Soulèvements de la terre: le Conseil d'Etat inflige un revers à Macron et Darmanin

Basile Dutertre, porte-parole du groupe de militants écologistes français "les soulèvements de la terre", s'exprime lors d'une conférence de presse devant le Conseil d'Etat à Paris, le 8 août 2023, alors que la Cour commence à examiner le recours de l'ONG contre la décision du gouvernement français d'interdire le mouvement, estimant qu'il a encouragé la violence lors d'une série de manifestations. (AFP)
Basile Dutertre, porte-parole du groupe de militants écologistes français "les soulèvements de la terre", s'exprime lors d'une conférence de presse devant le Conseil d'Etat à Paris, le 8 août 2023, alors que la Cour commence à examiner le recours de l'ONG contre la décision du gouvernement français d'interdire le mouvement, estimant qu'il a encouragé la violence lors d'une série de manifestations. (AFP)
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Publié le Vendredi 11 août 2023

Soulèvements de la terre: le Conseil d'Etat inflige un revers à Macron et Darmanin

  • Prenant «acte» dans un communiqué de cette suspension, le ministère de l'Intérieur a fait valoir que «cette décision ne préjuge(ait) pas de la décision que le Conseil d'Etat prendra(it) au fond»
  • A l'opposé du spectre politique, le président du RN Jordan Bardella a jugé sur X que «par son incompétence, le gouvernement vient d'offrir sur un plateau à l'extrême gauche une victoire sur l’État»

PARIS: Le Conseil d'Etat a infligé vendredi un revers au président Emmanuel Macron et à Gérald Darmanin en suspendant la dissolution du collectif Les soulèvements de la terre (SLT) au regard d'un "doute sérieux" existant sur les motifs invoqués par l'exécutif pour dissoudre le mouvement.

Si la décision définitive sur le décret devrait intervenir "vraisemblablement à l'automne", comme l'a précisé par la plus haute juridiction administrative, les arguments avancés pour le suspendre sont rudes pour l'exécutif: "la qualification de ces actions comme des agissements troublant gravement l’ordre public (...) soulève un doute sérieux" et "la dissolution des Soulèvements de la Terre porte atteinte à la liberté d’association".

Prenant "acte" dans un communiqué de cette suspension, le ministère de l'Intérieur a fait valoir que "cette décision ne préjuge(ait) pas de la décision que le Conseil d'Etat prendra(it) au fond".

A gauche, les réactions de satisfaction se sont enchaînées: "la macronie et +l'arc républicain+ ont voulu violer la loi en interdisant une ligue d'associations citoyennes" (Jean-Luc Mélenchon sur X), "la justice a joué son rôle de rempart" (Marine Tondelier, EELV, à l'AFP), "une victoire pour les luttes écolos et la liberté d'association, une défaite pour Darmanin et ses dérives liberticides !" (Eric Piolle, maire EELV de Grenoble sur X), "l’éco terrorisme est une invention infamante" (Olivier Faure, PS, sur X).

Collectif hétéroclite

A l'opposé du spectre politique, le président du RN Jordan Bardella a jugé sur X que "par son incompétence, le gouvernement vient d'offrir sur un plateau à l'extrême gauche une victoire sur l’État".

Du côté du parti présidentiel Renaissance, le président de la commission des Lois de l'Assemblée, Sacha Houlié, a estimé que la décision du Conseil d’Etat "ne légitim(ait) en aucun cas les actions violentes passées ou à venir".

La dissolution de SLT avait été annoncée le 28 mars dernier par Gérald Darmanin, quelques jours après les violents affrontements entre gendarmes et opposants aux retenues d'eau de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) dont il avait imputé la responsabilité à SLT.

En octobre dernier, lors d'une première manifestation à Sainte-Soline, le ministre avait brocardé "l'écoterrorisme" des auteurs de violences en pointant du doigt SLT. Des accusations réitérées en mars dernier.

Mais depuis la fin mars, le décret était bloqué en raison de la difficulté pour le gouvernement de sécuriser juridiquement cette décision concernant une réunion de structures reconnues par les pouvoirs publics.

Selon plusieurs sources proches du dossier, Place Beauvau, on estimait que la rédaction faite par le ministère de l'Intérieur était solide, tandis qu'à Matignon, on considérait qu'il y avait des risques que le décret tel quel soit retoqué par le Conseil d'Etat en cas de recours.

On s'alarmait alors à Matignon des conséquences politiques de l'éventualité d'une annulation d'un décret, de surcroît signé du chef de l'Etat, par le Conseil d'Etat.

A cette époque, Gérald Darmanin renvoyait les questions sur l'avenir de ce décret à la Première ministre.

Le dossier avait finalement bougé en juin après la détérioration notamment d'une exploitation maraîchère à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu (Loire-Atlantique) lors d'une manifestation itinérante à l'appel notamment des SLT.

Des élus s'étaient émus des actions coup de poing menées lors de cette manifestation. A tel point qu'en Conseil des ministres, Emmanuel Macron avait pressé Elisabeth Borne de donner rapidement son feu vert au décret de dissolution, selon une source proche du gouvernement.

SLT est un collectif hétéroclite d'associations, syndicats, groupement créé en janvier 2021 dans l'ex-ZAD (zone à défendre) de Notre-Dame-des-Landes. Il s'agit d'un groupement de fait, c'est-à-dire qu'il n'est pas formellement déclaré auprès des pouvoirs publics.

SLT est devenu un des acteurs principaux de la contestation écologiste "radicale" et revendique des actions d'occupation ou parfois de sabotage au nom de la défense de l'environnement.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.