USA: la Fed prête à «relever encore les taux d'intérêt si nécessaire»

(De gauche à droite) Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, Janet Yellen, secrétaire au Trésor américain, et Gary Gensler, président de la SEC, arrivent pour une réunion du Conseil de surveillance de la stabilité financière au Trésor américain le 28 juillet 2023 à Washington, DC. (Kevin Dietsch/Getty Images/AFP)
(De gauche à droite) Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, Janet Yellen, secrétaire au Trésor américain, et Gary Gensler, président de la SEC, arrivent pour une réunion du Conseil de surveillance de la stabilité financière au Trésor américain le 28 juillet 2023 à Washington, DC. (Kevin Dietsch/Getty Images/AFP)
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Publié le Vendredi 25 août 2023

USA: la Fed prête à «relever encore les taux d'intérêt si nécessaire»

  • Depuis mars 2022, la banque centrale américaine a augmenté onze fois ses taux, pour les faire passer d'un niveau proche de zéro à une fourchette comprise entre 5,25% et 5,50%
  • Dans son discours d'ouverture du rendez-vous annuel des banquiers centraux à Jackson Hole, M. Powell a souligné que «pour ramener l'inflation durablement à 2%, il faudra une période de croissance économique inférieure à la tendance

WASHINGTON : La Réserve fédérale américaine (Fed) est prête à «relever encore ses taux d'intérêt si nécessaire» et «maintiendra une politique monétaire restrictive» jusqu'à ce que l'inflation s'oriente durablement vers la cible de 2%, a affirmé vendredi son président, Jerome Powell.

Dans son discours d'ouverture du rendez-vous annuel des banquiers centraux à Jackson Hole (Wyoming), M. Powell a également souligné que «pour ramener l'inflation durablement à 2%, il faudra une période de croissance économique inférieure à la tendance, ainsi qu'un ralentissement des conditions du marché du travail», toujours très tendu avec un taux de chômage qui reste bas autour des 3,6%.

Depuis mars 2022, la banque centrale a augmenté onze fois ses taux, pour les faire passer d'un niveau proche de zéro à une fourchette comprise entre 5,25% et 5,50%.

Conséquence ou non, l'inflation a, elle, pris le chemin inverse, avec d'abord un pic en juin 2022, autour de 9% puis une décrue constante depuis, pour revenir à 3% en juin, selon l'indice PCE, celui qui est privilégié par la Fed.

-Situation compliquée dans la zone euro -

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde doit elle aussi prendre la parole à Jackson Hole vendredi.

La situation dans la zone euro est plus compliquée, avec une inflation qui ralentit lentement, située à encore 5,3% en juillet et une importante disparité entre les pays.

Fin juillet la BCE avait à nouveau relevé son taux d'intérêt directeur, à son plus haut niveau depuis mai 2001, mais elle avait ouvert la porte à une possible pause dans les mois à venir, alors que l'effet du resserrement monétaire pesait sur l'économie.

Mme Lagarde avait jugé que les perspectives économiques de la zone euro s'étaient «détériorées», en lien avec le resserrement monétaire qui suscitait des critiques croissantes.

Or selon l'indice PMI Flash publié mercredi par S&P Global, le repli de l'activité du secteur privé en zone euro s'est aggravé en août, sur fond d'affaiblissement persistant de la demande.

Les marchés mondiaux sur la retenue après le discours de Jerome Powell

Les Bourses mondiales montent légèrement vendredi, après un discours sans surprise du président de la Réserve fédérale américaine Jerome Powell, qui a réaffirmé la détermination de l'institution de lutter contre l'inflation.

Après une séance nettement dans le vert, les Bourses européennes ont terminé en hausse modérée. Paris a gagné 0,21%, Milan 0,49%. Francfort et Londres ont fini quasi stables à +0,07%. Sur la semaine, elles affichent toutes un bilan positif.

