Israël-Palestine: 30 ans après Oslo, le problème insoluble de l'eau

Trente ans après leur signature, les accords d'Oslo n'ont pas apporté la paix tant espérée entre Israéliens et Palestiniens et leur échec est particulièrement patent dans le domaine de l'eau. (AFP)
Trente ans après leur signature, les accords d'Oslo n'ont pas apporté la paix tant espérée entre Israéliens et Palestiniens et leur échec est particulièrement patent dans le domaine de l'eau. (AFP)
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Publié le Dimanche 10 septembre 2023

Israël-Palestine: 30 ans après Oslo, le problème insoluble de l'eau

  • Israël produit 63% de son eau potable à partir de l'eau de la Méditerranée
  • Trois décennies plus tard, nombreux sont ceux qui estiment la solution à deux Etats morte et enterrée. Israéliens et Palestiniens se renvoient la responsabilité de l'impasse actuelle et de la poursuite des violences

HEBRON: Trente ans après leur signature, les accords d'Oslo n'ont pas apporté la paix tant espérée entre Israéliens et Palestiniens et leur échec est particulièrement patent dans le domaine de l'eau.

Le 13 septembre 1993, après six mois de négociations secrètes dans la capitale norvégienne, Bill Clinton orchestre, sur le gazon de la Maison Blanche, une poignée de main historique entre le chef palestinien Yasser Arafat, et le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin.

Les accords débouchent sur une reconnaissance mutuelle d'Israël et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et instaurent une autonomie palestinienne transitoire de cinq ans.

Les négociateurs devaient alors mettre la dernière main au règlement de questions-clés, telles que le statut de Jérusalem ou celui des réfugiés palestiniens, avec en ligne de mire la création d'un Etat palestinien vivant en paix au côté d'Israël.

Trois décennies plus tard, nombreux sont ceux qui estiment la solution à deux Etats morte et enterrée. Israéliens et Palestiniens se renvoient la responsabilité de l'impasse actuelle et de la poursuite des violences, déplorant l'absence d'un partenaire avec qui parler dans le camp opposé.

Les accords, qui instauraient une charpente transitoire de cohabitation, demeurent, malgré leur obsolescence, le cadre de référence régissant nombre d'aspects du quotidien des Palestiniens.

C'est ainsi que près d'Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée, les puits de Bassam Doudine ont été bouchés par l'armée israélienne en juillet.

 

«Risque de contamination»

"Ils ne m'ont pas prévenu", raconte cet agriculteur de 47 ans, encore surpris. "En une demi-heure (le ciment) s'était figé".

M. Doudine a beau affirmer détenir un acte de propriété remontant à l'époque où l'Empire ottoman était maître de la Palestine, la carte dessinée par les accords d'Oslo est maintenant la seule à faire autorité.

Elle découpe la Cisjordanie en trois secteurs: la zone A administrée par l'Autorité palestinienne, la B sous juridiction mixte israélienne et palestinienne, et la C, soit 60% du territoire, entièrement sous contrôle israélien.

Les champs de l'agriculteur se situent en bordure du village d'al-Hijra, sur une terre classée en zone C.

Il faut une autorisation israélienne pour pouvoir y creuser un puits, comme le confirme le COGAT, organe du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens.

Si les puits de Bassam Doudine ont été bouchés, c'est, affirme le COGAT, parce qu'ils avaient "été forés en violation de l'accord de construction" et qu'ils "portaient atteinte aux sources, et présentaient un risque de contamination de l'aquifère".

Pour résoudre les différends, les accords d'Oslo ont prévu une commission dédiée à la gestion de l'eau, où siègent Palestiniens et Israéliens.

 

«Comité Théodule»

Chaddad Attili, qui en fut membre pour la partie palestinienne, la qualifie de "comité Théodule". Il explique que les projets palestiniens y sont généralement rejetés par les Israéliens, ou bloqués pendant des années avant une très éventuelle approbation.

"A chaque fois qu'on refuse un projet israélien, ils le mettent en oeuvre malgré tout, simplement parce qu'ils en ont le pouvoir", ajoute-t-il.

Sollicitée par l'AFP, l'Autorité israélienne chargée de la gestion de l'eau a refusé d'accorder un entretien et renvoyé vers le COGAT qui a également décliné plusieurs demandes d'entrevue.

Des ressources en eau, les Palestiniens en ont.

Cependant, dans la fertile vallée du Jourdain, réputée pour ses plantations de palmiers-dattiers, l'accès à l'eau reste très inégalitaire.

