Guide «AlUla Ever»: Explorez le patrimoine culturel et historique de l'Arabie saoudite

Au cœur d'AlUla se trouve le site d'Hegra, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, où les Nabatéens enterraient leurs morts dans des tombes élaborées, taillées dans le grès (Photo, Alamy).
Au cœur d'AlUla se trouve le site d'Hegra, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, où les Nabatéens enterraient leurs morts dans des tombes élaborées, taillées dans le grès (Photo, Alamy).
Une vue de la salle de concert Maraya, le plus grand bâtiment en miroir du monde, dans les ruines d'Al-Ula, un site du patrimoine mondial de l'Unesco dans le nord-ouest de l'Arabie saoudite, le 19 février 2023 (Photo, AFP via Getty Images).
Une vue de la salle de concert Maraya, le plus grand bâtiment en miroir du monde, dans les ruines d'Al-Ula, un site du patrimoine mondial de l'Unesco dans le nord-ouest de l'Arabie saoudite, le 19 février 2023 (Photo, AFP via Getty Images).
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Publié le Vendredi 11 août 2023

Guide «AlUla Ever»: Explorez le patrimoine culturel et historique de l'Arabie saoudite

  • La maison d'édition Assouline, basée à New York, a publié une nouvelle collection d'essais et de photographies célébrant AlUla
  • La principale attraction culturelle d’Arabie saoudite est en train d'être transformée en un «musée vivant et ouvert» avec des hôtels de luxe

LONDRES : Lorsque la chanteuse américaine Alicia Keys a donné un concert en Arabie saoudite en février, elle était la dernière d'une série de stars internationales à se produire dans la spectaculaire salle de concert aux murs miroirs de Maraya, à AlUla.

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Alicia Keys se produit à AlUla en février 2023 (Photo, Instagram).

Mais c'est le moment où elle a été rejointe sur scène par le groupe traditionnel Dar AlUla, pour une interprétation unique de son succès «Girl on Fire», qui a parfaitement résumé la réputation rapidement émergente d'AlUla en tant que destination culturelle internationale aussi tournée vers l'avenir que fermement ancrée dans le passé.

Après avoir visité les alentours historiques de la vallée d'AlUla, rencontré la population locale et participé à une table ronde «Women to Women» («De femmes à femmes») au centre de villégiature de Wadi Ashar, Keys a fait part de ses impressions sur sa visite.

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Une troupe traditionnelle se produit à AlUla (Photo, Kleinjan Groenewald).

«La beauté et l'enchantement d'AlUla sont indéniables», a-t-elle déclaré. «J'ai toujours été une exploratrice et j'adore découvrir des lieux anciens et ce qui a été laissé derrière nous à une époque révolue.

«J'ai visité une école de musique pour femmes dans la vieille ville et j'ai pu constater de mes propres yeux que les traditions artisanales intemporelles se perpétuent ici. Je sens l'avenir émerger d'une manière dont je n'avais jamais eu conscience auparavant», a-t-elle ajouté.

«En tant qu'artiste, je ressens un sentiment d'appartenance et de lien – avec la nature, avec l'humanité, avec la magie de cet endroit spécial», a révélé Keys.

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Une page du livre «AlUla Ever» («AlUla pour toujours»), contenant les impressions de l'auteure-compositrice-interprète américaine Alicia Keys lors de sa visite à AlUla (Photo fournie).

Aujourd'hui, les mots de Keys ont trouvé leur place dans un nouveau livre, dont la publication représente un autre moment important dans l'émergence de l'Arabie saoudite en général, et d'Al-Ula en particulier, en tant que destination culturelle mondiale.

Le livre «AlUla Ever», publié par la maison d'édition de luxe Assouline, basée à New York et spécialisée dans les voyages et la culture, est le dernier d'une série rendant hommage aux principales destinations de voyage dans le monde.

Assouline, qui se spécialise dans les livres de haute qualité sur les voyages, l'art, le design et la culture, a été fondée à Paris en 1994 par Prosper et Martine Assouline, et possède aujourd'hui des magasins dans le monde entier, notamment à Doha et à Dubaï.

Son dernier carnet de voyage est en excellente compagnie.

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Le livre est photographié au Harrat d'AlUla (Photo fournie).

