Manille accuse les garde-côtes chinois d'avoir tiré sur ses navires au canon à eau

Cette photo publiée par la Garde côtière philippine (PCG) le 6 août 2023 montre une Garde côtière chinoise bloquant un navire de la Garde côtière philippine près de Second Thomas Shoal lors d'une mission de réapprovisionnement le 5 août (AFP).
Cette photo publiée par la Garde côtière philippine (PCG) le 6 août 2023 montre une Garde côtière chinoise bloquant un navire de la Garde côtière philippine près de Second Thomas Shoal lors d'une mission de réapprovisionnement le 5 août (AFP).
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Publié le Dimanche 06 août 2023

Manille accuse les garde-côtes chinois d'avoir tiré sur ses navires au canon à eau

  • Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale malgré les prétentions rivales des Philippines, du Vietnam ou de la Malaisie
  • Selon les garde-côtes philippins, l'incident s'est produit alors qu'ils escortaient des navires transportant du matériel pour le personnel militaire philippin stationné sur le Second Thomas

MANILLE: Manille a accusé dimanche les garde-côtes chinois d'avoir tiré au canon à eau sur des navires philippins en mer de Chine méridionale, qualifiant ces actions d'"illégales" et "dangereuses".

La Chine a déclaré avoir pris les "mesures nécessaires" contre des bateaux philippins qu'elle accuse d'être entrés "illégalement" dans ses eaux.

Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale malgré les prétentions rivales des Philippines, du Vietnam ou de la Malaisie, faisant fi d'un jugement international de 2016 en sa défaveur.

Selon les garde-côtes philippins, l'incident s'est produit alors qu'ils escortaient des navires transportant du matériel pour le personnel militaire philippin stationné sur le Second Thomas, un atoll des îles Spratleys.

"Les garde-côtes philippins condamnent fermement les manoeuvres dangereuses des garde-côtes chinois et l'utilisation illégale de canons à eau contre (leurs) navires", ont-ils déclaré.

Le département d'État américain a condamné les "dangereux" agissements de la Chine, affirmant qu'ils étaient le fait de ses garde-côtes et "milices maritimes".

Les ambassades britannique et australienne ainsi que l'Union européenne ont exprimé leur inquiétude. La mission canadienne aux Philippines a condamné l'intervention chinoise comme "dangereuse et provocatrice" tandis que le représentant du Japon a qualifié l'incident, survenu samedi, de "totalement inacceptable".

«Excessives et offensives»

Les forces armées des Philippines ont déclaré que les garde-côtes chinois avaient "bloqué et bombardé d'eau" un navire de ravitaillement qu'elles avaient affrétés.

En raison de ces manoeuvres "excessives et offensives", un deuxième navire affrété n'a pas pu décharger sa cargaison destinée à une opération de routine de rotation des troupes, a précisé le colonel Medel Aguilar, porte-parole militaire philippin.

"Nous appelons les garde-côtes chinois et la Commission militaire centrale à agir avec prudence et à faire preuve de responsabilité dans leurs actions afin d'éviter les erreurs de calcul et les accidents qui mettraient en danger la vie des gens", a-t-il ajouté.

A Pékin, le porte-parole des garde-côtes chinois Gan Yu a déclaré que "deux navires de réparation et deux navires des garde-côtes philippins ont pénétré illégalement dans les eaux (...) des îles chinoises Nansha", nom en mandarin des îles Spratleys.

La Chine a "mis en œuvre les mesures nécessaires conformément à la loi et arrêté les navires philippins transportant des matériaux de construction illégaux", a ajouté le porte-parole.

Le ministère philippin des Affaires étrangères a répliqué que Manille se contentait "d'exercer son droit souverain" sur l'atoll, situé dans sa zone économique exclusive.

Manille se plaint de voir ses navires patrouillant dans ces eaux contestées régulièrement surveillés ou bloqués par des garde-côtes ou des bateaux de la marine chinoise.

Différends anciens

Manille et Pékin ont une longue histoire de différends maritimes en mer de Chine méridionale, mais l'ancien président philippin Rodrigo Duterte était réticent à critiquer son puissant voisin.

Depuis son arrivée au pouvoir en juin 2022, le président philippin Ferdinand Marcos Jr a insisté sur le fait qu'il ne laisserait pas la Chine piétiner les droits de son pays en mer, et s'est rapproché des États-Unis.

