Moscou revendique une large victoire du parti de Poutine aux élections dans les territoires annexés en Ukraine

La Russie a revendiqué dimanche soir la victoire du parti de Vladimir Poutine aux élections organisées dans les territoires annexés en Ukraine (Photo, AFP).
La Russie a revendiqué dimanche soir la victoire du parti de Vladimir Poutine aux élections organisées dans les territoires annexés en Ukraine (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 11 septembre 2023

Moscou revendique une large victoire du parti de Poutine aux élections dans les territoires annexés en Ukraine

  • La Commission électorale centrale de Russie a affirmé que le parti Russie unie du président russe arrivait en tête de ces élections régionales
  • Avec ces élections réparties sur trois jours, de vendredi à dimanche, Moscou tente de légitimer ses annexions en Ukraine

MOSCOU: Moscou a revendiqué dimanche soir la victoire du parti de Vladimir Poutine aux élections organisées dans les territoires annexés en Ukraine, à hauteur de plus de 70% des suffrages, des scrutins considérés comme "illégaux" par Kiev et ses alliés.

La Commission électorale centrale de Russie a affirmé dimanche soir que le parti Russie unie du président russe arrivait en tête de ces élections régionales dans les quatre territoires annexés en Ukraine.

La présidente de la Commission électorale, Ella Pamfilova, s'est félicitée d'élections qui se sont déroulées "de manière dynamique, avec peu de violations".

Avec ces élections réparties sur trois jours, de vendredi à dimanche, Moscou tente de légitimer ses annexions en Ukraine en faisant voter les territoires occupés dans l'est et le sud.

Malgré de vives condamnations des Occidentaux, la Russie a proclamé en septembre 2022 l'annexion de quatre territoires ukrainiens qu'elle ne contrôle que partiellement - Zaporijjia, Kherson, Donetsk et Lougansk -, à l'issue des "référendums" non reconnus par la communauté internationale.

Les combats y font toujours rage et l'armée ukrainienne a lancé une contre-offensive.

Dans les quatre régions ukrainiennes annexées, les autorités d'occupation se sont pliées en quatre pour présenter un semblant de normalité, malgré les combats en cours.

Dans la région de Donetsk, des électeurs ont ainsi déposé des bulletins de vote ornés de l'aigle russe bicéphale, tandis que dans celle de Kherson, le gouverneur Vladimir Saldo a décrété vendredi chômé pour que chaque citoyen puisse "exprimer sa position".

Opposition muselée en Russie
Les Russes ont eux aussi voté dimanche lors de ces élections régionales sans suspense, dans un contexte d'opposition muselée, où les voix critiques du conflit ukrainien sont réprimées sans ménagement.

Depuis plus d'un an et demi, des milliers de Russes ont en effet été condamnés, parfois à de lourdes peines, pour avoir protesté contre l'offensive en Ukraine.

Et aucune réelle opposition "hors-système" n'est représentée : les opposants sont soit en prison, soit en exil.

L'issue de ces élections organisées pour désigner des gouverneurs, des députés régionaux et des élus municipaux, ne devrait ainsi pas entraîner de surprises.

Le scrutin intervient à quelques mois de l'élection présidentielle prévue début 2024, qui pourrait conforter Vladimir Poutine au pouvoir jusqu'en 2030.

Dans plusieurs régions russes, où l'afflux d'électeurs est traditionnellement le plus important dimanche, le scrutin est également teinté par le conflit.

A Rostov-sur-le-Don, grande cité du sud-ouest de la Russie située non loin de l'Ukraine et touchée cette semaine par une attaque de drones, deux électeurs interrogés dimanche par l'AFP près d'un bureau de vote citaient spontanément ce conflit armé comme leur principale préoccupation.

"Nous voulons avant tout vivre en paix, nous et nos enfants", a déclaré Nina Antonova, spécialiste de protection au travail, 40 ans.

Seul problème: la guerre 
"Tout le monde n'est préoccupé que par un seul problème : la guerre. Nous n'avons pas d'autres problèmes", assure de son côté Anatoli, un retraité de 84 ans.

A Moscou, le maire sortant Sergueï Sobianine , un fidèle de Vladimir Poutine en poste depuis 2010, omniprésent à la télévision ces derniers jours pour inaugurer de nouvelles lignes de train régionales ou des hôpitaux rénovés, a été réélu sans peine.

"Le vainqueur est sans équivoque déjà connu", a déclaré dimanche soir un responsable de la commission électorale centrale, Nikolaï Boulaïev, en adressant ses félicitations à l'édile "pour une victoire si convaincante".

Des Moscovites rencontrés par l'AFP ont dit apprécier le virage moderne pris par la capitale russe sous l'impulsion de M. Sobianine.

"Moscou fleurit sous nos yeux!", s'exclame Roukhine Aliev, étudiant de 21 ans.

"Nous sommes uniquement pour lui!", embraye Olga, une retraitée de 67 ans.

Plusieurs centaines de kilomètres au sud-ouest de Moscou, dans les régions frontalières de l'Ukraine, régulièrement cibles d'attaques de Kiev, les conditions de sécurité pour l'organisation du scrutin sont précaires.

La présidente de la Commission électorale, Ella Pamfilova, a déjà annoncé que le vote dans la ville de Chebekino, dans la région de Belgorod, a été "reporté en raison d'un niveau d'alerte élevé".

Seul fait politique marquant : dans le sud de la Sibérie, le candidat du Parti communiste, Valentin Konovalov, 35 ans, tente d'être réélu dans la région montagneuse et peu peuplée de Khakhassie. Il devance de loin ses adversaires, selon l'agence officielle TASS.


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.