Le wasabi, or vert de la cuisine japonaise, piqué par la pandémie

Près de la moitié des 550 tonnes de rhizomes - la tige souterraine du wasabi - produites au Japon en 2019 provenaient de Shizuoka (Photo, AFP)
Près de la moitié des 550 tonnes de rhizomes - la tige souterraine du wasabi - produites au Japon en 2019 provenaient de Shizuoka (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 15 décembre 2020

Le wasabi, or vert de la cuisine japonaise, piqué par la pandémie

IZU: Impensable de déguster des sushis sans wasabi. Et pourtant, beaucoup de consommateurs ne connaissent que son imitation, une pâte à base de raifort artificiellement colorée, mais la pandémie force les producteurs japonais à tenter d'élargir leur clientèle. 

Verte et piquante, cette racine pousse en 12 à 18 mois et n'est produite que dans une poignée de régions japonaises, car sa culture requiert des conditions très particulières. 

« L'ingrédient le plus important, c'est de l'eau pure, en abondance », explique Yoshihiro Shioya, en sortant un plant de wasabi du sable. « Il faut absolument que la température de cette eau reste entre 10 et 15 degrés toute l'année ». 

A 150 km au sud-ouest de Tokyo, les montagnes de la péninsule d'Izu, où la famille de cet agriculteur de 62 ans cultive du wasabi depuis sept générations, offrent un environnement idéal, avec des précipitations abondantes et un sol volcanique favorisant les infiltrations. 

« L'eau ruisselle depuis le sommet de la montagne, aménagée en terrasses recouvertes de couches de pierres et de sable, qui la filtrent et la purifient », précise Yasuaki Kohari, de la coopérative agricole d'Izu. 

Le département de Shizuoka, celui de la péninsule d'Izu, est d'ailleurs le berceau naturel du wasabi, lequel serait utilisé dans la cuisine japonaise depuis quatre siècles, apprécié et popularisé, raconte-t-on, par le shogun Ieyasu Tokugawa (1543-1616), l'un des unificateurs historiques de l'archipel. 

Près de la moitié des 550 tonnes de rhizomes - la tige souterraine du wasabi - produites au Japon en 2019 provenaient de Shizuoka, selon le ministère de l'Agriculture. 

C'est en râpant ce rhizome que l'on obtient le condiment corsé et aux propriétés antibactériennes qui relève le goût des mets de poisson cru ou des soba (nouilles de sarrasin). 

Un secteur fragilisé  

A cause de la faiblesse de la production, la quasi-totalité du wasabi d'Izu est acquise par des grossistes de Tokyo et Osaka (ouest du Japon), qui les revendent principalement à des restaurants haut de gamme. 

Toshiya Matsushita, chef d'un restaurant huppé de sushis à Tokyo, n'imaginerait pas utiliser du « faux » wasabi. « Il est farineux en bouche et n'a pas trop de goût », déclare-t-il tout net. 

« Le wasabi frais, tout en escamotant l'odeur du poisson cru, en rehausse le goût. Il est piquant, mais avec des notes sucrées », estime-t-il. « Le goût, la texture et le piquant sont différents selon la façon de râper » de chaque chef. 

Cette exigence a un coût: M. Matsushita, qui utilise une racine par jour, râpée au fur et à mesure des commandes car le piquant du wasabi frais s'évapore en vingt minutes, dit y consacrer l'équivalent de plus de 600 euros par mois. 

Aussi la plupart des consommateurs, même au Japon, ignorent la vraie saveur du wasabi. La concentration de ses débouchés a aussi mis ses producteurs en difficulté à cause de la pandémie. 

Pendant l'état d'urgence au Japon en avril-mai, « les restaurants ont fermé complètement », se souvient l'agriculteur Yoshihiro Shioya. Les grossistes, qui ne recevaient plus de commandes, ont demandé aux producteurs de ralentir leurs expéditions. 

