Le Burkina et le Mali solidaires du Niger face à la menace d'intervention militaire

Des soutiens du coup d’Etat rassemblés à Niamey, le 30 juillet (Photo, AFP).
Des soutiens du coup d’Etat rassemblés à Niamey, le 30 juillet (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 01 août 2023

Le Burkina et le Mali solidaires du Niger face à la menace d'intervention militaire

  • Dimanche, les dirigeant de la Cédéao ont fixé un ultimatum d'une semaine à la junte militaire, n’excluant pas l’usage de la force
  • La France, soutien indéfectible du président Bazoum, apparaît comme la cible privilégiée des militaires qui l'ont renversé

NIAMEY: Le Burkina Faso et le Mali dirigés par des militaires ont mis en garde lundi contre toute intervention militaire au Niger pour rétablir Mohamed Bazoum, président renversé par un putsch, affirmant qu'elle serait assimilée "comme une déclaration de guerre" à leurs deux pays.

Cette mise en garde survient au lendemain de la menace d'usage de "la force" proférée par les dirigeants ouest-africains, soutenus par leurs partenaires occidentaux, dont la France, ex-puissance coloniale dans la région, accusée par les militaires qui ont pris le pouvoir au Niger de vouloir "intervenir militairement".

Dans un communiqué commun, les gouvernements du Burkina et du Mali "avertissent que toute intervention militaire contre le Niger serait considérée comme une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali".

Ils "préviennent que toute intervention militaire contre le Niger entraînerait un retrait du Burkina Faso et du Mali de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest), ainsi que l'adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger".

Ils ajoutent qu'ils "refusent d'appliquer" les "sanctions illégales, illégitimes et inhumaines contre le peuple et les autorités nigériennes" décidées à Abuja.

Dimanche, les dirigeant de la Cédéao ont fixé un ultimatum d'une semaine à la junte militaire au Niger pour un "retour complet à l'ordre constitutionnel", affirmant ne pas exclure un "recours à la force" si ce n'était pas le cas.

Ils ont également décidé de "suspendre toutes les transactions commerciales et financières" entre ses Etats membres et le Niger, et de geler les avoirs des responsables militaires impliqués dans le coup d'Etat.

Dans un communiqué séparé, la Guinée dont le gouvernent est également issu d'un coup d'Etat, "exprime son désaccord concernant les sanctions préconisées par la Cédéao, y compris une intervention militaire" et "a décidé de ne pas appliquer ces sanctions qu'il considère illégitimes et inhumaines". Conakry "enjoint la Cédéao à reconsidérer sa position".

Les pressions pour pousser les auteurs du coup d'Etat du 26 juillet à rétablir rapidement "l'ordre constitutionnel" s'accumulent, venant de l'ensemble des partenaires occidentaux et africains du Niger, pays jugé essentiel dans la lutte contre les groupes djihadistes qui ravagent certaines parties des pays du Sahel depuis des années.

La France et les Etats-Unis, notamment, y déploient respectivement 1.500 et 1.100 soldats qui participent à la lutte anti-djihadiste.

L'UE condamne l'arrestation de plusieurs ministres

"L'UE dénonce la poursuite des arrestations de ministres et de hauts fonctionnaires du gouvernement du président Mohamed Bazoum par les putschistes au Niger", a déclaré Josep Borrell, chef de la diplomatie de l'UE, sur Twitter, rebaptisé X.

"Nous appelons à leur libération immédiate", a-t-il ajouté.

L'Union européenne a condamné le coup d'Etat au Niger, pays qu'elle considère comme un rempart essentiel de la stabilité dans la région instable du Sahel. Elle a suspendu son aide budgétaire à Niamey et a averti qu'elle pourrait imposer de nouvelles sanctions à la suite de ce putsch.

Accusations contre Paris

La France, soutien indéfectible du président Bazoum, apparaît comme la cible privilégiée des militaires qui l'ont renversé.

Ils l'ont accusée lundi de vouloir "intervenir militairement", ce qu'a démenti la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna.

"C'est faux", a-t-elle déclaré sur la chaîne BFMTV. "Il faut démonter les intox et ne pas tomber dans le panneau", a-t-elle également déclaré à propos des slogans anti-français qui ont notamment fleuri lors d'une manifestation devant l'ambassade de France à Niamey dimanche. Des milliers de manifestants favorables au putsch militaire ont voulu entrer dans l'ambassade, avant d'être dispersés par des tirs de grenades lacrymogènes.

Les putschistes nigériens ont affirmé que les tirs de gaz lacrymogène avaient fait "six blessés, pris en charge par les hôpitaux" de la capitale.

Dans un communiqué conjoint, les ministères français des Affaires étrangères et de la Défense ont démenti toute utilisation de "moyen létal", en réponse à certains responsables nigériens qui ont évoqué auprès de la presse des tirs français à balles réelles sur les manifestants.

Le président français Emmanuel Macron avait menacé dimanche de répliquer "de manière immédiate et intraitable" à toute attaque contre les ressortissants de la France et ses intérêts au Niger.

La France a salué "les décisions prises par les chefs d'Etat" de la Cédéao rassemblés à Abuja, une réunion à laquelle a également participé le dirigeant tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, dont le pays n'est pas membre de l'organisation ouest-africaine.

Arrestations abusives

Il s'est ensuite rendu à Niamey où il s'est entretenu avec Mohamed Bazoum, retenu depuis le 26 juillet dans sa résidence présidentielle, et avec le général Abdourahamane Tiani, le chef de la junte.

L'Union européenne (UE) a prévenu qu'elle tiendrait les putschistes responsables "de toute attaque à l'encontre de civils, et de personnel ou installation diplomatiques" et "appuiera rapidement et résolument" les décisions de la Cédéao.

L'Allemagne et l'Espagne ont annoncé suspendre leur aide au Niger.

La Russie de son côté, dont le drapeau a été agité par des manifestants pro-junte à Niamey, a appelé "à un rétablissement au plus vite de la légalité dans le pays" et "à la retenue".

Le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir), a dénoncé les "arrestations abusives" de quatre ministres - Intérieur, Pétrole, Mines et Transports -, d'un ancien ministre et du chef du parti, dans un communiqué transmis lundi à l'AFP. Des sources proches de la présidence ont également fait part de l'arrestation du ministre de l'Enseignement supérieur.

Le Niger est l'un des pays les plus pauvres du monde, en dépit de ses ressources en uranium. Miné par les attaques de groupes liés à l'Etat islamique et à Al-Qaïda, il est le troisième pays de la région à subir un coup d'Etat depuis 2020 après le Mali et le Burkina Faso.


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.