Dans les «caves de la mort», Blinken loue la résilience des Ukrainiens

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken montre une zone où les gens auraient entreposé les personnes décédées en captivité dans un sous-sol, alors qu'il visite l'école Yahidne avec l'ambassadrice américaine en Ukraine Bridget Brink, la vice-secrétaire d'État américaine par intérim Victoria Nuland et d'autres, à Yahidne, le 7 septembre 2023 (Photo, AFP).
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken montre une zone où les gens auraient entreposé les personnes décédées en captivité dans un sous-sol, alors qu'il visite l'école Yahidne avec l'ambassadrice américaine en Ukraine Bridget Brink, la vice-secrétaire d'État américaine par intérim Victoria Nuland et d'autres, à Yahidne, le 7 septembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 08 septembre 2023

Dans les «caves de la mort», Blinken loue la résilience des Ukrainiens

  • Onze personnes sont mortes et ces caves, surnommées les «caves de la mort», sont devenues un symbole des crimes de guerre commis sur les civils
  • Les conditions de leur détention ont été très éprouvantes: l'atmosphère dans les locaux sans fenêtres était étouffant

KIEV : Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a salué jeudi la "résilience extraordinaire" des Ukrainiens face à l'invasion russe après avoir visité les sous-sols d'une école dans le nord de l'Ukraine où des villageois avaient été entassés dans des conditions inhumaines.

"Des histoires comme celle qui a eu lieu dans ce bâtiment, on en a entendu maintes et maintes fois", a-t-il affirmé après avoir déambulé dans le dédale de caves sordides où les soldats russes avaient détenu la quasi-totalité des habitants du village de Iaguidné.

"Mais à travers cela, on voit aussi quelque chose d'incroyablement puissant, à savoir l'extraordinaire résilience du peuple ukrainien", a-t-il dit en déplacement dans la région de Tcherniguiv.

367 des quelque 400 habitants de Iaguidné, dont une cinquantaine d'enfants, ont été regroupés de force sans comprendre pourquoi par les Russes dans ces sous-sols où ils sont restés pendant 27 jours entre le 3 et le 30 mars 2022, le jour où les forces ukrainiennes ont libéré cette localité.

Les conditions de leur détention ont été très éprouvantes : l'atmosphère dans les locaux sans fenêtres était étouffante et ils dormaient à même le sol, sans toilettes.

Onze personnes sont mortes et ces caves, surnommées les "caves de la mort", sont devenues un symbole des crimes de guerre commis sur les civils.

Depuis que l'Ukraine a récupéré ces territoires, plusieurs dirigeants de pays occidentaux alliés de l'Ukraine se sont rendus dans ces locaux.

L'armée russe a aussi laissé des villes détruites et des terres fortement minées et, selon M. Blinken, près d'un tiers du territoire ukrainien est aujourd'hui miné ou truffé de munitions n'ayant pas explosé.

"Les Ukrainiens s'unissent pour se débarrasser des munitions et des mines et pour récupérer littéralement la terre", a déclaré M. Blinken, assurant que les Etats-Unis sont "fiers" de soutenir un pays qui "fait face à l'agression tout en récupérant et en reconstruisant".

Nouvelle aide militaire américaine de 600 millions de dollars à l'Ukraine

Les Etats-Unis ont annoncé jeudi une nouvelle aide militaire de 600 millions de dollars à l'Ukraine, incluant notamment du matériel de déminage et différents types de munitions.

Cette aide vise à combler les "besoins de l'Ukraine sur le champ de bataille" et témoigne du "soutien inébranlable" des Etats-Unis, a indiqué le Pentagone dans un communiqué.

Cette nouvelle aide ne sera toutefois pas disponible immédiatement sur le terrain car elle relève du Programme d'assistance sécuritaire à l'Ukraine, par lequel Washington fournit du matériel à ce pays via son industrie de la défense ou des partenaires plutôt qu'en piochant directement dans ses stocks.

«Elections bidon»

Antony Blinken s'est ensuite rendu sur le site d'un barrage hydroélectrique, au côté du Premier ministre Denys Chmygal, avant de quitter Kiev en début de soirée.

Dans un communiqué diffusé par le département d'Etat à Washington, il a par ailleurs dénoncé la prochaine tenue, le 10 septembre, d'"élections bidon" dans les zones occupées par la Russie en Ukraine, parlant d'un "exercice de propagande" à l'instar des référendums d'annexion organisés il y a un an et dénoncés par Kiev et les Occidentaux.

"Les Etats-Unis ne reconnaîtront jamais les revendications de la Russie sur quelque partie que ce soit du territoire souverain de l'Ukraine", a-t-il affirmé.

Moscou occupe un peu moins de 20% du territoire ukrainien: la Crimée, annexée en 2014, ainsi que l'essentiel de la région de Lougansk, et une partie de celles de Donetsk, Zaporijjia et Kherson.

La Russie y organise le 10 septembre des élections locales visant à désigner des députés régionaux et des élus municipaux.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.