L'impact du coronavirus perdure. « Les restaurants ont rouvert, mais ils accueillent moins de clients qu'avant » et la consommation est loin de ses niveaux d'avant-pandémie, explique M. Shioya. 

Sel et crème glacée  

Pour diversifier leur clientèle, les producteurs de wasabi en ont vendu une partie à des chaînes de supermarchés au Japon. Conséquence insolite de la crise, cela a permis à des consommateurs de découvrir le wasabi authentique. 

Les effets économiques ont cependant été limités, car « les gens ne sont pas habitués à acheter des produits si chers au supermarché », ajoute M. Shioya. 

Pour populariser davantage le wasabi, la petite entreprise Yamamoto Foods, à une heure de route des plantations d'Izu, s'est spécialisée dans la vente de produits à base du précieux condiment. 

« On peut aussi consommer les tiges, les fleurs, les feuilles »  du wasabi, explique Mayumi Yasumori, cheffe de boutique de Yamamoto Foods. 

L'entreprise utilise ces parties du wasabi pour en faire des sauces, des copeaux à saupoudrer sur du riz, du sel, de la mayonnaise et même de la crème glacée. 

« Nous voulons faire savoir que le wasabi n'est pas seulement un figurant dans la cuisine, mais peut aussi avoir le rôle principal », plaide Mme Yasumori. 


56 projets annoncés à Choose France, avec la perspective de 10 000 créations d'emplois

Le président français Emmanuel Macron s'exprime au siège français de Microsoft à Issy-les-Moulineaux, au sud de Paris, le 13 mai 2024 (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron s'exprime au siège français de Microsoft à Issy-les-Moulineaux, au sud de Paris, le 13 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • Le géant américain Microsoft apporte à lui seul 4 milliards d'euros, avec un nouveau centre de données à Mulhouse
  • Le géant canadien des frites surgelées McCain, qui accueille lundi le président Macron dans son usine de la Marne, va investir plus de 350 millions d'euros pour moderniser et augmenter la capacité de ses trois sites français

PARIS: Avec une moisson "record" selon l'Elysée de 56 projets pour 15 milliards d'euros, et la perspective de 10.000 emplois créés, les annonces du 7ème sommet Choose France lundi touchent aux domaines-phares de l'intelligence artificielle, de la décarbonation, mais aussi de la santé et de la finance

IA: Microsoft et Amazon en pointe

Sept projets portent sur ce domaine.

Le géant américain Microsoft apporte à lui seul 4 milliards d'euros, avec un nouveau centre de données à Mulhouse et l'agrandissement d'autres à Paris et Marseille. Il veut aussi former un million de Français à l'intelligence artificielle et 2.500 start-up dans leur adoption de l'IA.

Amazon annonce plus de 1,2 milliard d'euros d'investissements permettant de créer plus de 3.000 emplois directs en CDI. Ils visent à renforcer son réseau logistique et soutenir le développement de l'infrastructure cloud d'Amazon Web Services (AWS).

Le Japonais Telehouse, leader mondial des data-centers à forte connectivité, allouera 1 milliard d'euros pour construire et opérer trois nouveaux data-centers éco-responsables dans le sud et en Ile-de-France (100 emplois).

Décarbonation: engrais, frites, terres rares

Onze projets sont annoncés au sommet.

FertigHy (Espagne) veut investir 1,3 milliard d'euros à Languevoisin (Somme) dans une usine d'engrais qui réduirait fortement les rejets de dioxyde de carbone.

Le géant canadien des frites surgelées McCain, qui accueille lundi le président Macron dans son usine de la Marne, va investir plus de 350 millions d'euros pour moderniser et augmenter la capacité de ses trois sites français, dans le Pas-de-Calais et la Marne.

Le groupe chimique belge Solvay consacrera 100 millions d'euros à reconvertir son usine de La Rochelle pour lancer la première phase d'une unité de production à grande échelle de terres rares, indispensables aux moteurs des voitures électriques.

Mobilité verte

Dix annonces concernent ce secteur.

