Pourquoi le conflit au Soudan résiste à la diplomatie et à la désescalade

Des nuages de fumée s’élèvent d’un incendie dans le sud de Khartoum, dans le contexte des violences qui ont commencé le 15 avril entre les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide. (AFP)
Des nuages de fumée s’élèvent d’un incendie dans le sud de Khartoum, dans le contexte des violences qui ont commencé le 15 avril entre les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide. (AFP)
Short Url
Publié le Mardi 15 août 2023

Pourquoi le conflit au Soudan résiste à la diplomatie et à la désescalade

  • Les belligérants ont violé à plusieurs reprises une série de cessez-le-feu fragiles, ce qui a entraîné la suspension des pourparlers
  • Nombreux sont ceux qui considèrent un accord de partage du pouvoir comme la seule incitation à la désescalade à court ou à long terme

NAIROBI (Kenya): Le conflit au Soudan, qui dure depuis près de quatre mois, continue de s'intensifier. Peu de signes laissent présager un retour des factions rivales à la table des négociations.

Plus de 4 millions de personnes ont fui leur foyer jusqu’à présent: 3,2 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays et près de 900 000 personnes qui ont traversé la frontière vers le Tchad, l'Égypte, le Soudan du Sud et d'autres pays.

Malgré les combats incessants, aucune des deux parties ne serait sur le point de remporter la victoire ou d’effectuer d’importantes avancées sur le champ de bataille. Néanmoins, nombreux sont ceux qui considèrent un accord de partage du pouvoir comme le seul moyen de parvenir à la désescalade à court ou à long terme.

Malik Agar, vice-président du Conseil souverain du Soudan, a récemment établi une feuille de route proposée par le gouvernement pour mettre fin au conflit en commençant par la séparation des parties belligérantes et en aboutissant à un processus politique global.

La proposition d'Agar, présentée le 6 août, accordait la priorité à l'acheminement de l'aide humanitaire et à la protection des civils, avec un changement d'orientation ultérieur vers un processus politique intégratif qui comprend des accords de partage du pouvoir.

Cependant, les analystes restent prudents face à de telles initiatives de paix. Ils mettent en avant plusieurs facteurs qui empêchent l'armée et ses ennemis paramilitaires de s'engager dans un règlement durable, prolongeant ainsi le conflit.

1
Cette capture d'une séquence vidéo de l'UGC publiée sur les réseaux sociaux le 8 août montre un membre des Forces armées soudanaises (SAF) en train de tirer d’une tourelle de mitrailleuse automatique montée à l'arrière d'un camion vers des positions tenues par les Forces de soutien rapide (FSR) dans le centre d'Omdourman. (Image AFP/UGC)

«Il y a eu de rares cas de cessez-le-feu d’une certaine longévité. Les autres ont souvent été violés en quelques heures à peine, surtout au cours des premières phases du conflit», explique Abiol Lual Deng, une politologue sud-soudanaise et américaine, à Arab News.

«Cela révèle une situation dans laquelle les deux parties semblent peu disposées à accepter la victoire de la faction adverse.»

Les analystes estiment plutôt que des efforts sont nécessaires pour s'attaquer aux causes profondes du conflit si une résolution durable doit être trouvée, notamment des mesures pour réduire la militarisation et le tribalisme, tout en ranimant l'intérêt déclinant de la communauté internationale.

La lutte pour le pouvoir entre les Forces armées soudanaises, dirigées par Abdel Fattah Al-Burhan, et les Forces de soutien rapide (FSR), commandées par Mohamed Hamdan «Hemeti» Dagalo, est entrée dans sa phase de violence le 15 avril.

Le conflit a fait des milliers de victimes, des millions de personnes déplacées et il a provoqué une urgence humanitaire majeure.

Les combats ont provoqué la mort d’au moins 3 900 personnes dans l’ensemble du pays, selon une estimation prudente de l’Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled), tandis que plus de 4 millions de personnes étaient déplacées, selon l'Agence des nations unies pour les réfugiés (HCR).

2
Des propriétaires de charrettes tchadiens transportant les effets personnels de Soudanais qui ont fui le conflit dans la région soudanaise du Darfour traversent la frontière entre le Soudan et le Tchad à Adré, au Tchad, le 4 août 2023. (Reuters)

L'ONU affirme que plus de 6 millions de personnes sont «au bord de la famine», alors que les groupes d'aide s'efforcent de fournir une assistance vitale malgré des obstacles bureaucratiques, des problèmes sécuritaires et des attaques ciblées.

