salle.