La Journée mondiale de l'aide humanitaire met en lumière les crises à l'origine des déplacements

Dans cette photo prise le 5 novembre 2016, un secouriste de l'ONG maltaise Moas porte un bébé lors d'une opération de sauvetage de 146 migrants et réfugiés par le navire Topaz Responder au large des côtes libyennes. Des migrants et réfugiés d'Afrique, d'Asie et du Moyen-Orient tentent une traversée périlleuse vers l'Europe en bateau dans l'espoir de trouver une vie meilleure (Photo, AFP).
Dans cette photo prise le 5 novembre 2016, un secouriste de l'ONG maltaise Moas porte un bébé lors d'une opération de sauvetage de 146 migrants et réfugiés par le navire Topaz Responder au large des côtes libyennes. Des migrants et réfugiés d'Afrique, d'Asie et du Moyen-Orient tentent une traversée périlleuse vers l'Europe en bateau dans l'espoir de trouver une vie meilleure (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 19 août 2023

La Journée mondiale de l'aide humanitaire met en lumière les crises à l'origine des déplacements

  • Bien que la Syrie reste la plus grande source de personnes déplacées, elle est suivie de près par l’Ukraine et l’Afghanistan
  • Les conflits en cours, ainsi que les bouleversements liés au climat entraînent un déplacement accru de population

DUBAÏ : Youssef Bayrakdar avait 19 ans lorsqu'en mars 2012, lui et sa famille furent contraints de quitter leur maison à Homs, à peine un an après le début du conflit en Syrie. Sa sœur, son mari, leurs enfants et tous les habitants de leur immeuble avaient été tués par des miliciens.

Après cinq jours, les familles endeuillées furent enfin autorisées à sortir leurs morts pour les enterrer. «Les milices ont continué de tuer et ont totalement éradiqué près de 25 quartiers et massacré 100 familles», a raconté Bayrakdar à Arab News.

Lui et sa famille survivante ont fui à la campagne, où ils sont restés jusqu'en 2015. Cependant, la guerre les a rattrapés, avec des roquettes qui tombaient près de chez eux. Alors que ses parents ont choisi de retourner en ville, Bayrakdar et ses deux frères et sœurs ont choisi de devenir politiquement actifs.

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Des migrants d'Afrique, échoués sur le rivage à la frontière libyo-tunisienne à Ras Jedir, implorent d'être sauvés d'une zone désertique entre la Libye et la Tunisie le 26 juillet, des semaines après que les autorités tunisiennes les aient prétendument abandonnés là-bas, démunis de tout (Photo, AFP).

«Aujourd'hui, nous trois vivons dans la partie nord d'Alep (qui n'est pas sous le contrôle du gouvernement) et nous ne pouvons pas rendre visite à nos parents», a-t-il dit. «Je crois vraiment que nous ne les reverrons plus jamais.»

Bayrakdar fait partie des millions de personnes à travers le monde qui ont été déplacées par les conflits, les persécutions, les catastrophes naturelles ou le manque d'opportunités économiques.

Selon l'agence des Nations unies pour les réfugiés, le HCR, depuis le début de la crise en 2011, 13 millions de personnes en provenance de Syrie ont fui leurs régions d'origine ou de résidence habituelle pour chercher refuge dans d'autres parties de leur pays, dans des pays voisins ou dans d'autres pays. 

Environ 5,6 millions de Syriens ont cherché refuge à l'étranger, tandis que 6,9 millions de personnes sont toujours déplacées à l'intérieur du pays. Bien que certains réfugiés syriens soient depuis retournés chez eux, les agences d’aide ont eu du mal à préciser les chiffres exacts. 

Bien que la Syrie reste la principale source de personnes déplacées, elle est suivie de près par l'Ukraine, l'Afghanistan, le Venezuela, le Soudan du Sud et le Myanmar.

«Environ 52% de tous les réfugiés et autres personnes ayant besoin de protection internationale proviennent de seulement trois pays : la Syrie (6,5 millions), l'Ukraine (5,7 millions) et l'Afghanistan (5,7 millions)», a déclaré Matthew Saltmarsh, responsable des nouvelles et des médias au HCR, à Arab News.

«Mais bien sûr, il y a pleins d’autres pays, notamment le Soudan, le Soudan du Sud, le Venezuela et le Myanmar.»

En effet, la violence persistante au Soudan, qui a débuté le 15 avril, a contraint environ 4,3 millions de personnes à fuir leur domicile. Plus de 3,2 millions sont déplacées à l'intérieur du pays, 900 000 ont fui vers les pays voisins et 195 000 citoyens Sud-Soudanais ont été contraints de rentrer chez eux, selon le Comité international de la Croix-Rouge.

Déstabilisation

La crise humanitaire qui en résulte risque de déstabiliser la région plus large, car plusieurs pays frontaliers du Soudan ont eux-mêmes enduré des décennies de conflits, d'instabilité politique et économique, de faim et de sécheresse, et ont besoin de soutien international.

«Il est important de signaler que le Soudan connaissait déjà un lourd déplacement interne et une crise des réfugiés avant le début du conflit actuel, car il hébergeait déjà plus d'un million de réfugiés déplacés en raison des conflits dans les pays voisins», a déclaré Imene Trabelsi, porte-parole régionale du CICR, à Arab News.

Selon les données des Nations unies, près de 110 millions de personnes dans le monde sont actuellement classées comme déplacées, soit le double du nombre il y a seulement une décennie.

Selon Saltmarsh, les conflits multiples en cours, notamment la guerre en Ukraine, ainsi que les bouleversements causés par le climat, entrainent un nombre accru de déplacements :  les personnes sont déracinées de leurs foyers et sont souvent contraintes de braver des itinéraires dangereux pour afin une relative sécurité. 

«Parfois, il semble que les humains aient plus de facilite à se battre qu’à rechercher la paix», a-t-il ajouté. «Soit la communauté internationale s'unie pour agir pour résoudre cette tragédie humaine, résoudre les conflits et trouver des solutions durables, soit cette terrible tendance se poursuivra.»

«Nous avons besoin d'une action urgente, immédiate et collective pour traiter les causes profondes et les conséquences du déplacement.»

Il existe certaines exceptions notables à ce tableau sombre, des pays et des communautés qui travaillent ensemble pour trouver des solutions permettant aux réfugiés d’être réinstallés et leur  offrant des opportunités pour construire des moyens de survie durables, ou les aidant à retourner volontairement dans leurs pays d'origine.

Cependant, les agences d'aide humanitaire estiment que les gouvernements n'en font tout simplement pas assez pour promouvoir la paix par la diplomatie, laissant les conflits ainsi que les déplacements massifs se poursuivre sans relâche.

«La communauté internationale peut faire beaucoup pour prévenir les guerres et les arrêter», a déclaré Karl Schembri, conseiller en communication pour l'Afrique de l'Est et le Yémen au Conseil norvégien pour les réfugiés, à Arab News.

«La boîte à outils des diplomates offre de multiples instruments qui, dans divers contextes, permettent d'exercer une pression sur les parties en conflit et de les rendre responsables. La prolifération de conflits ne reflète pas tant les possibilités d'action que les degrés d'engagement politique.»

«Les pays plus riches, qui sont eux-mêmes engagés dans des guerres, peuvent fournir tout le financement nécessaire pour aider les personnes déplacées et les victimes de ces catastrophes causées par l'homme.»

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Des migrants sud-asiatiques secourus par la garde nationale tunisienne lors d'une tentative de traversée de la Méditerranée en bateau se reposent au port d'El-Ketef à Ben Guerdane, dans le sud de la Tunisie, près de la frontière avec la Libye, le 24 juin 2021. La Tunisie et la Libye sont des points de départ clés pour les migrants qui tentent la traversée périlleuse de la côte nord-africaine vers l'Europe, notamment l'Italie (Photo, AFP).

Schembri a déclaré que son organisation, le CNR, ainsi que d'autres agences humanitaires travaillent partout où la situation de sécurité leur permet d'opérer pour fournir une gamme d'assistance, de l'aide financière et juridique à l'abri, la nourriture, l'eau et l'éducation.

D'autres agences humanitaires aident les personnes déplacées à renouer les liens avec leurs familles après avoir été séparées. Depuis juillet, par exemple, le CICR a réuni 558 réfugiés soudanais, qui ont fui au Tchad, avec leurs proches restés chez eux.

Cependant, avec les bailleurs de fonds appelés à répondre à autant de crises simultanées à travers le monde, le financement en diminution constitue de plus en plus un défi pour les efforts humanitaires. Jusqu'à ce que des solutions soient trouvées, les responsables des agences d'aide ont déclaré que les gouvernements doivent offrir aux réfugiés un passage sûr et légal.