En dépit des efforts de la communauté internationale pour engager des pourparlers et trouver une solution, le conflit continue, les deux parties ayant violé à plusieurs reprises une série de cessez-le-feu fragiles qui a entraîné la suspension des pourparlers de paix.

Les SAF ont retiré leur délégation de négociation du processus de Djeddah en juillet en raison du refus des RSF de redéployer leurs forces en dehors de Khartoum.

Les diplomates et les agences d'aide sont préoccupés par les conséquences d'un conflit prolongé d'un point de vue humanitaire, mais aussi en ce qui concerne la question d’une sécurité régionale plus étendue.

En effet, la violence menace de pousser le pays dans une guerre civile totale, qui pourrait entraîner les États voisins dans le conflit et laisser les frontières aux mains des groupes extrémistes.

Ces dernières semaines, les SAF ont intensifié leur mobilisation en créant des camps d'entraînement dans l'État du nord du Nil et dans la ville de Kassala. Elles ont donné une formation de base aux volontaires, dont certains seraient mineurs.

3
Une capture d'image tirée d'une vidéo publiée sur la page Twitter des Forces de soutien rapide (RSF) soudanaises le 28 juillet montre son commandant, Mohamed Hamdan Dagalo, en train de s’adresser aux combattants des RSF, dans un lieu non divulgué. (AFP)

Les préoccupations sont rendues plus vives par le fait que le recrutement semble suivre des lignes tribales, ce qui pourrait aggraver les tensions intercommunautaires. De tels développements pourraient également avoir pour conséquence de prolonger le conflit.

Le Soudan subissait depuis longtemps un processus de militarisation, avant même la dernière recrudescence de la violence. La SAF et la RSF étaient déjà devenues les plus gros employeurs du pays, allant même jusqu’à dépasser le ministère de l'Éducation.

Au Soudan, pour de nombreuses personnes, les FAS, malgré un grand nombre d’allégations d'atrocités, restent associées au statut étatique, tandis que les RSF sont considérées comme une milice mercenaire qui est passée d'une unité paramilitaire régionale à une force capable de défier l'armée nationale.

Quelques chiffres

  • 3 900 personnes tuées, selon une estimation prudente. (Acled)
  • 4 millions de personnes déplacées. (HCR)
  • 80% des hôpitaux du Soudan désormais hors de fonctionnement. (OMS)
  • 6 millions de personnes «au bord de la famine». (ONU)

«Les RSF, qui n’ont aucun soutien de la part de la population dans la capitale, poursuivent sans relâche une campagne de violence pour déplacer des personnes en qui elles n'ont aucune confiance», affirme à Arab News Osama Ahmed Odorous Ahmed, professeur agrégé d'études stratégiques et de sécurité.

«Elles cherchent maintenant à prendre le contrôle de lieux stratégiques en commettant des crimes graves, notamment des pillages, des viols et des attaques sans merci contre des civils innocents.»

Le manque de soutien aux RSF parmi les habitants de Khartoum pourrait cependant devenir leur talon d'Achille et les obliger à rechercher finalement un compromis avec les SAF.

4
L'histoire du Soudan est celle de la résistance et de la persévérance et son peuple mérite une chance de paix et de stabilité, affirme Abiol Lual Deng, une politologue sud-soudanaise et américaine. (Photo fournie)

Marco Arnaboldi, professionnel de la sécurité et spécialiste de l'islamisme militant, affirme que les RSF sont «bien conscientes de faire face à l'opposition d'une population insoumise, ce qui finalement entrave leur capacité à consolider le pouvoir»; de fait, elles s'entendront avec les SAF à un moment donné.

Il ajoute que l'approche stratégique des RSF est de renforcer leur position militaire avant de se lancer dans toute négociation, ce qui fait d'une stagnation prolongée le scénario le plus probable.

«Les RSF sont résolues à renforcer leur position grâce à des progrès militaires continus, reconnaissant les difficultés sur le terrain. Leur objectif n'est pas le contrôle total du pays, encore moins une gouvernance efficace», a indiqué M. Arnaboldi à Arab News.