A Jéricho (zone A), on barbote à loisir dans les nombreuses piscines privées de villas patriciennes, souvent louées à des touristes palestiniens, ou dans des parcs d'attractions aquatiques.

Mais à quelques kilomètres seulement, en zone C, Diab Attiyat, agriculteur de 42 ans et bénéficiaire d'une aide du Programme alimentaire mondial (PAM), explique ne recevoir de l'eau qu'une fois par semaine, qu'il stocke dans des citernes pour irriguer ensuite sa terre au goutte-à-goutte.

"Cela m'agace de voir les autres gaspiller l'eau", dit-il à propos de ses riches voisins.

Serait-il possible de pomper l'eau de ces abondantes sources du cru et de la distribuer à d'autres localités palestiniennes?

D'après M. Attili, ce serait pratiquement impossible: trop cher et trop complexe en termes d'autorisations.

 

«Désastre absolu»

Dans l'ensemble des Territoires palestiniens, hors Jérusalem-Est annexée par Israël, la consommation quotidienne d'eau par habitant s'élève à 86,3 litres par jour, selon des chiffres du Bureau central des statistiques palestinien (PCBS) pour 2021.

Exception notable, autour de Jéricho, où elle monte à 183,2 litres.

En Israël aussi, la consommation d'eau varie d'une région à une autre avec certains paradoxes comme dans le désert du Néguev (sud) où les habitants utilisent 166 litres d'eau par jour, en partie à cause des infrastructures locales liées au tourisme.

La moyenne se situe autour de 100 litres par jour et par personne d'après l'Autorité israélienne chargée de la gestion de l'eau.

Quid des 490.000 Israéliens qui vivent en Cisjordanie, dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international?

Josh Hasten, porte-parole du Goush Etzion, ensemble de colonies du sud de la Cisjordanie, près de Bethléem, estime que si les habitants n'ont pas souffert de pénuries en eau, c'est grâce aux investissements massifs d'Israël dans les technologies de dessalement.

"Nous constatons qu'Israël progresse et s'améliore en la matière, indépendamment des accords d'Oslo", se félicite-t-il.

Il accuse l'Autorité palestinienne d'être responsable de la mauvaise gestion des ressources en eau, balayant d'un revers de la main l'impact de ce qui fut mis en place par les accords de 1993, qu'il qualifie par ailleurs de "désastre absolu".

Israël produit 63% de son eau potable à partir de l'eau de la Méditerranée.

 

Droit fondamental 

La bande de Gaza, riveraine de la même mer, pourrait emboîter le pas à son voisin avec trois usines de dessalement.

"L'eau, c'est la vie", peut-on lire sur l'une d'entre elles, dans le sud de ce territoire côtier soumis à un blocus israélien.

"J'espère que (le dessalement) va se développer", confie un technicien de l'usine, Zaïn al-Abadine, avant de souligner le peu de ressources en eau potable du territoire et la salinité excessive, et en hausse, des nappes souterraines, qui rendent leur eau impropre à la consommation.

Sur cette langue de terre exiguë, minée par la pauvreté et le chômage, les plus démunis se fournissent dans des stations où l'eau potable est gratuite. Les plus aisés se font livrer l'eau en bonbonnes par des entreprises privées.

Les services de l'inter-municipalités de Gaza affirment d'ores et déjà que l'eau dessalée bénéficie à 40% des 2,3 millions d'habitants du territoire.

Et selon le PCBS, c'est une société publique israélienne, Mekorot, qui fournit 22% de l'eau potable distribuée aux Palestiniens de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, l'Autorité palestinienne réglant la facture.

Pour EcoPeace Middle East, organisation de défense de l'environnement mixte jordano-israélo-palestinienne, l'accès à l'eau potable est un droit fondamental indépendamment des diverses tentatives de résolution du conflit.

Trente ans après la signature des accords d'Oslo, "il faut un mécanisme complet de gestion des ressources en eau pour répondre à tous les besoins", déclare la directrice d'EcoPeace dans les Territoires palestiniens, Nada Majdalani.

Pour son homologue israélien, Gidon Bromberg, il est grand temps de "reconnaître que la logique (des accords d'Oslo) prend l'eau de toute part."