Les tensions entre Manille et Pékin se sont exacerbées au début de l'année après qu'un navire des garde-côtes chinois eut prétendument utilisé un laser de qualité militaire contre un bateau des garde-côtes philippins près de l'atoll Second Thomas.

Après l'occupation du récif Mischief par la Chine au milieu des années 1990, les Philippines ont échoué un navire de guerre désaffecté sur le haut-fond voisin afin d'affirmer leurs revendications territoriales. Des membres de la marine philippine y sont basés.

L'atoll Second Thomas se situe à environ 200 km de l'île philippine de Palawan et à plus de 1 000 km de l'île chinoise importante la plus proche, Hainan.

En avril, un navire des garde-côtes chinois a coupé la route au navire de patrouille philippin Malapascua, qui transportait des journalistes près de Second Thomas.


Les frappes américaines sur l'Iran n'ont pas détruit son programme nucléaire 

Un conseiller de l'ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien, a affirmé que son pays possédait toujours des stocks d'uranium enrichi et que "la partie n'(était) pas terminée". (AFP/MAXAR)
Un conseiller de l'ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien, a affirmé que son pays possédait toujours des stocks d'uranium enrichi et que "la partie n'(était) pas terminée". (AFP/MAXAR)
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  • Selon un rapport préliminaire dont le contenu a été décrit par des sources proches du dossier à des médias américains, les frappes n'auraient pas éliminé complètement les centrifugeuses ou les stocks d'uranium enrichi iranien
  • Elles auraient plutôt scellé les entrées de certaines installations sans détruire les bâtiments souterrains

WASHINGTON: Un document classé confidentiel du renseignement américain a établi que les frappes américaines sur l'Iran avaient retardé son programme nucléaire de seulement quelques mois, sans le détruire complètement, ont rapporté plusieurs médias américains mardi.

Les Etats-Unis ont bombardé dans la nuit de samedi à dimanche les installations nucléaires de Fordo, Natanz et Ispahan, le président Donald Trump s'ayant vanté d'"une réussite militaire spectaculaire".

Mais selon un rapport préliminaire dont le contenu a été décrit par des sources proches du dossier à des médias américains, les frappes n'auraient pas éliminé complètement les centrifugeuses ou les stocks d'uranium enrichi iraniens.

Elles auraient plutôt scellé les entrées de certaines installations sans détruire les bâtiments souterrains.

"Les sites nucléaires en Iran sont complètement détruits!", a réitéré mardi Donald Trump sur son réseau Truth Social, réfutant ces informations.

La porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt a confirmé l'authenticité du rapport mais déclaré qu'il était "tout à fait erroné et classé +top secret+ et pourtant divulgué".

Cette fuite "est une tentative évidente de rabaisser le président Trump et de discréditer les courageux pilotes qui ont parfaitement exécuté leur mission pour détruire le programme nucléaire iranien", a-t-elle écrit sur X.

L'émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff, a lui affirmé mardi sur Fox News que dans les trois sites ciblés, "la plupart, sinon la totalité, des centrifugeuses ont été endommagées ou détruites de telle sorte qu'il sera presque impossible de relancer le programme".

Le gouvernement iranien a annoncé mardi avoir "pris les mesures nécessaires" pour assurer la poursuite de son programme nucléaire.

Un conseiller de l'ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien, a affirmé que son pays possédait toujours des stocks d'uranium enrichi et que "la partie n'(était) pas terminée".

Israël a lancé à partir du 13 juin des attaques massives sur l'Iran, accusé de vouloir se doter de l'arme atomique ce que Téhéran dément, défendant son droit à développer un programme nucléaire civil. L'Iran a répondu à l'offensive israélienne par des tirs de missiles.

Un fragile cessez-le-feu, annoncé par le président américain Donald Trump, est en place depuis mardi, après une guerre de 12 jours.

En Iran, la guerre a fait au moins 610 morts et plus de 4.700 blessés, selon un bilan officiel qui ne recense que les victimes civiles. Les tirs iraniens sur Israël ont fait 28 morts, selon les autorités.


Le cessez-le-feu entre l'Iran et Israël « à présent en vigueur », selon Trump

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  • "Il a été pleinement convenu par et entre Israël et l'Iran qu'il y aurait un cessez-le-feu complet et total", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social
  • Selon ce message, le cessez-le-feu devait entrer en vigueur mardi à 04H00 GMT et se dérouler sur 24 heures en deux temps, l'Iran arrêtant initialement toutes ses opérations avant qu'Israël ne fasse de même 12 heures plus tard

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a affirmé mardi que le cessez-le-feu entre l’Iran et Israël était à "présent en vigueur", exhortant les deux pays à le respecter.

