Macron très offensif sur le front international, envers et contre tout

Emmanuel Macron a déroulé lundi une feuille de route diplomatique offensive pour l'année à venir (Photo, AFP).
Emmanuel Macron a déroulé lundi une feuille de route diplomatique offensive pour l'année à venir (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 29 août 2023

Macron très offensif sur le front international, envers et contre tout

  • Le contexte international «se complique et fait courir le risque d'un affaiblissement de l'Occident et plus particulièrement de notre Europe»
  • «Ni paternalisme, ni faiblesse, parce que sinon on n'est plus nulle part», a lancé Emmanuel Macron

PARIS: Contre "l'affaiblissement" de l'Europe et au service des "intérêts" de la France: Emmanuel Macron a déroulé lundi une feuille de route diplomatique offensive pour l'année à venir, malgré des marges de manoeuvre limitées.

De l'Afrique au Nagorny-Karabakh en passant par le Pacifique et le Moyen-Orient, le chef de l'Etat a invité les ambassadeurs de France, réunis à l'Elysée, à être présents sur tous les fronts.

Le contexte international "se complique et fait courir le risque d'un affaiblissement de l'Occident et plus particulièrement de notre Europe", a-t-il averti dans un discours de près de deux heures, évoquant la guerre en Ukraine et l'émergence de nouvelles puissances.

"Il y a une remise en cause progressive de notre ordre international (dans lequel) l'Occident avait une place prépondérante", a-t-il souligné, tout en se refusant au pessimisme.

Dernier exemple en date, le coup d'Etat au Niger, le troisième pays du Sahel à devoir y faire face après le Burkina et le Mali. Les militaires ayant pris le pouvoir à Niamey ont depuis engagé un bras de fer avec la France, qui compte 1.500 soldats dans le pays.

"Ni paternalisme, ni faiblesse, parce que sinon on n'est plus nulle part", a lancé Emmanuel Macron, alors que Paris est confronté à une remise en cause de sa politique en Afrique et un procès en post-colonialisme dans son ancien pré-carré.

«De l'audace»

Le chef de l'Etat a égratigné au passage Washington et certaines capitales européennes, dont Berlin et Rome, qui privilégient la diplomatie dans la crise nigérienne, quand la France se dit prête à soutenir une solution militaire si la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) décidait de franchir ce pas.

"On nous explique que la bonne politique serait de lâcher (le président nigérien Mohamed Bazoum) parce que c'est devenu à la mode, parce qu'en fait il faudrait produire local maintenant, même quand ce sont des putschistes", a-t-il ironisé.

Dans le conflit opposant l'Arménie et l'Azerbaïdjan sur l'enclave du Nagorny Karabakh, le président français a annoncé une prochaine "initiative diplomatique" afin d'"accroître la pression", après plusieurs tentatives pas toujours fructueuses.

"J'aurai l'occasion d'échanger cette semaine avec le Premier ministre (arménien Nikol) Pachinian et avec le président (azerbaïjanais) Ilham Aliev", a-t-il indiqué, demandant le "plein respect du corridor humanitaire de Latchine" reliant l'enclave à l'Arménie.

Réagissant à l'élargissement du bloc des pays émergents dits Brics -- qui incluent la Russie et la Chine, rivaux majeurs des Etats-Unis -- à six nouveaux pays, il a concédé "une volonté de faire émerger un ordre alternatif".

En réponse, les Européens doivent "travailler à des formats nouveaux" avec certains membres des Brics comme l'Inde et le Brésil sur l'agenda climatique, énergétique ou d'autres, a-t-il dit.

De "l'audace", il en faudra aussi à l'Union européenne, a-t-il souligné, plaidant pour plus "d'intégration" dans le coeur même de l'UE, voire "plusieurs vitesses" alors que l'Ukraine, la Moldavie et les pays des Balkans frappent à sa porte.

«Rayonnement» français

Le président Macron a par ailleurs annoncé que la prochaine conférence régionale de soutien à l'Irak, dont la France est co-organisatrice, aurait lieu "fin novembre" à Bagdad.

Ce sera la troisième édition de ce forum encore modeste, qui vise à "consolider un agenda régional" de sécurité en réunissant les voisins de l'Irak, parfois très antagonistes.

Le chef de l'Etat s'est montré très réservé sur la réintégration de la Syrie dans certaines instances régionales comme la Ligue arabe. Une telle réinsertion implique une "coopération accrue" de la Syrie dans la lutte anti-terroriste et le retour de réfugiés dans leur pays avec des "garanties de protection, de reconnaissance et de sécurité" de la part de Damas.

Concernant l'Iran, "d'expérience, je ne saurais trop me féliciter avec beaucoup d'enthousiasme" des récentes "avancées", a-t-il mis en garde, alors que Téhéran mène des pourparlers indirects avec les Etats-Unis en vue de relancer l'accord sur le nucléaire iranien, quasi-moribond.

Face aux campagnes de désinformation visant la France en Afrique et aux guerres d'influence entre puissances, le chef de l'Etat a aussi une nouvelle fois appelé le groupe France Médias Monde, qui regroupe la radio RFI et la chaîne de télévision France 24, à oeuvrer comme un "formidable levier de rayonnement".


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.