Macron au Bangladesh pour «consolider» la «stratégie Indopacifique» de la France

Le président français Emmanuel Macron et la Première ministre bangladaise Sheikh Hasina (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron et la Première ministre bangladaise Sheikh Hasina (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 11 septembre 2023

Macron au Bangladesh pour «consolider» la «stratégie Indopacifique» de la France

  • Lors d'un dîner officiel à Dacca avec la Première ministre Sheikh Hasina, le président français a salué «la formidable réussite du Bangladesh»
  • Cheikh Hasina a salué de son côté ce plaidoyer français «en faveur de l'autonomie stratégique»

DACCA: Emmanuel Macron est arrivé dimanche soir au Bangladesh pour "ouvrir une nouvelle page" dans la relation avec ce pays qui "trouve progressivement sa place sur la scène internationale" et "consolider" ainsi la "stratégie Indopacifique" de la France après le sommet du G20 en Inde.

Lors d'un dîner officiel à Dacca avec la Première ministre Sheikh Hasina, le président français a salué "la formidable réussite du Bangladesh", en soulignant qu'elle était "fondée sur les principes démocratiques et l'Etat de droit".

"La France sera à nouveau à vos côtés" à l'avenir, a-t-il promis, notamment face au défi de l'adaptation au réchauffement climatique dans un pays régulièrement exposé à des inondations.

L'entourage du chef de l'Etat français avait expliqué avant la visite qu'elle visait à consolider la stratégie de la France pour "l'Indopacifique", cette vaste zone couvrant les océans Indien et Pacifique, théâtre de tensions internationales" croissantes entre les Etats-Unis et la Chine, et où la France, forte de ses territoires d'outre-mer, entend développer sa présence aux côtés de partenaires régionaux.

"Dans une région confrontée à un nouvel impérialisme, nous voulons proposer une troisième voie, sans volonté d'intimider nos partenaires ou de les embarquer dans des plans insoutenables", a lancé Emmanuel Macron, dans une allusion aux aides chinoises accusées d'alourdir dangereusement la dette des pays plus pauvres.

Visite à Dacca

Cheikh Hasina a salué de son côté ce plaidoyer français "en faveur de l'autonomie stratégique", qui "coïncide avec notre propre politique étrangère". "Vous apportez un bol d'air frais aux relations internationales", a-t-elle dit à son invité.

Les deux dirigeants ont fait référence à l'ancien ministre français André Malraux, engagé pour l'indépendance du Bangladesh au début des années 1970.

Lundi, après une visite au mémorial Sheikh Mujibur Rahman, fondateur du Bangladesh et père de l'actuelle cheffe du gouvernement, Emmanuel Macron doit avoir un entretien bilatéral avec cette dernière avant de regagner Paris.

La présidence française a souligné qu'après avoir invité le Premier ministre indien Narendra Modi à la fête nationale du 14-Juillet cet été à Paris, et une étape au Sri Lanka fin juillet à la fin d'une tournée dans le Pactifique, Emmanuel Macron "en l'espace de six mois" en avait "fait plus sur l'Asie du Sud qu'en l'espace d'une décennie".

La visite à Dacca sera également "l'occasion d'approfondir la relation bilatérale avec un pays qui connaît un développement économique rapide (..) et qui cherche à diversifier ses partenariats", selon le relevé de l'Elysée.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.