Le PM du Yémen salue l'aide saoudienne, «bouée de sauvetage» face au déficit budgétaire

Le Premier ministre yéménite, Maeen Abdelmalik Saeed (Photo, AFP).
Le Premier ministre yéménite, Maeen Abdelmalik Saeed (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 05 septembre 2023

Le PM du Yémen salue l'aide saoudienne, «bouée de sauvetage» face au déficit budgétaire

  • Le Yémen a adopté plusieurs réformes, telles que la lutte contre la contrebande, pour que l'aide financière soit correctement administrée
  • Le représentant de l'OMS affirme que les efforts de vaccination des enfants se heurtent à un «financement insuffisant», alors que les cas de rougeole continuent d'inquiéter

AL-MUKALLA: Le Premier ministre yéménite, Maeen Abdelmalik Saeed, a salué lundi l’aide financière de 1,2 milliard de dollars (1 dollar = 0,93 euro) de l'Arabie saoudite au Yémen, la qualifiant de «bouée de sauvetage» pour le pays.

Selon lui, le nouveau financement du Royaume permettra à son gouvernement de payer les fonctionnaires, de réduire le déficit budgétaire et de contrôler la dépréciation du riyal yéménite.

Le Premier ministre a déclaré à la presse dans la ville portuaire d'Aden, capitale provisoire du Yémen, que le déficit budgétaire de cette année avoisinait les 40%, contre 20% l'année dernière. Il a également annoncé que son gouvernement avait adopté plusieurs réformes, telles que la lutte contre la contrebande, afin de s'assurer que l'aide financière était correctement administrée.

«L'aide fournie par nos frères d'Arabie saoudite est une bouée de sauvetage pour le gouvernement, lui permettant de continuer à garantir le paiement des salaires et à financer le déficit budgétaire», a ajouté M. Saeed.

Il a accusé des personnes «influentes», sans les nommer, de faire obstacle à son gouvernement et a noté que les taxes et les frais de douane sur les importations de pétrole avaient ajouté 239 milliards de riyals yéménites (63,7 milliards de dollars) au budget chaque année, contre zéro en 2018.

«Nous traversons une situation difficile. Nous devons réussir à obtenir une aide budgétaire. Nous devons réussir le processus de réforme. La situation de la population est difficile dans les domaines de l'éducation et de la santé», a-t-il déclaré.

Afin de briser le monopole des Houthis sur les services de téléphonie mobile et d'Internet, M. Saeed a indiqué que le gouvernement yéménite avait signé un accord avec une société de télécommunications émiratie pour construire des infrastructures de communication modernes dans les zones contrôlées par le gouvernement, ce qui devrait permettre à ce secteur vital de passer sous le contrôle du gouvernement.

«L'ampleur des tours et de l'infrastructure, ainsi que l'importance de l'investissement de la société émiratie, sont toutes deux considérables. Nous nous attendons à ce qu'elle apporte un progrès qualitatif (dans l'industrie de la communication)», a ajouté le Premier ministre.

Recrudescence de la rougeole

Par ailleurs, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé que 413 Yéménites étaient morts de la rougeole et que plus de 34 000 cas suspects de la maladie avaient été enregistrés au Yémen depuis le début de l'année.

Le nombre de cas recensés cette année a presque doublé par rapport à 2022, année au cours de laquelle 220 personnes étaient décédées et 27 000 cas avaient été enregistrés.

L'agence onusienne attribue l'augmentation rapide des cas de rougeole à l'effondrement de l'économie, à la pauvreté, aux déplacements continus, aux camps de déplacés surpeuplés et à un secteur des soins de santé mis à rude épreuve, ajoutant que les conditions ont empêché 27% des enfants yéménites de moins d'un an de recevoir les vaccins contre la rougeole et la rubéole.

Le représentant de l'OMS au Yémen, Arturo Pesigan, a déclaré que la situation s'était aggravée en raison d'un financement insuffisant qui avait conduit à limiter les efforts de vaccination aux enfants de moins de cinq ans, plutôt qu'à l'ensemble des enfants de moins de 10 ans.

«Idéalement, la campagne de vaccination en réponse à l'épidémie devrait cibler au moins tous les enfants de moins de 10 ans pour en assurer l'efficacité; cependant, le manque de financement actuel a érodé le soutien et limité la campagne aux enfants de moins de cinq ans, tranche d'âge où les taux de mortalité sont les plus élevés», a ajouté M. Pesigan.

Depuis le début de l'année, les organisations sanitaires locales et internationales ont tiré la sonnette d'alarme face à l'augmentation du nombre de cas de rougeole dans le pays, en particulier dans les provinces du nord et de l'ouest contrôlées par les Houthis.

En juillet, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies a fait état de 25 935 cas suspects de rougeole et de 259 décès depuis janvier, reprochant aux Houthis d'avoir empêché la vaccination de masse des jeunes Yéménites sous leur autorité, ce qui a aggravé l'épidémie de rougeole.

Les responsables sanitaires houthis se sont publiquement opposés à la vaccination des enfants yéménites contre la rougeole et d'autres maladies évitables par la vaccination, et ont appelé les parents à ne pas faire vacciner leurs enfants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk