Evacuations et préparatifs en Floride avant l'arrivée de l'ouragan Idalia

Cette image obtenue par la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), montre la tempête tropicale Idalia (en bas à droite) s'approchant de Cuba le 28 août 2023. (Photo, AFP)
Cette image obtenue par la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), montre la tempête tropicale Idalia (en bas à droite) s'approchant de Cuba le 28 août 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 30 août 2023

Evacuations et préparatifs en Floride avant l'arrivée de l'ouragan Idalia

  • «Idalia est maintenant un ouragan de catégorie 2», sur l'échelle Saffir-Simpson qui en comprend 5 au total, a annoncé le Centre national des ouragans
  • Des phénomènes de submersion côtière «potentiellement mortels», de fortes pluies et des vents violents sont attendus, a-t-il averti

STEINHATCHEE: La Floride a ordonné à des habitants de sa côte ouest d'évacuer avant l'arrivée de l'ouragan Idalia, qui s'est renforcé mardi et pourrait devenir "extrêmement dangereux" avant de toucher terre mercredi, selon les autorités américaines.

"Idalia est maintenant un ouragan de catégorie 2", sur l'échelle Saffir-Simpson qui en comprend 5 au total, a annoncé le Centre national des ouragans (NHC).

Des phénomènes de submersion côtière "potentiellement mortels", de fortes pluies et des vents violents sont attendus, a-t-il averti. La tempête a aussi affecté à partir de lundi soir une partie de Cuba.

De tempête tropicale, Idalia est devenue ouragan dans la nuit de lundi à mardi. Le Centre national des ouragans a dit s'attendre à ce qu'elle "s'intensifie rapidement pour devenir un ouragan majeur extrêmement dangereux avant de toucher terre mercredi".

Un "ouragan majeur" est une classification réservée à ceux qui dépassent la catégorie 3. Ils sont susceptibles de provoquer des destructions "dévastatrices" et "catastrophiques", selon le NHC.

Si on vous dit d'évacuer, "vous devez le faire immédiatement", a prévenu le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, lors d'une conférence de presse. "Cela va être un ouragan majeur".

Exhortant aussi les habitants à se plier aux consignes, la patronne de l'agence fédérale chargée de la réponse aux catastrophes naturelles (Fema), Deanne Criswell, a tenu à enfoncer le clou.

"Très peu de personnes peuvent survivre au fait de se retrouver sur le chemin d'une submersion côtière majeure, et cette tempête sera meurtrière si nous ne nous mettons pas hors de danger et ne la prenons pas au sérieux", a-t-elle affirmé.

Par précaution, les Etats de Caroline du Sud et Géorgie ont déclaré l'état d'urgence, au cas où l'ouragan frapperait aussi leurs terres, plus au nord.

«Se préparer au pire»

A Steinhatchee, petite ville d'un millier d'habitants du nord-ouest de la Floride, des dizaines de personnes se préparaient à évacuer.

Robert Bryant rassemblait des affaires avant de partir avec ses parents, leurs deux chats et leur chien vers la maison de sa grand-mère à Melrose dans les terres, à 150 km à l'est.

"Nous sommes sur l'eau, donc nous serons les plus affectés", a expliqué le jeune homme de 18 ans, dont la maison sur pilotis se situe à l'embouchure de la rivière Steinhatchee qui se jette dans le golfe du Mexique.

"J'espère qu'il n'y aura qu'un peu de vent et que ça passera mais il faut se préparer au pire", a-t-il poursuivi.

Au moment de la publication du dernier bulletin du NHC, Idalia se trouvait à 310 kilomètres au sud-ouest de Tampa (Floride) avec des vents soutenus allant jusqu'à 155 km/h.

Cuba aussi

Sur la pointe ouest de Cuba, les fortes pluies générées par le passage d'Idalia, alors encore tempête tropicale, ont provoqué des inondations dans plusieurs localités et privé d'électricité plus de 200 000 usagers, dont 90 000 à La Havane, ont annoncé les autorités.

"Nous devons maintenant travailler d'urgence" pour rétablir l'électricité et les communications et "récolter pour distribuer autant de nourriture que possible", a déclaré le président Miguel Diaz-Canel.