Bethléem renoue avec l'esprit de Noël à la faveur de la trêve à Gaza

Vue générale de la place de la Nativité avec des pèlerins et des fidèles avant la messe de minuit à l'église de la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée par Israël, le 24 décembre 2025. (AFP)
Vue générale de la place de la Nativité avec des pèlerins et des fidèles avant la messe de minuit à l'église de la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée par Israël, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À Bethléem, Noël retrouve une dimension festive après deux ans de guerre, porté par un message de paix, de solidarité et de renouveau, malgré une crise humanitaire persistante à Gaza
  • Du Vatican au Moyen-Orient, les célébrations de Noël sont marquées par des appels forts à la justice, à la trêve et à l’espérance dans un monde traversé par les conflits

BETHLÉEM: Bethléem, ville de Cisjordanie occupée et berceau du christianisme, a célébré mercredi son premier Noël festif depuis le début de la guerre à Gaza, alors qu'à des milliers de kilomètres de là, le pape Léon XIV célébrait au Vatican la première messe de Noël de son pontificat.

Sous les ors de la basilique Saint-Pierre de Rome, devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, le pape a délivré dans son homélie un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Le chef de l'Eglise catholique devrait renouveler jeudi, en prononçant sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) ses appels à la paix. Mardi soir, il avait demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

A Bethléem, des centaines de fidèles se sont massés à l'approche de minuit dans la basilique de la Nativité, comble au point qu'ils étaient nombreux à être assis à même le sol.

Les célébrations de Noël de ces deux dernières années y avaient été ternies par la guerre dévastatrice à Gaza déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023.

Par solidarité avec les Palestiniens du territoire, les festivités avaient été annulées mais cette année, avec la trêve entrée en vigueur à Gaza en octobre, l'immense sapin de Noël s'est de nouveau illuminé devant la basilique de la Nativité, construite sur la grotte où la tradition chrétienne situe la naissance du Christ.

- "Solidarité" et "justice" -

Le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, arrivé mercredi, y a délivré lors de la messe une homélie pour la paix, l'espoir et le renouveau, face aux décisions politiques et équilibres de pouvoirs qui "semblent souvent déterminer le destin des peuples".

"Noël, cependant, nous invite à regarder au-delà de la logique de la domination, à redécouvrir le pouvoir de l'amour, de la solidarité et de la justice", a dit le cardinal, qui avait célébré une messe à Gaza dimanche.

Le vice-président de l'Autorité palestinienne, Hussein al-Cheikh, était présent à la messe de Bethléem.

Dans la journée, des centaines de personnes ont envahi les rues de la ville pour assister au défilé des scouts sur l'emblématique place de la Mangeoire, égrenant les chants traditionnels.

"C'est une journée pleine de joie, parce qu'avant on ne pouvait pas célébrer à cause de la guerre", dit à l'AFP Milagros Anstas, 17 ans, dans son uniforme bleu et jaune.

Des hommes déguisés en Père Noël vendaient des pommes d'amour et des jouets, tandis que des familles se faisaient photographier devant une crèche encadrée par une étoile géante.

"Je suis venue en Terre sainte pour réaliser le rêve de toute une vie : passer Noël ici", a déclaré Ursula Whalen, venue de Caroline du Nord, aux Etats-Unis.

- Crise humanitaire -

Comme ailleurs au Moyen-Orient, les chrétiens représentent une minorité en Terre sainte, avec une communauté de 185.000 personnes en Israël et 47.000 dans les Territoires palestiniens.

Malgré l'esprit de fête qui règne dans la ville, la municipalité de Bethléem a tenu à tempérer le faste des célébrations. Car en dépit du cessez-le-feu, les Palestiniens de Gaza restent frappés par une grave crise humanitaire.

La grande majorité des plus de 2 millions de Gazaouis ont été déplacés par le conflit et vivent dans des conditions très difficiles. Des centaines de milliers d'entre eux sont encore sous des tentes, impuissants face aux pluies hivernales.

Carmelina Piedimonte, venue d'Italie avec un groupe catholique, a estimé qu'il était essentiel que les pèlerins et les touristes reviennent dans la ville sainte afin d'aider à relancer son économie en difficulté, qui dépend quasi exclusivement du tourisme.

En Syrie, la communauté chrétienne de Damas a fêté Noël sous haute surveillance dans la vieille ville, après un attentat suicide perpétré en juin dans une église de la capitale.

En Australie, les festivités sont particulièrement assombries par l'attentat antisémite survenu le 14 décembre sur la plage de Bondi, à Sydney.

"Noël sera différent cette année", a écrit sur X le Premier ministre Anthony Albanese, évoquant "une profonde tristesse".


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.