Devoir faire avec l'IA, une nouvelle source d'anxiété pour les travailleurs

La lame de fond de l'intelligence artificielle (IA) promet de révolutionner un large éventail de professions, une perspective angoissante pour de nombreux travailleurs qui s'inquiètent de voir leur métier se transformer ou disparaître. (AFP)
La lame de fond de l'intelligence artificielle (IA) promet de révolutionner un large éventail de professions, une perspective angoissante pour de nombreux travailleurs qui s'inquiètent de voir leur métier se transformer ou disparaître. (AFP)
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Publié le Jeudi 03 août 2023

Devoir faire avec l'IA, une nouvelle source d'anxiété pour les travailleurs

  • «Tout ce qui est nouveau et inconnu produit de l'anxiété», souligne Clare Gustavsson, psychanalyste new-yorkaise, dont plusieurs patients lui ont parlé d'IA
  • «La technologie avance tellement vite qu'il est difficile de retrouver des repères», dit-elle

NEW YORK: La lame de fond de l'intelligence artificielle (IA) promet de révolutionner un large éventail de professions, une perspective angoissante pour de nombreux travailleurs qui s'inquiètent de voir leur métier se transformer ou disparaître.

Il y a eu un avant et un après novembre 2022 et le lancement de ChatGPT, l'interface d'IA dite générative, capable de répondre de façon documentée à toutes sortes de demandes formulées en langage courant.

"Les gens ont commencé à réaliser que certaines compétences qu'ils avaient développées et dans lesquelles ils s'étaient spécialisés pourraient, de façon réaliste, être remplacées par l'IA", explique une animatrice graphique, qui a choisi de garder l'anonymat.

Dans son cas, le choc est venu des images, générées par les logiciels Midjourney ou Stable Diffusion, également mis en ligne l'an dernier.

Habituée du secteur des médias, déjà décimé par des licenciements en série, cette New-Yorkaise n'est maintenant "plus sûre de ce à quoi ressembleront nos métiers dans cinq ans, ou même avant".

"Tout ce qui est nouveau et inconnu produit de l'anxiété", souligne Clare Gustavsson, psychanalyste new-yorkaise, dont plusieurs patients lui ont parlé d'IA.

"La technologie avance tellement vite qu'il est difficile de retrouver des repères", dit-elle.

Un professionnel du spectacle s'est inquiété auprès de Meris Powell, psychothérapeute à New York, de l'encadrement de l'intelligence artificielle dans le cinéma et la télévision. Un point majeur, parmi ceux qui ont entraîné la grève des acteurs et scénaristes à Hollywood.

"Ce sont les professions créatives qui se font le plus de souci", selon Clare Gustavsson.

Mais programmeurs, conseillers téléphoniques, juridiques ou financiers, comptables ou journalistes sont en outre déjà dans la ligne de mire de l'IA générative, qui peut produire un article, une recommandation de placement ou des centaines de lignes de codes en un clin d'oeil.

Des analystes de la banque Goldman Sachs voient l'IA générative supprimer ou réduire le contenu de 300 millions d'emplois environ, selon une étude publiée en mars.

"Je m'attends à ce que ma fonction devienne obsolète dans les dix ans, à mesure que les capacités de l'IA lui permettront de réaliser la majorité des tâches qu'effectuent les employés de banque", explique Eric, 29 ans, qui travaille en agence et prévoit déjà de "changer de carrière".

«Accepter l'inconnu»

"Quand ChatGPT a vraiment pénétré l'inconscient collectif, même les thérapeutes se sont alarmés", certains évoquant la perspective d'être remplacés par l'IA, se souvient Clare Gustavsson.

"Il n'y a que le changement climatique et le coronavirus pour produire ce niveau d'appréhension" parmi les phénomènes de société, estime celle qui s'est notamment spécialisée dans l'accompagnement des changements de carrière.

Elle travaille avec ses patients pour les aider à "accepter l'inconnu" et à "trouver des moyens d'utiliser les nouvelles technologies à leur avantage".

L'animatrice graphique avait récemment développé ses compétences en code et voulait se perfectionner dans l'édition, mais elle a désormais le sentiment que ces aptitudes pèseront moins, voire peu, dans le monde post-IA.

"Je me vois aller davantage vers l'encadrement, la direction artistique", mais "c'est difficile, parce qu'il y a moins de postes comme ceux-là", dit-elle.

"Avant, je cherchais à faire des choses qui m'intéressaient ou à acquérir des qualifications qui me plaisaient", se souvient l'animatrice free-lance. "Désormais, je pense plutôt à ce qui va être utile et attractif à l'avenir."

"Je dirais que 0,5% ou 1% de la population va bénéficier" de l'intelligence artificielle. "Pour les autres, c'est une zone grise, et ils ont des raisons de s'affoler", affirme Peter Vukovic, qui a été responsable technique de plusieurs start-up.

"Aujourd'hui, l'IA est centrée sur l'efficience", pour "faire plus d'argent", dit cet ancien directeur créatif. "Mais elle pourrait servir d'autres buts."

"Devrions-nous comparer des humains à des machines" pour juger de la valeur de ce qui est produit, s'interroge ce développeur touche-à-tout qui vit en Bosnie.

"Dans la mesure où l'IA va être capable de faire une grosse partie des tâches, je vais perdre des compétences", anticipe Shaun Jonas, artiste graphique en 2D et 3D, mais cela ne lui procure aucun stress, assure-t-il. "Je vois ça comme un outil supplémentaire qui va s'ajouter aux autres."

Pour lui, les artistes pourront encore, à l'avenir, se différencier de l'intelligence artificielle, "en gardant un style unique".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.