«Mise en place d'un mécanisme régional»

«Les pays plus riches peuvent mettre la sécurité et la solidarité au cœur de leurs politiques», a déclaré Saltmarsh. «Si vous regardez la Méditerranée - qui est dans les actualités en ce moment - des efforts collectifs, notamment une coordination accrue entre tous les États méditerranéens, la solidarité et le partage des responsabilités sont essentiels pour sauver des vies.»

«Cela inclut la mise en place d'un mécanisme régional d'accostage et de redistribution convenu pour les personnes arrivant par la mer, que nous continuons de préconiser. Le devoir de secourir les personnes en détresse en mer sans délai est une règle fondamentale du droit maritime international.»

«Il est également important de créer plus de voies sûres pour les personnes contraintes de fuir les conflits et les persécutions, tout en réprimant les passeurs et ceux qui profitent du chaos des mouvements humains. La dernière étape consiste à créer des conditions dans les pays d'origine qui dissuadent les gens de recourir à des voyages périlleux pour chercher la sécurité.»

Selon le projet Missing Migrants de l'Organisation internationale pour les migrations, 1 166 personnes sont mortes ou ont disparu en tentant de traverser la mer Méditerranée pour se rendre en Europe entre le début de cette année et le 9 juin.

«Les politiques ont échoué à traiter les causes profondes de la migration, telles que la pauvreté et le manque d'emplois», a déclaré Ahmed Bayram, conseiller régional en médias et en communication pour le CNR à Amman, à Arab News.

«Personne ne veut quitter son domicile, et la communauté internationale doit sérieusement réfléchir à ce qui force les gens à prendre de telles décisions.»

« Je dirais que la communauté internationale n'a pas tout fait pour empêcher les guerres de durer des années. Les dynamiques politiques se sont déroulées dans toutes les zones de conflit de manière à alimenter davantage les guerres.»

« En tant qu'agence d'aide humanitaire, nous examinons ce qui a été fait pour aider les personnes touchées. Le nombre de réfugiés est le plus élevé jamais enregistré. Les répercussions de la guerre et du changement climatique se propagent dans les communautés touchées - catastrophes, conditions de sécheresse, pauvreté et manque d'emplois et d'opportunités éducatives. L'impact se fera sentir pendant des générations à venir. »

Selon Bayrakdar, qui a passé toute sa vie adulte en tant que personne déplacée, seule une action concertée de la communauté internationale pour résoudre la guerre civile syrienne de 12 ans permettra aux familles de se réunir et aux communautés de guérir.

«Nous pensons toujours à aider les déplacés, et ne parlons pas d'arrêter le déplacement, ou d'examiner les raisons pour lesquelles cela s'est produit», a-t-il déclaré à Arab News.

«Arrêter le déplacement peut se faire en éliminant ses raisons. (Cependant), les politiciens (au sein de la communauté internationale) ne ressentent pas la douleur que nous ressentons. Ils n'ont pas perdu leurs proches comme nous l'avons fait.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabenws.com


Iran: les conservateurs sortent renforcés du second tour des législatives

Un homme vote lors du second tour des élections législatives à Téhéran, en Iran, le 10 mai 2024 (Photo, Reuters).
Un homme vote lors du second tour des élections législatives à Téhéran, en Iran, le 10 mai 2024 (Photo, Reuters).
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  • Les candidats considérés comme affiliés aux camps conservateurs et ultraconservateurs, qui soutiennent le gouvernement du président Ebrahim Raïssi, ont remporté la majorité des 45 sièges
  • En raison de ce boycott, le Parlement qui entrera en fonction le 27 mai sera très largement sous le contrôle des différentes formations conservatrices

TEHERAN: Les conservateurs et ultraconservateurs ont renforcé leur emprise sur le Parlement en Iran à l'issue du second tour des législatives qui s'est déroulé vendredi pour compléter le scrutin tenu en mars.

Les candidats considérés comme affiliés aux camps conservateurs et ultraconservateurs, qui soutiennent le gouvernement du président Ebrahim Raïssi, ont remporté la majorité des 45 sièges qui restaient à pourvoir, selon des résultats donnés samedi par le ministère de l'Intérieur.

Ce second tour avait été rendu nécessaire dans les circonscriptions où les candidats avaient recueilli moins de 20% des suffrages aux législatives du 1er mars.

Ce scrutin avait été marqué par une abstention record depuis le début de la République islamique en 1979, seuls 25 millions des 61 millions d'électeurs inscrits ayant voté dans un pays de 85 millions d'habitants.

A 41%, la participation a été inférieure aux 42,57% des précédentes législatives de 2020, qui s'étaient tenues au début de la crise du Covid.

