L'Algérie depuis la chute d'Abdelaziz Bouteflika

Le 5 avril, les Algériens descendent à nouveau dans la rue, déterminés à se débarrasser du « système » politique en place depuis l'indépendance (1962) (Photo, AFP).
Le 5 avril, les Algériens descendent à nouveau dans la rue, déterminés à se débarrasser du « système » politique en place depuis l'indépendance (1962) (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 14 décembre 2020

L'Algérie depuis la chute d'Abdelaziz Bouteflika

  • Très affaibli depuis un AVC en 2013, Bouteflika, 83 ans, avait annoncé le 10 février qu'il briguerait un 5e mandat, déclenchant un mouvement de protestation pacifique d'une ampleur inédite
  • Deux ex-Premiers ministres Algériens jugés pour corruption, sont condamnés en décembre entre 12 et 15 ans de prison

ALGER: L'Algérie, dont le président se remet du Covid-19, fait face à une grave crise politique à la suite d'un soulèvement populaire qui a entraîné le départ en 2019 d'Abdelaziz Bouteflika.

Bouteflika démissionne

Le 2 avril 2019, le président Abdelaziz Bouteflika, contesté par la rue et sommé de quitter le pouvoir par un de ses principaux fidèles, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée, démissionne.

Très affaibli depuis un AVC en 2013, Bouteflika, 83 ans, avait annoncé le 10 février qu'il briguerait un 5e mandat, déclenchant un mouvement de protestation pacifique d'une ampleur inédite. 

Se débarrasser du « système »

Le 5 avril, les Algériens descendent à nouveau dans la rue, déterminés à se débarrasser du « système » politique en place depuis l'indépendance (1962). 

Les protestataires appellent au départ des « 3B », Abdelkader Bensalah (président du Conseil de la Nation, chambre haute), Taïeb Belaiz (président du Conseil constitutionnel) et le Premier ministre Noureddine Bedoui, trois hommes-clés de l'appareil mis en place par Bouteflika et à qui la Constitution confie les rênes du processus d'intérim.

Le 9, Abdelkader Bensalah est nommé président par intérim. Les manifestations se poursuivent.

L'armée durcit le ton

Le 20 mai, le général Gaïd Salah, nouvel homme fort du pays, rejette les principales demandes du « Hirak »: report de la présidentielle convoquée le 4 juillet et départ des figures honnies du « système ».

Le 2 juin, faute de candidats, le Conseil constitutionnel annule la présidentielle.

Le général Gaïd Salah juge début août que les revendications « fondamentales » de la contestation ont été satisfaites. 

Les Algériens continuent néanmoins à manifester massivement et pacifiquement à Alger et dans tout le pays chaque vendredi.

Le 18 septembre, l'armée durcit le ton, indiquant qu'elle empêchera désormais les manifestants des autres régions de se joindre aux cortèges d'Alger. 

Ex-responsables condamnés

Le 25 septembre, un tribunal militaire condamne Saïd Bouteflika, frère et puissant conseiller du président déchu, ainsi que deux ex-chefs du renseignement à 15 ans de prison pour «complot».

Deux ex-Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, jugés pour corruption, sont condamnés en décembre respectivement à 15 et 12 ans de prison. Ils seront lourdement condamnés dans d'autres affaires de corruption.

Nouveau président contesté

Le 12 décembre, Abdelmadjid Tebboune, un ancien fidèle de Bouteflika, remporte la présidentielle boycottée par l'opposition et marquée par une abstention record (plus de 60%).

Le lendemain, le nouveau chef de l'Etat invite le « Hirak » au dialogue. Mais les manifestants le conspuent.

1er vendredi sans « Hirak »

Le vendredi 20 mars, pour la première fois depuis le début de la contestation, les rues d'Alger sont vides, après l'interdiction des rassemblements afin de lutter contre le nouveau coronavirus.

La progression de la pandémie oblige aussi les partisans du « Hirak » à suspendre volontairement les marches.

Répression

Le 29 mars, Khaled Drareni, correspondant pour la chaîne francophone TV5 Monde et pour Reporters sans frontières (RSF), est placé en détention préventive, après avoir couvert début mars une manifestation du « Hirak » à Alger.

Le 15 septembre, il est condamné en appel à deux ans de prison ferme. La sévérité de la peine déclenche indignation et colère.

Depuis plusieurs mois, une vague de répression cible quotidiennement des militants du « Hirak », des opposants politiques, des journalistes et des blogueurs.

Référendum constitutionnel

Le 10 septembre, le Parlement adopte le projet de révision de la Constitution.

Le projet est rejeté par une plateforme de partis et d'associations liés au « Hirak », ainsi que par le principal parti islamiste.

Le 1er novembre, le « oui » l'emporte largement lors du référendum constitutionnel, mais le taux de participation s'établit à 23,7%, un plus bas historique depuis l'indépendance de l'Algérie.

Tebboune convalescent du Covid

Abdelmadjid Tebboune, censé promulguer la nouvelle Constitution, est hospitalisé à partir du 28 octobre en Allemagne après avoir contracté le Covid-19. Les informations sur son état sont rares et imprécises.

Le 13 décembre, le chef de l'Etat, amaigri, annonce rester en convalescence « encore une, deux ou trois semaines », lors de sa première apparition publique depuis le 15 octobre. 