«D'un point de vue purement militaire, une longue stagnation semble probable, car les SAF montrent également une lamentable incapacité à regagner les territoires perdus, en particulier à Khartoum.»

«Les RSF, tout en étendant leur contrôle militaire sur le pays, sont aux prises avec une désorganisation interne et des lignes d'approvisionnement inadéquates.»

L'idée de faire pression sur les RSF pour qu'elles renoncent à la domination et adoptent un véritable discours politique pourrait offrir une lueur d'espoir, même si cette voie n’est pas dépourvue de difficultés.

5
Les experts affirment qu'il est essentiel de s'attaquer aux causes profondes du conflit pour prévenir une nouvelle escalade et parvenir à une solution durable. (Reuters)

«L'éclatement de l'autorité et des intérêts entre les différentes factions et dirigeants a réduit les chances d'un dénouement équilibré pour le pays», explique M. Odorous Ahmed.

«Il existe un potentiel pour une solution militaire soutenue par des renforts externes pour les RSF, car elles ont des soutiens externes, mais également de voies diplomatiques à travers des accords négociés, ainsi qu’une pression internationale exercée par les puissances régionales et la recherche inaccessible de la réconciliation politique», indique-t-il encore.

Mme Deng a souligné la nécessité d'une approche diversifiée pour désamorcer le conflit et reprendre le processus de transition avec les dirigeants civils, les puissances régionales et la communauté internationale.

«Une étape importante consiste à insister sur une transition démocratique dans laquelle le leadership civil jouerait un rôle central dans l'orientation du pays vers la stabilité et l'intégration», souligne-t-elle.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Plus de la moitié de la population soudanaise a besoin d'aide humanitaire (ONG)

Des responsables soudanais inspectent des camions chargés d'aide humanitaire à Port-Soudan lors du lancement d'un convoi humanitaire à destination de la ville d'Al-Dabba, dans le nord du pays. (AFP)
Des responsables soudanais inspectent des camions chargés d'aide humanitaire à Port-Soudan lors du lancement d'un convoi humanitaire à destination de la ville d'Al-Dabba, dans le nord du pays. (AFP)
Short Url
  • Plus de 30 millions de Soudanais — la moitié de la population — ont besoin d’aide humanitaire alors que les violences et exactions se multiplient, notamment après la chute d’El-Facher
  • Le DRC dénonce l’inaction internationale face à une crise majeure ayant causé des millions de déplacés et des atrocités documentées à grande échelle

LE CAIRE: La secrétaire générale du Conseil danois pour les réfugiés (DRC), Charlotte Slente, a indiqué après une visite sur le terrain que plus de la moitié de la population soudanaise avait besoin d'aide humanitaire, alors que la guerre opposant l'armée aux paramilitaires fait rage.

"Plus de 30 millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire. Cela représente la moitié de la population du Soudan", a déclaré Mme Slente dans un entretien téléphonique cette semaine avec l'AFP, de retour d'un déplacement à la frontière du Tchad avec le Darfour (ouest), une zone qui a vu affluer ces derniers mois des réfugiés soudanais fuyant la guerre.

La population du Soudan était estimée à 50 millions d'habitants en 2024, selon la Banque mondiale.

En s'emparant le 26 octobre de la ville d'El-Facher après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont parachevé leur contrôle sur le Darfour, vaste région en proie à de multiples exactions ces dernières semaines.

Le Soudan est le théâtre de "violations de toutes les lois humanitaires internationales, telles que massacres et violences sexuelles", a alerté Mme Slente.

Le Tchad accueille un million et demi de réfugiés soudanais, dont la plupart vivent dans des camps situés le long de la frontière entre les deux pays.

La directrice de l'ONG a dénoncé une "inaction de la communauté internationale, qui s'est contentée de publier des communiqués". "L'impact des déclarations sur les besoins humanitaires sur le terrain est très limité, et elles n'ont certainement pas réussi à mettre fin à la violence", a-t-elle déploré.

Après la prise d'El-Facher, les combats se sont intensifiés dans la région de Kordofan, à l'est du Darfour, où les informations faisant état d'atrocités contre des civils se multiplient.