Quant aux indices de Wall Street, ils étaient mitigés vers 15H55 GMT, le Dow Jones prenait 0,22%, le S&P 500 était quasi stable à -0,04% et le Nasdaq cédait 0,29%.

Lors du colloque annuel de banquiers centraux de Jackson Hole (Etats-Unis), Jerome Powell a déclaré que «certes, l'inflation a ralenti depuis son pic mais elle reste trop élevée».

«Nous sommes prêts à encore augmenter les taux d'intérêt si nécessaire et avons l'intention de maintenir une politique monétaire restrictive jusqu'à ce que nous ayons la certitude que l'inflation s'oriente durablement vers notre objectif», a-t-il ajouté.

Pour Christophe Boucher, directeur des investissements d'ABN AMRO Investment Solutions, le discours a été «sans surprise», «sans annonce ni signal particulier» et «similaire au compte-rendu de la dernière réunion».

Pour la décision de politique monétaire de septembre et les suivantes, «tout se jouera sur les données», a estimé Ian Shepherdson de Pantheon Macroeconomics. «Nous pensons qu'ils en ont fini avec les hausses de taux mais c'est encore une décision à 60/40».

«Nous sommes au pic des taux directeurs et nous allons y rester pendant très longtemps, probablement plus longtemps qu'anticipé par les marchés», estime Valérie Rizk, économiste de Hugau Gestion.

Sur le marché obligataire, les taux à court terme, les échéances les plus sensibles aux anticipations de politique monétaire, montent modérément.

Le rendement de la dette américaine à deux ans s'établissait à 5,06% contre 5,02% jeudi.

Depuis mars 2022, l'institution monétaire a augmenté onze fois ses taux, pour les faire passer d'un niveau proche de zéro à une fourchette comprise entre 5,25% et 5,50%, afin de faire redescendre une inflation qui a atteint autour de 9% en juin 2022, selon l'indice PCE.

En Europe, les mouvements sur le marché obligataire étaient légèrement plus prononcés, avec des hausses de 0,04 point de pourcentage pour le taux allemand à 10 ans et de 0,07 point de pourcentage pour celui à deux ans, qui atteignent respectivement 2,53% et 3,02% vers 15H50 GMT.

Contre la montre

Le groupe britannique de vente de montres de luxe Watches of Switzerland a plongé de plus de 20% à Londres, malgré ses assurances que le rachat en Suisse du détaillant Bucherer par Rolex, annoncé jeudi, ne conduira à «aucun changement» dans les procédures de distribution du fabricant.

Hawaiian Electric visé par une plainte

Plus de deux semaines après les incendies meurtriers qui ont quasiment rasé une ville à Hawaï, le comté de Maui a annoncé jeudi porter plainte contre le principal fournisseur d'électricité de l'archipel, Hawaiian Electric, en lui reprochant de ne pas avoir coupé le courant avant la catastrophe.

L'action du groupe, déjà visé par une plainte d'habitants, chutait de 16,48% à la Bourse de New York.

Du côté du pétrole et des devises

Les cours du pétrole montaient vendredi, les tensions sur l'offre éclipsant pour l'instant les craintes quant à la résilience de la demande, quand le gaz restait sous la barre des 35 euros après l'éloignement des menaces de grève en Australie.

Le baril de Brent de la Mer du Nord avançait de 0,86% à 84,10 dollars vers 15H50 GMT et le baril de WTI américain gagnait 0,47% à 79,42 dollars. Sur la semaine, les cours sont toutefois en repli.

L'euro reculait de 0,19% à 1,0790 dollar.

Le bitcoin reculait de 0,33% à 25.930 dollars.

 

-Wall Street perd de l'élan après la fermeté de Jerome Powell-

La Bourse de New York perdait de l'élan vendredi, évoluant en ordre dispersé, après un discours de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, estimant que l'inflation reste «trop haute» et que la Fed est «prête à relever les taux si necessaire».

