La ministre américaine du Commerce en Chine fin août

Le président américain Joe Biden (C), entouré du secrétaire d'État Antony Blinken (G) et de la secrétaire d'État au Commerce Gina Raimondo (D), s'exprime lors d'un sommet trilatéral avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida et le président sud-coréen Yoon Suk Yeol à Camp David, dans le Maryland, le 18 août 2023 (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden (C), entouré du secrétaire d'État Antony Blinken (G) et de la secrétaire d'État au Commerce Gina Raimondo (D), s'exprime lors d'un sommet trilatéral avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida et le président sud-coréen Yoon Suk Yeol à Camp David, dans le Maryland, le 18 août 2023 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 23 août 2023

La ministre américaine du Commerce en Chine fin août

  • Cette visite de Mme Raimondo est ainsi la dernière en date de hauts responsables américains dans le pays asiatique depuis début 2023
  • Les relations bilatérales restent à couteaux tirés sur nombre de sujets, du commerce à Taïwan en passant par la mer de Chine méridionale

PÉKIN: La secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo, effectuera une visite en Chine du 27 au 30 août, ont annoncé mardi Pékin et Washington, les deux puissances mondiales tentant depuis quelques mois d'atténuer les tensions bilatérales.

Cette visite de Mme Raimondo est la dernière en date de hauts responsables américains dans le pays asiatique depuis début 2023.

"La secrétaire Raimondo est impatiente d'avoir des discussions constructives sur les relations commerciales Etats-Unis-Chine, les défis auxquels sont confrontées les entreprises américaines et les domaines de coopération potentielle", a indiqué le ministère américain au Commerce.

Gina Raimondo se rendra à Pékin et Shanghai, a-t-il précisé. La secrétaire au Commerce a d'ailleurs rencontré l'ambassadeur chinois à Washington, Xie Feng, mardi en préparation de sa visite, rappelant quels sont "les sujets d'importance pour les Etats-Unis".

Le ministère chinois du Commerce a confirmé sa venue.

Sa visite s'appuiera sur un accord conclu entre les présidents chinois Xi Jinping et américain Joe Biden à Bali (Indonésie) l'année dernière "pour approfondir la communication" entre les deux pays "sur une série de questions", a indiqué le ministère américain du Commerce.

Les relations bilatérales restent à couteaux tirés sur nombre de sujets, du commerce à Taïwan en passant par la mer de Chine méridionale.

«Concurrence saine»

Parmi les principaux désaccords figurent les restrictions commerciales imposées par les Etats-Unis à l'exportation de certains produits américains vers la Chine.

Washington les juge cruciales pour préserver sa sécurité nationale. Mais Pékin estime qu'elles visent principalement à freiner son essor économique et développement.

Les Etats-Unis ont par ailleurs annoncé en août qu'ils allaient restreindre la possibilité pour les entreprises américaines d'investir librement en Chine dans les technologies les plus avancées comme l'intelligence artificielle (IA) ou l'ordinateur quantique.

Prise là encore au nom de la "sécurité nationale américaine", cette décision a été vivement critiquée par Pékin.

"Certains en Chine affirment que nous cherchons à ralentir l'économie chinoise ou l'affaiblir, ce n'est pas le cas. Nous sommes concentrés sur notre propre sécurité nationale et nous assurer de la solidité de nos chaînes d'approvisionnement", a répondu mardi lors d'un briefing à la presse le conseil à la Sécurité nationale du président Biden, Jake Sullivan.

Lors d'une visite à Pékin le mois dernier, Janet Yellen, la secrétaire d'État américaine au Trésor, avait tenté de rassurer les autorités chinoises sur ces multiples restrictions américaines.

Elle avait notamment promis que toute nouvelle mesure serait mise en oeuvre de manière transparente.

Mme Yellen avait également prôné une "concurrence saine" entre la Chine et les Etats-Unis et plaidé pour une meilleure coopération face à la menace représentée par le changement climatique.

L'émissaire américain pour le climat, John Kerry, avait justement effectué une visite en Chine en juillet.

Rencontre Biden-Xi?

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s'était quant à lui rendu à Pékin le mois précédent, la visite de plus haut niveau d'un responsable américain depuis 2018.

Il avait notamment rencontré le président Xi Jinping et assuré que des progrès avaient été réalisés sur un certain nombre de points de désaccords.

A l'occasion de sa visite, Mme Raimondo "portera avec elle le message que les Etats-Unis ne cherchent pas à découpler leur économie de la Chine mais abaisser le risque potentiel, ce qui implique protéger notre sécurité nationale et nos chaînes d'approvisionnement", a insisté M. Sullivan.

Ni la visite de Mme Yellen ni celle de M. Blinken n'avaient débouché sur des avancées significatives.

Et un sommet la semaine dernière près de Washington entre Joe Biden et les dirigeants coréen et japonais, destiné notamment à contrer Pékin, a été accueilli avec mécontentement par la Chine.

Le président américain a récemment qualifié la deuxième puissance mondiale de "bombe à retardement" en référence à sa situation économique et démographique. Mais il a néanmoins assuré espérer rencontrer Xi Jinping "cet automne."

Les deux dirigeants pourraient également se voir le mois prochain à New Delhi, en marge d'un sommet du groupe des 20 principales économies (G20).


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Short Url
  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Short Url
  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
Short Url
  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com