"Il semble que ce conflit ne retienne l'attention internationale que maintenant, en raison des atrocités et des effusions de sang massives qui ont eu lieu à El-Facher, à tel point qu'elles sont visibles depuis l'espace" grâce aux images satellites, a déclaré Mme Slente.

Déclenchée en avril 2023, la guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et plongé le pays dans la plus grande crise humanitaire au monde, selon l'ONU.


Deuxième point de vente duty-free ouvert à Dhahran

Ci-dessus, la boutique hors taxes de l'aéroport King Khalid à Riyad. L'Arabie saoudite étend ses boutiques hors taxes au-delà des aéroports. (moodiedavittreport.com)
Ci-dessus, la boutique hors taxes de l'aéroport King Khalid à Riyad. L'Arabie saoudite étend ses boutiques hors taxes au-delà des aéroports. (moodiedavittreport.com)
Short Url
  • Un deuxième magasin duty-free a ouvert à Dhahran, offrant des produits détaxés aux diplomates accrédités, un an après l’ouverture du premier point de vente à Riyad
  • Le dispositif vise à améliorer l’accès des diplomates aux biens hors taxes et à simplifier les procédures de remboursemen

RIYADH : Un deuxième magasin duty-free a récemment ouvert dans le complexe résidentiel d’Aramco à Dhahran, proposant des produits détaxés aux diplomates accrédités en Arabie saoudite.

Cette ouverture fait suite à l’inauguration du premier point de vente, lancé en juin 2023 dans le quartier diplomatique de Riyad.

Le magasin vise à offrir ses services aux diplomates et représentants des missions diplomatiques de la région, en proposant une expérience commerciale complète et des produits hors taxes, conformément à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961.

Il entend également faciliter l’accès des diplomates aux biens exemptés de taxes et simplifier les procédures de remboursement, qu’elles soient effectuées périodiquement, à la fin de leur mission officielle ou durant leurs congés saisonniers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La France plaide pour l'application du cessez-le-feu au Liban face à la recrudescence des attaques israéliennes

Anne-Claire Legendre et Joseph Aoun. (Fourni)
Anne-Claire Legendre et Joseph Aoun. (Fourni)
Short Url
  • Anne-Claire Legendre, conseillère du président français pour les affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, a déclaré que Paris continuerait à soutenir le Liban et à œuvrer à la stabilisation de la région sud
  • La visite de Mme Legendre intervient alors qu'Israël intensifie ses raids aériens sur les sites liés au Hezbollah, faisant craindre un conflit plus large

BEYROUTH : La France a réaffirmé jeudi son engagement en faveur de la stabilité du Liban et a promis un soutien accru à ses forces armées et à ses efforts de reconstruction, alors que les attaques israéliennes dans le sud du pays continuent de s'intensifier.

Lors d'une visite officielle à Beyrouth, Anne-Claire Legendre, conseillère du président français pour les affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, a déclaré que Paris continuerait à soutenir le Liban et à "travailler à la stabilisation de la zone sud".

Cette visite intervient alors qu'Israël intensifie ses raids aériens sur les sites liés au Hezbollah, ce qui fait craindre une extension du conflit.

Lors d'une réunion avec de hauts responsables libanais, Mme Legendre a réaffirmé l'intention de la France d'organiser deux conférences internationales pour soutenir les efforts d'aide et de reconstruction du Liban et renforcer l'armée libanaise.

Elle s'est également engagée à activer le comité de surveillance de la cessation des hostilités (mécanisme), en réponse à la demande du Liban de mettre en œuvre le cadre du cessez-le-feu.

La visite de l'envoyée française s'inscrit dans le cadre des efforts diplomatiques urgents visant à alléger la pression sécuritaire croissante exercée par Israël sur le Liban et à relancer la dynamique de l'accord de cessez-le-feu du 20 novembre, qui est au point mort et qui vise à mettre en œuvre la résolution 1701 des Nations unies, initialement rédigée pour mettre fin à la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah.

Les violations continues par Israël de l'accord de cessation des hostilités comprennent des frappes sur ce qu'il prétend être des cibles du Hezbollah dans le sud, ce qui alimente les craintes au Liban qu'Israël ne prépare le terrain pour une nouvelle guerre sous le prétexte d'arrêter le réarmement présumé du groupe.