Après avoir commencé unanimes dans le vert, les indices étaient changeant. Le S&P 500 cédait 0,05%, le Dow Jones avançait de 0,49% et le Nasdaq de 0,20% vers 15H40 GMT.

«Certes, l'inflation a ralenti depuis son pic mais elle reste trop élevée. Nous sommes prêts à encore augmenter les taux d'intérêt si nécessaire et avons l'intention de maintenir une politique monétaire restrictive jusqu'à ce que nous ayons la certitude que l'inflation s'oriente durablement vers notre objectif», a déclaré Jerome Powell à la conférence des banquiers centraux à Jackson Hole dans le Wyoming.

«Jerome Powell a parlé et je ne pense pas qu'on puisse être trop surpris de ce qui a été dit mais cela a entraîné une certaine volatilité sur les marchés», a commenté Craig Erlam d'Oanda.

«Même s'il est loin d'être certain qu'il y ait une nouvelle hausse des taux, les traders acceptent de plus en plus l'idée que les taux resteront à ce niveau plus lontemps que prévu», a ajouté l'analyste.

Pour Ian Shepherdson de Pantheon Macroeconomics, «le discours n'apporte pas grand chose de nouveau». «Les données économiques vont dans la bonne direction mais pas de façon définitive. Tout se jouera sur les données. Nous pensons qu'ils en ont fini avec les hausses de taux mais c'est encore une décision à 60/40», a estimé l'expert.

L'année dernière lors de ce rendez-vous annuel organisé par la Fed dans la station de montagnes du Wyoming, Jerome Powell avait fait vivement chuter les marchés en annonçant que la lutte contre l'inflation --à l'époque à 8,5%--, allait «faire souffrir».

En dix-huit mois, la Fed a relevé les taux 11 fois pour les faire grimper de zéro à 5,50%. Le coût des crédits immobiliers est par exemple passé à un sommet en plus de vingt ans à plus de 7,20% pour les prêts standard à trente ans. L'inflation s'est établie à 3,2% en juillet, selon l'indice CPI.

Sur le marché obligataire, les taux à dix ans étaient quasi-stables à 4,24%. Le dollar avançait davantage qu'avant la prise de parole de M. Powell à 1,0787 dollar pour un euro (+0,21%).

A la cote, Nvidia, la coqueluche du secteur de l'intelligence artificielle qui a annoncé des résultats bien meilleurs qu'attendus mercredi, lâchait du lest (-3,39%) vers 15H35 GMT.

Le fabricant de puces Marvell Technology perdait 8%, alors que ses résultats du deuxième trimestre se sont inscrits seulement légèrement au-dessus des prévisions.

Le spécialiste des solutions d'achat à crédit Affirm Holdings s'envolait de plus de 26% ayant affiché une hausse plus importante qu'anticipée de ses revenus. La société qui propose des solutions pour «acheter maintenant et payer plus tard» a aussi réduit sa perte.

Hawaiian Electric, au centre de la controverse sur sa gestion de l'alimentation électrique pendant les incendies meurtriers à Hawaii, plongeait de 16%. L'opérateur a suspendu le paiement d'un dividende pour conserver de la trésorerie.

La chaîne d'habillement Gap gagnait 5,40% alors que le déclin de ses ventes trimestrielles a été moins fort que prévu et que l'enseigne a réussi à dégager un profit meilleur qu'attendu.


Pourquoi le chocolat reste cher avant Noël malgré la baisse du prix du cacao

Des producteurs récoltent du cacao dans une plantation à Agboville, dans la région d'Agneby-Tiassa, le 4 décembre 2025. (AFP)
Des producteurs récoltent du cacao dans une plantation à Agboville, dans la région d'Agneby-Tiassa, le 4 décembre 2025. (AFP)
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  • Après des récoltes déficitaires ayant fait exploser les prix du cacao en 2024, la production repart en Côte d’Ivoire et au Ghana grâce à la hausse du prix payé aux producteurs, entraînant une baisse des cours mondiaux
  • Malgré cette accalmie, les consommateurs ne verront pas les prix du chocolat baisser pour Noël, car les coûts élevés ont déjà conduit à des hausses tarifaires, des réductions de portions et une baisse de la teneur en cacao

LONDRES: Après être montés en flèche pendant deux ans, les cours du cacao sont largement retombés cette année, mais sans répercussion sur les prix du chocolat à quelques jours des fêtes de fin d'année. Explications.