Le livre relié de 288 pages rend hommage à AlUla et présente plus de 200 images, dont beaucoup ont été prises par des photographes de renommée internationale. Il s'ajoute à une collection de livres de voyage dédiés à des destinations emblématiques, telles que Mykonos, le lac de Côme, Ibiza, Miami, Gstaad et Saint-Tropez.

Seules deux autres destinations arabes ont été présentées jusqu'à présent dans la série : «Dubaï Wonder», publié en 2021, et «Red Sea: The Saudi Coast», publié l'année dernière.

«AlUla Ever» présente un essai du journaliste et auteur français Jérôme Garcin, rédacteur en chef adjoint et responsable de la rubrique culturelle de l'hebdomadaire français «L'Obs», anciennement connu sous le nom de «Le Nouvel Observateur».

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Jérôme Garcin (Photo fournie).

Garcin a décrit AlUla comme «une destination de voyage unique, une oasis à couper le souffle en Arabie saoudite où les sites anciens sont mis en relation avec le progrès moderne».

«Chef-d'œuvre culturel et historique exceptionnellement préservé, AlUla existe depuis des millénaires et n'a été ouverte que récemment aux voyageurs internationaux. De la vieille ville à la faune rare, cette destination offre une pléthore de merveilles à découvrir», a-t-il ajouté.

Garcin a déclaré à Arab News : «J'ai eu le grand plaisir de découvrir AlUla en février 2020 et j'ai eu la chance d'y retourner avant la période de confinement en France. Pendant deux mois, alors que nous ne pouvions pas quitter notre maison, j'ai vécu dans les lieux lumineux et magiques d'AlUla.

«J'ai pris beaucoup de plaisir à écrire ce livre... Tout ce qui se trouve à AlUla m'a inspiré, mais c'est le trésor de Jabal Ikmah qui m'a le plus étonné», a-t-il indiqué.

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Une page du livre contenant une photo d'anciennes inscriptions rupestres à Jabal Ikmah est exposée dans la montagne, située à 5 km au nord d'AlUla (Photo fournie).

Jabal Ikmah est une montagne située à 5 km au nord d'AlUla, où d'anciens voyageurs ont laissé des milliers d'inscriptions gravées dans les roches, datant du premier millénaire avant J.-C. et écrites dans plusieurs langues antérieures à l'arabe moderne.

«Toutes ces inscriptions en plusieurs langues, laissées sur la montagne par les caravaniers il y a trois mille ans, forment une grande poésie», a décrit Garcin.

Au cœur de la vallée d'AlUla se trouve Hegra, une ancienne cité creusée dans le spectaculaire terrain rocheux du Hejaz par les Nabatéens, un peuple dont l'empire commercial a dominé le nord-ouest de l'Arabie saoudite et au-delà il y a plus de deux mille ans.

En 2008, Hegra, la capitale méridionale du peuple qui a construit Pétra, dans l'actuelle Jordanie, est devenue le premier lieu d'Arabie saoudite à être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, en tant que site d'une valeur universelle exceptionnelle.

EN BREF

«AlUla Ever» est publié par la maison d'édition de luxe Assouline, basée à New York, spécialisée dans les voyages et la culture.

Ce livre relié de 288 pages présente plus de 200 images, dont beaucoup ont été prises par des photographes de renom.

Cette distinction est intervenue après des décennies de travaux archéologiques qui ont permis de découvrir une grande partie des secrets de l'ancienne cité et de sa collection de 111 tombes, taillées dans le grès, dont beaucoup présentent des façades décorées et des inscriptions gravées de manière complexe.

En plus d'être un témoignage muet de la civilisation nabatéenne, qui a prospérée entre les deuxième et troisième siècles avant J.-C. et le premier siècle, selon les termes de la proposition d'inscription de l'Unesco, Hegra est un «témoin exceptionnel d'importants échanges culturels dans les domaines de l'architecture, de la décoration, de l'utilisation de la langue et du commerce caravanier».

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Une illustration du livre AlUla Ever, qui présente plus de 200 images, dont beaucoup ont été prises par des photographes de renommée internationale (Photo fournie).

Bien que la cité nabatéenne ait été abandonnée pendant la période préislamique, la route qui la traverse du nord au sud continue d'être parcourue par des caravanes commerciales puis, après l'avènement de l'Islam, par des caravanes de chameaux transportant les pèlerins vers La Mecque.

