Liban: Deux morts dans des affrontements entre le Hezbollah et des villageois chrétiens

Un camion renversé dans la ville de Kahaleh, au Liban, le 9 août 2023 (Photo, Reuters).
Un camion renversé dans la ville de Kahaleh, au Liban, le 9 août 2023 (Photo, Reuters).
Short Url
Publié le Jeudi 10 août 2023

Liban: Deux morts dans des affrontements entre le Hezbollah et des villageois chrétiens

  • Des coups de feu ont été tirés après qu'un véhicule appartenant au Hezbollah se soit renversé alors qu'il se rendait de la vallée de la Bekaa à Beyrouth
  • Des sources sécuritaires ont indiqué que l'un des morts était un membre du Hezbollah et l'autre un villageois de soixante ans appelé Fadi Bejjani

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi lors d'affrontements entre des combattants armés du Hezbollah et des habitants chrétiens d'un village de montagne, après qu'un camion de la milice se soit renversé sur la route entre Damas et Beyrouth.

Des coups de feu ont été tirés après que des membres du Hezbollah qui escortaient le véhicule ont encerclé le camion, qui s'est écrasé dans une descente près de Kahaleh, à environ 15 km de la capitale libanaise. Des sources de sécurité ont déclaré que l'un des morts était un membre du Hezbollah et l'autre un villageois, Fadi Bejjani, âgé de soixante ans.

Des images télévisées ont montré des hommes en civil tirant des coups de feu dans la rue. Une troisième personne aurait été blessée dans la fusillade, et des balles ont endommagé des bâtiments voisins.

Des troupes de l'armée libanaise ont été déployées autour du camion à la tombée de la nuit, tandis qu'une grue a été utilisée pour en retirer des caisses en bois. Des témoins ont déclaré que les caisses semblaient être des caisses de munitions, mais il n'y a pas eu de confirmation officielle. Le camion était d'un blanc uni et ne portait aucune marque militaire. Le Hezbollah a confirmé par la suite que le camion lui appartenait et qu'un de ses membres avait été tué en le sécurisant.

Les cloches des églises ont sonné dans le village pour appeler les gens à se rassembler. Des affrontements ont eu lieu entre les villageois et l'armée, les soldats tentant d'empêcher les civils de s'approcher du camion.

Le véhicule s'est renversé à un endroit réputé pour ses accidents sur cette route dangereuse et sinueuse, qui comporte de nombreux virages dangereux. Selon des témoins, le conducteur a été blessé lors du renversement et a pris la fuite.

Un porte-parole du village a déclaré qu'il n'autoriserait pas le déplacement du véhicule et a exhorté «l'État libanais à s'acquitter de ses devoirs». Il a ajouté : «Le personnel de l'armée qui est présent ne fait rien.»

Selon les informations recueillies sur place, les forces armées ont empêché les photographes de prendre des photos du lieu de l'accident et la plaque d'immatriculation du camion a été masquée.

Arab News a contacté la sécurité de l'État pour obtenir plus d'informations sur l'incident, mais son bureau des médias a refusé de fournir des détails «jusqu'à jeudi matin».

«Contrôler la situation»

Le Premier ministre intérimaire, Najib Mikati, a déclaré qu'il s'était entretenu de l'incident avec le général Joseph Aoun, commandant des forces armées libanaises. Il a demandé au général «d'accélérer l’enquête en cours afin de révéler ce qui s'est passé, tout en prenant les mesures nécessaires sur le terrain pour contrôler la situation», selon le bureau de presse de Mikati.

Le Hezbollah a reconnu que le camion lui appartenait et qu'il venait de la vallée de la Bekaa. Le groupe a ajouté que ses «membres prenaient contact pour demander de l'aide afin de retirer le camion de la route, alors qu'un certain nombre d'hommes armés des milices présentes dans la région s'étaient rassemblés et avaient attaqué» ceux qui accompagnaient le camion «pour essayer d’en prendre le contrôle».

Le communiqué a ajouté : «Ils ont d'abord jeté des pierres sur le camion, puis ont ouvert le feu, blessant l'un des membres du Hezbollah qui protégeaient le camion. Il a été transporté à l'hôpital où il est décédé plus tard.»

«Un échange de coups de feu a eu lieu avec les assaillants, et une force de l'armée libanaise est intervenue pour empêcher ces hommes armés de s'approcher du camion ou d’en prendre le contrôle», a indiqué le communiqué.

Les représentants de la population de Kahaleh ont répondu en disant : «Le Hezbollah est la milice, pas nous.»

Le parti des Forces libanaises a déclaré que la population du pays payait le prix du chaos sécuritaire et de la prolifération des armes illégales au Liban.

Il a accusé les militants du Hezbollah d'avoir «tiré directement sur les civils qui s'étaient rassemblés, ce qui a entraîné la mort de Fadi Youssef Bejjani, qui voulait sauver le conducteur du camion».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Short Url
  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Short Url
  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com