"LE CESSEZ-LE-FEU EST A PRESENT EN VIGUEUR. VEUILLEZ NE PAS LE VIOLER ! », a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social. M. Trump avait auparavant indiqué que la trêve serait mise en place progressivement sur une période de 24 heures, qui devait débuter à 04H00 GMT mardi, l'Iran arrêtant initialement toutes ses opérations avant qu'Israël ne fasse de même 12 heures plus tard..

 

Par ailleurs, les secours israéliens ont annoncé mardi la mort de trois personnes dans une frappe iranienne, peu avant l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu présenté par le président américain Donald Trump mais qu'aucune des deux parties n'a confirmé avoir conclu.

Une quatrième suivie d'une cinquième salve de missiles ont été tirées de l'Iran vers Israël, selon le média d'Etat iranien Irib, au moment du début attendu de ce cessez-le-feu prévu à 04H00 GMT.

"Suite à l'impact d'un missile dans le sud d'Israël (...) les équipes du MDA ont prononcé le décès de trois personnes", a annoncé Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge, faisant aussi état de huit blessés, dans un communiqué sur X.

Quelques heures avant les frappes iraniennes, Donald Trump a annoncé que l'Iran et Israël, en guerre depuis le 13 juin, avaient accepté un cessez-le-feu qui devait déboucher sur "la fin officielle" de la guerre.

Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi a aussitôt réagi en précisant qu'il n'existait "pas d'accord" à ce stade, mais que Téhéran n'avait "pas l'intention" de poursuivre ses frappes si Israël "arrête" son agression.

Israël n'a pas pour l'heure confirmé officiellement la perspective d'un cessez-le-feu, qui survient après des vagues successives de frappes réciproques, le but affiché par Israël étant la destruction des installations nucléaires de Téhéran, accusé de vouloir se doter de l'arme nucléaire, ce qu'il dément.

"Il a été pleinement convenu par et entre Israël et l'Iran qu'il y aurait un cessez-le-feu complet et total", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Selon ce message, le cessez-le-feu devait entrer en vigueur mardi à 04H00 GMT et se dérouler sur 24 heures en deux temps, l'Iran arrêtant initialement toutes ses opérations avant qu'Israël ne fasse de même 12 heures plus tard.

Conditions 

M. Araghchi a toutefois conditionné un cessez-le-feu iranien à un arrêt immédiat des frappes par Israël, exigeant que "le régime israélien arrête son agression illégale contre le peuple iranien au plus tard à 04H00 du matin, heure de Téhéran", soit 00H30 GMT.

Quelques heures après le message du président américain mais avant 00H30 GMT, une série d'explosions a secoué Téhéran, selon des journalistes de l'AFP présents sur place. Elles sont parmi les plus violentes dans la capitale depuis le début de la guerre.

L'annonce de Donald Trump est venue peu après que l'Iran a lancé des missiles sur la base militaire américaine d'Al-Udeid au Qatar en représailles aux raids américains menés samedi soir, à l'heure américaine, sur trois sites nucléaires iraniens.

Riposte qualifiée de "très faible" par Donald Trump, qui a aussi tenu à "remercier l'Iran" d'avoir "prévenu" les Etats-Unis "à temps, ce qui a permis de ne pas perdre de vies et de ne blesser personne".

Représailles calibrées 

Le Conseil de sécurité nationale iranien a décrit son attaque comme une "réponse à l'action agressive" des Etats-Unis. L'Iran a utilisé autant de missiles "que le nombre de bombes" utilisées dans les raids américains, signalant une réponse dûment calibrée, selon la même source.

Le Qatar a dit avoir intercepté les tirs iraniens.

En Irak, des frappes de drone ont visé tôt mardi avant l'aube les radars de deux bases militaires irakiennes près de Bagdad et dans le sud du pays, d'après des responsables irakiens, qui n'ont pas été en mesure d'identifier les auteurs de l'attaque.

Donald Trump s'était prévalu dimanche d'avoir infligé des "dommages monumentaux" au site d'enrichissement d'uranium de Fordo, au sud de Téhéran, et aux installations nucléaires d'Ispahan et Natanz (centre).