Avant la Première Guerre mondiale, AlUla était un arrêt du nouveau chemin de fer du Hejaz, qui amenait les pèlerins – et les troupes ottomanes – de Damas à Médine. La gare, qui a survécu à un bombardement de l'armée de l'air britannique pendant la guerre, est aujourd'hui transformée en luxueux hôtel boutique.

Le Chedi Hegra intégrera plusieurs structures existantes, dont la gare, un ancien fort ottoman et un certain nombre de murs historiques en briques de terre, qui sont préservés et intégrés à l'architecture moderne.

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Dans l'oasis d'AlUla (Photo fournie).

Comme l'indique la liste de l'Unesco, Hegra se trouvait «à un point de rencontre entre diverses civilisations de l'Antiquité tardive, sur une route commerciale entre la péninsule arabique, le monde méditerranéen et l'Asie».

Aujourd'hui, la magnifique vallée est à nouveau un point de rencontre pour les cultures internationales, car la Commission royale pour AlUla poursuit sa mission de la transformer en un «musée vivant et ouvert», doté d'un réseau unique de musées, de sites archéologiques et d'hôtels de luxe.

D'ici à 2035, AlUla devrait attirer plus de 2 millions de visiteurs par an, créer 35 000 emplois pour la population locale et, ce faisant, renforcer la réputation de l'Arabie saoudite en tant que destination culturelle de premier plan.

«AlUla Ever», qui mesure 25×35 cm et comprend plus de 200 photographies et illustrations, est publié en lin et disponible dans certains magasins et sur Assouline.com au prix de 105 dollars (1 dollar américain = 0,91 euro).

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


France 2 dupé par un humoriste dans son JT

France 2 a annoncé mardi soir avoir été trompé par un "humoriste adepte de canulars", qui s'était fait passer pour un consommateur adepte de coupons de réduction dans le journal de 20H de la chaîne publique diffusé lundi. (AFP)
France 2 a annoncé mardi soir avoir été trompé par un "humoriste adepte de canulars", qui s'était fait passer pour un consommateur adepte de coupons de réduction dans le journal de 20H de la chaîne publique diffusé lundi. (AFP)
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  • "Nous tenions à vous signaler qu'hier, lors de notre reportage sur les bons plans et les promotions dans les supermarchés, l'une des personnes interviewées a trompé une de nos journalistes en falsifiant son identité"
  • "Il s'agissait en fait d'un humoriste adepte de canulars", a-t-elle ajouté. Le 20H de France 2 a posté un message similaire sur le réseau social X

PARIS: France 2 a annoncé mardi soir avoir été trompé par un "humoriste adepte de canulars", qui s'était fait passer pour un consommateur adepte de coupons de réduction dans le journal de 20H de la chaîne publique diffusé lundi.

"Nous tenions à vous signaler qu'hier, lors de notre reportage sur les bons plans et les promotions dans les supermarchés, l'une des personnes interviewées a trompé une de nos journalistes en falsifiant son identité", a déclaré la présentatrice Léa Salamé lors du journal de 20H mardi.

"Il s'agissait en fait d'un humoriste adepte de canulars", a-t-elle ajouté. Le 20H de France 2 a posté un message similaire sur le réseau social X.

Le sujet en question du journal télévisé, intitulé "Les champions des promos", n'était plus visible en streaming sur le site de Franceinfo mardi soir mais faisait la part belle à un certain "Arnaud Rolland".

Filmé dans les rayons d'un supermarché, classeur de coupons de réduction à la main, ce trentenaire se félicitait en caisse d'avoir économisé trois euros, sous le regard envieux d'une autre cliente. La séquence se clôturait dans son appartement: "A la fin du mois quand je fais mes comptes, je sais que je suis gagnant".

Il s'agissait en fait de l'humoriste "Mehdi tu connais", adepte de canulars en tous genres sur les réseaux sociaux, qui a posté des extraits de la vidéo sur Instagram et TikTok sous l'intitulé "Je prank le JT de 20h00".

Dans un tout autre registre, France Télévisions avait présenté des excuses en octobre pour une fausse affirmation répétée dans deux de ses JT sur France 2, où il avait été dit par erreur que le professeur de lettres Dominique Bernard avait été tué en 2023 après avoir "montré des caricatures de Charlie Hebdo". Il s'agissait d'une confusion avec la mort du professeur Samuel Paty.


