Kenya: à la cérémonie d'Eunoto, les jeunes Massaï renouent avec leur culture

De jeunes Maasai portant une coiffe de cérémonie faite de plumes d'autruche participent à la cérémonie Eunoto dans une zone reculée près de Kilgoris, au Kenya, le 18 août 2023. (AFP)
De jeunes Maasai portant une coiffe de cérémonie faite de plumes d'autruche participent à la cérémonie Eunoto dans une zone reculée près de Kilgoris, au Kenya, le 18 août 2023. (AFP)
Un jeune homme Massaï prend un selfie avec son téléphone pendant la cérémonie d'Eunoto dans une zone reculée près de Kilgoris, au Kenya, le 18 août 2023. (AFP)
Un jeune homme Massaï prend un selfie avec son téléphone pendant la cérémonie d'Eunoto dans une zone reculée près de Kilgoris, au Kenya, le 18 août 2023. (AFP)
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Publié le Dimanche 20 août 2023

Kenya: à la cérémonie d'Eunoto, les jeunes Massaï renouent avec leur culture

  • Âgés de 18 à 26 ans, ils sont venus par centaines jusqu'à Nailare, village reculé du sud-ouest du Kenya, tous issus de la même génération de «moran» («guerriers», en langue massaï)
  • Ce rite de passage, qui se tient tous les dix ans dans chaque clan massaï, rassemble également familles, habitants et officiels locaux, plusieurs milliers de personnes au total

KILGORIS: Tout sourire, leurs cheveux teints d'ocre rouge recouverts d'une coiffe en plumes d'autruche, les jeunes Massaï font des selfies. Ils viennent de terminer la première journée d'Eunoto, la cérémonie qui marque le passage des "guerriers" dans l'âge adulte.

Âgés de 18 à 26 ans, ils sont venus par centaines jusqu'à Nailare, village reculé du sud-ouest du Kenya, tous issus de la même génération de "moran" ("guerriers", en langue massaï).

"Aujourd'hui, nous devenons des hommes", résume fièrement Hillary Odupoy, étudiant en médecine de 22 ans, lunettes de soleil sur les yeux et collier de perles sur son torse nu: "C'est l'une des cérémonies les plus importantes de notre vie. On ne se retrouve jamais aussi nombreux. Ça unit la communauté massaï".

Originaires de la région, un certain nombre d'entre eux l'ont quittée pour travailler ou suivre des études dans les villes de Kisii, Nairobi ou, comme Hillary Odupoy, encore plus loin à Machakos, à plus de sept heures de route.

Tous arborent le rouge, la couleur sacrée des Massaï, de leurs cheveux recouverts d'un mélange d'ocre et d'huile jusqu'aux shuka - la couverture traditionnelle - qui leur servent de vêtement.

Ce rite de passage, qui se tient tous les dix ans dans chaque clan massaï, rassemble également familles, habitants et officiels locaux, plusieurs milliers de personnes au total.

Durant cinq jours, la cérémonie est rythmée par les traditionnels chants guturaux et les danses en file indienne à cloche-pied, l'adumu - célèbre saut massaï - et divers rituels, comme le sacrifice de vaches dont le sang est bu par les "moran" ou le rasage des cheveux par leurs mères.

Les "guerriers" abandonnent alors leur épée pour le fimbo, le bâton de marche des "aînés".

Rituels abandonnés

Depuis des siècles, les hommes massaï passent par trois rites de passage - Enkipaata (passage au statut de "moran"), Eunoto (passage au statut de "jeune aîné") et Olng'esherr (passage au statut d'"aîné") -, classés en 2018 au patrimoine immatériel de l'Unesco.

Mais les cérémonies de ce peuple de bergers semi-nomades vivant dans le sud-ouest du Kenya et le nord de la Tanzanie ont dû s'adapter aux changements de la vie moderne : la population, dispersée, embrasse désormais bien d'autres activités que le pastoralisme.