Pour Ali Vaez, du groupe de réflexion International Crisis Group, les représailles iraniennes après les raids américains "étaient calibrées et annoncées de manière à ne pas entraîner de victimes américaines, permettant ainsi une sortie de crise pour les deux parties".

La prison d'Evine ciblée 

Lundi, des centres de commandement des Gardiens de la Révolution (l'armée idéologique de la République islamique d'Iran) ainsi que la prison d'Evine avaient été pris pour cible par Israël.

La justice iranienne a fait état de dégâts dans certaines parties de la prison, où sont détenus des Occidentaux, prisonniers politiques et opposants.

Les deux Français Cécile Kohler et Jacques Paris, qui y sont détenus depuis plus de trois ans, "n'auraient pas été touchés", selon la diplomatie française.

Israël a aussi dit avoir mené des frappes pour "bloquer les voies d'accès" au site de Fordo, enfoui sous une montagne.

En Iran, la guerre a fait plus de 400 morts et 3.056 blessés, en majorité des civils, selon un bilan officiel. Les tirs iraniens sur Israël ont fait 24 morts, d'après les autorités.

Israël a bombardé depuis le 13 juin des centaines de sites militaires et nucléaires, tuant les plus hauts gradés du pays ainsi que des scientifiques du nucléaire.

L'Iran, qui riposte avec des tirs de missiles et de drones vers Israël, dément vouloir fabriquer l'arme atomique et défend son droit à un programme nucléaire civil.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a jugé impossible à ce stade d'évaluer les dégâts, réclamant un accès aux sites iraniens.

Des experts estiment que l'Iran pourrait en avoir évacué le matériel nucléaire, et Téhéran a affirmé toujours posséder des stocks d'uranium enrichi.

L'AIEA a dit toutefois n'avoir décelé jusque-là aucun indice d'un "programme systématique" de fabrication d'une bombe atomique.


Trump «toujours intéressé» par une solution diplomatique avec l'Iran

Le président américain Donald Trump s'adresse à la nation depuis la Maison Blanche à Washington, DC, le 21 juin 2025, après l'annonce du bombardement par les États-Unis de sites nucléaires en Iran. Photo de CARLOS BARRIA / POOL / AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse à la nation depuis la Maison Blanche à Washington, DC, le 21 juin 2025, après l'annonce du bombardement par les États-Unis de sites nucléaires en Iran. Photo de CARLOS BARRIA / POOL / AFP)
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  • « Si le régime iranien refuse de s'impliquer dans une solution diplomatique et pacifique, à laquelle le président s'intéresse toujours, pourquoi le peuple iranien ne retire-t-il pas le pouvoir à ce régime incroyablement violent a demandé Karoline Leavitt
  • La porte-parole de la Maison Blanche a assuré que les États-Unis « surveillent activement la situation dans le détroit d'Ormuz »

WASHINGTON : « Le président est toujours intéressé par une issue diplomatique avec l'Iran », a déclaré lundi la porte-parole de la Maison Blanche, après l'évocation dimanche par Donald Trump d'un « changement de régime » à Téhéran.

« Si le régime iranien refuse de s'impliquer dans une solution diplomatique et pacifique, à laquelle le président s'intéresse toujours, pourquoi le peuple iranien ne retire-t-il pas le pouvoir à ce régime incroyablement violent qui le réprime depuis des décennies ? », a demandé Karoline Leavitt, la porte-parole de l'exécutif américain, sur l'antenne de Fox News.

Elle a ensuite déclaré à la presse que des messages « publics et privés » avaient été envoyés aux Iraniens depuis les bombardements américains de trois sites nucléaires iraniens.

Karoline Leavitt a répété que ces installations avaient été « complètement et totalement détruites ». « C'est une opération dont ont rêvé tant de présidents par le passé, mais aucun n'a eu le courage de le faire, et le président Trump l'a fait », a-t-elle insisté.

Lundi, face aux craintes de représailles iraniennes, la porte-parole de la Maison Blanche a assuré que les États-Unis « surveillent activement la situation dans le détroit d'Ormuz » et que « le régime iranien serait stupide » de s'en prendre à cette route maritime clé, par où transitent 20 % du pétrole produit dans le monde.

Et face aux critiques de certains élus démocrates l'accusant d'avoir outrepassé ses pouvoirs pour lancer cette attaque, Karoline Leavitt a assuré que « le président a agi dans le cadre de l'article deux de la Constitution, en tant que commandant en chef des États-Unis ».