Le Red Sea International Film Festival : les prétendants aux prix — Partie 1

Une image tirée du film « Yunan », en compétition au festival. (Fourni)
Une image tirée du film « Yunan », en compétition au festival. (Fourni)
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  • Une première sélection de films internationaux explore l’exil, la mémoire, les liens familiaux et les traumatismes, du réalisme poétique à l’horreur
  • Cette première partie met en avant des auteurs du Moyen-Orient, d’Asie et d’Afrique, illustrant la diversité créative du RSIFF 2024

DUBAÏ : Voici la première partie de notre aperçu des films en compétition lors de l’édition de cette année du Red Sea International Film Festival à Djeddah, qui se tient du 4 au 13 décembre.

‘Yunan’

Réalisateur : Ameer Fakher Eldin
Avec : George Khabbaz, Hanna Schygulla, Ali Suliman

Deuxième volet de la trilogie sur l’exil imaginée par le cinéaste syrien Ameer Fakher Eldin, le film suit Munir, un écrivain syrien installé en Allemagne, accablé par le poids mental de son déracinement. Il se rend sur de petites îles isolées, où il envisage le suicide. « Le personnage est né d’une exploration profonde de la condition humaine », confiait Fakher Eldin à Arab News en avril. « Je voulais sonder cette bataille silencieuse que nous menons en nous. Je viens du Golan occupé. Je ne suis pas parti à cause de la guerre — la frontière a été déplacée, me laissant déplacé. J’ai donc grandi en exil sans avoir été forcé de partir… Mon approche consistait à anatomiser l’esprit de l’exilé, en me connectant aux aspects universels de la perte, de la désillusion et de la quête de sens. »

‘Two Seasons, Two Strangers’

Réalisateur : Sho Miyake
Avec : Shim Eun-Kyung, Yuumi Kawai, Shinichi Tsutsumi

Le réalisateur japonais, lauréat du premier prix au Festival de Locarno, signe un délicat drame inspiré de deux œuvres du mangaka culte Yoshiharu Tsuge : Mr. Ben and His Igloo et A View of the Seaside. Miyake présente son histoire comme un film dans le film. Le premier récit suit Natsuo et Nagisa, deux solitaires en quête de lien dans une petite ville côtière. Ce film est écrit par Li, une cinéaste coréenne installée au Japon qui projette dans ses personnages ses propres sentiments d’errance. Pour « s’éloigner des mots », elle part dans une auberge de montagne reculée, où elle rencontre Benzo, un divorcé cynique.

‘Truck Mama’

Réalisatrice : Zippy Nyaruri
Avec : Evaline Wambua Mutuku

La cinéaste kényane Zippy Nyaruri a mis plusieurs années à réunir les fonds nécessaires pour achever ce documentaire consacré à Eva, mère célibataire et conductrice de poids lourds sur de longues distances. Elle doit affronter non seulement un métier dominé par les hommes, mais aussi les routes dangereuses d’Afrique de l’Est. Quand son camion tombe en panne entre le Kenya et le Soudan, « Eva doit puiser en elle toutes ses forces et est même contrainte de repenser son avenir », indique le synopsis.

‘Roqia’

Réalisateur : Yanis Koussim
Avec : Ali Namous, Akram Djeghim, Mostefa Djadjam

Dans Roqia, le réalisateur algérien affronte les traumatismes de sa jeunesse durant la Décennie noire — la guerre civile qui a duré de 1992 à 2002. Sans surprise, c’est un film d’horreur. L’histoire s’ouvre en 1993. Ahmed se remet d’un accident de voiture qui l’a laissé amnésique. Son village natal et même sa famille lui paraissent étrangers. Et il ignore pourquoi son index droit manque. Dans la temporalité contemporaine du film, on découvre un vieil exorciste musulman… lui aussi privé de son index droit. « Quand on ne traite pas les traumatismes vécus par les Algériens, peut-être que ce qui les a causés revient — non pas comme une menace, mais en arrière-plan », expliquait Koussim à GQ Middle East. « Il faut travailler sur ce traumatisme. Roqia n’apporte pas une solution, mais expose le problème. »

‘The World of Love’

Réalisatrice : Yoon Ga-Eun
Avec : Seo Su-Bin, Chang Hyae-Jin, Kim Jeong-Sik

Le drame de la cinéaste coréenne suit Lee Jooin, lycéenne de 17 ans dont un accès de colère provoque des répercussions inattendues sur son entourage — et sur elle-même. Après avoir réalisé deux films « en première personne » où le protagoniste apparaissait dans chaque scène, Yoon a expliqué à Variety que son nouveau projet « tentait une méthode d’observation à distance, une perspective en troisième personne », donnant à voir ce que font les autres personnages quand la protagoniste agit, et comment ces actions se répondent.

