L’Arabie saoudite investit dans la résilience des ressources en eau potable dans le monde

En 2015, la ceinture rizicole vitale de la Thaïlande a été frappée par une terrible sécheresse qui a poussé les agriculteurs appauvris à s'endetter encore plus et a aggravé la situation d'une économie déjà faible (Photo, AFP).
En 2015, la ceinture rizicole vitale de la Thaïlande a été frappée par une terrible sécheresse qui a poussé les agriculteurs appauvris à s'endetter encore plus et a aggravé la situation d'une économie déjà faible (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 07 septembre 2023

L’Arabie saoudite investit dans la résilience des ressources en eau potable dans le monde

  • L'Organisation mondiale de l'eau favorisera l'échange de connaissances et d'expertise, entre autres objectifs
  • Le prince héritier saoudien a récemment annoncé la création de cette organisation, qui sera basée à Riyad

DJEDDAH: L'eau est essentielle à toutes les formes de vie sur Terre, mais les phénomènes climatiques extrêmes et la mauvaise gestion des ressources ont fait surgir le spectre de la pénurie d'eau, plaçant les nations et les écosystèmes vulnérables face à des défis complexes.

Selon les Nations unies, 2 milliards de personnes, soit environ un quart de la population mondiale, n'ont pas un accès régulier à l'eau potable. En outre, près de 60% de la population mondiale, soit environ 4,5 milliards de personnes, souffrent d'une grave pénurie d'eau au moins un mois par an.

La Dr Khouloud Rambo, experte saoudienne en eau et en énergie propre, a déclaré à Arab News : «Nous savons que la demande en eau augmentera de 55% d'ici 2030. La demande alimentaire augmentera d'au moins 60% en même temps, en raison de l'augmentation de la population et du boom urbain, tout en faisant face aux effets du changement climatique.»

Le 4 septembre, le prince héritier, Mohammed ben Salmane, a annoncé la création de l'Organisation mondiale de l'eau, qui vise à harmoniser les efforts des États et du secteur privé à l'échelle internationale pour lutter contre le gaspillage de l'eau et promouvoir son utilisation durable.

Depuis son siège à Riyad, la nouvelle organisation facilitera l'échange d'expertise, stimulera l'innovation technologique et encouragera le partage d'expériences en matière de recherche et de développement, a rapporté l'agence de presse saoudienne, la SPA.

L'ONU-Eau, l’Unicef, l'Unesco, le Conseil mondial de l'eau et le Fonds mondial pour la nature, comptent parmi les entités internationales qui étudient les causes de la pénurie d'eau et les solutions à y apporter, en vue d'améliorer la durabilité face au changement climatique.

L'irrégularité des pluies de mousson, comme au Sri Lanka, fait des ravages dans les économies d'Asie du Sud (Photo, AFP).

Cependant, avec une population mondiale qui devrait atteindre 9,8 milliards d'habitants d'ici 2050 et qui se concentre principalement dans les pays du Sud en développement et vulnérables au changement climatique, le problème de la pénurie d'eau risque de devenir encore plus urgent dans les prochaines décennies si la collaboration n'est pas renforcée.

Sattam al-Mojil, professeur adjoint d'ingénierie environnementale à l'université Roi Saoud, a déclaré à Arab News : «La durabilité de l'eau est considérée comme l'un des principaux moteurs de la croissance économique et sociale dans tous les secteurs et toutes les activités.

«Les défis auxquels sont confrontés le secteur de l'eau et ses ressources naturelles se sont accrus au cours des dernières décennies, entraînant de nombreux problèmes pour de nombreux habitants de la planète.

«Ces problèmes comprennent la pénurie alimentaire, les maladies dues à l'utilisation d'eau contaminée, la pauvreté et la faim, en plus de contribuer à divers problèmes géopolitiques en raison de la pénurie d'eau», a-t-il expliqué.

Malgré les nombreuses organisations internationales consacrées à la conservation de l'eau, Al-Mojil a indiqué que chacune d'entre elles opérait dans son propre domaine, alors que la situation exigeait en fait un organisme international capable de relier tous les aspects. C'est pourquoi l'Arabie saoudite a créé l'Organisation mondiale de l'eau.

EN CHIFFRES

  • 4 milliards de personnes dans le monde souffrent d'une grave pénurie d'eau au moins un mois par an.
  • Plus de 2 milliards de personnes vivent dans des pays où l'approvisionnement en eau est jugé insuffisant.
  • 700 millions de personnes pourraient être déplacées à cause d'une grave pénurie d'eau d'ici 2030.

Rambo, l'experte saoudienne en matière d'eau, a signalé : «Les organisations internationales de l'eau élaborent des solutions, mais sans collaboration ni coopération avec les gouvernements, ces solutions seront inefficaces.

«Mais avec la création d'organisations visant à la coopération et à l'échange d'expertise et de plans, l'avenir est prometteur car il est clair que les gouvernements sont prêts à coopérer et à travailler ensemble.

«En fin de compte, il ne s'agit pas du problème d'un seul ménage ou d'une seule province ou d’une seule ville, mais d'un problème mondial. Une seule organisation ne peut pas le résoudre, il faut un front uni pour réduire et atténuer ce problème», a-t-elle ajouté.

L'Arabie saoudite connait bien le problème de la pénurie d'eau. C'est l'un des pays les plus arides du monde, avec une allocation annuelle de ressources en eau renouvelables d'à peine 100 mètres cubes par habitant, ce qui contraste fortement avec la moyenne mondiale de 1 700 mètres cubes par habitant.

La topographie du pays est principalement désertique, et les sources d'eau naturelles ne suffisent pas à répondre à la demande croissante.

