Aux Etats-Unis, la pratique «aristocratique» des admissions préférentielles à l'université sur la sellette

Des étudiants et d'autres personnes défilent à l'université de Harvard en faveur de la discrimination positive après l'arrêt de la Cour suprême, le 1er juillet 2023 à Cambridge (Massachusetts). (Scott Eisen/Getty Images/AFP)
Des étudiants et d'autres personnes défilent à l'université de Harvard en faveur de la discrimination positive après l'arrêt de la Cour suprême, le 1er juillet 2023 à Cambridge (Massachusetts). (Scott Eisen/Getty Images/AFP)
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Publié le Samedi 02 septembre 2023

Aux Etats-Unis, la pratique «aristocratique» des admissions préférentielles à l'université sur la sellette

  • Les «legacy admissions», ou admissions préférentielles, sont pratiquées depuis des décennies par certaines des plus prestigieuses universités du pays, comme Harvard et Stanford
  • Une sorte de privilège héréditaire de plus en plus décrié comme favorisant la reproduction sociale, dans un pays qui porte aux nues la réussite à la force du poignet

WASHINGTON : Bénéficier d'un coup de pouce pour intégrer une université parce qu'un parent y a étudié par le passé ? Aux Etats-Unis, c'est une pratique relativement courante mais de plus en plus contestée.

Les «legacy admissions», ou admissions préférentielles, sont pratiquées depuis des décennies par certaines des plus prestigieuses universités du pays, comme Harvard et Stanford.

Concrètement, si un candidat ou une candidate peut se targuer, en plus d'un dossier solide, d'être l'enfant ou un membre de la famille d'un ancien étudiant, cela fera pencher la balance en sa faveur lors du très sélectif processus d'admission.

Une sorte de privilège héréditaire de plus en plus décrié comme favorisant la reproduction sociale, dans un pays qui porte aux nues la réussite à la force du poignet. Et qui de surcroît trouve ses origines, selon des experts, au début du XXème siècle, lorsque des universités ont cherché à limiter le nombre d'étudiants juifs sur leur campus pour garder une majorité de protestants.

La persistance des «legacy admissions» est «profondément contraire à l'éthique», dit à l'AFP James Murphy, du centre de réflexion Education Reform Now. Elle contredit «l'idée que l'éducation supérieure dans ce pays est censée promouvoir la mobilité sociale».

Deux raisons expliquent leur maintien, avance-t-il: «l'argent et le privilège». Beaucoup de ces établissements craignent que leurs anciens élèves ne cessent de leur faire des dons si les admissions préférentielles s'arrêtent. Et certains membres de leurs conseils d'administration sont attachés à cette tradition élitiste, poursuit-il.

- «Indéfendable» -

Ces dernières années, des établissements ont pris les devants. L'université Johns Hopkins a ainsi officialisé en 2020 sa rupture avec les admissions préférentielles.

Cette pratique «fait pencher la balance en faveur de jeunes gens qui jouissent déjà de nombreux avantages parce qu'ils sont nés de parents ayant bénéficié d'une éducation universitaire», a récemment argué Ron Daniels, son président.

Il s'agit d'une politique «aristocratique», «indéfendable dans notre société démocratique», a-t-il tranché.

Depuis que Johns Hopkins a cessé d'y recourir, elle a eu «plus d'espace pour recruter un éventail plus large d'étudiants talentueux», a-t-il fait valoir.

Le débat est loin d'être nouveau. Mais une récente décision de la Cour suprême des Etats-Unis est venue le raviver: fin juin, le temple du droit a fait tomber l'un des acquis de la lutte pour les droits civiques des années 1960, en mettant un terme aux programmes de discrimination positive à l'université.

Ces établissements n'ont par conséquent plus le droit de prendre en compte la couleur de peau ou l'origine ethnique des candidats, ce que beaucoup d'entre eux faisaient pour corriger les inégalités issues du passé ségrégationniste des Etats-Unis et augmenter la part des étudiants noirs, hispaniques et amérindiens dans leurs effectifs.

Or les «legacy admissions» favorisent des étudiants issus de milieux très aisés et en majorité blancs, selon des chercheurs.

Le président Joe Biden a évoqué une pratique qui élargit «les privilèges plutôt que les opportunités». Et même chez les étudiants en ayant profité, le malaise est croissant.