‘The Stories’

Réalisateur : Abu Bakr Shawky
Avec : Amir El-Masry, Nelly Karim, Valerie Pachner

Décrit par le RSIFF comme « un hommage vif et authentique à l’Égypte », le film s’inspire de la relation entre le père égyptien et la mère autrichienne du réalisateur — relation née d’un échange de correspondance dans les années 1960 (les parents apparaissent d’ailleurs dans le film). « C’est l’histoire de mondes qui se percutent, de mondes qui se rencontrent », expliquait Shawky au Hollywood Reporter. « C’est l’histoire de petites victoires et de petites gens qui tentent de faire de grandes choses. »

‘Sink’

Réalisatrice : Zain Duraie
Avec : Clara Khoury, Mohammad Nizar, Wissam Tobeileh

Le premier long-métrage de la réalisatrice jordanienne a été décrit par le Festival international du film de Toronto comme « un portrait magnifique d’une mère aux prises avec l’effondrement mental de son fils adolescent ». Tandis que le comportement de Basil lui vaut d’être expulsé de l’école et isolé socialement, sa mère Nadia refuse d’abandonner.

‘Nighttime Sounds’

Réalisateur : Zhang Zhongchen
Avec : Aline Chen, Gu Hanru, Li Yanxi

Le cinéaste autodidacte chinois a été salué dans son pays pour son mélange de surréalisme, de réalisme magique et de poésie. Qing, huit ans, vit avec sa mère dans un village rural paisible, tandis que son père travaille dans une ville lointaine. Un matin, elle rencontre un « enfant fantôme » à la recherche de sa mère disparue. « À travers des images oniriques et une bande-son envoûtante… Zhongchen tisse un puissant récit sur la mémoire, le manque, et les silences transmis d’une génération de femmes à l’autre », indique le synopsis du festival.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Monte Carlo Doualiya sort des sentiers battus: une semaine de programmation spéciale sur le royaume d’Arabie

Pour la rédaction, cette « semaine saoudienne » n’était pas seulement une opération médiatique : elle répondait à un besoin concret de sortir des clichés, dépasser les préjugés et offrir au public de la radio arabophone un contenu à la fois informatif, vivant et nuancé. (AFP)
Pour la rédaction, cette « semaine saoudienne » n’était pas seulement une opération médiatique : elle répondait à un besoin concret de sortir des clichés, dépasser les préjugés et offrir au public de la radio arabophone un contenu à la fois informatif, vivant et nuancé. (AFP)
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  • Pour la direction de Monte Carlo Doualiya, le pari était simple : aller au plus près, voir, écouter, comprendre, et surtout raconter
  • La radio ne s’est pas contentée de commenter à distance : elle a dépêché une mission sur le terrain pour enquêter, sentir l’atmosphère, rencontrer ceux qui incarnent le nouveau visage du pays

PARIS: Il arrive qu’une initiative médiatique crée une véritable brèche dans les habitudes ou ouvre une fenêtre sur un monde encore méconnu ou mal compris.
Cela pourrait être le cas de la radio Monte Carlo Doualiya (MCD), un média public français arabophone qui a choisi de consacrer, pendant une semaine, une programmation spéciale à l’Arabie saoudite.
Cette décision audacieuse est presque inédite dans le paysage audiovisuel français, où le royaume reste souvent perçu à travers des prismes partiels ou des récits convenus.

« De Riyad à AlUla, Monte Carlo Doualiya révèle une Arabie saoudite en pleine métamorphose.»

Pour la direction de Monte Carlo Doualiya, le pari était simple : aller au plus près, voir, écouter, comprendre, et surtout raconter.
Les transformations du royaume depuis le lancement de la Vision 2030 sont considérables, mais elles restent souvent mal connues, d’où l’idée d’une immersion totale.
La radio ne s’est pas contentée de commenter à distance : elle a dépêché une mission sur le terrain pour enquêter, sentir l’atmosphère, rencontrer ceux qui incarnent le nouveau visage du pays.