- L'Afrique de l'Ouest est le coeur de la production -

La Côte d'Ivoire et le Ghana sont les principaux fournisseurs de cabosses, les fruits du cacaoyer, desquels sont extraits les fèves de cacao utilisées pour le chocolat.

Ces deux pays d'Afrique de l'Ouest concentrent plus de la moitié de la production mondiale, le reste étant principalement réparti entre le Nigeria, le Cameroun, ainsi que l'Equateur, l'Indonésie et le Brésil.

Cette concentration de la production mondiale dans quelques zones géographiques rend le marché très vulnérable aux aléas climatiques de l'Afrique de l'Ouest et aux maladies des cacaoyers.

- Les prix ont battu des records en 2024 -

Les récoltes des "saisons 2021-2022, 2022-2023, et 2023-2024 ont été déficitaires" par rapport à la demande, entraînant une hausse mécanique des prix, explique à l'AFP Oran Van Dort, de Rabobank.

Ce déficit s'explique selon lui par les mauvaises conditions météorologiques, mais aussi des problèmes systémiques dans les plantations ghanéennes et ivoiriennes, comme "le vieillissement des arbres, la propagation du "swollen shoot virus" (oedème des pousses du cacaoyer) ou la faible utilisation d'engrais et de pesticides", faute de revenus suffisants.

Résultat, en décembre 2024, le prix du cacao a atteint le niveau inédit de 12.000 dollars la tonne à la Bourse de New York, lui qui s'échangeait entre 1.000 et 4.000 dollars depuis les années 80.

- La récolte de fèves a redécollé ces derniers mois -

Au Ghana et en Côte d’Ivoire, le prix payé aux producteurs est fixé par l'État, qui l'a largement augmenté pendant l'année 2025, après l'avoir longtemps maintenu inchangé malgré la hausse des cours.

"Pour la première fois depuis des années, j'ai l'impression que nous cultivons avec le soutien du gouvernement", témoigne auprès de l'AFP, Kwame Adu, de la région d'Ahafo au Ghana.

La hausse des revenus a permis aux producteurs d'acheter des engrais et des machines pour améliorer la récolte, ainsi que de planter de nouveaux arbres, favorisant leurs perspectives.

"L'année passée (saison 2024/2025, ndlr), ça s'est bien passé parce qu'au moment où le cacao a donné les fruits, il y avait la pluie", explique aussi à l'AFP Jean Kouassi, agriculteur ivoirien de 50 ans, qui possède 4 hectares de plantation.

- Il y a moins de cacao dans les produits -

"Le coût record des matières premières a contraint les fabricants de chocolat à prendre une série de décisions impopulaires: réduction des quantités, augmentation des prix", mais aussi la "dilution discrète de la teneur en cacao" dans les produits, souligne Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

La pratique peut même coûter l'appellation "barre au chocolat" à certains produits, comme c'est arrivé aux biscuits Penguin et Club de la marque McVitie's cette année au Royaume-Uni, qui impose un minimum de teneur en cacao.

La demande des géants comme Mondelez, Mars, Ferrero ou Nestlé s'est affaiblie, ce qui, ajouté à la bonne récolte 2024-2025, a entraîné une baisse des cours. La tonne de cacao évolue désormais à New York aux alentours de 6.000 dollars.