Les pluies, accompagnées de rafales de vent dépassant les 110 km/h, ont frappé la zone de production de tabac de la province de Pinar del Rio, notamment celle de Vueltabajo où est récolté le meilleur tabac de l'île. Dans cette province, quelque 60 000 habitations pourraient avoir été endommagées.

Selon les médias, quelque 8 000 personnes avaient quitté en prévision de la tempête leur domicile pour se réfugier dans des centres d'hébergement ou chez des proches.

Pré-déployés

Idalia doit progresser dans le Golfe du Mexique, où sévit actuellement "une vague de chaleur marine", un facteur de renforcement des ouragans, selon les chercheurs.

Le président américain Joe Biden a approuvé lundi une déclaration d'état d'urgence et débloqué une aide fédérale. La Fema se prépare déjà aux conséquences de la tempête, notamment en pré-déployant une partie de son personnel, selon la Maison Blanche.

"J'ai parlé au gouverneur la nuit dernière, nous sommes en train de fournir tout ce dont il pourrait avoir besoin. Nous sommes en contact constant", a dit mardi M. Biden à propos de M. DeSantis, comme lui candidat à la présidence en 2024.

Fin septembre 2022, la Floride avait été frappée par le puissant ouragan Ian, qui avait fait près de 150 morts et provoqué d'importants dégâts sur son passage dans le sud-ouest de cet Etat.


A l'ONU, l'enquêtrice en chef sur Gaza a encore espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés

Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés. (AFP)
Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés. (AFP)
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  • Selon les enquêteurs, le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, ont "incité à commettre un génocide"
  • Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger"

GENEVE: Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés.

"La justice est lente", a affirmé l'ancienne juge sud-africaine, dans un entretien à l'AFP.

Mais "comme l'a dit (Nelson) Mandela, cela semble toujours impossible, jusqu'à ce qu'on le fasse. Je considère qu'il n'est donc pas impossible qu'il y ait des arrestations et des procès" à l'avenir, a-t-elle ajouté.

La commission d'enquête, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a établi qu'Israël commet un génocide à Gaza depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas du 7-Octobre.

Selon les enquêteurs, le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, ont "incité à commettre un génocide".

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger".

La Cour pénale internationale (CPI) avait déjà émis des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant.

Mme Pillay reconnaît que la CPI dépend des Etats pour la mise en œuvre des mandats d'arrêt car elle n'a "ni shérif, ni forces de police".

Mais elle veut y croire, faisant une comparaison : "Je n'aurais jamais pensé que l'apartheid prendrait fin de mon vivant".

"Tellement douloureux" 

Jeune avocate d'origine indienne dans l'Afrique du Sud de l'apartheid, devenue juge et Haute-Commissaire aux droits de l'homme à l'ONU (2008-2014), Mme Pillay, 83 ans, a l'art de traiter des dossiers difficiles.

Sa carrière l'a menée des cours sud-africaines, où elle a défendu les activistes anti-apartheid et obtenu des droits cruciaux pour les prisonniers politiques, au Tribunal pénal international pour le Rwanda, en passant par la CPI.

Sa mission est des plus ardues depuis qu'elle préside, depuis sa création en 2021, la commission chargée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU d'enquêter sur les atteintes aux droits dans les territoires palestiniens et en Israël.

Elle déplore d'avoir été qualifiée d'"antisémite" depuis et dénonce les appels sur les réseaux sociaux de ceux qui réclament que les Etats-Unis la sanctionnent, comme Washington l'a fait pour une rapporteure de l'ONU, des juges de la CPI et des ONG palestiniennes.

Mais le plus dur, pour elle et son équipe, est de visionner les vidéos provenant de Gaza.

"Nous nous inquiétons pour notre personnel. Nous les surmenons et c'est traumatisant ces vidéos", dit-elle, citant "des violences sexuelles contre les femmes" et "les médecins qui sont dénudés par l'armée".

"C'est tellement douloureux" à regarder même si "on ne peut pas comparer notre souffrance à celle de ceux qui l'ont vécue", poursuit-elle.

Alors qu'elle présidait le Tribunal pénal international pour le Rwanda, des vidéos de civils abattus ou torturés l'ont aussi "marqué à vie".