En particulier, l'allemand Lilium doit investir 400 millions d'euros en Nouvelle-Aquitaine pour produire un avion régional électrique et reconditionner les batteries de cet avion. 850 emplois seraient créés.

Le groupe européen Skeleton Technologies compte investir 600 millions d'euros et créer 300 emplois pour développer à Toulouse des batteries de nouvelle génération puis les construire.

La start-up suisse KL1 compte implanter une usine de raffinage de nickel à Blanquefort (Gironde), pour 300 millions d'euros, représentant 200 emplois.

Le seul investisseur indien du sommet, Motherson, mettra 150 millions d'euros dans AD Industries (aérospatial) à Brive-la-Gaillarde (Corèze).

 


Le Programme du quartier historique de Djeddah et Cruise Saudi s’associent pour augmenter le nombre de visiteurs

Al-Balad, le quartier historique de Djeddah et site du patrimoine mondial de l’Unesco, accueillera des œuvres d’artistes régionaux et internationaux. (Agence de presse saoudienne)
Al-Balad, le quartier historique de Djeddah et site du patrimoine mondial de l’Unesco, accueillera des œuvres d’artistes régionaux et internationaux. (Agence de presse saoudienne)
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  • Depuis son lancement, le programme a accueilli plus de 300 000 croisiéristes
  • L’initiative devrait favoriser la création d’emplois, soutenir les petites entreprises et promouvoir des activités économiques à long terme

DJEDDAH: Le Programme du quartier historique de Djeddah et Cruise Saudi sont convenus de travailler ensemble pour augmenter le nombre de croisiéristes internationaux dans la ville tout en préservant son intégrité culturelle et historique.

Le programme, mis en place en 2018 sous les auspices du ministère de la Culture, supervise diverses initiatives au sein de la région dite «historique» de Djeddah dans le but de la promouvoir en tant que centre culturel.

Cruise Saudi appartient au Fonds public d’investissement et gère les services et les infrastructures en lien avec les croisières, y compris le développement de terminaux et l’organisation d’excursions à terre.

Depuis son lancement, le programme a accueilli plus de 300 000 croisiéristes.

Les deux parties ont signé un protocole d’accord pour stimuler l’activité économique et promouvoir la région, en utilisant l’expertise du secteur privé pour améliorer l’expérience des visiteurs.

L’initiative devrait favoriser la création d’emplois, soutenir les petites entreprises et promouvoir des activités économiques à long terme qui seraient bénéfiques pour l’ensemble de la communauté.

«Le secteur du tourisme connaît une période de croissance et de prospérité, ce qui contribue à renforcer la présence du Royaume sur la carte touristique mondiale, conformément à l’initiative Vision 2030», déclare Abdelaziz ben Ibrahim al-Issa, directeur général du Programme du quartier historique de Djeddah.

«Notre partenariat stratégique avec Cruise Saudi vise non seulement à stimuler la croissance économique, mais également à participer activement à la régénération du quartier. Nous nous engageons à protéger le patrimoine matériel et immatériel qui a valu au quartier son classement sur la liste de l’Unesco.»

Lars Clasen, PDG de Cruise Saudi, soutient: «Ce partenariat est essentiel dans la régénération stratégique et la durabilité du quartier. Grâce à cette alliance, nous nous engageons à présenter aux touristes de Cruise Saudi une expérience inspirante au moyen du patrimoine enrichi du quartier.»

«Le quartier historique de Djeddah est l’une de nos destinations les plus populaires en termes d’excursions terrestres et nous constatons à quel point les voyageurs internationaux aiment explorer ses sites historiques uniques à travers les visites et les expériences que nous proposons.»

