Les élections sénatoriales, un test sans suspense mais pas sans enjeux

Cette photographie aérienne prise le 11 juillet 2023 à bord d'un hélicoptère de l'armée française montre une vue du Jardin du Luxembourg (à gauche) et du Sénat français (à droite) à Paris. (Photo d'Emmanuel DUNAND / AFP)
Cette photographie aérienne prise le 11 juillet 2023 à bord d'un hélicoptère de l'armée française montre une vue du Jardin du Luxembourg (à gauche) et du Sénat français (à droite) à Paris. (Photo d'Emmanuel DUNAND / AFP)
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Publié le Lundi 04 septembre 2023

Les élections sénatoriales, un test sans suspense mais pas sans enjeux

  • Comme tous les trois ans, la moitié du Sénat sera renouvelée le 24 septembre
  • Les prétendants ont jusqu'à vendredi 18H00 pour déposer leurs candidatures, qui seront départagées par 79.000 grands électeurs - essentiellement des conseillers municipaux

PARIS: A trois semaines des élections sénatoriales, rien ne semble menacer la domination de la droite et du centre sur la chambre haute, où le camp présidentiel restera minoritaire à l'orée d'âpres batailles sur le budget et l'immigration.

Une campagne éclair, à bas bruit et à la fin, c'est la droite qui gagne. Comme tous les trois ans, la moitié du Sénat sera renouvelée le 24 septembre. Soit 170 sièges dans une quarantaine de départements, de l'Indre-et-Loire aux Pyrénées-Orientales, sans oublier ceux d'Ile-de-France et d'Outre-mer.

Les prétendants ont jusqu'à vendredi 18H00 pour déposer leurs candidatures, qui seront départagées par 79.000 grands électeurs - essentiellement des conseillers municipaux.

Deux modes de scrutin cohabitent au sein de cette "chambre des territoires", qui n'aime rien tant que cultiver sa différence: dans les départements où sont élus un ou deux sénateurs, l'élection a lieu au scrutin majoritaire à deux tours (un tour le matin, l'autre l'après-midi); et dans les autres départements, elle a lieu au scrutin proportionnel de liste à un tour.

Solidement ancrés en dépit de la perte de quelques grandes villes en 2020, les Républicains (145 sièges) abordent l'échéance sereinement. Leur patriarche Gérard Larcher n'en attend d'ailleurs "pas de bouleversement". En lice pour un sixième mandat dans son fief des Yvelines, le président du Sénat entend également se maintenir au "plateau", après avoir occupé 12 ans la fonction.

"Le Sénat est la seule institution stable dans un contexte d’absence de majorité" à l'Assemblée, a-t-il d'ailleurs vanté samedi dans Le Parisien.

Il aura pour cela besoin de conserver l'appui de l'Union centriste (57), qui fait peu de doute même si ce groupe dominé par l'UDI compte une poignée d'élus Modem, en théorie dans le camp de l'exécutif. Signe de cette entente cordiale, droite et centre feront liste commune dans le Maine-et-Loire et le Pas-de-Calais, entre autres.

La gauche aussi fait bloc, avec l'espoir d'engranger ses gains après la prise de plusieurs métropoles. Socialistes (64), communistes (15) et écologistes (12) partent ainsi unis - tantôt à deux, tantôt à trois - dans une bonne quinzaine de départements dont Paris et l'Isère.

Un accord sans la France Insoumise, qui enrage de rester absente du Palais du Luxembourg alors qu'elle domine ses alliés de la Nupes à l'Assemblée.

Sauver les meubles

A l'autre bout de l'hémicycle, l'extrême droite (2 non-inscrits) aimerait grappiller quelques sièges. En dépit de son recul aux dernières municipales, le Rassemblement national mise sur son implantation dans le Nord et l'Est pour empocher les suffrages d'élus sans étiquette. Mais le seuil des dix sénateurs pour constituer un groupe parait hors d'atteinte.

Les soutiens d'Emmanuel Macron tenteront à l'inverse de sauver les meubles. Un cadre de Renaissance reconnait que les dernières élections locales "n'ont pas été formidables" pour son parti, contraint à des alliances à géométrie variable en fonction des inimitiés des uns et des autres. Le "rassemblement des démocrates" compte toutefois assez de membres (24) pour se maintenir. Leur chef de file François Patriat n'en doute pas: "Notre groupe perdurera", a-t-il affirmé samedi sur France Culture, assurant même pouvoir "gagner quelques sièges".

Ses partenaires d'Horizons, rassemblés sous la bannière des Indépendants (14) voudront eux aussi conserver leur chapelle. Et peut-être afficher leurs propres couleurs, quitte à lever un coin de voile sur les ambitions de leur leader Edouard Philippe.

A moins qu'ils n'aient encore besoin de l'appoint de quelques élus radicaux, dont la famille politique plus que centenaire dispose toujours d'un groupe (14) malgré ses divisions historiques.

Une fois les résultats connus, les nouveaux sénateurs entreront en fonction le 2 octobre. La première semaine sera consacrée à la répartition des postes: président, vice-présidents, questeurs, secrétaires et commissions.

Les choses sérieuses pourront alors commencer, avec l'examen des budgets de l'Etat et de la Sécurité sociale au retour des vacances de la Toussaint, et peut-être le projet de loi sur l'immigration maintes fois reporté depuis un an.

Des textes à quitte ou double pour l'exécutif, qui ne dispose pas de l'arme du 49.3 pour passer en force au Sénat et devra donc composer avec l'opposition de droite pour éviter ce que M. Larcher qualifiait avant l'été de "risque d'accidentologie".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.