Algérie: le mégaprojet du port Centre d’El-Hamdania, hub au centre de la Méditerranée

Port d'Annaba, dans l'Est algérien. (Photo fournie).
Port d'Annaba, dans l'Est algérien. (Photo fournie).
Short Url
Publié le Lundi 04 septembre 2023

Algérie: le mégaprojet du port Centre d’El-Hamdania, hub au centre de la Méditerranée

  • Hautement stratégique pour les deux pays, cette initiative a pour objectif de relier l’Afrique à l’Asie en passant par l’Europe
  • «Grâce à son tirant d’eau d’une profondeur de vingt mètres, il permettra l’accostage des plus grands navires de marchandises au monde»

PARIS: L’Algérie, qui a pour ambition de renforcer ses activités industrielles et commerciales, mise sur le développement de ses infrastructures de transport, au premier rang desquelles celles du secteur portuaire. Le pays, dont le commerce extérieur repose à près de 95% sur le transport maritime, compte lancer, en partenariat avec la Chine, le mégaprojet du port Centre d’El-Hamdania, situé à Cherchell, dans la wilaya de Tipaza. Hautement stratégique pour les deux pays, cette initiative a pour objectif de relier l’Afrique à l’Asie en passant par l’Europe.

Selon les informations communiquées par les deux partenaires, le port devrait disposer d’une capacité de traitement de près de 6,5 millions de conteneurs et 25,7 millions de tonnes de marchandises par an. Conçu pour devenir un véritable hub destiné au trafic maritime et au commerce extérieur, le port Centre d’El-Hamdania, initié en 2015, a été mis en suspens depuis plusieurs années. Il sera enfin réalisé via un consortium sino-algérien, le groupe China State Construction Engineering (CSCEC), à hauteur de 65%, ainsi que des entreprises publiques algériennes: Cosider (20%), Meditram (10%), et la Société nationale de travaux publics (5%).

Trafic maritime en Méditerranée

Ce mégaport intégré, financé par le Fonds national d’investissement (FNI) et la Banque d'import-export de Chine (Chinese Exim Bank), comprendra trois terminaux à conteneurs et un terminal cargo qui sera utilisé pour les services portuaires. Les trois terminaux destinés au fret conteneurisé seront répartis sur une superficie de 129 hectares et offriront 10 postes d’amarrage le long d’un quai linéaire de 3 000 mètres. En outre, le port Centre d’El-Hamdania est adossé à une zone logistique de 255 hectares et à trois zones industrielles d’une superficie de 2 000 hectares situées à des distances comprises entre 10 et 30 kilomètres du site et reliées au réseau ferroviaire et routier national.

Le projet du port de transbordement, doté d’une enveloppe de 4,7 milliards de dollars, permettra à l’Algérie de développer son commerce extérieur, de diversifier son économie et de se positionner sur le trafic maritime en Méditerranée.

Selon Amar Grine, directeur général de l’Agence nationale de réalisation du port Centre de Cherchell (ANRPCC), les travaux seront effectués en deux étapes sur une période de sept ans. La première, qui durera quatre ans, concerne la construction de la digue nord, des infrastructures terrestres, la livraison du terminal à marchandises générales ainsi que celle du terminal à conteneurs. La seconde phase, qui s’étendra sur trois ans, est prévue pour la construction des deux autres terminaux à conteneurs. «Après les quatre premières années de travaux, nous pourrons exploiter le terminal à marchandises et le premier terminal à conteneurs», indique-t-il.

Le projet du port de transbordement, doté d’une enveloppe de 4,7 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro), permettra à l’Algérie de développer son commerce extérieur, de diversifier son économie et de se positionner sur le trafic maritime en Méditerranée. «La réalisation de ce nouveau port va certainement mettre en valeur le positionnement géographique de l’Algérie, qui sera considérée comme une porte vers l’Afrique et un point de liaison entre les continents», confirme Hamza Boughali, expert en économie.

«Grâce à son tirant d’eau d’une profondeur de vingt mètres, il permettra l’accostage des plus grands navires de marchandises au monde», explique Amar Grine. Le port de transbordement permettra, selon lui, des transferts plus rapides de marchandises, avec un gain important sur les coûts de fret et de stockage.

Une importance capitale pour l’économie

Pour l’expert en économie Mahfoud Kaoubi, «ce mégaprojet revêt une importance capitale pour l’économie algérienne». D’après lui, le port de transbordement d’El-Hamdania, qui deviendra le deuxième port en Afrique et l’un des plus grands ports de la région Méditerranée, va créer des effets d’entraînement pour l’économie locale, notamment en termes de revenus dans le secteur des services ainsi que dans la création de plusieurs milliers d’emplois.

Amar Grine affiche quant à lui des perspectives très ambitieuses: «Nous sommes déterminés à transformer ce port en une plate-forme logistique internationale. Nous bénéficions également de la possibilité de fournir les derniers porte-conteneurs qui fonctionnent au gaz naturel liquéfié (GNL) pour effectuer des opérations de ravitaillement dans ce port.»


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Short Url
  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
Short Url
  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.