« Nous nous apprêtons à reconnaître l'État palestinien », annonce le président français à Asharq

Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
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  • Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York
  • Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel

Dans un entretien accordé à Asharq en marge d'une rencontre avec des journalistes et des représentants d'organisations de la société civile palestinienne et israélienne, le président français Emmanuel Macron s’est engagé à ce que son pays reconnaisse l'« État de Palestine » lors de la conférence que la France et l'Arabie saoudite accueilleront prochainement à New York.

En réponse à une question sur les conditions à la reconnaissance d'un État palestinien, M. Macron a déclaré : « Il n'y a aucune condition. La reconnaissance se fera selon un processus incluant la fin de la guerre, la reprise de l'aide humanitaire à la bande de Gaza, la libération des otages israéliens et le désarmement du Hamas.»

« Il s'agit d'un ensemble de mesures, » a-t-il souligné.

Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York, soulignant que la situation actuelle empêche le président palestinien Mahmoud Abbas de se rendre à New York en raison de la suspension des vols dans la région.

Le président français Emmanuel Macron s’exprime devant la presse à Paris, le 13 juin 2025- Asharq.

M. Macron a expliqué s'être entretenu à plusieurs reprises vendredi avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président palestinien Mahmoud Abbas, et qu'il avait été convenu de « reporter la réunion à une date proche ».

Il a indiqué que le président indonésien lui avait promis de reconnaître Israël si la France reconnaissait l'État palestinien, soulignant « la nécessité de poursuivre cette dynamique ».

Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne

Le document de la Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne, prévue à New York du 17 au 20 juin sous la coprésidence de l'Arabie saoudite et de la France, stipule que la conférence se tiendrait sur la base de la « solution à deux États », que sa mise en œuvre s’accompagnerait d’un calendrier précis, que des engagements concrets seraient pris par l’ensemble des parties, et que des mécanismes internationaux seraient instaurés pour en garantir la continuité.

Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel, et garantir la pleine reconnaissance de l’État de Palestine comme composante essentielle de la solution politique, tout en assurant le respect des droits des peuples ainsi que de leur aspiration à la paix et à la sécurité.

Le document souligne que les attaques du 7 octobre 2023 et la guerre contre Gaza ont entraîné une escalade de la violence sans précédent, des pertes humaines massives, la pire crise humanitaire jamais enregistrée, des destructions généralisées et d'immenses souffrances pour les civils des deux camps, notamment les détenus, leurs familles et les habitants de Gaza.

Le document indique que les activités de colonisation menacent la solution à deux États, seule voie permettant de parvenir à une paix juste, durable et globale dans la région. Elles ont un impact négatif sur la paix, la sécurité et la prospérité régionales et internationales.

Le document explique également que la conférence vise à changer de cap en s'appuyant sur des initiatives nationales, régionales et internationales et en adoptant des mesures concrètes pour renforcer le respect du droit international et promouvoir une paix juste, durable et globale qui garantisse la sécurité de tous dans la région et favorise l'intégration régionale.

La conférence réaffirme l’engagement indéfectible de la communauté internationale en faveur d’un règlement pacifique de la question palestinienne et de la solution à deux États, ainsi que l’urgence d’agir pour atteindre ces deux objectifs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq.com


Le ministre saoudien et l'envoyé américain ont discuté des événements récents lors d'un appel téléphonique

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
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  • les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

RIYAD : L'agence de presse saoudienne rapporte que le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu samedi un appel téléphonique de l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack.

Au cours de cet appel, les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

Leurs discussions ont également porté sur l'actualité régionale et internationale.  

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Égypte : une marche internationale vers Gaza avortée, des militants restent retenus par les forces de l'ordre

Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
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  • Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza
  • « Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

LE CAIRE, EGYPTE : Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza en bloquant plusieurs dizaines d'activistes pro-palestiniens à la sortie du Caire pendant plusieurs heures, avant de relâcher certains d'entre eux.

Selon la même source, certains sont toujours retenus par les forces de l'ordre.

Vendredi, plusieurs groupes avaient quitté le Caire en voiture pour se diriger vers la ville d'Ismailia, première étape vers la bande de Gaza, leur destination finale.

Ils ont été interceptés, bloqués, leurs passeports confisqués, parfois molestés, avant d'être embarqués de force dans des bus, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ou adressées à l'AFP.

« Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

« Beaucoup de rumeurs circulaient sur les réseaux sociaux, affirmant que nous voulions créer le désordre dans la capitale », a déclaré Seif Abu Kishk, l'un des organisateurs de la Global March to Gaza.

Des dizaines de participants ont été refoulés ou expulsés ces derniers jours.

Les autorités égyptiennes n’ont fait aucun commentaire sur ces interpellations ni sur ces expulsions.

La Global March comptait traverser le Sinaï, une région désertique sous haute surveillance militaire, pour rallier la ville d'al-Arich, à environ 350 km à l'ouest du Caire, puis marcher sur les 50 derniers kilomètres jusqu’à la partie égyptienne de Rafah.

M. Abu Kishk a précisé que la marche comptait parmi ses participants plusieurs personnalités publiques, dont des parlementaires étrangers, ainsi que le petit-fils de Nelson Mandela.

Malgré les signaux négatifs des autorités, les responsables du collectif soulignent que « leur objectif reste Gaza » et qu’ils entendent continuer « à agir de manière pacifique ».

En Libye voisine, le convoi « Soumoud », réunissant selon les organisateurs un millier de participants tunisiens, algériens, marocains et mauritaniens, est bloqué depuis vendredi matin à l'entrée de la ville libyenne de Syrte, sous le contrôle des forces du maréchal Khalifa Haftar, au pouvoir dans l’Est libyen.