A Taïwan, les marchands de jade voient leur commerce perdre de son éclat

Cette photo prise le 16 juillet 2023 montre des personnes regardant des articles exposés au marché du jade de Jianguo à Taipei. Le secteur du commerce du jade à Taïwan, qui, selon l'association du jade de l'île, rapportait 16 millions d'USD par an avant la pandémie de ventes d'antiquités en jade, est en perte de vitesse depuis la fin de l'ère soviétique. (AFP).
Cette photo prise le 16 juillet 2023 montre des personnes regardant des articles exposés au marché du jade de Jianguo à Taipei. Le secteur du commerce du jade à Taïwan, qui, selon l'association du jade de l'île, rapportait 16 millions d'USD par an avant la pandémie de ventes d'antiquités en jade, est en perte de vitesse depuis la fin de l'ère soviétique. (AFP).
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Publié le Vendredi 18 août 2023

A Taïwan, les marchands de jade voient leur commerce perdre de son éclat

  • La boutique de M. Lee dans le quartier Da'an à Taipei, recèle de vieux trésors de jade dont la valeur surpasse celle de certains immeubles du quartier
  • Le montant total de sa marchandise ne représente qu'une part infime des fortunes brassées par le jade ancien dont les ventes rapportaient, selon l'Association du jade à Taïwan, près de 16 millions de dollars par an avant la pandémie

TAIPEI : Un antiquaire de Taïwan examine les minuscules oreilles d'un petit cochon de jade qui tient dans le creux de sa main, puis confirme l'authenticité de cette pièce, vieille de quatre siècles.

"Les plis dans les oreilles du cochon témoignent d'un travail manuel d'artisanat ancien" de la dynastie Ming (1368-1644), affirme l'expert de 60 ans, qui n'a donné que son nom de famille, Lee.

"La taille est très soignée. S'il s'agissait d'une copie, ils ne seraient pas si délicats et détaillés", explique-t-il.

La boutique de M. Lee dans le quartier Da'an à Taipei, recèle de vieux trésors de jade dont la valeur surpasse celle de certains immeubles du quartier.

Le montant total de sa marchandise ne représente qu'une part infime des fortunes brassées par le jade ancien dont les ventes rapportaient, selon l'Association du jade à Taïwan, près de 16 millions de dollars par an avant la pandémie.

Mais les marchands avertissent que le secteur s'essouffle désormais dans un contexte d'économie mondiale en plein marasme. Les acquéreurs sont devenus bien plus prudents, sur un marché inondé de contrefaçons.

Avec la dégradation des relations entre Taipei et Pékin depuis l'élection de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen en 2016, les plus gros acheteurs du continent restent absents en raison des restrictions de voyage.

Il y a encore sept ans, "la période était très bonne pour les Taïwanais qui faisaient du commerce d'antiquités ou de jade", assure Liu San-bian, qui gère un magasin au Metropolitan Jewelry and Antiques Emporium.

"Cela a décliné quand la politique a lentement affecté les voyages de part et d'autre du détroit", ajoute-t-il, résumant la situation actuelle à un dilemme : "Difficile d'acheter, difficile de vendre".

"Les Chinois ont cessé de venir et les riches de Taïwan n'achètent plus. Il n'y a pas d'approvisionnement du marché (...) et les collectionneurs ici ne sont pas disposés à mettre leurs articles en vente", raconte M. Liu.

«Précieux trésors nationaux»

Bien avant que Taïwan n'acquiert sa réputation dans la fabrication de semi-conducteurs de haute-technologie, c'était le lieu de prédilection des amateurs d'antiquités chinoises, pour la plupart sorties de Chine continentale pendant la Révolution culturelle et emportées à Taïwan et dans la région de Hong Kong.

Le gouvernement chinois considère généralement que le commerce d'antiquités historiques est illégal si ces pièces n'ont pas été transmises par héritage ou achetées dans des lieux autorisés, tels que les magasins de reliques culturelles.

Mais il existe une zone grise à Taïwan, où les collectionneurs affirment avoir obtenu les objets par des moyens légitimes, en particulier s'il s'agit d'objets personnels.

"Les collectionneurs de Taïwan ont commencé à collectionner lorsqu'ils ont réalisé qu'il s'agissait de précieux trésors nationaux", explique à l'AFP Chang Juben, président de l'Association taïwanaise des collections de jade.

"Dans la vaste communauté chinoise, la réputation de Taïwan est qu'on peut venir ici pour voir, toucher et acheter du jade de qualité."

Le marché du jade ancien a décollé vers 2011 quand Ma Ying-jeou, ami de Pékin, était président, "le flot d'acheteurs de Chine et d'autres pays était alors incessant", se souvient M. Chang.