C'est «de la discrimination positive pour les riches», a affirmé l'un d'eux, Yoni Rechtman, dans une vidéo du New York Times. Et «j'ai plus que quiconque la responsabilité de dénoncer l'hypocrisie des admissions préférentielles, parce que j'en ai bénéficié».

- Enquête sur Harvard -

Quelques jours après la décision de la Cour suprême, des avocats ont lancé la contre-offensive. Ils ont déposé, au nom d'associations, une plainte contre Harvard auprès du ministère de l'Education, pour obliger la célèbre université à mettre fin à cette politique «discriminatoire» si elle souhaite continuer à bénéficier de fonds fédéraux.

«Il était crucial pour nous d'agir très rapidement pour faire en sorte que les obstacles à l'éducation supérieure, qui nuisent aux candidats de couleur, soient aussi éliminés», explique à l'AFP Michael Kippins, de Lawyers for Civil Rights, qui a déposé la plainte. Le texte vise aussi les coups de pouce donnés aux candidats liés à de riches donateurs.

Le ministère a ouvert une enquête. James Murphy, d'Education Reform Now, dit s'attendre à ce que davantage d'universités annoncent mettre fin aux admissions préférentielles d'ici octobre.

Car la pression n'en finit pas de monter. «Si j'étais l'une de ces universités d'élite, est-ce que je voudrais être la dernière» (à abandonner une pratique aussi critiquée ?), s'interroge-t-il.


L'artiste saoudienne Bdour Al-Maliki peint avec passion et douleur

Un portrait du prince héritier Mohammed bin Salman par l'artiste Bdour Al-Maliki. (Photo Fournie)
Un portrait du prince héritier Mohammed bin Salman par l'artiste Bdour Al-Maliki. (Photo Fournie)
(Photo Fournie)
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  • Bdour Al-Maliki a parlé avec optimisme de l'état de la scène artistique saoudienne, notant qu'elle est témoin d'un boom sans précédent grâce aux initiatives de Saudi Vision 2030 en faveur de la culture et des arts.
  • "Aujourd'hui encore, j'ai l'impression que chaque tableau sur lequel je travaille porte une partie de son esprit artistique", a-t-elle déclaré. 

LA MECQUE : L'artiste visuelle saoudienne Bdour Al-Maliki s'est imposée comme une voix distincte sur la scène artistique locale, transformant sa douleur personnelle et son expérience vécue en œuvres colorées.

L'enfance de Bdour Al-Maliki a été façonnée par son père artiste, qui a nourri sa conscience visuelle dès son plus jeune âge. 

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"Le fait que mon père soit un artiste a eu un impact profond sur mes premières années", dit-elle. "Je le regardais peindre avec passion, maniant les couleurs et les outils avec amour. Cela m'a permis de comprendre que la peinture n'est pas seulement un passe-temps, mais une forme d'expression et un mode de vie".

Son père ne lui a pas imposé l'art, souligne-t-elle. Au contraire, sa présence inspirante l'a poussée à se tourner naturellement vers l'art, comme s'il faisait partie de son identité : "Aujourd'hui encore, j'ai l'impression que chaque tableau sur lequel je travaille porte une partie de son esprit artistique", a-t-elle déclaré. 

(Photo Fournie)

Je m'inspire de l'environnement, des histoires et des sentiments que nous éprouvons, et j'essaie de les exprimer à ma manière. Mon art porte l'esprit du lieu auquel j'appartiens. Bdour Al-Maliki, artiste visuel saoudien

La peinture, qui était un compagnon d'enfance pour Al-Maliki, est devenue la quête de toute une vie. 

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"La première fois que j'ai réalisé que la peinture n'était pas un simple passe-temps, c'est lorsque j'ai vu comment mes tableaux touchaient les émotions des gens", a-t-elle déclaré. "À partir de ce moment-là, j'ai su que c'était ma passion et ma façon de m'exprimer.

Mme Al-Maliki est convaincue que l'art a le pouvoir profond de toucher l'âme, ce qui alimente son sens des responsabilités dans les œuvres qu'elle crée. Elle explique qu'elle a tendance à explorer des sujets tristes et douloureux, en particulier des histoires humaines qui "secouent le cœur des gens". Elle estime que ces émotions sont porteuses d'une énergie qui mérite d'être transmise aux gens par l'art. 