Historiquement, le pays dépend fortement des eaux souterraines non renouvelables extraites des aquifères souterrains, une pratique qui a précipité la sur-extraction et l'épuisement des ressources, entraînant une dégradation de l'environnement, en particulier l'affaissement des sols.

Par conséquent, l’Arabie saoudite est devenue dépendante du dessalement de l'eau de mer le long de la côte de la mer Rouge et du golfe pour étancher sa soif – un processus qui consomme de grandes quantités d'énergie.

Conscient de la nécessité de trouver une solution plus durable pour répondre à ses besoins en eau, le gouvernement saoudien a investi dans des technologies de pointe à haut rendement énergétique, telles que les usines de dessalement fonctionnant à l'énergie solaire.

Utilisant la technologie de l'osmose inverse, ces usines comptent parmi les installations les plus grandes et les plus sophistiquées du monde et fournissent une part substantielle de l'approvisionnement en eau douce du pays.

Le personnel de la marine sri-lankaise évacue les habitants suite aux inondations dans le Malwana (Photo, AFP).

L'Arabie saoudite s'est engagée à consacrer 92 milliards de riyals (1 riyal saoudien = 0,25 euro) à l'eau, à l'environnement et à l'agriculture pour l'aider à atteindre ses objectifs dans le cadre du plan de réforme, la Vision 2030 et de l'Initiative verte saoudienne.

Comme de nombreux pays, l'Arabie saoudite est confrontée au double défi de la croissance démographique et de l'impact pernicieux du changement climatique, ce qui souligne le besoin crucial d'une gestion durable des ressources en eau.

Même dans les régions où les ressources en eau sont abondantes, le spectre de la pénurie d'eau demeure, ce qui souligne la nécessité d'une coopération internationale et d'un transfert de technologie afin de relever ces défis considérables, comme l'ont souligné de nombreux experts.

Selon une étude publiée en 2013 dans le Journal of Agricultural Economics, intitulée «The future of food demand : Understanding differences in global economic models» («L’avenir de la demande alimentaire : comprendre les différences entre les modèles économiques mondiaux»), la demande alimentaire devrait augmenter de 59 à 98% entre 2005 et 2050, ce qui remodèlerait les marchés agricoles.

EN BREF

  • L'Organisation mondiale de l'eau, dont le siège est à Riyad, contribuera à consolider les efforts visant à garantir des ressources en eau durables.

La pénurie d'eau douce a un impact profond sur la sécurité alimentaire, en particulier dans les régions fortement dépendantes de l'agriculture. La diminution de la disponibilité de l'eau entraîne une baisse des rendements agricoles et de la productivité du bétail, ce qui provoque des pénuries alimentaires et une augmentation des prix des denrées alimentaires.

Cette pénurie peut déclencher une insécurité alimentaire généralisée, affectant les moyens de subsistance de millions de personnes et aggravant les problèmes de la faim dans le monde.

La demande en eau provient de quatre utilisations principales : l'agriculture, la production d'énergie, l'industrie et la consommation humaine. L'agriculture est le plus grand consommateur d'eau, car les cultures et l'élevage sont gourmands en eau et représentent plus de 70% de l'extraction mondiale d'eau douce.

Les 30% restants sont utilisés par les ménages, le secteur de l'énergie et l'industrie, selon une étude de 2019 intitulée «World’s demand for food and water: The consequences of climate change» («La demande mondiale en nourriture et en eau : les conséquences du changement climatique»).

Rambo a souligné : «À mon avis, la solution à ce problème est une solution intégrée qui combine les trois ressources disponibles (eau, énergie et nourriture).

Le fleuve Sénégal fournit aux communautés vivant sur ses rives de l'eau pour l'agriculture, la pêche et la vie domestique (Photo, AFP).

«Le dessalement est un processus coûteux qui consomme d'énormes quantités d'énergie. Pour l'utiliser efficacement, nous pouvons utiliser des usines de dessalement alimentées par des sources d'énergie renouvelables afin de ne pas produire d'émissions de gaz à effet de serre», a expliqué Rambo.

«Le lien entre l'eau, l'alimentation et l'énergie repose sur les principes de circularité et le concept de boucler la boucle, en garantissant une utilisation efficace et réfléchie des ressources et en atténuant la production de déchets», a-t-elle précisé.

«Nous devons les considérer comme un seul système et les faire fonctionner ensemble, ce qui constitue une solution très durable», a-t-elle ajouté.

Les inégalités d'accès aux ressources en eau sont aggravées par la pénurie d'eau douce, qui affecte de manière disproportionnée les populations marginalisées et vulnérables.

Dans de nombreux cas, l'accès à l'eau potable devient un privilège pour ceux qui peuvent se le permettre, ce qui perpétue les disparités sociales et désavantage considérablement les pauvres et les personnes marginalisées.

La pénurie d'eau douce est également considérée comme un facteur contribuant au changement climatique. La diminution de la disponibilité de l'eau peut entraîner une baisse de la productivité agricole, ce qui favorise la déforestation et l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre dues aux changements d'affectation des sols, aggravant ainsi la crise climatique.

Il est donc urgent que les pays industrialisés et les pays en développement conjuguent leurs efforts pour relever le défi de la conservation de l'eau.

Pour résumer la situation, Rambo, experte en eau, a soutenu : «La nécessité est la mère de l'innovation. Les scientifiques innovent et s'engagent dans la recherche et le développement. Nous avons assisté à une montée en puissance de la recherche et du développement, car ces solutions seront capitalisées et auront une grande portée.

Aujourd'hui, nous avons besoin d'une réaction globale en matière de recherche et de grands réseaux internationaux afin de créer un monde où l’utilisation de l’eau devient plus judicieuse. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.