Le résultat ? Un enthousiasme communicatif, porté par la surprise d’une Arabie saoudite qui change à une vitesse vertigineuse, dynamisée par une jeunesse que personne ne peut plus ignorer.
Pendant sept jours, émissions spéciales, reportages, débats, chroniques culturelles et entretiens exclusifs depuis Riyad, Djeddah, AlUla et Dhahran se sont succédé (du 24 au 30 novembre).

Pour la rédaction, cette « semaine saoudienne » n’était pas seulement une opération médiatique : elle répondait à un besoin concret de sortir des clichés, dépasser les préjugés et offrir au public de la radio arabophone un contenu à la fois informatif, vivant et nuancé.
L’équipe a voulu montrer l’Arabie saoudite telle qu’elle est aujourd’hui, et non telle qu’elle était hier.

Pour cela, le journaliste Atif Ali Salih a arpenté Riyad, ses quartiers futuristes, ses centres culturels, ses universités, ses cafés fréquentés par des jeunes qui débattent d’art, de cinéma, d’intelligence artificielle ou d’entrepreneuriat.
Ce qu’il en a rapporté : une série d’entretiens et de récits où dominent l’énergie, l’appétit de modernité et l’émergence de nouveaux visages, surtout féminins.

Répondant à Arab News en français, Ali Salih reconnaît avoir été surpris par ce qu’il a découvert : « Riyad donne le tournis », confie-t-il. « Tout va vite. Très vite. On sent un pays qui ne veut surtout pas rater sa décennie. »
Ce qui l’a surtout frappé, ce n’est pas tant la verticalité des nouveaux quartiers que la vitalité de ceux qui les habitent.

« Loin des clichés, un pays jeune, dynamique et résolument tourné vers l’avenir se dévoile. »

Il raconte ses rencontres avec de jeunes Saoudiennes dirigeant des start-up technologiques, des studios de design, des associations culturelles ou des projets artistiques. Beaucoup n’ont pas encore trente ans, parlent anglais couramment, et surtout, veulent participer au mouvement qui redéfinit leur pays.
Dans les cafés modernes de Riyadh Boulevard et les espaces de coworking, il dit avoir été impressionné par la liberté de ton, l’assurance et la soif d’apprendre.
« On a souvent une image figée des femmes saoudiennes, mais j’ai rencontré des ingénieures, des productrices, des développeuses, des conservatrices de musée… Elles se projettent loin, très loin, et regardent l’avenir droit dans les yeux. »

L’un des aspects les plus marquants de la semaine saoudienne a été la mise en lumière de l’effervescence culturelle : concerts gigantesques, expositions internationales, festivals de cinéma, bibliothèques ouvertes jusqu’à minuit… Le pays connaît un véritable renouveau artistique et culturel.
Cette métamorphose a été au cœur des émissions, avec des interviews de jeunes acteurs culturels saoudiens et des reportages réalisés dans les nouveaux musées de Riyad.

Ce qui ressort, c’est l’idée d’une génération — surtout féminine — impatiente de rattraper le temps perdu, une génération qui ne demande pas la permission d’exister, mais qui agit. Et cela, selon Ali Salih, « se voit, s’entend, se ressent ».

Cette semaine spéciale, au ton équilibré, curieux mais jamais condescendant, constitue une passerelle entre deux rives, en offrant aux Franco-Arabes et à tous ceux qui s’intéressent au Moyen-Orient un regard neuf et vivant sur l’Arabie saoudite d’aujourd’hui.
Ce type d’initiative, rare dans le paysage médiatique français, montre que la curiosité n’est jamais un luxe, mais une nécessité.

À l’issue de cette plongée saoudienne, la directrice de Monte Carlo Doualiya, Souad El Tayeb, assure à Arab News : « On reviendra. » Les portes se sont ouvertes, les liens se sont tissés, les idées ont fusé.
Au fond, dit-elle, c’est cela, la réussite de cette initiative inédite : « transformer la découverte en dialogue, et la curiosité en pont durable entre les sociétés ».

Seul bémol pour El Tayeb : MCD, qui diffuse sur FM, n’est pas écoutée en Arabie saoudite. Mais, se réjouit-elle, elle est largement suivie par les jeunes Saoudiens sur les réseaux sociaux.