- Le chocolat reste cher -

La baisse des prix du cacao ne profitera pas aux amateurs de chocolat durant les fêtes, celle-ci arrivant "bien trop tard pour affecter les assortiments de Noël déjà produits et dont les prix ont été fixés il y a plusieurs mois", tranche Ole Hansen

"Les récentes fluctuations des prix du cacao sont encourageantes, mais le marché reste volatil (...) il est encore trop tôt pour se prononcer sur des changements spécifiques concernant les prix", reconnaît Nestlé, interrogé par l'AFP.

L'espoir demeure pour les oeufs et les lapins de Pâques, selon M. Hansen, à condition que le marché se stabilise autour des niveaux actuels.


EDF inaugure en Guadeloupe son premier compensateur synchrone pour stabiliser le réseau

Le logo du géant français de l'énergie EDF est visible au siège social de l'entreprise à Marseille, dans le sud de la France, le 10 octobre 2025. (AFP)
Le logo du géant français de l'énergie EDF est visible au siège social de l'entreprise à Marseille, dans le sud de la France, le 10 octobre 2025. (AFP)
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  • EDF a inauguré en Guadeloupe un compensateur synchrone de 180 tonnes, une première mondiale destinée à stabiliser un réseau insulaire en forte transition vers les énergies renouvelables
  • L’équipement, sans émission de CO₂, doit réduire les coûts et renforcer la sécurité électrique

PARIS: EDF a inauguré mercredi en Guadeloupe son premier compensateur synchrone, une machine de 180 tonnes destinée à stabiliser un réseau insulaire non interconnecté, une "première mondiale" pour l'électricien.

Installé sur le site industriel de Jarry, près de Pointe-à-Pitre, l'équipement sera "mis en service très prochainement", a indiqué à la presse Hugo Gevret, qui a piloté ce projet. Il s'agit d'"un gros alternateur qui tourne à vide" et contribue à maintenir la tension et à soutenir la fréquence du réseau, deux paramètres essentiels dans un système isolé.

Dans les systèmes électriques traditionnels, cette stabilité est assurée par les turbines lourdes des centrales thermiques ou nucléaires. Leur masse en rotation fournit une inertie mécanique qui amortit naturellement les variations de fréquence.

Mais la Guadeloupe, engagée vers la décarbonation et l'autonomie énergétique d'ici 2035, doit intégrer davantage d'énergies renouvelables, dont l'intermittence ne fournit pas cette sécurité. "L'éolien et le photovoltaïque (...) n'apportent pas cette inertie qu'on recherche dans un système électrique: c'est le rôle du compensateur", souligne encore Hugo Gevret.

Son rotor en rotation permanente imite l'inertie mécanique d'une centrale classique, sans brûler de combustible. La machine peut absorber ou injecter de l'énergie réactive pour maintenir la tension, et réagir en quelques millisecondes aux fluctuations du réseau, un paramètre crucial dans un territoire non interconnecté.

L'investissement, engagé en 2019, atteint plus de 20 millions d'euros. La machine doit "faire économiser cinq millions d'euros à la collectivité et 30.000 tonnes annuelles de CO2", précise Hugo Gevret car contrairement aux turbines à combustion utilisées jusqu'ici pour stabiliser le système, elle n'émet aucun gaz à effet de serre.

Ce dispositif constitue pour l'électricien une "première mondiale", a rappelé Marie-Line Bassette, directrice régionale d'EDF. Selon elle, d'autres installations sont prévues dans les territoires ultramarins, pour lesquels des appels d'offres ont été lancés.

L'archipel a été frappé ces dernières années par des délestages et coupures à répétition, aggravés par des conflits sociaux dans le secteur de l'énergie. En 2024, une grève avait même provoqué un black-out total de plus de 36 heures.