"Traditionnellement, la participation au second tour est inférieure à celle du premier", a commenté samedi le ministre de l'Intérieur, Ahmad Vahidi, sans donner le chiffre de la participation de vendredi.

Disqualification 

La principale coalition de partis réformateurs, le Front des réformes, avait annoncé en début d'année son refus de participer à ces "élections dénuées de sens" après la disqualification de nombreux de ses candidats.

En raison de ce boycott, le Parlement qui entrera en fonction le 27 mai sera très largement sous le contrôle des différentes formations conservatrices tandis que le nombre d'élus réformateurs et centristes sera inférieur à 45, selon les estimations de journaux modérés.

Ces législatives étaient le premier scrutin national depuis le mouvement de contestation qui a secoué l'Iran fin 2022 à la suite du décès de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict de la République islamique.


Crues en Afghanistan: bilan revu à 311 morts dans une seule province selon l'ONU

Des Afghans se rassemblent le long d'une route entre Samangan et Mazar-i-Sharif couverte de boue à la suite d'une crue soudaine après de fortes pluies, dans le district de Feroz Nakhchir de la province de Samangan, le 11 mai 2024. (Photo par Atif Aryan AFP)
Des Afghans se rassemblent le long d'une route entre Samangan et Mazar-i-Sharif couverte de boue à la suite d'une crue soudaine après de fortes pluies, dans le district de Feroz Nakhchir de la province de Samangan, le 11 mai 2024. (Photo par Atif Aryan AFP)
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  • «Plus de 200 personnes sont mortes dans le district de Baghalan Jadid» et «100 personnes ont été tuées» dans celui de Burqa par les crues de vendredi
  • Les inondations en ce printemps anormalement pluvieux ont aussi touché d'autres provinces de ce pays très vulnérable aux changements climatiques

KABOUL, Afghanistan : Des crues subites dans la province septentrionale de Baghlan en Afghanistan ont fait 311 morts, selon un bilan provisoire communiqué samedi à l'AFP par le Programme alimentaire mondial (PAM).

Peu avant, une autre agence onusienne, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), avait fait état de plus de 200 morts dans ces crues catastrophiques survenues vendredi.

Des crues subites ont fait plus de 300 morts dans la seule province de Baghlan, dans le nord de l'Afghanistan, a annoncé samedi à l'AFP l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

«Plus de 200 personnes sont mortes dans le district de Baghalan Jadid» et «100 personnes ont été tuées» dans celui de Burqa par les crues de vendredi qui ont détruit plus de 2.000 habitations dans ces deux districts, a annoncé un responsable de l'agence onusienne.

L'OIM a ajouté que plusieurs morts avaient été enregistrés dans six autres districts, toujours sur la base de chiffres fournis par l'ANDMA, l'Autorité nationale afghane de gestion des catastrophes.

Les autorités de la province de Baghlan s'en tenaient depuis la veille à un bilan de 62 morts, tout en avertissant que celui-ci «allait probablement augmenter».

Les inondations en ce printemps anormalement pluvieux ont aussi touché d'autres provinces de ce pays très vulnérable aux changements climatiques, dans l'ouest, comme Ghor, ou le nord-est, tel le Badakhshan, entraînant également d'énormes pertes financières.

Le porte-parole du gouvernement Zabihullah Mujahid, a évoqué samedi matin auprès de l'AFP, «des dizaines de morts» dans ces diverses provinces.


Une tempête solaire «extrême» frappe la Terre

En 2003, par exemple, une tempête géomagnétique extrême a provoqué une panne d'électricité en Suède et endommagé des transformateurs électriques en Afrique du Sud. (AFP/File)
En 2003, par exemple, une tempête géomagnétique extrême a provoqué une panne d'électricité en Suède et endommagé des transformateurs électriques en Afrique du Sud. (AFP/File)
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  • Des conditions liées à une tempête géomagnétique de niveau 5, soit le niveau maximum sur l'échelle utilisée, ont été observées vendredi soir, a annoncé l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA)
  • Les tempêtes géomagnétiques peuvent perturber les outils de navigation et les transmissions radio à haute fréquence, a expliqué le régulateur aérien américain

WASHINGTON : Une tempête solaire «extrême», la première de ce niveau depuis 2003, a commencé à frapper la Terre vendredi soir, générant d'impressionnantes aurores boréales mais faisant aussi craindre aux autorités des perturbations sur les réseaux électriques et de communications.

Des conditions liées à une tempête géomagnétique de niveau 5, soit le niveau maximum sur l'échelle utilisée, ont été observées vendredi soir, a annoncé l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA).