Scolarisés pour certains, les "moran" ne passent plus deux ans dans un village isolé, appelé "emanyatta", mais s'y retrouvent durant les vacances scolaires pour apprendre l'histoire et les traditions massaï, ainsi que la vie en société.

"En plus de l'éducation occidentale, l'éducation traditionnelle est importante. Notre culture nous dicte des règles de conduite", estime Peter Ledama Ntuntai, 24 ans, qui étudie l'agriculture.

"Nous leur apprenons à être des citoyens responsables", explique Olerina Karia, un des "aînés" ayant dispensé ces enseignements. "Mais les traditions qui ne permettaient pas la survie de notre communauté, comme tuer un lion, on leur enseigne de s'en débarrasser, surtout si elles enfreignent la loi", ajoute-t-il.

Authenticité

Théoriquement, les jeunes hommes ne peuvent se marier qu'après l'Eunoto.

Certains "moran" n'attendent plus l'Eunoto pour se marier. "La dynamique de la société a changé. Quand ils vont à l'école, parfois ils trouvent une fiancée, se marient. Alors on s'adapte", sourit Olerina Karia.

Pour beaucoup, il s'agit d'une question de survie pour entretenir la culture de la plus célèbre des 45 tribus kényanes, la dixième du pays en termes de population (1,189 million, selon le dernier recensement de 2019).

"Notre plus grande crainte, c'est que dans un avenir proche, nous ne puissions plus pratiquer cette culture", explique Olerina Karia: "D'autres communautés et d'autres personnes la commercialisent alors que les vrais dépositaires, ceux qui savent la pratiquer, ne sont pas sous les projecteurs."


Le premier sac Birkin d'Hermès vendu près de 8,6 millions d'euros à Paris

(AFP)
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  • Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros
  • Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde

PARIS: Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros frais inclus, a indiqué la maison d'enchères Sotheby's.

Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde.

Jusqu'à présent, le sac le plus cher jamais vendu aux enchères était un Kelly Hermès en crocodile, serti de diamants et rehaussé d'or blanc, ajdugé à plus de 513.000 dollars (438.000 euros), selon Sotheby's.

Ce "prototype historique réalisé à la main", gravé des initiales J.B., se distingue par plusieurs particularités qui en font une pièce unique, notamment sa taille, ses anneaux métalliques fermés, sa bandoulière non-détachable ou encore la présence d'un coupe-ongles intégré. Des traces d'autocollants sont aussi visibles sur le cuir patiné.

Icône de mode au look effortless chic (presque sans effort, ndlr), Jane Birkin privilégiait le côté pratique des choses.

Lors d'un vol Paris-Londres, la chanteuse et actrice anglaise, décédée en 2023, se plaint à son voisin de ne pas trouver un sac adapté à ses besoins de jeune maman.

Ce dernier n'est autre que Jean-Louis Dumas, gérant d'Hermès de l'époque. Un fourre-tout avec un espace dédié aux biberons voit ainsi le jour en 1984 et porte le nom Birkin.

Quarante ans plus tard, ce sac à main en cuir est devenu le produit emblématique du sellier-maroquinier. Produit en très petite quantité, il cultive une image d'exclusivité, avec un prix pouvant varier grandement, de quelques milliers d'euros pour les modèles les plus simples, jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros pour les plus luxueux.

Outre le sac Birkin, la vente "Fashion Icons" de Sotheby's proposait des pièces emblématiques issues de défilés de créateurs tels que Christian Dior, John Galliano, Thierry Mugler ou encore Alexander McQueen.


Le musée de Djeddah expose 1 000 objets rares retraçant l’histoire de l'islam

La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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  • La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle)
  • La deuxième galerie met en lumière le travail des métaux islamiques, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien

DJEDDAH : La Maison des Arts Islamiques, le premier musée du Royaume entièrement dédié à l’art islamique, abrite une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique.

