Bill Barr, l'allié fidèle qui a refusé de suivre Trump dans sa croisade post-électorale

Le ministre américain de la Justice Bill Barr (Photo, AFP).
Le ministre américain de la Justice Bill Barr (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 15 décembre 2020

Bill Barr, l'allié fidèle qui a refusé de suivre Trump dans sa croisade post-électorale

  • Il avait subi la colère de Donald Trump pour n'avoir pas dénoncé les fraudes électorales alléguées par l'hôte de la Maison Blanche
  • Les ministères de la Sécurité intérieure et de la Justice « ont enquêté et, pour l'instant, n'ont rien trouvé pour les étayer », avait-il déclaré le 1er décembre

WASHINGTON: Le ministre américain de la Justice Bill Barr, qui a démissionné lundi, était un fidèle parmi les fidèles de Donald Trump, jusqu'à sa récente disgrâce pour avoir refusé de suivre le président républicain dans la contestation désespérée de sa défaite.

Comme il en a l'habitude, c'est le milliardaire qui a rendu la nouvelle publique sur Twitter, en joignant la lettre de démission de son ministre.

« Bill partira juste avant Noël pour passer les fêtes avec sa famille, le ministre de la Justice adjoint Jeff Rosen, une personne incroyable, assurera l'intérim », a écrit le président. « Notre relation a été très bonne » et Barr a « fait un travail exceptionnel », a-t-il ajouté.

Mais son départ était évoqué depuis quelques semaines. Il avait subi la colère de Donald Trump pour n'avoir pas dénoncé les fraudes électorales alléguées par l'hôte de la Maison Blanche et susceptibles selon lui d'invalider la victoire de Joe Biden à la présidentielle de novembre.

Les ministères de la Sécurité intérieure et de la Justice « ont enquêté et, pour l'instant, n'ont rien trouvé pour les étayer », avait-il déclaré le 1er décembre.

Donald Trump s'obstine à dénoncer des fraudes massives et refuse de reconnaître sa défaite. Mais son camp n'a jamais réussi à apporter la moindre preuve pour étayer ces accusations et les dizaines de recours en justice qu'il a présentés ont été quasiment tous rejetés, y compris ceux arrivés devant la Cour suprême.

L'ex-magnat de l'immobilier a aussi fait part ces derniers jours de sa « grande déception » car le ministre de la Justice n'a pas révélé avant l'élection de novembre l'existence d'une enquête sur la situation fiscale du fils de Joe Biden, Hunter.

Avec son air débonnaire et ses lunettes rondes, Bill Barr s'était pourtant imposé au sein du gouvernement comme l'un des plus solides défenseurs de Donald Trump et de la droite ultra-conservatrice.

« Avocat du président »

Ce juriste de 70 ans est un fervent partisan d'une lecture extensive des pouvoirs présidentiels, de la peine de mort, ou des pouvoirs de la police fédérale dans la gestion des manifestations contre les violences policières, mouvement historique qui traverse le pays depuis la mort de George Floyd.

A son arrivée à la tête du ministère en février 2019, cet homme calme, au ton bonhomme, jouissait d'une image assez lisse. Il avait déjà occupé ce poste au début des années 1990, un gage de sérieux dans une administration où les novices en politique étaient légion.

Mais ce relatif consensus a volé en éclat et Bill Barr s'est vite retrouvé affublé du surnom d' « avocat du président ». Il était notamment accusé d'avoir tout fait pour protéger Trump dans l'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur une possible collusion entre la Russie et l'équipe de campagne du candidat républicain en 2016. 

Fin 2019, il avait ainsi soutenu une théorie développée par le milliardaire, en totale contradiction avec son propre ministère.

Trump assurait alors que le FBI avait ouvert une enquête sur de possibles liens entre Moscou et son équipe de campagne pour des raisons politiques, une accusation balayée par l'inspecteur général, autorité indépendante au sein du ministère.

Mais Bill Barr avait préféré critiquer la police fédérale et la possible « mauvaise foi » de certains agents.

Selon ses partisans, ce natif de New York, diplômé de la prestigieuse université Columbia, ne défendait pas Donald Trump, mais la fonction présidentielle.

Il n'a eu de cesse de dénoncer l'opposition démocrate et la gauche américaine qui ont lancé selon lui « une attaque systématique des normes et de l'Etat de droit », soumettant le président à un « harcèlement constant ».

Catholique pratiquant, il a aussi déploré un déclin des valeurs religieuses aux Etats-Unis et une « campagne » des progressistes « pour détruire l'ordre moral traditionnel », tout en restant aux côtés d'un président deux fois divorcé et dont les commentaires sexistes avaient fait scandale en 2016. 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.