Aujourd'hui, le marché taïwanais représente environ un quart de sa valeur annuelle - environ 9,4 à 15,7 millions de dollars pendant les années de prospérité - et il est facile d'être dirigé vers des artefacts non authentiques.

"Le marché repose sur le bouche à oreille", souligne M. Chang. "Il faut savoir où s'adresser et trouver le bon interlocuteur".

La plupart des collectionneurs réputés sont "protecteurs" de leurs trésors et ne dévoilent pas leurs pièces de choix aux premiers venus qui ne savent sans doute pas en apprécier la qualité, ni aux spéculateurs.

«Bâtir une réputation»

A deux heures de vol, Hong Kong, plaque-tournante des antiquités chinoises vendues à la fois dans le dédale des marchés et dans les maisons d'enchères haut de gamme, raconte une tout autre histoire.

Pola Antebi, vice-présidente de Christie's à Hong Kong, dit observer une tendance où les collectionneurs d'antiquités cèdent des collections qui ont entre 30 et 50 ans.

"Nous avons vendu plusieurs collections importantes de Taïwan à Hong Kong ces dernières années, y compris la remarquable collection de jades anciens de Chang Wei-Hwa", dit-elle.

Sa collection d'antiquités de jade des dynasties Qin et Han s'est vendue 9,3 millions de dollars en novembre, tandis que trois ventes précédentes de M. Chang ont rapporté 24,7 millions de dollars entre 2019 et 2021.

Malgré le ralentissement de l'activité à Taïwan, les acteurs du jade dans l'île restent convaincus que le commerce "survivra quoi qu'il arrive", assure M. Lee.

Sa boutique qui abrite des aquariums de coraux iridescents, attire les visiteurs grâce au bouche-à-oreille. Plusieurs voyages peuvent être effectués avant qu'une transaction ne soit effectuée, si tant est qu'elle le soit.

"Il faut très longtemps pour se bâtir une réputation, mais il est très facile de la ruiner. Il suffit qu'une pièce vendue soit un faux (...) pour vous ruiner."


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
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  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.

 

 


Vision Golfe 2025 : Paris accueille une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre la France et le Golfe

Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
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  • Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des pays du
  • Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques

PARIS: Les 17 et 18 juin prochains, la troisième édition de Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Ce forum de haut niveau, désormais incontournable, vise à transformer les visions stratégiques partagées en partenariats concrets, autour du thème : « Des visions audacieuses à l’impact concret : une nouvelle ère de coopération ».

Un programme structuré autour de dix axes stratégiques

Pendant deux jours, Vision Golfe 2025 mettra en lumière dix domaines clés de collaboration : transition énergétique, intelligence artificielle, santé, éducation, agroalimentaire, infrastructures intelligentes, luxe, sport, mobilité et environnement d’investissement.

Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques.

Des figures majeures au programme

L’événement accueillera des ministres de haut rang de France et du Golfe, apportant une perspective politique de premier plan sur les grandes orientations bilatérales. Parmi les institutions représentées figurent notamment l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed  (MBZUAI) à Abou Dhabi et le Abu Dhabi Investment Office (ADIO), tous deux engagés dans la construction de ponts technologiques et économiques entre les deux régions.

Une ambition européenne portée par la France

En tant que première destination des investissements étrangers en Europe en 2024, la France joue un rôle de passerelle vers le marché européen pour les fonds souverains, les investisseurs privés et les start-ups innovantes du Golfe.

Vision Golfe 2025 s’inscrit dans cette dynamique en offrant une plateforme stratégique pour explorer de nouvelles synergies économiques.

Bilan positif et continuité

La précédente édition avait permis la signature d’accords marquants, notamment entre la Saudi Ports Authority (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ainsi que la création du France Lab au sein de la MBZUAI — véritable symbole de coopération en matière d’intelligence artificielle.

Vers un partenariat durable et multidimensionnel

Dans un contexte de croissance continue des échanges — estimés à 20,9 milliards d’euros entre la France et le CCG en 2024, dont 8,5 milliards avec les Émirats arabes unis et 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite — Vision Golfe 2025 ambitionne de consolider un partenariat structuré autour de trois piliers :

  • l’innovation industrielle,
  • les échanges académiques et culturels,
  • les projets d’investissement stratégique.

La session ministérielle « Blueprints for 2030 » et le panel « Innover pour la durabilité » promettent d’ouvrir la voie à des coopérations concrètes et orientées vers des résultats mesurables.

Vision Golfe 2025 s’impose comme un carrefour stratégique, où ambitions partagées et réalisations concrètes convergent pour dessiner l’avenir des relations entre la France et les pays du Golfe.


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com