Niger: Au moins 17 soldats tués avant une réunion militaire ouest-africaine cruciale

Des soldats nigériens montent la garde à Niamey le 11 août 2023 (AFP).
Des soldats nigériens montent la garde à Niamey le 11 août 2023 (AFP).
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Publié le Jeudi 17 août 2023

Niger: Au moins 17 soldats tués avant une réunion militaire ouest-africaine cruciale

  • Dans un communiqué publié mardi, la Cedeao évoque « différentes attaques perpétrées par des groupes armés" ayant "provoqué la mort de plusieurs soldats nigériens», sans préciser les dates de celles-ci
  • L'attaque de mardi est la plus meurtrière depuis le coup d'Etat du 26 juillet

NIAMEY: Une attaque de djihadistes présumés a tué au moins 17 soldats au Niger avant une réunion militaire ouest-africaine cruciale jeudi, qui doit se pencher sur les modalités d'une possible intervention armée pour restaurer l'ordre constitutionnel dans ce pays après le coup d'Etat du 26 juillet.

Si l'option d'une intervention militaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) reste sur la table pour rétablir dans ses fonctions le président renversé Mohamed Bazoum, la voie du dialogue et de la diplomatie avec le régime militaire au pouvoir à Niamey semble néanmoins privilégiée.

Confronté depuis plusieurs années à la violence des groupes djihadistes, le Niger a été de nouveau endeuillé mardi: au moins 17 soldats nigériens ont été tués et vingt blessés dans une attaque près de la frontière du Burkina Faso, dans le sud-ouest du pays.

Dans un communiqué publié mardi, la Cedeao évoque "différentes attaques perpétrées par des groupes armés" ayant "provoqué la mort de plusieurs soldats nigériens", sans préciser les dates de celles-ci.

L'organisation qui "condamne fermement" ces attaques appelle en outre le régime militaire de Niamey "à rétablir l'ordre constitutionnel au Niger afin de pouvoir concentrer (son) attention sur la sécurité dans le pays" qui s'est "davantage fragilisée depuis la tentative de coup d'Etat".

L'attaque de mardi est la plus meurtrière depuis le coup d'Etat du 26 juillet.

Les militaires qui ont pris le pouvoir avec à leur tête le général Abdourahamane Tiani ont principalement mis en avant "la dégradation de la situation sécuritaire" pour justifier leur coup d'Etat.

La crise politique au Niger aggrave la sécurité alimentaire dans le pays, selon l'ONU

L'ONU a averti mercredi que la crise au Niger pourrait aggraver l'insécurité alimentaire dans le pays et a demandé instamment des exemptions humanitaires aux sanctions et à la fermeture des frontières afin d'éviter une catastrophe.

L'agence humanitaire des Nations unies, OCHA, a souligné qu'avant même le renversement du président Mohamed Bazoum par des militaires le pays comptait plus de trois millions de personnes en situation d'insécurité alimentaire aiguë.

Plus de sept millions de personnes, actuellement considérées comme en situation d'insécurité alimentaire modérée, "pourraient voir leur situation s'aggraver en raison de la crise en cours", a averti OCHA, citant une étude préliminaire du Programme alimentaire mondial (PAM), agence alimentaire de l'ONU.

Denrées vitales

Le programme alimentaire mondial (PAM) a averti mercredi que les sanctions régionales imposées par la Cedeao et les fermetures de frontières "affectaient grandement l'approvisionnement du Niger en denrées alimentaires vitales et en fournitures médicales", demandant "instamment à toutes les parties de faciliter les exemptions humanitaires".

Trois semaines après le coup d'Etat, la menace d'une intervention militaire de la Cedeao plane toujours sur Niamey.

Jeudi et vendredi, les chefs d'état-major ouest-africains  se réuniront à Accra au Ghana pour évoquer les détails d'une telle opération.

Mais les appels à une résolution pacifique de cette crise se sont multipliés ces derniers jours, y compris chez certains partenaires occidentaux comme les Etats-Unis qui ont annoncé mercredi qu'une nouvelle ambassadrice, Kathleen FitzGibbon, s'installerait bientôt à Niamey.

"Nous restons concentrés sur la voie diplomatique pour obtenir (...) le retour à l'ordre constitutionnel", selon le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue malien Assimi Goïta ont aussi souligné lors d'un entretien téléphonique l'importance "des moyens pacifiques politico-diplomatiques".

Le nouveau régime nigérien cherche aussi des alliés dans la région.

Mardi, le nouveau Premier ministre nommé par les militaires à Niamey, Ali Mahaman Lamine Zeine, s'est rendu à N'Djamena où il a été reçu par le président de transition tchadien Mahamat Idriss Deby Itno.

Il a souhaité "renouveler le sentiment de bon voisinage" entre les deux pays, insistant toutefois sur "l'indépendance" du Niger.

Processus de transition

Pour la première fois, il a indiqué que son pays était "dans un processus de transition", sans toutefois en préciser la durée avant d'éventuelles élections pour un retour à l'ordre constitutionnel.

Le Tchad, importante puissance militaire de la région du Sahel, avait indiqué la semaine dernière qu'il ne participerait à aucune intervention militaire aux côtés de la Cedeao, à laquelle il n'appartient pas.

Le Mali et le Burkina voisins, eux aussi dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d'Etat en 2020 et 2022, ont rapidement affiché leur solidarité envers les généraux de Niamey.