«Ce protocole d’entente représente notre vision commune et marque une nouvelle étape passionnante, ouvrant la voie à des efforts de collaboration pour attirer davantage de visiteurs vers cette destination enchanteresse tout en protégeant son patrimoine et son authenticité.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le groupe Emirates annonce un bénéfice annuel record de 5,1 milliards de dollars

L'emblème d'Emirates Airlines est représenté le 22 novembre 2023 sur un Airbus A 380-800 alimenté à 100 % de carburant d'aviation durable (Photo, AFP).
L'emblème d'Emirates Airlines est représenté le 22 novembre 2023 sur un Airbus A 380-800 alimenté à 100 % de carburant d'aviation durable (Photo, AFP).
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  • Des investissements de 2,4 milliards de dollars ont été réalisés en 2023-2024
  • La performance de la plus grande compagnie aérienne du Moyen-Orient intervient dans un contexte régional

DUBAÏ: Le groupe Emirates, basé à Dubaï et propriétaire de la compagnie aérienne la plus importante du Moyen-Orient, a annoncé lundi un bénéfice net annuel record de 5,1 milliards de dollars, en hausse de 71% par rapport à l'année précédente.

Le fleuron de l'émirat du Golfe a "placé la barre très haut en réalisant une nouvelle performance record" sur l'exercice 2023-2024 clos fin mars, s'est félicité son PDG, Cheikh Ahmed ben Saeed Al Maktoum, dans un communiqué, en soulignant "la forte demande de transport aérien et de services liés aux voyages dans le monde".

Le groupe avait déjà dégagé un profit record l'année dernière, de 3 milliards de dollars, après deux années de fortes pertes dues à la crise du Covid-19.

En pleine pandémie, Emirates avait enregistré des pertes annuelles record de 5,5 milliards de dollars en 2020-2021, ramenées à 1,1 milliard de dollars l'exercice suivant. Ces pertes ont été effacées par les bénéfices cumulés ces deux dernières années, a souligné le communiqué.

A elle seule, la compagnie aérienne a engrangé 4,7 milliards de dollars de profits cette année, en hausse de 63% sur un an. Le groupe détient également Dnata, une entreprise de services à l'aéroport de Dubaï, dont les bénéfices ont été multiplié par quatre, à 400 millions de dollars.

La situation financière du groupe "nous place aujourd'hui dans une position solide" et "nous permet d'investir pour offrir des produits et des services encore meilleurs et une plus grande valeur ajoutée", a ajouté son patron.

Des investissements de 2,4 milliards de dollars ont été réalisés en 2023-2024 dans "de nouveaux avions, installations, équipements, entreprises et technologies de pointe pour soutenir ses plans de croissance", selon le communiqué.

Emirates devrait recevoir 10 nouveaux avions Airbus de type A350 en 2024-2025, mais la compagnie est confrontée aux retards de livraisons de l'avionneur américain Boeing auquel elle a commandé au total 205 appareils 777X.

«Environnements volatils»

La performance de la plus grande compagnie aérienne du Moyen-Orient intervient dans un contexte régional marqué par plus de sept mois de guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Cheikh Ahmed ben Saeed Al Maktoum a néanmoins dit s'attendre "à ce que la demande des clients pour le transport aérien et les voyages reste forte dans les mois à venir", malgré les risques liés notamment aux "environnements volatils provoqués par des changements socio-politiques".

Pour soutenir la croissance de son transport aérien, Dubaï a annoncé la construction d'un nouveau terminal de passagers à l'aéroport Al-Maktoum, pour un montant de plus de 34,8 milliards de dollars.

Cet aéroport situé à une cinquantaine de km du centre de Dubaï accueille depuis 2010 une petite partie du trafic, mais sa capacité est appelée à croître pour atteindre 260 millions de passagers par an.

Il doit prendre la relève de l'aéroport international de Dubaï (DXB), dont la capacité maximale est de 120 millions de passagers, et dont la situation, au centre de l'émirat empêche toute extension.

Selon cheikh Ahmed ben Saeed Al-Maktoum, qui est également le président de Dubaï Aviation City Corporation, la première phase du projet sera achevée d'ici 10 ans, et permettra "d’accueillir 150 million de passagers par an".