Selon elle, la comparaison entre le Rwanda et Gaza ne s'arrête pas là : "Je vois des similitudes. Ce sont les mêmes méthodes".

Du Rwanda à Gaza 

"Dans le cas du Rwanda, c'était le groupe des Tutsi qui était visé. Ici, tous les éléments de preuve montrent que c'est le groupe palestinien qui est visé", dit-elle.

Elle mentionne aussi les propos de dirigeants israéliens qui "déshumanisent" les Palestiniens en les comparant à des "animaux". Comme lors du génocide rwandais, lorsque les Tutsi étaient "traités de cafards", ce qui revient à dire qu'"il est acceptable de les tuer", dénonce-t-elle.

Mme Pillay a indiqué qu'à l'avenir la commission entendait se pencher aussi sur des crimes supposés commis par d'autres "individus", expliquant qu'une grande partie des preuves a été publiée par les soldats israéliens eux-mêmes sur les réseaux sociaux.

Elle déplore toutefois que, faute de financements, la commission n'ait pas pu encore examiner si certains Etats qui fournissent de l'armement à Israël pouvaient être considérés complices.

Un travail qu'elle laisse à son successeur. Elle quitte la commission le 3 novembre en raison de son âge et de problèmes de santé.

Avant cela, elle doit présenter un dernier rapport devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York. "J'ai déjà un visa", confie-t-elle.


Gaza: Bruxelles propose de taxer des biens importés d'Israël dans l'UE et de sanctionner deux ministres

La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.  "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu. "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
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  • L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres
  • Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE

BRUXELLES: La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.

"Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.

Les mesures commerciales devraient, si elles étaient adoptées par les pays de l'UE, renchérir de quelque 227 millions d'euros le coût de certaines importations israéliennes, principalement d'origine agricole.

La Commission européenne a également proposé de sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, chargé de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich chargé des Finances, selon un responsable de l'UE.

L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres. Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE.

"Tous les États membres conviennent que la situation à Gaza est intenable. La guerre doit cesser", a toutefois plaidé mercredi Mme Kallas. Ces propositions seront sur la table des représentants des 27 Etats membres dès mercredi.

Les sanctions dans le domaine commercial ne nécessitent que la majorité qualifiée des Etats membres. Mais là encore, un accord sera difficile à obtenir, jugent des diplomates à Bruxelles.

Des mesures beaucoup moins ambitieuses, également présentées par la Commission européenne il y a quelques semaines, n'avaient pas trouvé de majorité suffisante pour être adoptées. Avait notamment fait défaut le soutien de pays comme l’Allemagne ou l'Italie.

Les exportations israéliennes vers l'UE, son premier partenaire commercial, ont atteint l'an dernier 15,9 milliards d'euros.

Seuls 37% de ces importations seraient concernés par ces sanctions, si les 27 devaient donner leur feu vert, essentiellement dans le secteur agro-alimentaire.


Trump s'en prend à des magistrats après l'assassinat de Charlie Kirk

Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X
  • Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a de nouveau stigmatisé mercredi des magistrats qui l'avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden, prenant prétexte du récent assassinat de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk.

Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X.

Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre.

"Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUÊTE par le +Dérangé+ Jack Smith et l'administration Biden Corrompue et Incompétente ?", s'interroge Donald Trump dans un message sur Truth.

"Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI!", s'offusque-t-il encore.

Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022.

Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice.

Sans jamais le citer nommément, le président Trump s'en prend également sur le réseau Truth à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation, pour des paiements cachés de 130.000 dollars à l'ex-star du X.

Donald Trump exprime le souhait que le juge "corrompu" paie "un jour un prix très élevé pour ses actions illégales".

Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique.

"La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays", a affirmé le président républicain mardi, avant son départ au Royaume-Uni. "Mais nous y remédions".

Selon le Washington Post, un élu républicain du Wisconsin a déposé une proposition de loi visant à bloquer les fonds fédéraux aux organisations employant des personnes "qui tolèrent et célèbrent la violence politique".

Le New York Times précise pour sa part que sont notamment dans le viseur l'Open Society Foundation du milliardaire George Soros ainsi que la Ford Foundation, qui toutes deux financent des organisations de gauche.