La Banque de France va remonter sa prévision de croissance pour 2025 et 2026 

La Banque de France va remonter sa prévision de croissance pour cette année et pour l'année prochaine, a indiqué mercredi le gouverneur François Villeroy de Galhau, au micro d'Europe 1. (AFP)
La Banque de France va remonter sa prévision de croissance pour cette année et pour l'année prochaine, a indiqué mercredi le gouverneur François Villeroy de Galhau, au micro d'Europe 1. (AFP)
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  • L'Insee et le gouvernement ont déjà relevé leur prévision de croissance à 0,8% pour 2025
  • La Banque de France prévoit cependant un ralentissement de la croissance au quatrième trimestre à 0,2% du produit intérieur brut (PIB)

PARIS: La Banque de France va remonter sa prévision de croissance pour cette année et pour l'année prochaine, a indiqué mercredi le gouverneur François Villeroy de Galhau, au micro d'Europe 1.

Lors de la publication prévue le 19 décembre, "nous allons remonter un peu notre prévision de croissance pour cette année et pour l'année prochaine. Nous étions à 0,7% pour cette année, à 0,9% pour l'année prochaine", a-t-il indiqué en ajoutant qu'il ne pouvait pas encore donner de chiffres.

L'Insee et le gouvernement ont déjà relevé leur prévision de croissance à 0,8% pour 2025.

La Banque de France prévoit cependant un ralentissement de la croissance au quatrième trimestre à 0,2% du produit intérieur brut (PIB), contre 0,5% au trimestre précédent, a-t-elle indiqué jeudi.

"Evidemment, même si on allait à 1% (de croissance l'année prochaine, NDLR), ça ne suffit pas. C'est résilient, mais non suffisant", selon le gouverneur.

"L'économie, l'activité, résistent malgré cette incertitude" politique estime le gouverneur qui rappelle qu'il y a un an "beaucoup craignaient une récession", qui a été évitée.

"Il y a une estimation assez convergente qui dit qu'au total, l'incertitude nationale plus internationale nous coûte à peu près 0,5 point de croissance (...) et que la part nationale là-dedans, c'est au moins 0,2. Donc, si on arrivait à sortir avec une stratégie budgétaire et une stabilisation politique, on peut espérer gagner 0,2%", selon le gouverneur.

Le vote du budget de la sécurité sociale mardi "je relève simplement que c'est une étape franchie", "c'est pas du tout la fin de ce chemin", a insisté M. Villeroy de Galhau.

Les députés ont adopté de peu mardi le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026.

Les discussions sur le budget de l'Etat se poursuivront en janvier si le Sénat et l'Assemblée ne parviennent pas à un accord, a annoncé mercredi la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon, excluant de facto le recours au 49.3 pour faire adopter le texte sans vote.

"Baisser suffisamment le déficit total" 

Le gouverneur de la Banque de France a aussi rappelé mercredi qu'"on ne sait pas aujourd'hui si on va arriver à baisser suffisamment le déficit total".

"On part de 5,4% du PIB, du poids de notre économie, pour ce déficit total. Il faut être à 3% dans quatre ans (...) Donc, si on doit faire ce chemin en quatre ans, il faut faire le quart du chemin la première année. C'est pour ça que moi, j'ai plaidé un déficit à 4,8% l'an prochain".

Le gouverneur "croit qu'il reste très important d'être aussi proche que possible de ce chiffre de 4,8%", à la fois "pour sortir de l'étouffement progressif par la dette, parce que les intérêts de la dette prennent de plus en plus notre marge de manœuvre", et puis "pour ramener la confiance".

Le ministre de l'Economie et des Finances Roland Lescure a pour sa part dit mercredi sur RTL souhaiter toujours que le déficit public (Etat, sécurité sociale et collectivités locales réunis) soit à "5% (du PIB) et pas au-dessus" en 2026.

Cela implique que l'Etat renfloue les caisses de la Sécurité sociale de 4,5 milliards d'euros après le vote du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, celui-ci aggravant le déficit de la Sécu par rapport au projet initial du gouvernement.

M. Lescure considère que le vote la veille du budget de la Sécurité sociale, avec un déficit alourdi, faisait "remonter d'un cran" la difficulté d'obtenir un vote du budget de l'Etat, qui va devoir compenser.