Situé dans le parc de Djeddah, le musée expose plus de 1 000 objets qui donnent un aperçu des valeurs islamiques et du patrimoine culturel et historique de la région, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Le musée comprend six galeries, chacune explorant une facette distincte du patrimoine islamique.

La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle), mettant en valeur la poterie, un artisanat de l'Antiquité qui a connu un développement majeur sous l'impulsion des artisans musulmans.

La deuxième galerie met en lumière le travail du métal islamique, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien.

La troisième galerie présente 500 pièces de monnaie de l'époque du prophète Mahomet à l'époque moderne, offrant un aperçu de l'histoire économique du monde musulman.

La quatrième galerie se concentre sur l'influence de l'art islamique sur les autres civilisations et sur la manière dont les cultures européennes se sont engagées dans les traditions artistiques islamiques.

La cinquième galerie présente des manuscrits coraniques rares, des pièces de calligraphie arabe et des tablettes de bois utilisées pour la mémorisation du Coran.

La dernière galerie présente des textiles islamiques, notamment des pièces provenant des revêtements intérieurs et extérieurs de la sainte Kaaba et un rare rideau de la porte Shammi de la mosquée du Prophète à Médine, fabriqué à l'époque ottomane au XIIIe siècle de l'ère chrétienne.

La visite du musée s'achève à la bibliothèque, qui propose une large sélection de livres en arabe et en anglais sur l'histoire, la culture et la littérature islamiques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le musée national Zayed explore l'histoire des Émirats arabes unis

Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed explorera les premiers établissements humains datant de 300 000 ans, ainsi que la langue, les traditions, la flore et la faune de la région. (Fourni)
Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed explorera les premiers établissements humains datant de 300 000 ans, ainsi que la langue, les traditions, la flore et la faune de la région. (Fourni)
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  • Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed a d'illustres voisins, dont le Louvre Abu Dhabi, le Guggenheim Abu Dhabi, le musée d'histoire naturelle et le teamLab Phenomena

DUBAI : Alors que le musée national Zayed ("Zayed National Museum") s'apprête à ouvrir ses portes dans la capitale des Émirats arabes unis, Arab News s'est entretenu avec le directeur Peter Magee au sujet des objectifs du musée et de ce à quoi les visiteurs peuvent s'attendre.

La date d'ouverture n'a pas encore été annoncée, mais le centre se concentrera sur l'histoire des Émirats arabes unis et plus particulièrement sur le cheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan. Il explorera les premiers établissements humains datant de 300 000 ans, ainsi que la langue, les traditions, la flore et la faune de la région.

"L'histoire du musée est guidée par les valeurs durables du père fondateur des Émirats arabes unis, le cheikh Zayed bin Sultan Al-Nahyan", a expliqué M. Magee. "Nous examinons ces valeurs et la manière dont elles l'ont guidé, mais aussi la manière dont elles reflètent les valeurs sociales qui existent dans les Émirats arabes unis, tant dans le passé que dans le présent - et dans l'avenir.

"C'est un musée national centré sur les Émirats arabes unis, mais il s'intéresse bien sûr aux liens régionaux qui existaient avec d'autres pays du golfe Persique, de l'océan Indien et même d'autres régions.

L'une des pièces maîtresses est la reconstitution grandeur nature d'un bateau Magan de l'âge du bronze, construit avec des roseaux et des cordes en fibre de palmier. Magee et son équipe ont navigué à bord de ce bateau pendant deux jours sur les eaux du golfe Persique.

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Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed a d'illustres voisins, dont le Louvre Abu Dhabi, le Guggenheim Abu Dhabi, le musée d'histoire naturelle et le teamLab Phenomena. (Fourni)

Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed a pour voisins illustres le Louvre Abu Dhabi, le Guggenheim Abu Dhabi, le musée d'histoire naturelle et le teamLab Phenomena.

"J'aime à penser que chacun de ces musées et institutions est sa propre étoile et qu'en les combinant, ils forment une constellation qui peut être lue de manière cohérente aussi bien ensemble qu'individuellement", a déclaré M. Magee.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com