Mme Al-Maliki explique qu'elle ne suit pas une école artistique spécifique, mais qu'elle s'efforce de créer son propre style dans chaque tableau - un style qui sert les émotions de l'histoire et transmet le sentiment dans sa forme la plus authentique, même s'il change d'une œuvre à l'autre. "L'expression est plus importante que l'adhésion à une école artistique", dit-elle. "Mon identité saoudienne est présente dans mes sentiments avant tout. Je m'inspire de l'environnement, des histoires et des sentiments que nous avons vécus, et j'essaie de les exprimer à ma manière. Mon art porte l'esprit de l'endroit auquel j'appartiens".

M. Al-Maliki a parlé avec optimisme de l'état de la scène artistique saoudienne, notant qu'elle connaît un essor sans précédent grâce aux initiatives de Saudi Vision 2030 en faveur de la culture et des arts, qui ont offert aux artistes de plus grandes possibilités de réaliser leur potentiel. À ses débuts, avant que de telles initiatives ne soient mises en place, Mme Al-Maliki a estimé qu'il y avait un manque notable de soutien pour les artistes. 

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Mais elle a transformé ces défis - ainsi que des défis personnels, dont son divorce - en carburant pour sa créativité, considérant chaque peinture qu'elle réalise comme une victoire sur l'adversité.

Mme Al-Maliki prépare actuellement une exposition internationale d'œuvres qui, selon elle, reflètent son identité et son histoire.

"Ma prochaine ambition est que le monde entende ma voix à travers mon art", a-t-elle déclaré. "L'art est ma voix et ma patrie. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Forum des Arts de la Calligraphie Arabe s’ouvre à Djeddah

Le deuxième Forum des Arts de la Calligraphie Arabe a débuté à Djeddah, avec la participation de calligraphes arabes et internationaux, ainsi que d’artistes visuels. (SPA)
Le deuxième Forum des Arts de la Calligraphie Arabe a débuté à Djeddah, avec la participation de calligraphes arabes et internationaux, ainsi que d’artistes visuels. (SPA)
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  • Le forum s’inscrit dans le cadre de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, dans le cadre d’une initiative nationale en faveur des arts visuels, un pilier de l’identité culturelle du Royaume

DJEDDAH : Le deuxième Forum des Arts de la Calligraphie Arabe a débuté à Djeddah, avec la participation de calligraphes arabes et internationaux, ainsi que d’artistes visuels.

L’événement, qui se tient jusqu’au 28 août, vise à mettre en lumière la beauté et la diversité de cet art ancien, tout en soutenant les artistes et en valorisant la culture de la calligraphie arabe.

Saud Khan, coordinateur du forum, a souligné qu’il s’agissait de l’un des événements les plus prestigieux de son genre, avec 138 œuvres exposées, réalisées par 105 calligraphes venus de 13 pays, dont un groupe d’élite de calligraphes saoudiens.

Un comité de maîtres calligraphes a supervisé un processus de sélection rigoureux afin de garantir la qualité des œuvres présentées.

Le programme comprend également des performances artistiques en direct et des ateliers spécialisés destinés à accompagner les jeunes talents.

Le forum s’aligne sur la Vision 2030 du Royaume, en tant qu’initiative nationale visant à promouvoir les arts visuels, essentiels à l’identité culturelle saoudienne.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Anglaise doyenne de l'humanité fête ses 116 ans

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
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  • Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans
  • "Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme"

LONDRES: La doyenne du monde, la Britannique Ethel Caterham, fête jeudi ses 116 ans, a annoncé la maison de retraite dans laquelle elle vit.

Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans.

Elle vit dans une maison de retraite du Surrey, un comté au sud de Londres.

"Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme", a indiqué un porte-parole de la maison de retraite.

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard", a précisé la même source.

Ethel Caterham est le dernier sujet vivant du roi Édouard VII, dont le règne s'est achevé en 1910. Elle est aussi la Britannique la plus âgée de tous les temps, selon la base de données Oldest in Britain.

L'année dernière, elle avait reçu une lettre du roi Charles III la félicitant d'avoir atteint cette "étape remarquable".