«Les GPS, réseaux électriques, vaisseaux spatiaux, la navigation des satellites et d'autres technologies peuvent être affectés», a ajouté l'agence.

Cette tempête est provoquée par l'arrivée sur Terre d'une série d'éjections de masse coronale en provenance du Soleil.

Il s'agit «d'explosions de particules énergétiques et de champs magnétiques partant du soleil», a expliqué lors d'une conférence de presse vendredi après-midi Shawn Dahl, du Centre de prévision de la météo spatiale (SWPC), rattaché à NOAA.

Le dernier événement atteignant ce niveau 5 remonte à octobre 2003, un épisode surnommé «les tempêtes d'Halloween», a écrit l'agence. A l'époque, des coupures de courant étaient survenues en Suède et des transformateurs avaient été endommagés en Afrique du Sud, a-t-elle précisé.

La tempête devrait se poursuivre durant le week-end, avec l'arrivée d'éjections de masse coronale supplémentaires, a ajouté NOAA. La première de ces éjections, «très forte», a atteint la Terre vendredi vers 16H30 GMT.

Le Soleil est actuellement proche de son pic d'activité, selon un cycle qui revient tous les 11 ans.

Ces éjections de masse coronale -- dont au moins sept dirigées vers la Terre ont été observées --  proviennent d'une tâche solaire faisant environ 17 fois le diamètre de la Terre. Elles se déplacent à plusieurs centaines de kilomètres par seconde.

- Possibles perturbations -

Outre les perturbations possibles, ces importantes tempêtes solaires génèrent d'impressionnantes aurores boréales, parfois bien plus au sud que dans les régions où elles sont habituellement observables.

Des photos prises en Europe ont commencé à circuler, prises par exemple à Londres.

«Nous venons de réveiller les enfants pour regarder les aurores boréales dans le jardin!», a dit à l'AFP Iain Mansfield, un conseiller politique vivant à Hertford en Angleterre.

Les opérateurs de satellites, de communications et du réseau électrique en Amérique du nord ont été notifiés, afin de prendre des mesures de précaution, a déclaré Shawn Dahl.

Il a recommandé aux habitants de s'équiper de batteries ou potentiellement de générateurs, comme pour tout autre avis de tempête.

Les opérateurs électriques ont depuis dix ans travaillé à mieux protéger leurs réseaux, a toutefois rassuré Rob Steenburgh, scientifique au SWPC. Les effets ne pourront survenir que sur des lignes à haute tension, pas chez les particuliers, et des systèmes comparables à des disjoncteurs existent.

Il a également indiqué que son agence était en contact très régulier avec la Nasa, qui assure la sécurité des astronautes dans la Station spatiale internationale (ISS), plus vulnérables aux radiations solaires.

Une alerte aux radiations a également été émise, mais de seulement 1 sur une échelle de 5, ne causant donc pas d'inquiétude pour le moment.

En ce qui concerne le trafic aérien, l'Agence américaine de l'aviation civile (FAA) a dit «ne pas s'attendre à des conséquences importantes».

Les tempêtes géomagnétiques peuvent perturber les outils de navigation et les transmissions radio à haute fréquence, a toutefois expliqué le régulateur aérien américain, ajoutant avoir conseillé aux compagnies aériennes et aux pilotes d'«anticiper» les perturbations éventuelles.

- Aurores boréales -

Ce type de tempête affecte d'abord les latitudes autour des pôles, a expliqué à l'AFP Mathew Owens, professeur de physique spatiale à l'Université de Reading. Mais «plus la tempête est forte, plus cela va bas en termes de latitude», a-t-il ajouté.

Dans l'hémisphère sud, des pays comme l'Australie ou la Nouvelle-Zélande suivent de près ce type de situations, a expliqué Shawn Dahl.

Aux Etats-Unis, des aurores boréales devraient pouvoir être observées sur la plupart de la moitié nord du pays, selon NOAA, et peut-être aussi bas qu'en Alabama ou dans le nord de la Californie.

«Si vous êtes à un endroit où il fait noir, sans nuage et avec peu de pollution lumineuse, vous pourriez voir des aurores boréales assez impressionnantes», a dit Rob Steenburgh. «C'est vraiment le cadeau de la météo spatiale.»

La plus importante tempête solaire jamais enregistrée est survenue en 1859, selon la Nasa. Aussi connue sous le nom d'événement de Carrington, elle avait très fortement perturbé les communications par télégraphe.