Le président libanais Joseph Aoun a déclaré à M. Legendre que la poursuite des hostilités par Israël et son occupation de cinq positions stratégiques empêchaient l'armée libanaise de se déployer pleinement au sud du fleuve Litani, comme le prévoyait l'accord de cessez-le-feu.

Les hostilités quotidiennes d'Israël, a-t-il ajouté, entravent également les efforts de reconstruction du Liban après la guerre.

Selon son bureau de presse, M. Aoun a affirmé que l'armée libanaise poursuivait ses opérations dans les zones où elle s'est déployée au sud du Litani, saisissant les armes et les munitions et inspectant les tunnels et les entrepôts.

Il a ajouté : "L'armée remplit ses fonctions avec précision, en dépit de la propagande qu'Israël diffuse pour saper ses capacités et son rôle - un rôle qui continue de bénéficier du soutien de tous les Libanais."

Il a précisé qu'une douzaine de soldats avaient été tués jusqu'à présent dans l'exercice de leurs fonctions.

M. Aoun a réaffirmé à l'envoyé français que l'option des négociations diplomatiques avec Israël, qu'il avait proposée il y a plusieurs semaines, constituait la voie la plus viable pour rétablir la stabilité dans le sud et dans l'ensemble du Liban.

Il a toutefois confirmé que son pays "n'a pas encore reçu de réponse à sa proposition de négociations".

Dans un communiqué de son bureau de presse, M. Aoun a déclaré : "La poursuite de l'agression ne donnera rien : "La poursuite de l'agression ne donnera aucun résultat. Les expériences passées dans de nombreux pays ont montré que la négociation est la seule alternative durable aux guerres futiles."

Il a souligné que le soutien international, en particulier celui de la France et des États-Unis, peut contribuer à faire avancer les négociations avec Israël. Le comité du mécanisme fait partie des organes capables de parrainer de tels pourparlers, a-t-il déclaré.

M. Aoun a souligné auprès de l'envoyé français que les conférences internationales que la France entend organiser, aux côtés des États-Unis et de l'Arabie saoudite, pourraient aider l'armée libanaise à obtenir l'équipement militaire dont elle a tant besoin pour son déploiement et faciliter le retour des habitants du sud dans leurs maisons et villages détruits.

Il a salué "toute contribution européenne au maintien de la stabilité après le retrait de la FINUL du sud, en coordination avec les unités de l'armée libanaise, dont le nombre passera à 10 000 soldats d'ici la fin de l'année".

Les raids israéliens sur le sud du Liban se sont poursuivis jeudi.

Un drone israélien a frappé une voiture à Toul, près de Nabatieh, tuant son conducteur. Plusieurs raids aériens ont également frappé des installations à Aitaroun et Tayr Felsay.

Le porte-parole de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a déclaré que "l'armée israélienne a effectué un raid sur un dépôt d'armes et sur des infrastructures du Hezbollah situées près de résidences civiles, sur la base de directives des services de renseignement".

Entre-temps, la 13e réunion du Comité du mécanisme, présidée par le général américain Joseph Clearfield, s'est tenue mercredi à Ras Naqoura.

Lors de cette réunion, le Liban a présenté un exposé sur les récentes violations israéliennes, notamment l'utilisation renouvelée des avertissements d'évacuation émis avant de viser plusieurs bâtiments, actions décrites comme une violation flagrante de l'accord de cessez-le-feu.

Le secrétaire général du Hezbollah, Sheikh Naim Qassim, a déclaré que le groupe avait l'intention de conserver ses armes au nord du fleuve Litani, une position qui viole les termes de l'accord de cessez-le-feu.

Après la déclaration de Qassim selon laquelle "il n'y a pas de menace ou de danger pour les colonies du nord", nombreux sont ceux qui se sont interrogés sur la raison pour laquelle le Hezbollah conserve ses armes au nord du fleuve Litani.

En réponse, le parti phalangiste a déclaré que le fait de rassurer Israël sur le fait que les colonies du nord ne sont pas menacées, tout en exprimant la volonté de débarrasser le sud de ses armes, soulève de sérieuses questions quant à l'objectif de la conservation de ces armes.

Le parti a demandé : Où est la soi-disant "résistance contre Israël" si sa priorité aujourd'hui est de rassurer Israël plutôt que de l'affronter ?