Ces derniers restent pour l'heure inflexibles et retiennent prisonnier le président déchu Mohamed Bazoum depuis le 26 juillet, qu'ils comptent poursuivre pour "haute trahison".

Ils estiment qu'une opération militaire contre leur pays serait une "agression illégale et insensée" et ont promis une "riposte immédiate" à toute agression.

L'armée nigérienne est mobilisée depuis des années dans la lutte contre les djihadistes, notamment dans l'immense région de Tillabéri, située dans la zone dite des "trois frontières" entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, où l'attaque de mardi a eu lieu.

Avant le coup d'Etat, la France, ex-puissance coloniale qui dispose de 1.500 soldats au Niger, participait activement avec l'armée nigérienne à la lutte contre ces groupes djihadistes.

Elle est depuis devenue l'une des cibles privilégiée du nouveau régime à Niamey qui l'accuse d'influencer les décisions de la Cedeao.


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.


L'Australie en deuil après un attentat antisémite qui a fait 15 morts sur une plage de Sydney

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  • Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang
  • "Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique

SYDNEY: L'Australie est en deuil lundi au lendemain d'un attentat antisémite perpétré par un père et son fils qui ont ouvert le feu sur un millier de personnes rassemblées sur une plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, faisant 15 morts, dont une enfant, et 42 blessés.

Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang, une vingtaine d'heures après une tuerie de dix minutes qui a provoqué une onde de choc dans cet immense pays d'Océanie et à l'international.

"Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique.

L'Australie, qui n'avait pas été frappée par une telle tuerie depuis 1996, a mis tous ses drapeaux en berne, a ordonné M. Albanese, qui a proposé aussi une législation encore plus stricte sur les armes à feu.

Dès dimanche, il avait dénoncé "une attaque ciblée contre les juifs australiens, au premier jour de Hanouka", la fête juive des "lumières" qui se tient durant neuf jours en décembre. Et il avait jugé que l'attentat visait "tous les Australiens".

Le chef de la police locale, Mal Lanyon, a précisé que ses enquêteurs avaient "découvert un engin explosif artisanal dans une voiture liée au criminel décédé", l'un des deux tireurs, le père, abattu par la police.

Et son fils, grièvement blessé, a fait l'objet d'une enquête du renseignement australien en 2019 pour des liens avec le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a révélé la chaîne publique australienne ABC.

"Dix minutes" 

L'attentat a meurtri dimanche vers 18H45 (07H45 GMT) l'immense plage de Bondi, la plus connue d'Australie et à l'étranger, envahie par des milliers de promeneurs, nageurs et surfeurs en ce début d'été austral.

"Nous avons entendu les coups de feu (...) Dix minutes de détonations incessantes", a déclaré à l'AFP Camilo Diaz, étudiant chilien de 25 ans.

Timothy Brant-Coles, touriste britannique, a confié à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques".

"C'est allé très vite", a confié aussi à l'AFP un Français de 23 ans, Alban Baton, qui s'est réfugié dans la chambre froide d'une épicerie.

Les assaillants étaient Sajid Akram, 50 ans, entré grâce à un visa en Australie en 1998 et qui avait un permis pour le port de six armes, et son fils Naveed Akram, 24 ans, né dans le pays, selon la police de la Nouvelle-Galles-du-Sud, Etat dont Sydney est la capitale.

Le père a été abattu par des policiers, le fils est hospitalisé dans un état critique, selon la police et la presse.

Sur la colline verdoyante surplombant la plage, un journaliste de l'AFP a vu lundi encore une poussette, des sacs et des serviettes laissés par les gens qui ont couru se mettre à l'abri. Depuis la nuit de dimanche à lundi, ce quartier d'habitude très animé a été bouclé.

"Héros" 

Le Premier ministre Albanese, tout comme le président américain Donald Trump, ont salué des "héros" qui sont intervenus dimanche.

Une vidéo virale sur les réseaux sociaux montre un homme sur un parking se précipiter par derrière sur un assaillant, l'agripper et lui arracher son arme, avant de le mettre en joue et de le faire fuir.

Nombre de dirigeants mondiaux ont condamné avec force un attentat qui a tué 15 personnes âgées de dix ans pour une fillette, à 87 ans, un Français de 27 ans, Dan Elkayam, un rabbin de 41 ans né à Londres, Eli Schlanger, et Alex Kleytman, un survivant de la Shoah né en UKraine.

On compte au moins 42 blessés.

Donald Trump a fustigé un attentat "purement antisémite".

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a assuré que "l"Europe se tenait aux côtés de l'Australie et des communautés juives partout dans le monde".

En Israël, le président Isaac Herzog a parlé d'une "attaque très cruelle contre des juifs" perpétrée par "d'ignobles terroristes".

Son Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui dénonce la résurgence de l'antisémitisme dans le monde depuis le massacre du 7 octobre 2023 et la guerre dans la bande de Gaza, a fustigé un "cancer qui se propage lorsque les dirigeants restent silencieux et n'agissent pas".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron ont fait part de leur solidarité.

Le Conseil national des imams australien a appelé "tous les Australiens, y compris la communauté musulmane australienne, à se serrer les coudes dans l'unité, la compassion et la solidarité".

Une série d'attaques antisémites a semé la peur chez les juifs d'Australie depuis plus de deux ans et Canberra a accusé Téhéran d'être à l'origine de deux de ces actes et a expulsé il y a quatre mois l'ambassadeur iranien.