Un avocat britannique soutient les tests polygraphiques pour les terroristes libérés

L'assaillant du pont de Londres Usman Khan (Photo, AFP)
L'assaillant du pont de Londres Usman Khan (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 15 décembre 2020

Un avocat britannique soutient les tests polygraphiques pour les terroristes libérés

  • «Tout comme les délinquants sexuels, les terroristes sont des menteurs»
  • «Il n’existe pas de pilule miracle à prendre qui déradicaliserait les gens, qu'ils reviennent de Syrie ou qu'ils sortent de prison»

LONDRES: Jonathan Hall, expert britannique et contrôleur indépendant de la législation sur le terrorisme, affirme que les programmes de déradicalisation des terroristes condamnés ne fonctionnent pas, qualifiant ces derniers de «menteurs». Pour lui, les extrémistes condamnés sont comme des délinquants sexuels qui mentent sur leur évolution pour obtenir leur libération de prison. 

Son analyse intervient alors que le Royaume-Uni tente d’accroître les pouvoirs des autorités qui surveillent les terroristes et les extrémistes après leur libération de prison. 

«Le public ne doit se faire aucune illusion sur l’efficacité des projets de réhabilitation des dangereux djihadistes: il n’existe pas de preuve suggérant qu'ils ont beaucoup d'effet», explique Jonathan Hall au Times. 

Pour M. Hall, les personnes libérées de prison devraient être placées sous surveillance constante. Il soutient les plans du gouvernement visant à garantir que les personnes libérées sont, entre autres, régulièrement soumises au détecteur de mensonge – ou polygraphe.  

«Tout comme les délinquants sexuels, les terroristes sont des menteurs», poursuit-il pour The Times. «C’est bien documenté. Certains diront des choses simplement parce qu’ils savent que c’est ce que les gens veulent entendre. Et c'est une question vraiment délicate.» 

«Il n'y a pas de solution idéale, il n’existe pas de pilule miracle à prendre qui déradicaliserait les gens, qu'ils reviennent de Syrie ou qu'ils sortent de prison», ajoute-t-il. «C’est un processus assez difficile, complexe et la situation est tendue. On ne peut pas faire croire aux gens que les personnes embrigadées dans une idéologie par un mentor théologique s’en sortent facilement. Les choses sont beaucoup plus compliquées.» 

Mais Jonathan Hall rejette l'idée que tous les extrémistes condamnés sont sans espoir de rédemption. 

«Je comprends que les gens essaient, car s’ils ne le faisaient pas, cela empêcherait tout espoir, et ces délinquants sont soumis à des restrictions assez importantes. Cela vaut donc la peine de leur donner la possibilité de changer», explique-t-il. «Il y en a qui changeront, mais nous ne devons pas nous faire d’illusions, ce n'est pas un processus automatique. Dans de nombreux cas, cela ne fonctionnera tout simplement pas. Cela ne veut pas dire que cela n’en vaut pas la peine.» 

Ces dernières années, le Royaume-Uni a été confronté à cette question: que faire avec les djihadistes, des membres du groupe militant Daech, comme Shamima Begum, aux terroristes nationaux? 

En 2019, Usman Khan a poignardé à mort deux personnes sur le pont de Londres, site d'une précédente attaque terroriste en 2017, avant d'être abattu par la police. Il avait été autorisé à sortir de prison sous conditions et avait participé au Programme britannique de renoncement et de désengagement (DDP), qui comprend un soutien théologique et un accès régulier à un psychologue. 

Parallèlement au DDP, considéré comme le plus complet, le Royaume-Uni a deux autres programmes de déradicalisation: Prevent, pour prévenir la radicalisation, et Channel, pour lutter contre les premiers signes d’extrémisme. 

En février, Sudesh Amman a poignardé deux personnes à Streatham, dans le sud de Londres, avant d'être abattu. Il avait également été libéré sous conditions à la suite d’une condamnation pour des infractions terroristes, mais était toujours jugé suffisamment dangereux pour justifier une surveillance policière constante. 

Après l’attaque de Streatham, le gouvernement britannique a introduit la loi sur les délinquants terroristes le même mois, pour rendre plus difficile la libération des terroristes condamnés. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur ArabNews.com 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.